Tout mais pas ça [ PV ]

Puckessa & PYT ©

C'était un véritable cauchemar. En se réveillant, elle avait tout de suite compris que quelque chose n'allait pas. Elle n'allait pas. Elle avait la nausée. Elle vraiment la nausée, et elle se sentait faible, comme incapable de se lever sans manquer de tomber. Quelque chose n'allait pas. Elle se demanda brusquement si elle n'avait pas de fièvre. Et à peine avait-elle cette pensée qu'elle sentait que son front était brûlant. Comment ne l'avait-elle pas remarqué plus tôt ? Elle se sentait mal. Elle avait mal. Elle tâcha de se concentrer, rassemblant ses pensées pour trouver à quelle maladie ces symptômes pouvaient correspondre. Elle lâcha un soupir d'exaspération. Elle avait laissé son livre sur le bureau. Tant pis, elle était capable de s'en souvenir toute seule. Fièvre, nausée, douleurs abdominales, faiblesse... Elle déglutit difficilement, commençant à présent à se demander si ce n'était pas grave. Elle était convaincue qu'il pouvait s'agir d'une hépatite. Les symptômes concordaient, elle les connaissait, elle les avait appris. Et si ça s'aggravait au fur et à mesure qu'elle réfléchissait ? Dans 25% des cas la guérison était spontanée, mais si ce n'était pas son cas ? Si ça empirait ? Sa respiration s'accéléra, devenant saccadée. Elle devait voir un médecin. Tout de suite.

Elle appela l'un des elfes. Elle ne se sentait pas capable d'aller jusqu'à Sainte Mangouste toute seule. Elle avait peur que ça n'aggrave sa situation, que ça ne la rende d'autant plus faible. Il fallait qu'elle limite ses efforts. Plus angoissée que jamais, elle laissa donc l'elfe la faire transplaner jusqu'au hall de l'hôpital sorcier. C'était les vacances, mais il n'y avait pas excessivement de monde. Suffisamment pour qu'elle doive faire la queue néanmoins. Elle se foutait d'avoir l'air complètement échevelée, ou hystérique, elle avait besoin de voir un médecin. Elle avait peur. Quelque part, elle était bien consciente qu'elle était en pleine crise d'angoisse. Elle le savait, c'était loin d'être la première fois que ça arrivait, ça ne serait certainement pas la dernière. Mais elle ne pouvait pas réfléchir rationnellement pour l'instant. Elle avait une hépatite, elle en était certaine, et peu importait que ça ne soit pas mortel, qu'elle ne soit pas en train d'agoniser, elle le serait peut-être dans quelques heures, quelques jours. Il fallait qu'on l'ausculte. Pas dans une heure, pas demain, maintenant. Avant qu'elle ne pète définitivement les plombs.

Elle agressa à moitié de la sorcière de l'accueil, mais elle n'en avait rien à faire. Elle devait voir son médecin, le médecin de famille, il connaissait déjà son cas, ses antécédents. Il avait déjà un rendez-vous ? Elle n'en avait absolument rien à faire. Il était le médecin des Di Bartolomeo avant d'être le médecin de qui que ce soit d'autre. « Poussez-vous, poussez-vous ! Bougez de là bon sang ! » D'une main tremblante elle écarta les gens qui se dressaient sur son passage, et arriva finalement face au médecin. Il souriait. Bordel il souriait ! Elle était en train de mourir, et il avait le culot de lui adresser ce rictus ridicule ! Il dut remarquer son regard assassin, parce que le sourire disparut aussi vite qu'il était apparu. Elle entra à sa suite dans son bureau, le cœur battant à tout rompre, la sensation intense de nausée ne la quittant pas.

Il mit une bonne heure à la convaincre qu'elle n'avait rien. Elle ne voulait pas le croire. Elle ne pouvait pas le croire. Les douleurs, la fièvre ? Ah, parlons-en de la fièvre, il prétendait qu'elle n'en avait pas ! Et pourtant, elle avait atrocement chaud, et pourtant elle avait la tête qui tournait. Elle avait paniqué. Comme toujours. Comme d'habitude. Rien de nouveau sous le soleil. Pendant exactement soixante minutes, il essaya patiemment de lui expliquer que ses symptômes n'existaient que dans sa tête. Et il ne parvint pas à l'en persuader entièrement. Mais en sortant de son bureau, elle se sentait le cœur un peu plus léger, les mains un peu moins tremblantes. Elle souffla, se laissant tomber sur un des sièges de la salle d'attente bien qu'elle n'ait absolument rien à attendre. Et c'est là qu'elle le vit arriver. Blond, grand et négligé. L'un des gars les plus odieux qu'elle ait pu rencontrer. Il l'avait quand même traitée de chieuse non mais ! Ce qu'elle était, mais ce n'est qu'un détail ! « Génial, il ne manquait plus que ça. » grogna-t-elle d'une voix encore un peu faible, ne manquant néanmoins pas de lever les yeux au ciel. « Épargne-moi les leçons de vie cette fois, s'il te plait. » Et même si le ton était parfaitement sarcastique, elle le pensait vraiment. Elle n'avait pas la force de se battre, cette fois.

Friedrich était au bord du malaise, la situation lui avait totalement échappé et il sentait que ça pouvait réellement aller loin tout ça... Au départ, tout s'était bien passé bien sûr, il était en train de donner un cours à un de ses élèves de 9 ans. Il lui apprenait la guitare, tranquillement. Son élève avait de grosse difficulté mais bon, ça pouvait se comprendre alors bon. Et puis il avait toujours eu une patience hors norme, ce n'était pas rien après tout. Enfin bon... Ce n'était pas si simple que ça. Un soupir s'échappa de ses lèvres. Malheureusement, les choses ne pouvaient jamais se passer normalement et c'était bien pour ça que le soucis pouvait se réaliser. Et il n'y avait absolument rien de plus à en dire, c'était aussi simple et il n'y avait rien de plus à en dire. Bref. En définitif, si les choses avaient mal tourné, c'était parce qu'une des cordes de la guitare avait lâché, d'un seul coup. Et c'était fou à quel point ce genre de chose pouvait s'avérer dangereuse. Parce que oui, ça l'avait été, et au moment où le sang s'était mis à couler le long de la joue du garçon, révélant une entaille large et profonde, que Friedrich s'était réellement mis à paniquer. Il n'y avait pas le moindre doute à avoir, c'était aussi simple que ça...

