- On se connaît, non ? - (PV)

Les jeunes gens ne purent terminer leur conversation, étant interrompus par une bagarre où ils étaient, de toute évidence, les cibles. Contre toutes attentes, la rouquine parvint à désarmer son adversaire. Elle-même avait eu du mal à le réaliser… Ainsi, c’était réel ? Elle avait réussi ??? Ceci étant, quand Faris lui demanda de lancer un sortilège avec lui, elle eut beau se concentrer, elle tremblait tellement qu’elle loupa sa cible, le sortilège rouge vint alors se heurtait à un pied de table d’acier, rebondissant sur une chaise, pour finalement, briser un miroir derrière eux… Haletante, elle ne pu que pleurer de désespoir et de peur, persuadée que c’était la fin…

« Désolée… »

Sa baguette tomba à terre, étant incapable, à présent de la maintenir en main, tant elle était sous le choc. Le bois magique rebondit en douceur, deux fois, avant de rouler un instant puis de s’arrêter contre la table retournée qui avait servi de bouclier aux deux amis. Les larmes brouillaient sa vue, et elle ne vit pas le sortilège de Faris atteindre leur dernier ennemi. Tremblante, elle se laissa tomber à genoux, derrière la table, pleurant sans plus pouvoir s’arrêter. Qu’avait-elle fait, pour mériter tout ça ? Toute cette violence ? Elle ne comprenait pas… Certes, elle n’était un modèle de pureté, un exemple… mais si une chose était sûre, c’était bien que jamais elle n’avait usé de violence, jamais ! Ce concept lui était étranger… mais elle vivait dans un monde violent, sauvage, et elle semblait être un réel aimant à problèmes.

La voix étranglée par les sanglots, elle attrapa doucement la jambe de Faris, murmurant encore une fois des excuses, persuadée qu’elle avait tout fait rater :

« Excuse-moi… »

Doucement, elle ajouta :

« On va mourir ? »

C’était tellement étrange… Elle avait terriblement peur, peur comme cette fois où Louis avait complètement perdu son sang froid et l’avait frappée à mort… C’était la deuxième fois, en si peu de temps, qu’elle affrontait cette terreur de face qu’elle en perdait plus que jamais ses moyens… Pourtant, là, elle avait moins mal, que lorsque c’était Louis qui s’en était pris à elle… Peut-être était-ce dû au fait que cette fois, la menace provenait de parfaits inconnus, et non pas de celui qu’elle aimait ? Parce que oui, elle aimait sincèrement Louis Sanders. Même si c’était un meurtrier, même s’il l’avait plusieurs fois frappée sans raison, même s’il avait été violent, impossible à canaliser et encore moins à comprendre… Elle avait ressenti, à son égard, un amour réel. C’était sans nul doute insensé pour beaucoup de personnes, et elle savait qu’aucune justification ne saurait l’excuser. Mais elle s’en moquait, parce qu’elle jugeait qu’elle n’avait aucune excuses à présenter, concernant ses sentiments pour cet homme… Là, la seule chose qu’elle regrettait, c’était que Faris ait été présent… Si elle ne l’avait pas suivi ici, il aurait pu vivre encore de longues années… mais non, il fallait qu’il croise le chemin de cette porteuse de poisse… sans parler du miroir qu’elle venait de briser avec son sort raté !

Ça aurait été trop beau en fait. Oui, intérieurement, Faris eut un léger rictus s'étant presque cru dans ses films moldus où le dernier coup de feu était le bon le problème avec la magie c'est qu'il y avait toujours un moyen d'y échapper (enfin pour presque tous les sorts). Du coup eh bien ça aurait très bien pu se terminer ce combat si le sort de Keira avait touché sa cible. Il avait cru à une fausse modestie de la part de la demoiselle lorsqu'elle lui avait dit qu'elle n'était pas très bonne en sortilège. Il aurait été facile pour elle de toucher l'adversaire d'en face et leurs sorts combinés auraient fait des étincelles (rouges de surcroit). Mais la jeune femme tremblait comme une feuille. Faris ne l'a comprenait qu'à moitié dans le sens où un simple combat comme celui ci (enfin simple, tout est relatif) n'amenait que rarement à ce genre d'état (à moins de se retrouver contre Voldemort en fait, mais ça il n'en savait rien après tout il n'était pas Harry Potter.)

