Journal intime de Cordélia

Cordélia cherchait son journal intime dans sa cabine. Elle était persuadé de l’avoir pris mais impossible de se souvenir où elle l’avait mis ! Un vrai calvaire ! Remuant robes, jeans et froufrous en tout genre la belle américaine finit enfin par mettre la main dessus. Le cahier était rose pâles avec des petits cœurs rouge sur la couverture. Il était très épais car il datait de la quatrième année de la jeune femme, elle n’en avait jamais changé depuis. Quand les pages venaient à manquer elle en rajouter manuellement ou magiquement et le carnet finissait par ressembler à un gros livre de sorts tellement il était énorme.

Posant la bête sur son bureau elle l’ouvrit au hasard et tomba sur une page datant de sa quatrième année… Pas n’importe quel page en plus.

« 22 novembre 19…

Cher Journal,

Ben ne reviendra plus. La nuit dernière je l’ai attendu encore une fois dans le froid mais ce n’était pas un cauchemar. Tout était bien réel. Il s’est moqué de moi depuis le début… Pourtant j’étais si heureuse avec lui, mais tout ça ce n’était qu’un mirage. Rien de plus que de la poudre aux yeux. J’avais tellement envie d’y croire que je ne me suis pas aperçue que j’étais un simple jouet entre les mains d’un garçon sans scrupule.
Il a répandu sur moi d’horribles rumeurs, j’ai failli ne pas y tenir aujourd’hui… mais un garçon de ma classe m’a défendu. Il s’appelle Jan Jensen, je ne sais pas si je t’ai déjà parlé de lui. On s’entendais bien mais sans plus, alors qu’aujourd’hui sans lui j’étais perdue. Julia n’était pas là alors ils en ont profité. C’était des cinquièmes années, des camarades de Ben. Ils m’ont dit des choses… que je ne peux même pas écrire tellement elles me dégoûtent.
Tu sais, j’ai décidé de changer. Si je me laisse faire, si je ne dis rien, je vais finir par étouffer sous la honte et la colère. Je vais changer tant et si bien qu’ils ne pourront plus se moquer de moi impunément.
Je prie la lune chaque soir,
Cordélia. »

Effleurant du bout des doigts le nom de son meilleur ami, Cordélia sourit pour elle même. Que c’était loin tout ça et pourtant tout était encore bien présent dans son esprit. Elle tourna encore quelques pages, toujours en quatrième année, il fallait croire que c’était cette année là qu’elle avait eu le plus de choses à dire.

« 16 avril 19…

Cher journal,

Aujourd’hui on a eu un devoir horrible en sortilège ! J’ai cru que je n’y arriverais jamais. Julia et Jan ont été obligé de me faire réviser jusqu’à minuit hier soir pour que j’obtienne à peine la moyenne requise. Pour tout t’avouer j’avais complètement oublier que j’avais ce devoir aujourd’hui. Je risque de me faire encore longtemps charrier à ce sujet mais je serais plus prudente la prochaine fois, je m’y prendrais à l’avance !
Au réfectoire ce midi nous étions plus nombreux que d’habitude. Nathan et Marc qui mangent d’habitude à part ou seulement avec Jan sont venus à notre table. C’était assez amusant. Nathan ne parle pas beaucoup et j’ai un peu l’impression que je l’intimide mais Marc par contre est un vrai bout en train. On a bien rigolé et après ce satané devoir ce n’était pas du luxe.
Le cercle de mes amis s’est étendu et il y a de moins en moins de personne qui portent crédits aux anciennes rumeurs. Julia dit même que je me suis « embellie ». Il est vrai que j’ai encore acheté de nouveaux vêtements il n’y a pas longtemps, et j’ai encore laissé poussé mes cheveux un peu plus. Bientôt ils m’arriveront à la taille. J’ai atteint le mètre soixante sept ce mois ci, j’espère que j’ai bientôt fini de grandir car même si j’adore faire du shopping il y a des limites.
Je prie la lune chaque soir,
Cordélia »

En lisant cette page Cordélia se dit qu’il y avait une certaine différence entre avant et maintenant car le shopping était devenue pour la jeune femme une seconde nature, elle s’était pourtant stabilisé il y a un an à la taille de un mètre soixante quinze. Passant encore une quinzaine de page elle arriva à sa cinquième année.