Le sang n'avait pas cessé de couler, l'enfant s'était mis à pleurer, et en réalité, oui, il s'était sincèrement mis à avoir peur. Très peur même. Il s'était dit que le seul emploi qu'il avait un jour pu avoir venait de se terminer là, d'un seul coup et qu'il n'allait plus pouvoir garder son appartement, que ça allait une nouvelle fois être un nouveau temps de crise et tout ça. En clair, il s'était dit que les choses allaient dorénavant toucher le fond et que ça n'allait pas s'arranger. Mais il ne pouvait pas penser à ce genre de truc, il ne pouvait pas se permettre de couler, comme ça, sinon, le résultat allait être que tout allait s'enfoncer de plus en plus.. Et puis c'était loin d'être évident quoi... Enfin bref. Il avait pris son courage à demain, alors qu'il s'était mis à paniquer relativement vite et il avait finalement pris conscience du fait qu'il fallait qu'il se relève quoi ! Il s'était donc levé, inspirant un grand coup. Il tremblait bien sûr, c'était loin d'être facile pour lui. Ce genre d'accident pouvait lui faire tout perdre et il savait que ça pouvait être sacrément lourd de conséquences...

Il passa une main sur son visage, alors qu'il tentait de reprendre son souffle. Il avait aussitôt emmené son élève à Sainte Mangouste, de toute façon, il savait pertinemment que c'était la meilleure chose à faire.. L'élève étant sorcier, il n'y avait pas de difficulté avec ça quoi. Enfin bref, maintenant, il était dans la salle d'attente alors que l'on s'occupait de l'estafilade sur son visage, d'ici peu, elle aurait entièrement disparu. Heureusement. Bon, okay ouais, il n'avait pas pu se résoudre à le cacher avec ses parents même si cela n'aurait pas paru si bizarre que ça et que ça aurait probablement continué à n'être qu'un secret quoi... Mais il n'était pas comme ça et c'était peut être pour ça qu'on le pardonnerait. Surtout que d'une certaine manière, il n'y était pour rien.. C'était aussi simple que ça oui, il n'y avait rien de plus à en dire, oui voilà.

C'est alors qu'il la vit. Il soupira, se leva pour lui faire face alors qu'elle disait déjà qu'il ne manquait que ça. Il leva les yeux, trouvant complètement stupide la situation, ne comprenant absolument pas pourquoi est-ce qu'on lui cassait les pieds avec tout ça, alors qu'il n'y avait absolument pas la moindre raison à propos de tout ça quoi.. Il n'était pas non plus spécialement heureux de la voir mais il y avait des limites, est-ce qu'il s'était lui-même mis à l'agresser ? Non, c'était un simple accident. Il était donc hors de question qu'on s'en prenne à lui. Voilà tout. Elle lui demanda de ne pas faire la moindre remarque et tout ça. Et il soupira, une nouvelle fois. Il n'avait rien dit et n'avait pas eu la moindre intention dans ce sens.  « J'ai encore rien dit... D'ailleurs, je voulais juste faire remarquer de façon non intéressante que tu avais vraiment une sale mine... Tu ne voudrais pas t'asseoir un moment ? ». Et oui, Friedrich était loin d'être rancunier et il aimait aider les gens, on ne pouvait pas lui en vouloir quand même ! Quoique, la connaissant, cela n'aurait rien de bien étonnant...

Elle détestait ces crises. Elles avaient commencé lorsqu'elle était jeune, et à présent c'était devenue monnaie courante. Les médecins ne savaient pas exactement se les expliquer, mais c'était vraiment un calvaire à vivre. A Poudlard, c'était presque ingérable. Il était hors de question que qui ce soit soit au courant. Et pourtant, il avait fallu qu'Amber l'apprenne, et à présent, il fallait qu'elle tombe sur Maiden. Car oui, elle savait qui il était à présent. Il l'intriguait. Après tout, il l'avait bousculée, avait fait tomber ses lunettes de soleil, l'avait traitée de chieuse et était parti sans demander son reste ! Ah bon, elle a sauté des étapes ? Et lorsqu'elle avait décrit le malotru oui, ce sera désormais son nouveau surnom ! à Tomas, avec admettons-le, une certaine précision –Maï n'était pas du genre à faire dans le vague– elle avait grandement été surprise d'apprendre qu'il le connaissait. Entre malotrus, normal ! D'accord, elle avait vraiment été dans les détails, autant dire qu'il l'avait extrêmement agacée ! Elle était même douée en dessin, elle aurait pu le lui dessiner si c'était vraiment nécessaire... Sauf qu'elle n'était pas obsédée par ce type à ce point ! Tout ça pour dire que l'accent allemand, l'air de chien battu, les cheveux blonds, tout ça n'avait pas trompé. Pourtant, le Serdaigle avait paru surpris qu'il lui ait répondu ainsi.

Au fond, quelle importance ? Le destin avait voulu qu'elle le croise lui et Liechtenstein, dans la même semaine, et ça lui avait suffi. Et voilà qu'il réapparaissait comme ça, sortant de nulle part, alors qu'elle était au plus mal. Etait-elle obligée de rencontrer des gens lorsqu'elle faisait des crises d'angoisse ? Le monde ne pouvait-il pas simplement disparaître lorsqu'elle se sentait au bord de l'implosion ? Mais non, au lieu de ça, elle devait faire en sorte de se recomposer un air neutre, retrouver une voix moins tremblante... Bref, reprendre son costume habituel quoi. Cela dit elle avait la nette impression qu'elle n'y arrivait pas tout à fait, et qu'elle n'y arriverait pas. Pas tout de suite, elle avait besoin d'un peu de temps pour reprendre contenance. Et on ne le lui laissait pas. Elle ne pouvait pas se concentrer sur ses symptômes et sur lui à la fois, elle ne pouvait pas dérouler la liste détaillée des maladies dans sa tête tout en lui lançant des remarques acides. Elle ne pouvait tout simplement pas concilier la Maïlys névrotique et la Maïlys froide et indifférente.