Le Stupéfix qu'elle avait tenté de lancer se mit à rebondir contre un miroir mais rien qui ne blessa l'adversaire qui du coup avait réussit à se protéger du sortilège de Faris. Elle se mit à pleurer lâchant sa baguette il la tira derrière la table où ils étaient cachés se pinçant les lèvres car ne sachant pas vraiment quoi faire à la voir dans un tel état. Doucement elle s'excusa avant de demander s'ils allaient mourir. " Franchement est ce que j'ai l'âge de mourir. Aucun sort qui puisse mettre notre vie en danger n'a l'air d'avoir été lancé et puis là avec tout ce bruit qu'on vient de faire les secours ne vont pas tarder. Rassures toi, tout va bien aller, je suis là. " répondit-il même si sa seule présence n'était pas forcément un facteur de sécurité.

Il n'osait surement pas la prendre dans ses bras après tout, ils ne s'étaient pas revus depuis longtemps. Il se contenta d'une petite tape sur l'épaule gauche. Il ramassa la baguette de la jeune fille pour la lui tendre tandis que soudainement par transplanage des Aurors arrivèrent. Ne connaissant que très peu la situation, ils pointèrent leur baguette aussi bien sur les deux hommes que sur Faris et Keira. " Ce ne sont pas les enfants la cause du trouble ! " tentait de crier le serveur à la limite de l'étouffement. Il fut délivré par l'un des Aurors qui avait pointé sa baguette sur Faris et Keira auparavant puis ceux qui s'occupaient des autres hommes les embarquèrent avec eux. " Eh bien tu vois Keira, tout s'arrange. " lança Faris à la demoiselle, un doux sourire sur le visage.

Les Aurors les invitèrent à sortir et Faris prit Keira par l'avant bras pour l'entrainer hors du café. Il la regardait, un tantinet interloqué et puis lui demanda : " Il y a quelque chose qui fait que t'as rendu dans tous tes états ou tu détestes à ce point là les duels magiques ? " demanda-t-il même si ici duel magique rimait avec duel pour la sécurité. Il venait de la revoir après de nombreuses années, mais il était un tantinet inquiet à vrai dire.

Il n’y avait pas d’âge pour mourir. C’était ce que keira aurait sans doute répondu à Faris, si elle n’avait pas été aussi choquée. Mais à l’heure actuelle, elle ne pouvait plus parler, tant elle craignait la fin qui, de son humble avis, arrivait bien trop tôt pour eux… Bien qu’elle ait certainement mérité ce qui lui arrivait…. A trop jouer avec le feu, on finit bien par se brûler… mais Faris n’avait absolument rien fait, lui… Alors pourquoi était-il embarqué dans cette sombre histoire de vengeance divine ? Pleurant sans plus pouvoir s’arrêter, elle attendait qu’un ultime sortilège l’achève… mais ce sort ne vint pas… ce fut la main, rassurante, de Faris qui lui tapota doucement l’épaule, au moment même où les Aurors transplanaient dans le bar. Pleurant toujours, la jeune fille ne réalisa même pas qu’ils s’imaginaient que Faris et elle puissent être responsables de ce tapage… Elle leva un visage trempé de larmes et souillé par des traînés noirs (de poussière) vers les sorciers qui s’occupaient, à présent, des fauteurs de trouble.