« 13 décembre 19…

Cher jounal,

Il n’a pas fait beau aujourd’hui, il fait même très froid. Julia s’est moqué de moi mais sérieusement je grelotte. Je me demande si je n’ai pas chopé un rhum. En désespoir de cause j’ai piqué sa veste à Jan. Piqué n’est pas tout à fait le mot exact parce qu’il l’a enlevé et me l’a tendu mais le fait est qu’après il n’en avait plus. Si nous n’avions pas été en salle d’étude j’aurais pu prendre ma place habituel sur ses genoux, comme ça il aurait gardé sa veste, mais les profs trouvent ça « indécent ». J’ai cherché à savoir ce qui était indécent là dedans mais Jan ne savait pas et Julia s’est contenté de rire aux éclats. Moi ça ne me fait pas rire du tout. Je me coltine déjà une réputation de fille facile, alors ce n’est pas le moment de passer pour légère. Ceci dit j’ai ma conscience pour moi, les autres pensent bien ce qu’ils veulent je m’en moque éperdument. J’ai réalisé que du moment que j’étais entourée par quelques vrais amis je n’avais pas besoin d’être accepté par tous. Evidemment ce serait mieux, mais tant pis. Si ils préfèrent croire un menteur plutôt que moi…
D’ailleurs ce que je t’ai raconté durant l’été a eu des répercussion sur la vie de l’autre idiot à l’école. Mon père fait de nombreuses donations à Durmstrang alors le directeur vois d’un mauvais œil le comportement de Ben. Papa était furieux quand je lui avais raconté, ça ne m’étonne pas beaucoup qu’il en est référé à l’école même si honnêtement j’aurais préféré qu’il s’abstienne. Julia dit que c’est au contraire une bonne chose, que ça prouve que mon père pense à moi.
Je sais que papa m’aime, il fait tout pour que ma vie soit confortable, mais plutôt que de faire appel aux autorités de l’école j’aurais préféré qu’il me prépare un bol de chocolat chaud et des tartines et qu’il regarde un vieux film déprimant avec moi. C’est ce que font les parents qui n’ont pas à gérer des actions en bourse non ? Peut être aussi est ce juste un fantasme de parent idéal. Je ne devrais pas penser des choses comme ça. Elever une fille seul ce n’est pas facile. Tout le monde me le dit et me le répète depuis ma naissance. Pourquoi est ce que je ressens ce sentiment de jalousie quand je vais chez Julia alors ? Je ne sais pas… Sur ce plan Jan me met beaucoup plus à l’aise car il n’est pas vraiment très proche de ses parents. En revanche il l’est de son grand père. Mais j’avais déjà dû t’en parler quelque part… à vérifier.
Oups c’est l’heure de dîner. Julia m’appelle.
Je prie la lune chaque soir,
Cordélia »

Pour ceux qui se demanderaient pourquoi les lettres de Cordy finisse toujours par une histoire de lune et celles de Julia par une histoire d’étoile c’est simplement parce que lors de leur première année elles avaient instauré un code entre elle qui est resté depuis et est devenu systématique. Elles l’utilisent pour s’écrire entre elles et parfois pour écrire à d’autres. L’utilisation s’étend au journal intime dans le cas de Cordy parce qu’elle aime encore à croire que la lune est un astre magique qui peut changer les gens et les choses. Après tout elle transforme bien les loups garous ?

Tournant toujours les pages elle tomba sur des petits mots de ses amis, c’était à son anniversaire, ils avaient tous écrit sur une feuille et pour ne pas la perdre Cordélia l’avait mise dans son journal intime.

« Garde les pieds sur terre et la tête dans les étoiles. 16 ans c’est important. Ta Julia »

Laissant sa tête tombé sur son journal, la jolie brune poussa un énorme soupir. Sa meilleure amie lui manquait. Peut être que si elle était là tout irait mieux. Peut être. Se redressant elle tourna la page et lu ce qui correspondait, tout comme les petits mots, à son anniversaire.