Pourtant, la blonde avait pris les devants en lui demandant de ne pas jouer les donneurs de leçon, cette fois. Comme si elle comptait s'éterniser ici, cloîtrée entre quatre murs, respirant une odeur d'hôpital qui lui donnait encore plus la nausée. Et pourtant, elle était habituée à cette odeur. Cependant, elle commença à se dire qu'il pouvait être une bonne distraction. Si elle lui parlait, elle serait peut-être détournée de ses angoisses pendant un instant. Du moins, ça valait la peine d'essayer, parce qu'elle avait trop peur de rentrer chez elle et d'être saisie à nouveau de cette peur insoutenable. « Je suis prévoyante. » lui répondit-elle en guise d'introduction. C'est vrai, elle préférait prendre les devants, au cas où il aurait encore une parole emplie de sagesse à lui transmettre. Et puis, c'était tellement mieux qu'un simple bonjour. Il ne manqua ensuite pas de lui rappeler qu'elle avait une sale tête, et elle haussa un sourcil, le détaillant un instant, pesant le pour et le contre. Puis finalement, dans un soupir, elle finit par s'asseoir à nouveau. C'était toujours mieux que de tomber dans les vapes et de devoir lui être reconnaissante de l'avoir rattrapée. En admettant qu'il le ferait ! « Non, tu crois ? Peut-être est-ce pour ça que je me trouve dans un hôpital... » lui fit-elle remarquer avec ironie, bien que le cœur n'y était pas tout à fait. « Toi en revanche, tu n'as pas l'air malade. Juste... Agité. » constata-t-elle en risquant un regard vers lui, avant de détourner les yeux pour se concentrer sur une infirmière qui passait dans le couloir. Peut-être était-ce une mauvaise idée finalement, il ne pouvait pas l'aider, personne ne le pouvait.

Prévoyante ? Le terme que lui, il aurait plutôt choisi, c'était paranoïaque. Mais il était absolument hors de question qu'il le lui dise, s'il ne voulait pas provoquer de crise et ce genre de chose, c'était le meilleur moyen de se prendre la tête, oui c'était parfaitement aussi simple que ça. Il n'y avait rien de méchant dans tout ça, mais s'il pouvait éviter une crise de nerf ou ce genre de chose, tout irait pour le mieux. Friedrich était un gars bien, et c'était un point sur lequel il tenait à fermement insister. Hors de question que l'on croit, ne serait-ce qu'une brève seconde, qu'il était un monstre. Et c'était bien pour cette raison qu'il ne dit rien, à e sujet, tout du moins. Il voulait que cette fille comprenne qu'il n'avait rien d'un monstre et qu'il était plutôt sympa. Peut être même qu'elle finirait par réaliser qu'elle s'était violemment trompée et qu'elle devait revoir son jugement. Bon pas sûr que ça se produise mais bon, on ne pouvait pas savoir après tout ! Enfin bref, il était possible qu'elle le déteste à vie depuis le jour où il avait fait « l'erreur » de briser ses lunettes. Bien qu'il ne l'ait pas fait exprès une seule seconde, elle l'avait pris pour une attaque et l'avait presque insulté. Et quand ils s'étaient séparés, Friedrich avait très sérieusement espéré qu'il n'aurait pu à l'approcher. C'était aussi simple que ça, oui voilà. D'une certaine façon, en tout cas, pour le reste, il était tout bonnement hors de question qu'il se prenne la tête, c'était même préférable oui.

Lorsqu'elle joua d'ironie, il ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Même lorsqu'elle n'était pas au mieux de sa forme, elle ne pouvait pas s'empêcher d'être désagréable. Elle était d'un fatiguant... Bon, bien sûr, il était absolument hors de question pour lui d'utiliser l'ironie à son tour, il ne voulait pas être désagréable lui, surtout que bon, il avait déjà fait un blessé, hors de question de faire du mal à une autre personne, sinon, les choses n'auraient certainement pas pu bien se passer, il n'y avait pas le moindre doute à avoir. Surtout qu'il s'en serait probablement voulu à fond, ce qui n'aurait pas plus servi que le reste. Oui, quand Friedrich se montrait méchant avec quelqu'un, ça blessait bon nombre de gens, c'était aussi simple que ça oui, voilà.  « Je ne dis pas le contraire... C'était une façon de t'inviter à t'asseoir, c'est tout. Les gens ne passent pas leurs temps à t'agresser, j'espère que t'en as conscience.. ». Mais n faite, il avait un sérieux doute, elle passait son temps à attaquer les gens, c'était comme de la défense, contre les propos des gens. Mais il restait persuadé que les gens ne lui prenaient pas la tête, c'était aussi simple que ça. Enfin bon, chacun était comme il était, il était parfaitement impossible de dire le contraire, oui voilà.

Agité oui, c'était le cas de le dire. Et si la situation s'était avérée pire qu'elle ne l'était déjà, il aurait probablement été malade avec tout ça. Enfin.. Bon, hors de question de s'emballer pour autant, sinon les choses auraient pu se mettre bien pire et c'était bien pour ça qu'il était hors de question de se prendre la tête. L'enfant allait bien et c'était bien ça le plus important.  « Un accident... Avec un de mes élèves. J'ai peur des conséquences ». Pourquoi il lui disait ça ? Aucune idée. Surtout que d'une certaine manière, ça pouvait la pousser à l'attaquer sur ce nouveau point, chose qu'il refusait parfaitement. Mais bon... C'était ainsi qu'étaient les choses donc bon.

Lorsqu'elle tourna la tête vers lui, le jeune Maiden ne put s'empêcher de trouver qu'elle avait réellement un très beau visage. Outre son sale caractère, elle était vraiment belle, et c'était un point sur lequel personne ne pouvait le contrarier. Mais... Avec un caractère comme le sien, le nombre de personnes qui le lui disaient ne devait pas être très élevé..

Maïlys détestait profondément qu'on la voie dans cet état. Les médecins, les infirmières, et même ses parents, elle s'en fichait, ça n'avait pas d'importance. Ils étaient censés l'accepter telle qu'elle était, pour le meilleur et pour le pire, et pour les deux premiers, c'était même leur métier, ce pour quoi on les payait. Donc peu importait. Mais ses cousins, ses amis, et tous les élèves de Poudlard, elle ne pouvait pas l'accepter. Elle ne voulait même pas se voir dans cet état, alors les autres ! Elle était parfaitement consciente de ce qu'elle faisait lorsqu'elle avait ces crises d'angoisse, ça n'avait rien de psychotique, ou de démentiel. Et si niveau maladie, c'était donc plus atténué, au final elle le vivait vraiment mal.