Les deux jeunes gens purent sortir du bar (et là, Keira se demandait vraiment comment elle avait fait pour survivre !!!). Faris la traînait par le bras, et elle le suivait docilement. Finalement, elle se laissa tomber sur un petit banc, le regard fixé sur de petits cailloux blancs qui se trouvaient à ses pieds. Elle était encore secouée, mais elle reprenait lentement contenance. A la question que lui adressa Faris, la rouquine conserva le silence un instant, les yeux toujours baissés, puis, finalement, elle releva la tête répondant, simplement :

« Je n’ai jamais été violente, Faris. Jamais. »

En effet, Keira, dans sa jeunesse, était une enfant dynamique, extravertie, bruyante, agitée et agaçante (sans nul doute), mais elle ne faisait aucun mal. Elle était, d’ailleurs, incapable de tuer une fourmi… Elle n’avait jamais été une fille qui usait de la force pour parvenir à ses fins. Et ce n’était pas seulement dû au fait que, de toute façon, elle était physiquement désavantagée de ce côté-là, mais surtout parce que ça ne lui correspondait pas… Quand elle se droguait, elle avait été agressive verbalement, mais jamais physiquement. Absolument jamais. C’était contre sa nature même. Elle soupira, pensive :

« J’ai du mal avec ce concept, c’est tout. »

Même si on s’en prenait à elle, même si on la frappait, elle avait du mal à riposter. Ce n’était pas dans son code génétique. Elle était faîte pour se faire bouffer par les autres, voilà tout. Elle n’était pas très forte (même plutôt fragile), elle était instable psychologiquement, et en plus, elle n’avait aucun instinct de survie… Si elle était née quelques siècles plus tôt, elle n’aurait sans doute pas survécu plus de quelques années sur Terre. Comme quoi, le monde était vraiment très mal fichu ! D’une petite voix, elle s’excusa :

« Je suis désolée… j’aurais aimé être un peu plus forte… »

Même si les aurors étaient arrivés à temps… Si ça n’avait pas été le cas, elle ne savait que trop bien comment cela se serait terminé.

« Je fais terriblement honte à notre maison. »

C'est une fois sortit du bar qu'ils ne purent reprendre leur respiration calmement, enfin plus ou moins, Keira avait l'air encore déboussolée et même si Faris paraissait plutôt calme, il avait été assez stressé par le risque de finir tuer par un mauvais sortilège. C'était des choses qui pouvaient arriver avec la magie mais aussi bien chez les moldus. Ils avaient ces armes, des revolvers capables de tuer une personne si on savait où tirer. C'était plutôt dangereux. Enfin bref, ils étaient encore vivants c'était le principal, même si du coup Faris n'était pas franchement passé comme le meilleur des héros. Après tout il avait avec Keira immobilisé un des abrutis mais l'autre avait réussi à bien se défendre et entre la paralysie de Keira et les sortilèges qu'il envoyait sur eux à répétition, Faris ne s'en serait peut être pas sorti sans l'arrivée des Aurors. Sacrés Aurors, que ferait-on sans eux. D'ailleurs il aurait aimé voir ce cher Harry Potter parmi les Aurors. Depuis le départ de Poudlard de " l'élu " Faris n'avait jamais eu l'occasion de le revoir en dehors de quelques articles de journaux.

Ils partirent s'assoir sur un petit banc près du café qui ferma aussitôt ses portes (par magie). Les Aurors devaient alors s'être envolés avec les futurs prisonniers. Tentative d'homicide volontaire envers trois personnes ça couterait quelque peu cher. Faris qui avait été surpris par la peur de Keira face aux hommes lui avait alors demandé comment cela se fait. Elle soupira en lâchant qu'elle avait du mal avec le concept de duel magique. " C'est problématique pour une sorcière. Pourtant c'est ce à quoi prépare un peu Poudlard dans ses cours de défense contre les forces du mal, mais tu me diras tu as changé d'école il y a longtemps...." dit-il avant de soupirer à son tour, ne comprenant pas vraiment l'état d'esprit de son amie. Parfois il ne faut pas chercher à comprendre les filles.

