[PV] Rendez-vous de 20h [PV]

Aelita ne disait rien. Etait-elle heureuse en ce moment ? Probablement... Ses mains remontèrent le long du dos de Drago et il fut parcouru d'un frisson. La pièce était froide et ses mains étaient gelées. Même quand il faisait chaud, les mains de Drago étaient toujours gelées...

Il desserra enfin son étreinte et regarda Aelita, une larme avait coulée sur sa joue. Ca semblait presqu'un rêve tellement c'était merveilleux et simple. Combien de temps le rêve allait-il durer ? Attiré par ses lèvres il l'embrassa à nouveau, passant sa main froide dans son cou, entrelaçant ses doigts avec les longs cheveux blonds d'Aelita. Son coeur battait la chamade et il tremblait à cause du froid, mais ça n'avait pas d'importance. Sa bouche était collée à celle d'Aelita et leurs langues s'entremélaient maladroitement.

Si quelqu'un apprenait qu'ils s'étaient encore embrassés, les conséquences pourraient être désastreuses. A nouveau la tête de Drago fut traversée par une douleur fulgurante qu'il ignora. Trop occupé avec Aelita, trop occupé à rattrapper tout ce temps perdu à se chercher sans se trouver.

Le baiser prit fin et Drago avait envie de prendre à nouveau Aelita dans ses bras, qu'elle se blotisse contre lui. Il se sentait plus fort que jamais, il se sentait capable de la protéger si quelqu'un lui voulait du mal... Il se sentait renaître. Il ne la prit pas dans ses bras cependant, mais il la regarda, leurs regards se croisèrent. Drago ne savait pas quoi dire, ça devrait être à elle de parler la première.

Après un moment, Drago plongea à nouveau son regard dans le mien, je ne réalisais pas encore tout à fait ce qu’il m’arrivait. Ce qu’ils nous arrivaient, j’était heureuse, il se rapprocha alors de moi et m’offrit un nouveau baiser, mais plus profond que les premiers que nous avions déjà partagé. Je sentis sa langue caresser délicatement mes lèvres, que j’entrouvris sans me poser d’autre question, il en profita alors pour explorer l’intérieur de ma bouche et y découvrir ma langue qu’il caressa de la sienne avec maladresse. Mais après tout c’était bien normal, nous n’avions que 11 ans. J’avais fermé les yeux pour ressentir toutes les sensations de se baiser si délectable, quand celui si prit fin, je tremblais tellement l’émotion de ce moment était grande. J’avais froid, mais qu’importait, j’étais en compagnie de mon aimé, rien n’aurait pu troubler ce moment. Je cherchai son regard que je ne tardai pas à trouver.

Oubliant un peu ce que j’avais appris sur les manières des jeunes filles de bonne famille, c’est moi qui me blottis dans ses bras, humant son odeur corporelle, que j’aimais tant.

Je t’aime Drago, je t’ai toujours aimé et je n’aimerai que toi, lui murmurais-je en souriant, dis-moi, que ce n’es pas un rêve que je suis bel et bien avec toi, que personne ne peut venir, tout détruire entre toi et moi, dis-je en me blottissant encore plus dans ses bras et en fermant les yeux.

Aelita se blottit contre lui finalement. Elle avait la tête contre son torse et elle pouvait écouter les battements de son coeur. Il battait vite et fort en cet instant, tellement l'émotion était grande.

Elle avait besoin d'être rassurée, rassurée par lui, elle disait qu'elle n'aimait que lui. Ca paraissait presque trop beau tellement il avait été infect avec elle ces derniers jours. Il lui déposa un baiser sur la tête et passa sa main dans ses cheveux. Combien de fois il les avait vu de dos en cours... Combien de fois il avait imaginé cette sensation, les toucher... Ils étaient doux, sans aucun doute elle les avait démelés juste avant de venir le rejoindre.

Le feu s'était allumé dans la cheminée. Même si celle-ci était loin du lit, ça mettrait sûrement un peu de chaleur dans la pièce.

Elle était toujours dans ses bras et elle lui disait son amour, à nouveau... Elle voulait qu'il lui fasse une promesse...

*Une promesse*

Une nouvelle douleur à la tête le fit grimacer, mais Aelita ne le vit pas, elle le sentirait peut-être tressaillir, mais ça pouvait très bien être un frisson à cause de la fraîcheur de la pièce.

*Si quelqu'un l'apprend...*

Il eut une grosse boule dans la gorge et il commençait à craindre les conséquences de ces 5 minutes de bonheur. Il serra plus fort Aelita contre lui.