Le sarcasme, sa meilleure forme de défense. Elle n'était pas naturellement méchante, elle ne prenait pas de plaisir particulier à humilier les autres ou à les rabaisser (même si de temps en temps, c'était une distraction comme une autre, non ?), c'était plus une forme de barrière. Si elle ne voulait pas qu'on la croie faible, c'était la seule solution qu'elle avait, du moins la seule qu'on lui avait jamais enseignée. Et elle n'était pas prête à laisser qui que ce soit percer sa carapace, c'était trop difficile, et ça ne la mènerait qu'à sa perte ! On n'était jamais mieux servi que par soi-même, de toute façon. Ainsi, à Poudlard et même à l'extérieur, elle avait peut-être l'air entourée, mais au final, oui, elle se sentait toujours seule. Être au top demandait beaucoup d'efforts, et elle n'avait pas de temps à perdre avec des futilités.

Et maintenant Maiden était là. Etrangement, il sembla vouloir jouer la carte de la compassion, cette fois. Bon certes, le fait qu'ils se trouvaient dans un hôpital jouait certainement. S'attaquer à Maï dans cet état aurait simplement été cruel. Après tout, elle aboyait beaucoup, mais elle ne mordait pas vraiment. Et certainement pas lorsqu'elle tremblait comme une feuille, comme c'était le cas actuellement. Elle leva les yeux vers lui lorsqu'il lui dit que les gens n'avaient pas forcément que ça à faire de l'agresser à longueur de temps. Touché. Oui, bon, peut-être qu'elle avait tendance à aller un peu vite en besogne, parfois. Mais elle avait eu une sale semaine, alors on ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, si ? Elle soupira. « Ce n'est pas toujours l'impression que j'ai. Du moins pas cette semaine. » répondit-elle d'une voix un peu plus faible que d'ordinaire. Après tout il y avait eu Liechtenstein, puis lui, la sorcière de l'accueil, et maintenant elle se retrouvait assise là, à Sainte Mangouste. « Et il me semble qu'on ne s'est pas quitté sur de très bons termes la dernière fois, donc j'anticipe un peu, c'est vrai. » Elle, s'excuser ? Même pas en rêve !

Le silence s'installa ensuite, et la blonde ne put s'empêcher de souhaiter qu'il dise quelque chose, n'importe quoi qui l'empêcherait de se concentrer à nouveau sur ses symptômes. Elle lui fit donc remarquer qu'il ne semblait pas malade, de son côté, même s'il était rare qu'elle s'intéresse sincèrement à la vie de parfaits inconnus. Après tout, elle savait qui était Maiden, au travers des rumeurs, mais ils n'étaient vraiment pas de la même année, et elle ne lui avait jamais adressé la parole à Poudlard. Il lui dit qu'un de ses élèves avait eu un accident et elle scruta son visage quelques instants, se mordillant distraitement la lèvre. Ainsi, il était professeur ? Il semblait réellement angoissé en tout cas. « Tu as eu le bon réflexe en amenant ton élève ici, c'est vraiment tout ce qui compte. Après tout, les accidents arrivent, c'est un fait. Je suis sûre que ça va bien se passer. » objecta-t-elle en détournant les yeux du visage du jeune homme. Et oui, sa voix était peut-être toujours un peu distante, mais au moins ses mots étaient sincères. Il n'y avait qu'à voir l'état dans lequel Maiden se mettait, c'était quelqu'un de bien. « Prof de quoi ? » demanda-t-elle avec une pointe de curiosité. Tant qu'ils y étaient, autant parler franchement, non ? Et elle avait besoin qu'il continue à le faire...

Elle avait raison. Parfois, on avait la très nette impression que le monde entier faisait tout ce qui pouvait bien y avoir en leurs pouvoirs pour emmerder les gens et pour les déranger au plus haut point. Il était impossible de faire tout ce que l'on voulait, impossible d'agir comme on le souhaitait et ce genre de chose, rien n'était facile, absolument rien, même si on ne pouvait pas vraiment dire que Friedrich était du genre à en vouloir aux gens. Oui c'était aussi simple que ça, rien n'était simple en faite, absolument rien et tout pouvait être douloureux, chiant et difficile. Rien n'était simple, rien non, jamais. On ne pouvait pas plaire à tout le monde et il y avait toujours une personne qui était plus forte que les autres. Et quoi que l'on ne puisse bien faire, on n'avait pas le choix. Lui, il avait tout simplement appris l'ignorance. Au début il se montrait en souffre douleur et ça avait été plus facile comme ça, un temps en tout cas. Mais tout était devenu plus compliqué avec le temps et il avait pris en maturité, en force et en détermination. De ce fait, il lui était devenu plus difficile de se laisser avoir et de se laisser souffrir sans réagir. Mais c'était justement ce que la plupart des gens attendaient don non, rien n'était si facile. De toute manière, que l'on soit bien d'accord, on ne savait jamais sur quel pied danser, et c'était bien ça qui devenait si bizarre et si chiant. Donc elle ne savait pas comment est-ce qu'elle était censée se comporter, c'était aussi simple que ça.  « Hm... Ouais, en général les gens choisissent toujours le mauvais moment pour casser les pieds des gens... ». Et il en savait quelque chose oui, voilà. Et c'était loin d'être évident, quoi qu'il puisse bien en dire.

Pas quittés sur de très bons termes ? C'était le cas de le dire oui, c'était loin d'être facile, très loin. Enfin bon, après, pour une simple et vulgaire paire de lunettes, elle avait fait tout un scandale dans la rue principale du Chemin de Traverse, il y avait même fort à parier que rien n'aurait été si simple non loin de là. Enfin bon, au final, tout ce baratin pour dire qu'il en avait conscience mais que lui, il n'était pas particulièrement rancunier, il se foutait bien de tout ça, de toute ce qu'il avait bien pu se passer entre eux avant. Il s'en foutait parce que bah ouais, chaque joue était un autre jour. Et tout pouvait vite changer. La preuve, voilà qu'ils étaient une nouvelle fois en train de parler. Tranquillement. Et ce n'était pas le genre de chose qui était commune. Donc bon.  « Je ne dis pas le contraire. Mais je ne suis pas particulièrement rancunier. Je suis une bonne pâte, pour certaines personnes. Un con en faite. Je pardonne vite, même si ce n'est pas particulièrement malin de ma part. ». Mais pour autant, il était absolument hors de question pour lui de se mettre un seul instant à s'excuser. Surtout si elle ne le faisait pas. Donc bah ouais, voilà, hors de question que ce genre de chose se fasse. Voilà tout.

