- Superficiellement votre, ... - PV

Opalyne était très occupée depuis le début de l’année. Comme les années précédente, la jolie rouquine s’était inscrite au club de danse, Sterne. Elle s’entraînait régulièrement avec une assiduité remarquable. Elle qui ne s’était mise à pratiquer la danse que récemment commençait à être vraiment douée. Une chance qu’elle ait toujours été souple, c’était un avantage qu’elle ne pouvait aucunement nier. Elle évoluait donc de mieux en mieux dans le milieu de la danse, pour son plus grand plaisir.

Si elle avait passé une semaine (ou deux ? Elle ne savait même plus, à présent !) avec son petit ami de l’été, Corey Heap, son idylle avait très vite pris fin (et ce, à son plus grand déplaisir…). Puisque l’Aigle avait en effet rompu avec elle, peu après la rentrée. Dire qu’elle l’avait très mal pris n’était pas à la hauteur de son sentiment. Elle était amère, agacée et furieuse… Mais rapidement, elle avait aussi décidé que tout ceci n’était pas important parce que Corey n’était pas assez bien pour elle, tout simplement. Oui, il était mignon, mais pas renversant ! Déjà, ça, c’était non négligeable pour la princesse de la superficialité qu’elle était ! A présent, elle comptait bien viser plus haut ! Et Emeric Larsen, le préfet des Serpentard qui était demi-vélane était nettement plus canon que cet idiot de Corey. Voilà, son futur petit ami. Parce qu’elle l’avait décidé, ça devait se passer ainsi et pas autrement.

Parfaitement pomponnée, ses grands yeux bleus brillant de satisfaction, ses longs cheveux roux tombant en de légères boucles de feu sur ses épaules et son uniforme parfaitement repassé, la jeune fille quitta son dortoir, traversa d’un pas léger et assuré sa salle commune pour se diriger vers la sortie. Nous étions un dimanche après midi de la mi novembre. Le temps commençait sérieusement à se gâter, aussi Ashley et elle avaient-elles trouvé plus judicieux de se voir à l’intérieur. Dehors, il pleuvait continuellement et le vent ne ménageait pas les cheveux savamment coiffés… Donc autant éviter cette saleté de mauvais temps en restant au chaud, au sec et à l’abri du vent, tant qu’à faire.

Ashley était amie avec Opalyne depuis le mois de Septembre. Très vite, les deux filles s’étaient trouvé de nombreux points communs comme parler coiffure pendant une heure et demi sans voir le temps passer et bien qu’elles aient deux années d’écart, elles étaient amies. De toute façon, Lyne n’avait jamais été très regardante sur les âges (sauf avec les garçons, étrangement, elle n’avait d’yeux que pour ceux plus âgés qu’elle !). La jeune sorcière descendit les escaliers rapidement, portée par ses longues jambes toutes fines. Opalyne aurait pu être mannequin. Elle était très grande pour son âge, très mince et avait un physique plutôt joli (surtout quand elle fait tout pour le mettre en avantage à vrai dire… Sinon peut-être serait-elle simplement banale, si elle n’avait pas eu ces cheveux d’un roux flamboyant). Mais ce métier ne l’intéressait pas particulièrement. Le seul avantage, ce serait qu’elle pourrait sûrement voir le plus beau de tous les hommes de la planète, alias son futur mari : Lexy Terence, Mannequin et fiancé à une sale brune sans intérêt que Lyne saurait chasser dès qu’elle entrerait la vie de son futur époux (oui le tout c’est de savoir se convaincre soi-même avant tout…). Mais… Elle ne se sentait pas la patience d’attendre 3h qu’on règle une boucle de ceinture… Et puis, plus elle dansait, plus elle se demandait si danser ce n’était pas sa voie… Son avenir… Pourquoi pas, après tout ? Oh et puis, flûte. Elle avait bientôt quatorze ans, certes… mais son avenir avait encore tout son temps avant d’être définitivement tracé !

Laissant ces nombreuses pensées de côté, la Rouge et Or rejoignit le banc où elle avait donné rendez-vous à son amie de Serdaigle, et, comme par hasard, cette dernière arrivait au moment même où la rouquine arrivait. Si ce n’était pas trop fort, ça :


« Salut Ashley ! Tu vas bien ? Il faut trop que je te montre mon nouveau soin pour les cheveux ! Il fait des merveilles !!!! »

Et voilà, le bouton était enclenché…

« Je vais très bien ! Tu penses bien, quand on n’est pas en cours, c’est tout de suite plus sympa d’être ici… »