« 22 mai 19…

Aujourd’hui c’est mon anniversaire ! Je viens d’avoir seize ans. On a fêté ça entre amis. Comment on a fait ? Oh ba c’était pas bien dur. Clémence, Julia et moi on s’est glissé dans le dortoir des garçons et on s’est empiffré de bonbons et de gâteaux toute la soirée. On a joué à un jeu moldu aussi, un jeu ou il faut toucher des points de couleur en faisant des contorsions toutes plus compliqués les unes que les autres. J’ai gagné à égalité avec Nathan. Par contre Julia et Clémence ont été hors jeu presque dés le départ. Par contre Nathan m’est tombé sur le ventre et sur le moment ça m’a fait mal, mais c’est vite passé et finalement en soit c’était sûrement drôle à voir. J’ai seize ans maintenant mais je ne me sens pas beaucoup plus adulte pour autant. Peut être que ça viendra avec les 17 ?
Je prie la lune chaque soir,
Cordélia »

Terminant de lire cette page avec un sourire et se remémorant tout ces bons moments Cordélia tourna la tête vers le hublot de sa cabine. Justement ce soir là la lune brillait. S’approchant de l’ouverture la brunette regarda un instant le satellite naturel de la terre, comme fascinée par sa lumière. *Si seulement je pouvais trouver une solution dans ma contemplation…* et c’est avec un soupir qu’elle s’arracha de son poste d’observation pour continuer à parcourir son journal intime.

« 31 août 19…

Cher journal,

Demain je rentre en sixième année ! Je suis sûre que ça va être une année cool. Déjà je vais revoir tout mes amis (yipi ! j’ai pas vu Jan depuis un mois et Julia depuis deux semaines !) et puis maintenant nous sommes des grands ! J’ai eu toutes mes buses donc papa m’a acheté une maison en Pologne. Il est un peu fou, il aurait pu se contenter de m’offrir une boite de chocolat comme tout les parents normaux non ? Mais c’est vrai que j’aime bien ce pays, mais je ne sais pas si elle deviendra ma résidence principal, je pensais plutôt à Londres pour ça. J’ai encore le temps d’y réfléchir. Au moins un an, après il faudra que j’envisage le problème sérieusement. Ah mince, faut que j’arrête là, je dois te ranger sinon je vais t’oublier demain ! »

Pas de signature ? Moui, de toute façon Cordélia se connaissait, elle devait faire les choses tant qu’elle y pensait sinon elle oubliait. Elle avait dû jeter le carnet dans sa malle sans autre forme de procès. Tournant quelque pages supplémentaires elle tomba sur une journée bizarre. Apparemment elle avait écris puis effacé. Haussant les épaules elle alla à la page suivante.

« 24 décembre 19…

Cher journal,

Aujourd’hui c’est noël mais je suis seule chez moi. Julia m’a proposé de passer les fêtes dans sa famille mais tant de joie finit par me déprimer. Passer les fêtes en solo avec une bouteille de champagne et du caviar c’est encore ce que j’ai de mieux à faire…
La lune ne peux rien pour moi ce soir, on ne ressuscite pas les morts, mais je vais la prier quand même. Je n’ai rien de mieux à faire.
Cordélia »

La jolie brune se souvenait très bien avoir descendu toute seule la bouteille de champagne avant de s’endormir sur le canapé. Elle s’était réveillée avec la tête lourde mais au pied du sapin il y avait des cadeaux. Plusieurs étaient de son père mais les autres étaient de ses amis. Par choix elle ouvrit ceux ci en premier. Julia lui offrait une écharpe bleu qu’elle avait tricoté elle même, Jan une boîte de chocolat avec une carte disant « à consommer avec modération », moui, ils serviraient à faire passer le champagne. Ensuite il y avait Clémence qui lui avait envoyé un nouveau mascara, elle s’était pas trop foulé, Marc s’était contenté d’une carte et Nathan avait imité Jan en lui offrant quelques sucreries, sauf que lui ne lui demandait pas de manger avec modération.

Son père lui avait offert cette année là des vêtements, du parfum et un nouvel ordinateur avec des jeux. Elle s’amusa un temps avec mais finalement elle s’en lassa et préféra regarder des émissions moldus à la télé avec sa boite de chocolat sur les genoux.

Quand la rentrée était arrivée, elle pétillait et sautait partout comme à son habitude. Elle n’était dans son élément que lorsque ses amis étaient avec elle. Elle ne supportait pas la solitude…

*Dire que tout ça date d’il y a même pas un an* d’ailleurs elle se demandait bien ce qu’elle pourrait offrir cette année. Pour son père c’était tout trouvé, elle lui offrirait une nouvelle robe de sorcier. A force de traîner avec des moldus il n’en avait plus une seule de potable. Pour Jan… *Lui, je verrais ça plus tard* Elle ne savait plus trop si elle devait le considérer comme petit ami potentiel ou comme meilleur ami donc elle préférait ne pas réfléchir à ça pour le moment. Un cadeau dévoile les sentiments des gens pour la personne, tout ce qu’il pense sans le dire. C’était donc pour le moment un problème épineux.