Bon, que dire... Le silence pesant qui s'était installé n'aidait en rien et en soit, bah ouais, le jeune Maiden n'avait jamais particulièrement était doué pour faire la conversation, ce n'était jamais facile non, loin de là et c'était bien ça qui pouvait devenir si compliqué, oui voilà. Rien n'était facile, absolument rien. Enfin bon, tout ça pour dire que ce n'était jamais vraiment facile de faire la conversation et de trouver quoi dire à une personne avec qui, la première fois, le courant n'était vraiment pas passer, mais bon, ce n'était pas vraiment la fin du monde pour autant, même s'il fallait à tout prix tout faire pour se débrouiller par rapport à tout ça. Dans un sens en tout cas hein. Après, il ne fallait pas non plus s'emballer sur la question. Enfin bref, il avait surtout l'impression de dire de la jolie merde là, tout de suite. Donc bon...

Le bon réflexe ? Mouais, il n'était pas vraiment convaincu. Le mieux aurait été que l'enfant ne se blesse pas, même si ça aurait dû empêcher cette conversation de se faire et qu'ils seraient restés sur le mauvais points du chemin de traverse. Enfin bon, hors de question de se prendre la tête en faite, c'était sans doute la meilleure chose à faire, et il n'y avait absolument pas le moindre doute à avoir. Rien n'était facile non, absolument rien. Tout était si compliqué d'ailleurs...  « Bon réflexe ou pas, s'il n'avait pas été blessé, tout aurait été bien plus simple oui.. Je pense que ça ira oui, mais je n'en suis pas pour autant convaincu.. ». Oui, et c'était bien là que se trouvait le plus gros du problème justement.

Prof... Ouais, et encore c'était du vite dit et c'était justement ça le plus effrayant et le plus dérangeant surtout. Tout était tellement compliqué qu'il ne savait absolument pas comment se comporter. Il devait trouver un vrai job déjà, ça serait probablement un bon début.  « Professeur de musique. A domicile... Des petits cours pour tenter de survivre. C'est pas glorieux mais bon, ça aide à subvenir aux besoins. Et vu que je n'ai pas beaucoup de besoin, bah ça aide. ». Il passait pour un con là, mais bon, parfois, c'était justement ça le plus simple. D'une certaine manière en tout cas.

Maïlys hocha la tête en signe d'acquiesçement au commentaire du garçon. Etaient-ils réellement en train d'avoir une conversation ? Et civilisée, qui plus est ? Certes, ça n'avait pas commencé dans ce sens-là, mais c'était visiblement ce vers quoi ils étaient en train de se diriger. C'était probablement dû à l'état dans lequel elle se trouvait, songea l'Italienne avec conviction. Elle ne se mettait pas à discuter chiffons avec des (quasi) inconnus juste pour le plaisir, aux dernières nouvelles. Pas intéressée, et pas envie de tomber sur un grand malade. Elle n'était pas de ces filles qui allaient naturellement vers des personnes qu'elles connaissaient à peine, leur adressant la parole comme s'ils étaient de vieux amis et sympathisant sur le champ. Elle n'était pas facile à approcher. Mais en l'occurrence, elle avait besoin de parler. A qui que ce soit, même si ça devait être Maiden. Après tout, elle aurait pu tomber sur pire, un des deux Davidson, au hasard, ou encore Levine.

La blonde discutait avec son aîné, et en oubliait un peu ses problèmes, ce qui était justement l'objectif recherché. Et puis, il y avait autre chose, c'est vrai. Un minuscule détail. Maiden l'intriguait, un peu. Comment l'héritier d'une famille comme la sienne se retrouvait dans un tel état, une telle situation ? Étant plus âgé qu'elle de trois ans, elle n'avait pas suivi toute son évolution à Poudlard. Les faits avérés qu'elle connaissait à son sujet étaient rapidement résumés, d'un, il était le frère aîné de Fredericke Maiden, l'ancienne préfète de Gryffondor et petite amie de cette brute de Fayr, et de deux, il sortait avec Smith, il y a un temps. Mais comme ces deux réalités ne l'intéressaient pas outre mesure, Maïlys ne s'était jamais vraiment penchée sur le sujet Friedrich Maiden jusqu'à maintenant. Certes, Smith sortait à présent avec Tomas, et pour cette raison, il était toujours bon de garder un œil sur la Rouge et Or, mais elle ne jugeait vraiment pas la jeune fille digne de son intérêt. Trop Gryffondor, sans doute (et Merlin savait qu'ils avaient le don de lui hérisser le poil). Et voilà que Maiden apparaissait soudainement dans son existence, et suscitait pas mal d’interrogations.

Lorsqu'il lui fit remarquer que les gens (et donc en particulier, lui) avaient autre chose à faire que l'agresser à longueur de temps, elle ne put manquer de lui rappeler les circonstances dans lesquelles ils s'étaient quittés la dernière (et unique) fois, même si ces circonstances lui semblaient justement assez difficiles à oublier. Qui plus est, ça restait plutôt récent. Et les gens qu'elle côtoyait en temps normal se montraient rarement 'amicaux' si à leur précédente rencontre ils en étaient presque venus aux insultes. Mais visiblement, Maiden ne sortait pas du même moule. Seulement ça, elle l'avait déjà remarqué depuis bien longtemps. Ce type était hors normes. « Sauf que tout ça, je ne pouvais pas le savoir, étant donné que je ne te connais pas plus que ça, Maiden. » lui fit-elle remarquer en haussant les épaules, signe qu'au fond, elle ne s'en souciait pas plus que ça. En revanche, elle en vînt quand même à froncer les sourcils, lorsqu'elle reprit: « Et effectivement, c'est même plutôt stupide. Le meilleur moyen de se faire rouler. » Sa voix avait peu à peu repris ses intonations habituelles, et elle ne pouvait s'empêcher de faire remarquer au jeune homme qu'avoir le pardon facile n'était pas une qualité (à ses yeux). Et d'ailleurs, était-il en train de dire qu'il l'avait pardonnée ? Ah, parce que c'était elle qui était en faute ? A peine avait-elle cette pensée qu'elle fronça à nouveau les sourcils, prête à lui sortir la remarque la plus acide possible. Mais elle se retînt, soupirant. A quoi bon relancer à nouveau les hostilités ?