"Personne, personne ne doit le savoir, même pas nos amis. Tant que personne ne le saura, tout ira bien"

Si personne ne le savait, tout irait pour le mieux, mais si quelqu'un venait à les surprendre... Si le professeur Rogue pratiquait l'occlumancie sur Aelita ? Il l'avait mise en danger en agissant comme ça, il faudrait qu'il la protège.

*Je suis loin de l'image qu'on peut se faire d'un prince charmant* pensa-t-il avec sarcasme.

Personne, personne ne doit le savoir, même pas nos amis.

Pour… pourquoi…, lui demandais-je, mais il poursuivit sa phrase.

Tant que personne ne le saura, tout ira bien

D’accord, je ne le dirais à personne, lui dis-je en me détachant de lui pour mieux, le regarder, mais je ne pourrais pas m’empêcher de sourire ou de penser à toi, lui dis-je tristement.

Je ne veux pas d’une autre séparation…, lui dis-je en me blottissant de nouveau dans ses bras, être loin de toi, me détruit à petit feu…, je ne le supporterais pas une troisième fois, alors si il faut jouer la comédie, pour mieux se retrouver ensuite, je le ferais, lui dis-je en fermant les yeux pour écouter les battements du cœur de Drago.

Je frissonnai, la pièce semblait devenir de plus en plus froide, je me resserra contre Drago pour avoir un peu plus de chaleur.

Drago avait le regard plongé dans le feu...

"Si quelqu'un l'apprend, on aura des ennuis..."

*Est-ce vraiment une bonne idée ?*

Peut-être valait-il mieux ne pas courrir le risque et mettre fin à toute relation dès maintenant, avant que le pire arrive. Aelita se blottit contre lui, mais Drago ne souriait pas, rongé par la culpabilité, il la tenait contre son torse et elle était si bien là.

*Je lui ai fait du mal pourtant*

Il ne comprenait pas pourquoi elle tenait autant à lui, mais bon maintenant qu'ils étaient ensemble pour cette soirée, ça n'avait plus grande importance.

"Que t'as fait le professeur Rogue après que tu te sois évanouie près des cuisines, l'autre jour ?"

La question lui était venue spontanément et il l'avait posée sans réfléchir. Il était curieux et aimait bien comprendre. Il avait sa joue posée contre le dessus de la tête d'Aelita, et sa main droite lui caressait les cheveux. Ses yeux semblaient ailleurs, perdus dans les flammes de la cheminée.

Je me sentais si bien dans ses bras, comme si, cette place m’avait été réservée depuis toujours.

Que t'as fait le professeur Rogue après que tu te sois évanouie près des cuisines, l'autre jour ?

Quant il me posa la question, j’ouvris les yeux mais resta blottie contre lui.

Rien, il m’a juste réveillée et donné de que manger… Ah, il a aussi retiré 50 points à ma maison et des heures de retenues à effectuer, dis-en soupirant.

Je ne suis pas amoureuse du professeur Rogue, si tu veux tout savoir, je suis seulement, en admiration devant cet homme, lui dis-je en commençant doucement à caresser son torse du bout des doigts.

Je sentais sa main me caresser les cheveux et j’apprécier ce geste, que je refusais à bien des gens, car je ne supportais que l’on me le fasse d’habitude, mais avec Drago tout cela était différent.

Et toi, que t’a-t-il dit ?, lui demandais-je par curriosité.

Son parrain ne l'avait pas puni, enfin aucune retenue et aucun point retiré pour Serpentard... Il respectait beaucoup cet homme, et ressentait de la culpabilité à l'idée de lui avoir désobéis. Pourtant il était vraiment déterminé à tenir cette promesse. Seulement les arguments répétés de Diabalzane, Blaise et Clara avaient fait leur chemin et Drago céda à la tentation.

Il devait parler à Aelita de sa promesse.

"Il m'a fait jurer de ne plus te revoir quoi que tu essayes de faire"

Un silence pesant s'installa, Drago arrêta de caresser les cheveux d'Aelita et laissa retomber ses bras le long de son corps. Il avait peur de la réaction de son parrain. Il devenait impératif qu'il apprenne rapidement à maîtriser l'occlumancie.

Ses yeux étaient toujours perdus dans le feu. Est-ce qu'Aelita allait comprendre ? Non sûrement pas, il vaudrait mieux qu'après ce soir ils arrêtent à nouveau de se voir. C'était prendre trop de risques pour pas grand chose finalement...

Mon rêve s’acheva soudain quant il eut prononcé cette phrase :

Il m'a fait jurer de ne plus te revoir quoi que tu essayes de faire

*Alors c’était de ça dont il avait peur, il avait peur que son parrain apprenne notre relation et que son père soit averti je suppose*, pensais-je en me détachant de lui pour le regarder droit dans les yeux.