*Nathan…* Pour Nathan Cordélia avait pensé à un cadre photo avec une photo de toute la bande dedans mais elle n’était pas encore très sûre. Pour Julia se serait le sac à main sur lequel elle avait craqué mais qui n’était pas dans ses moyens, restait Clémence et Marc mais elle était sûre au final de trouver des idées pour tout le monde. Elle pensait offrir aussi quelque chose à Léa mais là aussi la question « quoi ? » lui trottait dans la tête. Ne trouvant pour le moment aucune réponse à ses questions, Cordélia continua à lire son journal intime. Dans un coin elle avait dessiné des petites fleurs. Elle en était à la date du 23 Janvier, la date d’anniversaire de Jan. Cordélia eu un sourire pour elle même parce que pour son anniversaire la jolie brune avait fait un énorme gâteau à son meilleur ami et celui ci s’était arrangé pour qu’il n’en reste pas une seule miette. Cordy n’avait jamais su si il l’avait jeté ou mangé et elle préférait ne pas savoir. Julia le disait assez souvent, avec elle ils étaient tous faibles. Elle était une enfant choyée et adorée par ses meilleurs amis qui la protégeait toujours de la moindre contrariété. Souvent la brune se disait que ses deux amis n’auraient jamais dû la sur protéger comme ils le faisaient, surtout Julia. Mais à leurs yeux elle était fragile, après tout elle avait bien failli mourir de froid pour un imbécile.

« 23 janvier 19…

Cher journal,

Aujourd’hui c’était l’anniversaire de Jan, ça y est il a 17 ans et il est majeur. Il a de la chance, il pourra passer son permis de transplaner avant tout le monde. Comme cadeau je lui ai offert un tee shirt, c’est banal mais j’avais pas trop d’idée, j’avais épuisé mon stock d’imagination pour Noël. Je lui ai aussi fait un gâteau, pas un gâteau lourd car il n’aime pas ça, mais un gâteau quand même. Comme toujours il y en avait beaucoup trop mais quand on est allé dans le dortoir des garçons ce soir le plat était vide. Je les soupçonne de l’avoir jeté mais ils n’osent pas me le dire pour ne pas me vexer.
Je crois que le fait qu’on est quand même organisé quelque chose pour son anniversaire lui a fait plaisir, c’est sa majorité après tout, ça n’arrive qu’une fois dans sa vie ! Dans cinq mois ce sera la mienne, je sens qu’on va rire… Ceci dit dans la réalité ça fait déjà un moment que je vis seule, ma majorité ne va pas y changer grand chose, j’en ai peur.
Bref, à part ça papa m’a écris (mieux vaut tard que jamais) et il semblerais qu’il est fait la conquête d’une moldu qui travaille pour lui. Je me demande si cette fois ça va tenir assez longtemps pour aller jusqu’au mariage. L’idée d’avoir une belle mère ne me froisse pas plus que ça, je pense au contraire que ça obligerais mon père à sortir de son bureau plus souvent. Attendre et voir donc...
Je prie la lune chaque soir,
Cordélia »

Finalement son père avait été avec cette femme comme avec sa fille, c’est à dire absent, et ça n’avait pas duré. Pourtant Cordélia aimerais bien avoir des demis frères et des demis sœurs, mais apparemment elle aurais des enfants avant son père. Oui, enfin, c’était pas gagné non plus de son côté en réalité, mais elle se sentait plus prête à se bousculer que son cher père. Cordélia adorait son père, mais plus elle voyait des parents avec leurs enfants quand elle se promenait plus elle devenait amère à ce sujet. Etre orpheline de mère ce n’était pas facile, mais quand son père n’a plus de temps à vous accorder c’est encore pire.

*Bah, pas la peine de se morfondre pour si peu*

Elle tourna une nouvelle page.

