Elizabeth marchait calmement vers la Grande Salle, le dos droit, d’un pas léger et sans soucis. Ses yeux très clairs étaient rivés droit devant elle, et pourtant elle ne remarquait pas les élèves qui la regardaient vaguement. Elle arriva dans la Grande Salle et ses pauvres oreilles furent assaillies par le bruit ambiant.
*Mais… ils ne se taisent donc jamais ? *
Habituée au silence, outre les cris d’admiration de sa bande de stupides moldus, elle se retint de grimacer mais laissa son visage plat, lisse. Elle se dirigea vers la table verte et argent pour s’asseoir à un bout, seule, avant de se servir d’un repas très léger. Vêtue de son uniforme, ses cheveux bruns allant dans son mignon visage, elle avait l’air d’une enfant angélique, outre ses yeux farouches qui brillaient dans l’ombre.
Bientôt, quelqu’un s’assit à côté de la petite Lizzie. Elle lui accorda un regard distant et froid, avant de reporter son attention sur le repas. Elle était lasse, réfléchissant au bal de Noël. Elle n’avait pas d’amis. Ça la gênait un peu, dans le sens où elle était familiarisée à avoir des petits crétins moldus qui la suivraient jusqu’au bout du monde, mais aller quelque part avec un garçon, seul à seule…
Non-merci.
Son voisin ou sa voisine (Elizabeth n’y avait pas fait attention) eut l’idée peu respectable de faire s’envoler du ragoût de son assiette. Elizabeth l’avait vu du coin de l’œil et l’avait évité de justesse. Le petit morceau de viande s’était bêtement collé sur son sac.
*Pourquoi suis-je assise à côté du ou de la pire pas-doué(e) de Serpentard ? *
La fillette releva la tête et foudroya du regard ce boulet assis à ses côtés. Elle inspira profondément, cherchant ses mots, cherchant quelque chose de sec à dire. Quelque chose de sec et cassant. « Hey ! C’est mon sac ! » Non. Trop futile. « C’est un hobby se jeter de la viande sur sa voisine ? » Là, ça faisait vraiment piteusement rhétorique.
Finalement, elle ne dit rien, transperça le Serpentard de ses yeux féroces et sortit sa baguette avant de la pointer vers le sac, disant à voix basse :
-Aguamenti !
Un sort qu’elle avait lu dans un grimoire de sa mère. L’eau jaillit de la baguette et nettoya le sac, mais ne fit pas disparaître le viande qui s’écoula par terre. Dégoûtée, Elizabeth pinça les lèvres dans un rictus agacé.
*ça s’appelle un mauvais jour, ça ! *