Ne disait-on pas qu'avec des 'si', on mettrait Poudlard en bouteille ? L'Italienne n'était pas du genre à remuer constamment le passé. Si c'était arrivé, c'était déjà trop tard, et c'est tout. Conclusion, autant aller de l'avant, et aviser, pas de temps pour les regrets. Aussi fit-elle la moue lorsque Friedrich lui dit que le mieux aurait été que son élève ne se blesse pas du tout. C'était idiot de penser ainsi ! Quel intérêt d'énoncer des faits qui ne se produiraient plus jamais, à présent ? Oui, ça aurait été mieux, c'est sûr, mais ce n'était pas le cas. Tout comme tout aurait été plus simple si Maï n'était pas hypocondriaque. Comme quoi on n'a pas toujours ce qu'on veut, dans la vie. « A quoi bon remuer le passé ? Ce qui est arrivé est arrivé. C'était quel genre d'accident ? Si ça ne relevait pas de ta responsabilité, les parents comprendront, forcément. » raisonna-t-elle simplement. Bon, s'il avait assommé son élève à coup de livre par exemple, elle ne disait pas, mais dans l'absolu, ça ne pouvait pas être si grave que ça, de son point de vue. Après évidemment, il y avait les complications: les parents trop lourds, à côté de la plaque, pas compréhensifs, mais ça faisait partie de la vie, hein ? Maiden n'avait plus qu'à faire avec à présent.

Ainsi, l'ancien Serdaigle était professeur de musique. Pour sa part, l'Italienne s'était essayée à la pratique de plusieurs instruments autrefois, mais ce qu'elle préférait, c'était le chant. Rien de très poussé ou de grandiose, mais elle aimait ça. Et ça faisait strictement partie de son jardin secret. Elle chantait pour se détendre, se changer les idées, lorsqu'elle était seule, ou du moins le pensait-elle, et elle aimait à croire qu'elle avait plutôt une voix agréable à entendre. Elle ne comptait pas monter sur le devant d'une scène et se déhancher dans tous les sens pour autant. « Je vois. J'imagine que ce n'est pas facile tous les jours, de vivre à ses propres frais. Tu donnes des cours d'un instrument particulier ? » ajouta-t-elle histoire de faire la conversation, tandis qu'elle constatait que les tremblements de ses mains, et de sa voix, avaient totalement disparu. Comme quoi elle reprenait enfin le contrôle. Et pour ce qui était de son ton, il était à nouveau indéchiffrable, il n'avait peut-être pas retrouvé ses accents de froideur habituels, mais il n'en restait pas moins un peu lointain.

Discuter avec cette fille était vraiment trop bizarre, le genre de chose qu'il n'aurait jamais pu croire possible après la conversation qu'ils avaient eu sur Pré Au Lard. Non mais c'était vrai quoi, quand on y réfléchissait de façon plus attentive, on pouvait aisément se rendre compte qu'il était très peu croyable qu'ils se mettent à parler ensemble comme ça alors que la dernière fis, ils se seraient probablement arracher les yeux, si cela avait été possible. Mais non, il n'en avait pas été ainsi, et c'était bel et bien ça qui comptait le plus, il n'y avait pas le moindre doute à avoir à ce sujet. Bien sûr. Même si rien n'était pour autant si simple, face à tout ça, c'était indéniable. Mais il n'était pas de ceux à croire que tout était directement joué, que tout.. Etait si simple, que dès la première rencontre, on pouvait se dire que l'on aimait ou que l'on détestait quelqu'un. Non, rien n'était si facile et c'était bel et bien ça qui comptait aux yeux du jeune homme. Friedrich restait convaincu du fait que rien ne pourrait jamais être si facile. Les avis pouvaient changer, c'était bien une preuve, d'ailleurs.  « Oui, je le sais et tu marques un point ».

Ils ne se connaissaient pas et de ce fait, l'un comme l'autre, ils n'étaient absolument pas en mesure de dire quoi que se soit par rapport au fait qu'ils ne pouvaient pas savoir qu'ils auraient pu avoir une conversation civilisée. Quoi de plus normal après tout. Mais ça, c'était une chose à laquelle elle préférait ne pas porter la moindre attention oui, c'était aussi simple que ça. Friedrich était, en plus de ça, assez simpliste, lorsque cela manquait de réelle importance, il préférait ne pas s'y intéresser. Ca pouvait sembler stupide oui, mais c'était ainsi et on ne pouvait assurément pas lui en vouloir pour si peu de chose. Mais elle avait raison sur un point, oui, il était stupide, et naïf, aussi. En clair, il n'avait pas beaucoup de qualité et il était parfaitement conscient de ce genre de chose. Et d'une certaine manière, il s'en foutait plutôt pas mal aussi. Ce n'était pas grand chose pour lui, ça ne le concernait en rien, aussi. Enfin... Rien n'était bien compliqué à ses yeux et il se refusait vraiment à se prendre la tête avec tout ça, c'était aussi simple que ça. Oui voilà.  « Je sais, mais il est souvent bien difficile de se changer ».

En tout cas, il était content ( et oui, incroyable n'est-ce pas ?), de voir qu'elle semblait aller mieux. Sa voix avait repris son ton habituel et c'était tant mieux. Enfin... D'une certaine façon parce que sa voix avait un ton froid et pas forcément agréable. Mais c'était ainsi qu'elle parlait, il lui était donc plus ou moins interdit de critiquer tout ça, de dire que c'était nul et tout ça. Ce n'était pas son genre. Surtout que lui, avec son accent allemand, même s'il parvenait à ne plus écorcher le moindre mot, il pouvait passer pour un con. Donc bon... Non pas que l'accent allemand soit si laid que ça, après tout, c'était sa langue et il lui était parfaitement interdit de la critiquer. Mais pour autant, c'était loin d'être facile, très loin même. C'était même assez... Insupportable, pour tout dire. Ce n'était pas facile, très loin même. Mais on ne pouvait rien faire devant ça, et c'était ça le plus difficile et le plus énervant, parfois. Mais c'était ainsi et quoi qu'elle puisse bien dire, elle ne pouvait rien y faire. Non, absolument rien.