« 12 février 19…

Cher Journal,

Je ne t’ai pas écrit depuis un moment, j’ai été pas mal prise. J’ai eu un accident lors de mon cours d’équitation, donc je ne pouvais pas écrire, et quand j’ai de nouveau pu j’ai eu un autre problème, à savoir qu’il fallait que je recopie tout les cours. Julia écrit trop petit en plus, à la fin j’ai pris les cours de Jan parce que j’en avais marre.
Dans deux jours c’est la st valentin, j’aime pas la st valentin, c’est la journée des amoureux et je suis obligé par acquis de conscience de refuser le chocolat que les plus courageux m’offrent. J’aimerais bien offrir du chocolat moi aussi, mais ce serait tout de suite sur interprété alors…
Je prie la lune chaque soir,
Cordélia »

« 14 février 19…

Cher journal,

Et voilà, c’était la saint valentin aujourd’hui. On m’a insultée en me disant que j’étais une « fille sans cœur », ça ne m’a pas plu. Je crois que ça n’a pas plu non plus à mes amis parce que ça a failli dérapé. Mais honnêtement je m’en fiche. L’insulte qui m’a fait le plus mal aujourd’hui c’est le garçon qui m’a dit (sur le coup de la colère) que j’avais bonne figure de faire ma fière alors que je… enfin voilà quoi, avec le premier venu. Que cette histoire avec Ben puisse encore ressortir dans de tels moments me blesse un peu. J’étais même un peu choquée. Je n’ai pas eu le temps d’empêcher Jan, Julia et Marc d’attraper le garçon par les bras pour l’envoyer voir ailleurs si j’y étais. Une fois le premier choc passé ça a été mieux, de toute façon je traînerais ça encore longtemps et puis, je ne pense pas que ce garçon pensait à mal, il était simplement en colère, on peut tout dire sous le coup de l’émotion. Je ne peux pas lui en vouloir. Je peux seulement espérer que l’an prochain ça se passera mieux… Ben ne sera plus dans l’école pour répandre ses rumeurs immondes sur nous deux. J’espérais qu’avec le temps il changerait mais je me suis trompé, il m’en veux toujours autant. C’est assez risible n’est ce pas ? C’est lui qui m’a fait du mal mais c’est lui qui m’en veux et qui me pourris la vie. Je n’ai pas pour habitude de dire du mal des gens mais lui je le trouve pathétique. Quand je pense que c’est mon premier amour… ça prouve bien que j’avais pas de jugeote à l’époque. Julia dirais que je n’en ai toujours pas mais passons !
En parlant de Julia, la voilà qui arrive.
Je prie la lune chaque soir pour oublier…
Cordélia »

La jolie brune se rappelait très bien ce qui s’était passé après. Sa meilleure amie était entrée dans leur chambre avec perte et fracas et s’était mise à pester contre tout les imbéciles qui habitait la planète terre et qu’elle détestait. Elle jura sur tout les saints de l’univers (oui, Julia est catholique) qu’elle botterais les fesses au prochain imbécile qui sortirait cette histoire avec Ben de sous le gravats où elle voulait l’enfouir. Cordélia avait écouté sans broncher sa meilleure amie, elle avait l’habitude de la voir s’énerver toute seule et une fois qu’elle eu fini elle lui jeta une boîte de chocolat. Julia passa les bras autour de son cou et lui dit qu’elle ne méritait pas tout ces problèmes. Cordélia était bien d’accord mais ça semblait quand même moins la perturber que son entourage. Julia lui raconta qu’elle avait crié tant qu’elle pouvait sur le garçon et que si Jan et Marc ne l’avait pas calmé elle y serait certainement encore.

Ce souvenir fit sourire Cordélia car c’était aussi pour ça que sa meilleure amie lui manquait. Elle s’énervait pour deux au moins…

Feuilletant une nouvelle fois son journal intime elle tomba sur une des dernières pages où elle avait écrit le soir de son rendez vous d’été avec Jan à Sofia.

« 30 juillet 19…

Cher journal,

Aujourd’hui j’ai vu Jan, il m’avait trop manqué ! D’ailleurs maintenant qu’il est parti je me sens un peu tristounette. J’ai téléphoné à Julia mais ça ne m’a qu’à moitié consolé à vrai dire. On s’était donné rendez vous sur la grande place de Sofia, la capitale bulgare. Comme à mon habitude j’étais en retard parce que j’avais mis trois plombes à me décider sur comment je devais m’habiller… Jan a l’habitude il ne m’a pas fait de réflexion, d’ailleurs il était assez élégant lui aussi. On a pas mal bavardé, surtout sur l’an prochain, mais on a été interrompu par un imbécile de service que j’ai dû rembarrer violemment. Il avait essayé de me peloter, il y a des limites même à la politesse ! Après Jan m’a raccompagné et il est parti…
Je ne sais pas quand je le reverrais maintenant, peut être bien à la rentrée. Pfff, ça me file le vague à l'âme. Pour la peine je vais aller me gaver de chocolat devant un film mièvre.
Je prie la lune chaque soir,
Cordélia »