Et oui, les cours et la rouquine se vouaient une terrible guerre, sans merci. En effet, la jeune Lionne était loin d’être une élève modèle (mais alors vraiment très loin). Elle avait des résultats plutôt médiocres et se fichait royalement de tout. Faire des efforts pour avoir des bonnes notes ? Pourquoi, au juste ? Elle se fichait des notes ! Elle se fichait des examens. Sa vie ce n’était pas le travail. Hors de question. Elle avait treize ans, très prochainement quatorze ans, et elle comptait bien profiter pleinement de sa jeunesse ! Parce que bon après, on a vingt ans et voilà c’est fini, on a de l’arthrose, les seins qui tombent… *pardon l’âge n’est pas le bon ??? *

Ce qu’il fallait savoir, aussi, c’était qu’Opalyne n’était pas le genre de fille qui se laissait marcher sur les pieds (c’était d’ailleurs en grande partie à cause de ce tempérament ardent que la rouquine menait une guère sans merci contre sa demi sœur Jade et si Roby( sa jumelle) et elle avaient fini toutes deux par quitter leur famille). Trop de querelles, trop d’accrochages. Opalyne n‘avait pas sa langue dans sa poche. Dotée d’une caractère aussi flamboyant si ce n’est d’avantage encore que ne l’étaient ses cheveux, la sorcière savait ce qu’elle valait (tout du moins s’attribuait-elle une certaine valeur…) et il était absolument hors de question pour elle d’être rabaissée. Aussi lorsque Ashley la complimenta sur ses cheveux, tout en glissant que, malgré tout, le blond demeurait plus joli, la rouquine répondit avec un sourire entendu :

« Si tu préfère la banalité, libre à toi. J’admets que tu as de jolis cheveux, c’est indéniable. Et celui qui prétendrait le contraire est un imbécile et n’y connaît strictement rien. Mais il m’a toujours semblé évident que le roux était une couleur bien plus seyante que le blond. Mais nous sommes, après tout, libres de choisir nos préférences. »

Elle sourit doucement à son amie, d’un air complice :

« Et je crois bien que les tiennes et les miennes sont plus qu’adoptées. »

Opalyne n’était pas non plus quelqu’un qui voulait à tout prix que l’on voit tout de son point de vue. Elle était assez ouverte d’esprit (enfin, sur certains sujets tout du moins) et elle aimait aussi les discussions animées liées à un désaccord. C’était toujours vivifiant (à condition que ça se termine pas en guerre ouverte et déclarée, où chacun tire sur tout ce qui bouge. Bien sûr…)

Décidant que le combat de cheveux était terminé (de son point de vue à elle en tout cas !) la rouquine sortit un flacon du fameux soin de son sac, tout sourire. L’ouvrant, elle soupira :

« Hume moi ce parfum ! Je n’ai jamais rien senti de tel, j’adore vraiment tous les produits de beauté de Sorcière & Beauté ! C’est toujours incroyable… ET donc oui, j’en ai appliqué pas plus tard qu’hier soir ! Et admire moi ce résultat ! Pas besoin d’attendre deux ou trois shampoings pour savourer les effets ! On les voit dès la première application ! Je suis amoureuse de ce soin ! »

Soupirant de satisfaction, la rouquine poursuivit :

« Et en parlant d’amoureuse, maintenant que je n’ai plus ce gros nul de Corey dans les bras j’ai l’intention de me trouver un copain extra. J’ai appris que Lana et Emeric, tu voies qui c’est Emeric, n’est-ce pas ? Le plus beau garçon de l’école, le préfet de Serpentard… Celui qui joue au Quidditch comme attrapeur, pas l’autre…, n’étaient plus ensemble, aussi je compte bien tout miser sur lui. Il est à tomber. »

Et il fallait être folle pour oser le nier !!!! Emeric Larsen était un Dieu de la beauté. Point barre. Mais la rouquine écouta avec grand intérêt les propos de son amie… Une robe ??? Splendide ???? Diantre, il la lui fallait ! Hélas, porter la même robe qu’une autre (qui plus est une de ses amie) n’était pas dans les habitudes de la rouquine qui aimait se savoir unique. Des orteils à la racine des cheveux.

« Je ne l’ai pas vue, mais je compte sur toi pour me la montrer dès que tu la reçois !!!! Tu penses la prendre pour le bal ? »

Et se souvenant qu’Ashley n’était qu’en première année (ce genre de détail, Opalyne les oubliait très vite), la rouquine s’empressa d’expliquer à la blondinette :

« Hum oui, je ne sais pas si tu es au courant ! Tous les ans, nous avons un bal, donné pour Noël. Evidemment c’est LE jour de l’année où tu peux mettre ta plus belle robe, te coiffer avec plus d’élégance encore que les reines de l’ancien temps…. C’est incroyable ! Et il FAUTR y aller. C’est vital, d’un point de vue social. »

Voilà. Tout simplement !