Tu lui as désobéis…, tu m’as revue, heureusement, il ne sait pas que cette pièce existe, en tout cas maintenant je l’espère, dis-je un peu inquiète.

Puis tout à coup, je fus encore plus inquiètes en voyant qu’il regardait les flammes danser dans l’âtre de la cheminée.

En fait…, tu ne comptes plus lui désobéir, c’est pour ça que tu m’as fait venir, n’est-ce pas ? Pour me dire de ne plus t’approcher, dis-je en me reculant soudain.

Tu…, tu me dis que je t’obsède, que je te rends fou, mais tu ne penses qu’à une seule chose que je m’éloigne de toi. Alors…, que je ne suis bien que dans tes bras…, pourquoi a chaque fois qu’on est si proche l’un de l’autre, tu fais tout pour que nous nous éloignions encore ? dis-je en ôtant mes chaussures violement et en mettant mes pieds sur le lit pour tenir mes jambes dans mes bras.

Je suis donc, si indigne de toi ? Quand…, quand vais-je savoir si tu m’aimes vraiment, Drago ? Tu ne me dis les choses qu’à moitié, dis-moi, si tu m’aimes et que peut-être je pourrais espérer un avenir avec toi. Je n’en demande pas plus…,dis-je en versant quelques larmes.

Te voir de temps en temps dans cette pièce me suffira amplement, mais dis-moi…, ce que tu ressens, je t’en supplie, dis-je en pleurant.

"Même s'il connait la salle, il ne peut pas y entrer."

Ca y est, il l'avait à nouveau fait pleurer. Une simple phrase et elle explosait en sanglots. Ces pleurs énervaient Drago. Peut-être croyait-elle qu'elle allait vivre un conte de fée maintenant ? Un amour éternel que rien ne saurai briser ?

*C'est pas vrai !*

c’est pour ça que tu m’as fait venir, n’est-ce pas ? Pour me dire de ne plus t’approcher

Pour n'importe qui d'autre, Drago se serait levé et aurait claqué la porte. S'il avait voulu lui dire ça il n'aurait pas fait tant de cérémonies et surtout il ne l'aurait pas embrassée.

Je suis donc, si indigne de toi ?

Elle n'avait rien compris, rien du tout, si ça continuait elle allait bientôt lui parler de Serdaigle et Serpentard et gnagnagna...

"On n'a pas d'avenir tous les deux Aelita !" il avait un peu haussé la voix parce qu'il commençait à se mettre en colère.

A quoi bon avouer ses sentiments... il ne se sentait pas prêt à les lui avouer, même si elle aurait aimé les entendre.

"Le contrat de mariage est rompu et un nouveau est surement signé. A 17 ans je serai marié et je ne peux m'y soustraire !"

Il marqua une pause et se leva du lit, marchant dans la pièce jusqu'à la cheminée et fixa des yeux le portrait qui se trouvait au dessus. Il reprit d'une voix plus calme.

"Tu ne connais pas mon père, tu ne sais pas de quoi il est capable si je lui désobéis. Je t'ai faite venir pour te dire ça." il se retourna vers elle, éclairé par les flammes dansantes de la cheminée "On prend des risques à se voir, d'énormes risques. Je..."

Etait-il prêt à les courrir ? Oui sûrement, mais il n'en était pas sûr. Il ne lui dirait pas à quel point il était amoureux d'elle, parce que si elle n'était pas prête à courrir ces risques, il vallait mieux qu'elle parte maintenant, sans rien savoir.

"J'ai pensé qu'on pouvait juste profiter un peu du présent, sans se soucier de notre avenir"

Une relation cachée de tous... Drago était certain qu'elle partirait en claquant la porte. Son coeur recommença à battre d'angoisse, au moins il l'aurait serré dans ses bras une fois...

J’avais envie de lui dire, qu’un contrat de mariage pouvait toujours être violet, tout comme son père le faisait d’ailleurs, Narcissa était même au courant de ce qu’il faisait et n’en était aucunement dérangée, c’est elle-même qui me l’avait dit. « Lucius avait une vie active, à la maison mais aussi en dehors et pas seulement pour le travail », m’avait-elle dit alors que je n’avais que 6 ans.

J'ai pensé qu'on pouvait juste profiter un peu du présent, sans se soucier de notre avenir

C’est vrai à quoi bon se soucier de notre avenir maintenant ? Je sécha donc mes larmes, enleva ma robe de sorcier, pour me présenter, à lui en tenue de soirée, comme le soir du bal.

Je ne savais pas pourquoi, tu m’avais demandé de venir ici ce soir, mais j’espéré de tout cœur que cette soirée soit positive, lui dis-je en passant mes bras au tour de son cou.

Tu m’offres la danse que tu me dois ? lui demandais-je en lui souriant.