Remontant de quelques pages elle chercha la date de son anniversaire et ne la trouva pas. Cherchant à se souvenir pourquoi elle n’avait rien écrit ce jour là elle se rappela alors que son père avait oublié de lui souhaité et que du coup elle s’était enfermé à l’infirmerie pour la journée. Ses amis avaient eu beau tout faire pour essayer de rentrée, Cordélia avait une vrai migraine et prenait de vrais médicaments du coup l’infirmière ne les laissa jamais entrer. La suite était assez vague, il lui semblait qu’elle avait plus ou moins accepté de fêter sa majorité le lendemain car son père avait finit par écrire mais son anniversaire était un sujet épineux pour la jolie brune. En effet sa mère était morte en lui donnant naissance et Cordélia ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle était responsable. Si elle n’avait pas existé son père serait resté tel qu’il était avant, il ne serait pas devenu une machine qui comptait et recomptait son argent et spéculait sur diverses choses juste pour le confort matériel. C’était sa faute. Sa faute à elle.

Tentant de ne plus y penser elle ouvrit son journal à la première page vide et commença à écrire. Beaucoup de choses s’étaient passé depuis la dernière fois, il y avait eu pas mal de remue ménage chez les Durmstrang et tout était de sa faute, ça méritait d’être consigné par écrit mais elle allait devoir aussi parlé des grands événements de Poudlard pour s’en rappeler plus tard quand elle serait vieille et ridée. Finalement c’était aussi pour ça qu’on écrivait un journal, ça tenait lieu de pensine mais d’une autre manière, on écrivait pour se décharger le cœur et la tête, on écrivait aussi pour se souvenir. Plus tard elle voudrait se souvenir de tout ces moments, oui, même si ils étaient un peu douloureux à l’heure actuel… La date était inscrite… Il n’y avait plus qu’à commencer.

« 21 novembre 19…

Cher journal,

Je suis à Poudlard, une école anglaise de sorcellerie. Pour le moment j’y ai peu d’amis à part Léa, la jeune fille qui m’avait invité à Dublin. Ce voyage tant attendu ne se passe pas exactement comme je l’aurais souhaité. J’ai pas mal de problèmes en ce moment. D’abord il y a Ben, il travaille à Pré-au-lard et je suis sûre qu’il rêve de m’étrangler tellement il m’en veut. Ensuite il y a Nathan, il m’a fait sa déclaration et j’ai eu un peu de mal à accepter ce… disons changement. Surtout que juste après j’ai eu des ennuis avec Jan. Je suis vraiment pas vernis en ce moment… Enfin, des ennuis, en fait ce n’est pas tout à fait ça, le terme exact serait plutôt gène. En fait, par moment, je me sens bizarre avec lui. Ce n’est pourtant pas du tout dans nos habitudes, Jan est mon meilleur ami ! Bref… d’après Julia je suis « amoureuse », voilà qui est gênant… Cette théorie me semble biscornue et surtout elle me fait peur. Je vais essayer tant bien que mal de comprendre ce qui se passe et j’espère que ça ira… J’ai peur de perdre mon meilleur ami, je crains aussi que le groupe qu’on formait ne s’éclate par ma faute…
Autant dire que dans mon esprit c’est plutôt le brouillard. La seule chose dont je sois sûre actuellement c’est ce que je ferais une fois mes études terminés. J’irais m’installer à Londres et après quelques stages d’été j’ouvrirais ma propre pâtisserie. J’ai déjà les fonds donc ce ne sera pas trop difficile.
Oh, sinon, les champions ont été désigné ! Comme de bien entendu c’est Victor qui a été sélectionné pour représenter notre école. Une certaine Fleur Delacour se charge de représenter les Beauxbâtons et pour Poudlard… et bien il s’agit d’un certain Cédric Diggory mais Harry Potter est aussi en lice. Allez savoir pourquoi… Notre directeur est furieux mais ça change pas beaucoup de d’habitude.
Je prie la lune chaque soir,
Cordélia »

La jeune femme posa sa plume sur le côté et referma d’un mouvement sec son journal intime. Toute sa courte vie y était écrite et elle se demandait, non sans frayeur, ce qu’elle devrait y écrire la prochaine fois qu’elle l’ouvrirait…