" T'excuses pas va ! Si tu as du mal avec le concept c'est chacun son truc après tout. Chacun sa façon d'être. " lança-t-il. Quant au fait qu'elle disait qu'elle faisait honte aux Gryffondors...Il n'était pas d'accord. Pas d'accord parce que bien sur lui dire que c'était le cas n'arrangerait rien mais vraiment pas d'accord parce qu'un Gryffondor courageux n'est pas seulement quelqu'un qui risque sa vie ouvertement. " Tu sais tu as très bien fait honneur à note maison. Après tout tu as réussi à en désarmer hein pour me protéger. Tu as risquer ta vie pour moi c'est une grande preuve de courage et ce malgré ta réticence envers les duels magiques. Il faut pas désespérer. " lui dit-il en tentant de la consoler. Il tenta de la faire sourire avec une grimace avant de jeter un coup d'oeil à sa montre. " Eh bien cette mésaventure a duré assez longtemps et je vais malheureusement devoir y aller Keira. Tu t'en remettras dis. et puis on garde contact maintenant hein ?! " Une nouvelle tape sur l'épaule et avant de transplaner il lâcha : " Et arrêtes cette mine boudeuse, t'es très jolie ne gâche rien. " un clin d'oeil et Pouf, il disparu d'un coup de baguette.

[ Fini pour Faris merci Dawnette ;D]

Keira ne comprenait pas le point de vue de Faris, tout comme lui ne pouvait comprendre celui de cette dernière. Après tout… il ne savait rien de ce qu’elle avait vécu ces dernières années (et ce n’était pas une vie de bisounours qu’elle avait menée, bien au contraire !). Il ne savait pas ce qu’elle avait enduré, les coups qu’elle avait reçu, de la part de personnes qu’elle aimait… De la part de ses petits amis ! Il ne pouvait pas comprendre cette peur qui la tétaniser à présent, dès qu’un homme l’approchait. Même lui l’effrayait. Moins que des inconnus… Il avait été un de ses amis, au temps où ils étaient ensemble à Poudlard… mais à part Kaïn, à l’heure actuelle, Keira craignait tous les hommes. Amis proches compris. Ca, faris ne le comprendrait jamais, c’était en tout cas, ce dont Keira était persuadée. Surtout qu’elle ne comptait pas du tout lui raconter ce qu’elle avait vécu. Elle n’avait rien di à personne… pas même à Elizabeth, Heaven ou Corann… Personne n’était au courant de ce que Louis lui avait fait (ou plutôt du fait que ce soit Louis qui l’avait mise dans ce si piteux état…).

Et si faris ne pouvait comprendre ça, de son côté, la jeune femme ne pouvait comprendre cet instinct de survie qui dictait à un homme de répondre par la violence, face à celui qui s’en prenait à lui… Quand Louis l’avait frappée, jamais Keira n’avait songé à riposter. De son point de vue, la violence engendrait la violence. Pour s’enfuir de cette boucle infernale… Mieux valait ne jamais y entrer. Elle se contentait donc de subir, attendant que la colère se dissipe, priant pour que les coups cessent rapidement.

La rouquine ne partageait pas le point de vue de son ami concernant son ‘courage’. Elle se savait peureuse. Surtout depuis que Louis l’avait presque tuée. Elle savait qu’elle était devenue terriblement trouillarde, terrifiée par tout et rien à la fois. Mais c’était plus fort qu’elle. La simple idée de croiser de nouveau le chemin de cet homme lui faisait perdre absolument tous ses moyens. Quand elle était petite, elle était tellement différente… Elle aurait aimé que rien ne change. Toujours être celle qu’elle était jusqu’à ses 13 ans… Exubérante, joviale… Libre. Elle ne savait pas quand elle avait commencé à se dégrader, mais ce qu’elle redoutait, à présent, c’était surtout de ne jamais connaître la fin de cette longue descente aux enfers. Dès qu’elle pensait que tout s’arranger, des éléments perturbateurs venaient tout détruire dans sa vie. Timidement, Keira hocha donc la tête en signe approbateur, peu convaincue néanmoins :

« Oui, on va essayer… »

Garder contact… Elle doutait que ce soit une bonne chose pour Faris. La rouquine était persuadée que tout le monde se portait bien mieux sans elle comme boulet dans leur existence. Elle se détestait, de penser ainsi… mais c’était plus fort qu’elle.

« A bientôt… Et merci. »

Elle l’embrassa sur la joue, et il transplana. Elle demeura pensive un moment et finit par partir à son tour. Trop d’émotions… Elle devait se reposer !



[Fin <3 Et merci à toi Fariiis <3]