Ne pas remuer le passé ? C'était bien trop facile et c'était ça le soucis. C'était ça le gros problème sur lequel il était impossible de s'attarder et c'était bien ça le problème. M'enfin... On ne pouvait rien faire contre ça et c'était ça le soucis. Ca qui pouvait aisément poser un lourd problème. Quoi qu'elle puisse bien dire, tout ça n'était pas simple. Okay, il n'y était pour rien, c'était une évidence. Non mais c'était vrai quoi, si on regardait plus attentivement la chose, on pouvait se rendre compte que la responsabilité ne touchait que l'enfant. A forcer trop fort sur les cordes, une d'elle avait lâché. C'était normal. Mais ce n'était pas les parents qui allaient avouer la faute de leur enfant alors que c'était lui qui lui donnait le cours et que c'était le genre de chose qui ne devait pas arriver. Tout ce qu'il espérait, c'était que les médecins sorciers seraient capable de retirer toute la blessure et qu'il ne resterait pas la moindre cicatrice. Parce que s'il y avait bien une chose dont il avait conscience, c'était bien du fait que dans le monde des moldus, la marque serait assurément resté à vie...  « Une des cordes de la guitare a lâché et lui a profondément entaillé la joue... Je sais bien que ce n'est pas de ma faute, mais pour autant, ce ne sont pas les parents qui vont avouer sa faute... C'est évident. Je vais encore perdre un élève... ». Les parents n'aimaient pas particulièrement lui laisser des élèves, alors qu'il était seul et que son appartement était miteux. Et c'était le genre de chose qu'il pouvait aisément comprendre, même si ça le blessait tout de même, bien sûr.

Et non, ce n'était pas facile tous les jours de vivre à ses frais et c'était justement ça qui pouvait poser un lourd problème, mais que pouvait-elle bien faire à propos de tout ça, si ce n'était de se concentrer un minimum. Oui, ce n'était pas évidement et peut être même que ça ne le serait jamais. Mais c'était ainsi que les choses étaient, on ne pouvait rien faire. Il avait fui sa famille et il n'avait plus d'argent. C'était ainsi, point final.  « Que cela soit simple ou no, de toute façon, ce n'est pas si facile que ça tu vois ? Je donne des cours de tout un tas d'instruments. J'ai toujours eu des facilités musicales. ». Oui, et heureusement. Sinon, qu'aurait-elle bien pu faire.. ?

Bien sûr qu'elle marquait un point, elle avait raison. Et tout le monde savait que Maï avait toujours raison (à quelques minuscules exceptions près) ! Même quand elle avait tort haha. Bon d'accord, elle n'était pas stupide. Elle était capable de le reconnaître lorsqu'elle se plantait, dusse sa fierté en prendre un sacré coup. Cela dit, ça ne signifiait pas pour autant qu'elle l'admettrait oralement. Là se situait toute la nuance. Il se pouvait qu'elle ait tort, mais il n'y avait aucune chance pour qu'on l'entende le dire. Plutôt se faire piétiner par un hippogriffe. Façon de parler, bien entendu, elle avait les os fragiles et aucune envie de finir en légume. Tout ça pour dire qu'elle se contenta de hocher la tête avec contentement à la réponse de Friedrich: il avait accepté l'inévitable. Elle disait la simple et pure vérité (dans le cas présent du moins, pas de manière générale par contre, mais ça c'est une autre histoire !).

'Trop bon trop con', Maïlys se demandait si on n'avait pas créé cette expression à l'attention de Maiden. D'après ses paroles, ça pouvait bien être le cas. Pardonner facilement, ne pas être rancunier, ça revenait à se faire pigeonner, non ? C'était un truc de Poufsouffle, typiquement dans leurs valeurs. Peut-être que le Choixpeau s'était planté en le répartissant à Serdaigle ? Les Aigles n'étaient-ils pas censés avoir un peu plus de jugeote ? Quoique, Tomas aussi pouvait être plutôt limité, dans son genre. Comme quoi elle était bien contente d'être à Serpentard (car non, il n'était même pas utile de citer la maison de Godric Gryffondor, nids à gentils petits élèves héroïquement niais et décérébrés). Pour sa part, impossible de se racheter auprès de la blonde si jamais on l'avait trahie. Elle ne pardonnait pas. Il est dans la nature humaine de répéter encore et encore les mêmes erreurs. Rien ne disait que la personne en question ne réitèrerait pas ce qu'elle avait déjà fait une première fois. Et Maï ne faisait pas aisément confiance en autrui, au contraire. Alors si on l'avait blessée, il valait mieux raser les murs, question de survie. La vengeance est un plat qui se mange froid ! Pour ce qui était de changer, l'Italienne rejoignait donc le point de vue de l'Allemand. « C'est clair. Mais bon, dans le cas présent il y a encore de l'espoir, il n'est pas si difficile d'être un peu moins magnanime. » répondit-elle simplement. Pour son propre bien. C'est vrai quoi, il n'avait qu'à se prendre un peu en main, et ne pas pardonner à tout va. Ne pas se laisser faire. Sans trop abuser toutefois, sinon il pourrait finir... Comme elle.

Au bout d'un moment il était devenu tellement plus facile de ne s'importuner de rien et rester impassible à tout, que le masque impénétrable qu'elle affichait tout le temps s'était comme définitivement fondu en elle. Elle ne l'enlevait plus. Pas de risque d'être blessée, trahie comme ça. Elle essuyait toutes les répliques, toutes les remarques avec un calme incroyable, voire inquiétant à l'occasion. Tout semblait glisser sur elle. Et elle riait intérieurement de tous ces idiots qui se laissaient submerger par le moindre petit problème. Ils étaient faibles. Mais pas elle, plus maintenant. Alors elle ne comprenait pas Maiden qui semblait sur le point de rendre son déjeuner pour un problème avec un élève. Il n'y pouvait rien de toute façon. Ce qui était fait était fait. Elle se contentait d'accueillir les ennuis avec indifférence à présent, elle avisait sur le moment, et ce qui devait advenir advenait. Elle avait dû admettre qu'elle n'avait absolument aucun contrôle sur sa vie. Alors en dehors de ces crises où là au contraire, elle perdait carrément les pédales, elle restait impassible. La blonde écouta Maiden lui exposer le problème, fronçant les sourcils lorsqu'il dit qu'il allait encore perdre un élève. Il semblait réellement contrarié à présent. « Pour la blessure, les médicomages vont arranger ça. Ce n'est pas une blessure magique alors ils n'auront sûrement aucun problème, ton élève n'en gardera même pas de trace. Et si tu es décidé à le dire aux parents, alors expose leur clairement toute la situation. C'est le genre de truc qui arrive, non ? Ils ne peuvent pas être obstinés à ce point. » objecta-t-elle après réflexion. Enfin bon, elle n'en savait rien au fond, mais c'était son point de vue, et Maiden semblait incroyablement déprimé alors il faut croire qu'elle essayait de le réconforter ? Ça par la barbe de Merlin, sûrement pas. Elle voulait juste lui montrer que tout n'était pas noir, et qu'il n'était pas forcément foutu. Il suffisait que les parents fassent preuve de bon sens.

Maiden la rendait confuse. Il était si différent des gens qu'elle côtoyait habituellement. Différent des Serpentard. Il était honnête, sans artifice. Il ne jouait pas de rôle. Et il semblait vulnérable, ce qui était étrange pour un garçon aussi âgé. Et elle commençait à se dire qu'elle réfléchissait trop à son sujet. Il n'était pas normal qu'il l'intrigue, et ils ne pouvaient décemment pas être amis ou une autre idiotie du genre. Acquiesçant donc d'un hochement de tête à ses explications concernant ses facilités musicales, Maïlys l'observa une dernière fois d'un regard indéchiffrable. « Je vais y aller Maiden, mes parents doivent être rentrés à présent et l'elfe de maison va paniquer s'il ne me voit pas revenir. » l'informa-t-elle, indécise sur le mode de salut à employer. Elle était peut-être hautaine, mais restait bien éduquée. Il n'était que naturel de dire au revoir à une personne avec qui on était en train de discuter. Naturel. « Hm, bonne chance avec ton élève. Et, au revoir. » Elle leva la main pour lui faire un signe, un peu gênée mais bien décidée à ne rien en montrer et tourna les talons. Elle n'arrivait toujours pas à clairement le cerner. Il ne pouvait entrer dans une seule boîte, une seule catégorie, et ça dérangeait Maïlys, qui était habituée à voir son petit monde parfaitement rangé, et classifié.

Bien sûr que les médecins allaient arranger ça et c'était sans aucun doute bien mieux comme ça, il n'y avait pas le moindre doute à avoir. Bon, évidemment, ce n'était pas si facile que ça et c'était sans aucun doute juste histoire de quelques minutes et elle verrait bien pour le reste,oui, il n'y avait pas le moindre doute à avoir à ce sujet. Bon, évidemment, les choses n'étaient pas si faciles que ça et bien sûr, il n'était pas si simple non plus de se prendre la tête. Enfin... Il y avait eu bien plus de peur que de mal. Et c'était sans aucun doute à cause de ça que tout pouvait sembler si compliqué, même s'il lui était réellement impossible de dire ça comme ça. Bon... Et bien il ne lui restait plus qu'à prier pour voir si les choses allaient s'arranger, même s'il n'en était pas certain. Non mai c'était vrai quoi, les parents pouvaient vraiment mal prendre le fait que tout pouvait paraître bien énervant et prise de tête, oui voilà, et c'était sans aucun doute ça le plus difficile et le plus chiant. Et évidemment, il lui était parfaitement interdit de faire comme si les choses étaient normales ou bien de tout cacher à ses parents. Non mais c'était vrai quoi, c'était la meilleure façon de perdre la moindre confiance et tout ça, et c'était bien la toute dernière chose qu'elle voulait donc c'était vraiment un très grand problème. M'enfin... Il verrait bien comment est-ce qu'ils se mettraient à réfléchir.

 « Oui peut être. De toute façon, c'est le genre de chose que l'on ne peut assurément pas cacher à des parents, c'est le meilleur moyen de perdre la confiance et ce n'est pas l'enfant qui va garder ça pour lui ». Même si bien sûr, le gamin aurait pu être en mesure de raconter ça sous la forme d'une anecdote, le mieux était d'en parler soit même en temps qu'adulte responsable. Et ce, même si l'idée pouvait réellement sembler bizarre. Enfin bon, bref, hors de question de se prendre le chou avec ça, de toute manière, ça n'aurait pas servi à grand chose, de toute façon, que de garder le secret. Et puis peut être qu'il se faisait un film et qu'il n'y aurait pas tant de problème que l'on pouvait le penser ? Bah quoi, il était toujours possible d'espérer, ne serait-ce qu'un minimum. Donc il serait parfaitement en mesure de voir comment tout évoluerait.

N'empêche que cette fille était plutôt bizarre. Non désagréable et plutôt jolie. Mais d'une certaine manière, il était vraiment incapable de savoir comment se comporter avec elle, comment la cerner aussi. Tout cela était si flou.. oh bien sûr, il était absolument hors de question pour lui de balancer à voix haute toutes ces informations, mais pour autant, il n'y avait rien de vraiment si bizarre que ça, dans un sens voilà. Enfin bon.. Pour le reste, il était absolument hors de question de se prendre la tête, même si c'était loin d'être si évident. Il verrait bien de toute façon, il n'avait pas le choix de tout façon. Et puis bon, il se voyait mal lui dire que cette fille l'intriguait plutôt bien. Et oui, c'était carrément un gros problème ça. Non mais c'était vrai quoi, que l'on se comprenne bien, il était loin d'être un de ces gars non timide capable de dire tout ce qu'il voulait aux gens. Donc.. Voilà !

Et voilà que la jeune blonde lui disait qu'elle allait rentrer. Et bien soit, il n'allait pas la retenir de toute façon, et en plus de ça, il n'avait absolument pas le droit de faire une chose pareille. Que l'on se comprenne bien, il n'y avait rien de vraiment si incroyable ou spectaculaire, il fallait parfaitement comprendre que tout ça était loin d'être simple. Et puis bon, ce n'était pas parce que sur le coup, elle semblait vraiment agréable et de bonne compagnie, qu'elle allait le rester. Elle était comme instable, comme si d'une seconde à l'autre, elle pouvait se rebeller et se montrer désagréable, bien que l'on ne puisse pas vraiment comprendre pourquoi. Enfin bon.. C'était ainsi que les choses étaient, il était hors de question de se prendre la tête.  « Oui, il n'est pas nécessaire de les faire s'inquiéter inutilement. Rentre bien alors »

Elle lui souhaita bonne chance avec son élève et il se contenta de lui répondre par un sourire et un signe de la main. Et il la regarda s'éloigner, avec un petit air rêveur sur le visage, regardant l'endroit par où elle avait disparu..