Qui s'amuse à lancer des cailloux à la pauvre Mimi? [libre]

Ce n'était pas vrai, ce n'était pas vrai, NON, ça ne pouvait pas être vrai! Alors Harry sortait encore avec Alehandra Stones? Ca durait vraiment? Alors elle ne comptait absolument pas pour lui? Mais quel... Quel horrible imbécile, quel petit crétin - non, non, ne pas se laisser aller à la colère et à la frustra... - PAUVRE ABRUTI!

La fin des vacances de Décembre avait été un peu tendue pour la pauvre Parvati. Elle avait toujours pensé que derrière ses regards indifférents, Harry lui réservait de l'affection, peut-être même plus. Apparemment, elle s'était trompée, il avait invité sa très chère Alehandra pour le bal de Noël sans même lui jeter un regard, et la rouquine avait eu l'honneur, la chance de partager la première danse du second champion de Poudlard pour l'ancestrale tradition du Tournoi des Trois Sorciers. Triste, amer sort pour la Gryffondor jalouse dans le fond qui avait du faire face à deux changements immédiats de son propre comportement: une répugnance à approcher de près ou de loin un individu de sexe masculin ("NON, NON, PADMA TU NE ME FORCERAS PAS A LUI PARLER!") et une tendance très nette et surtout inutilement méchante à trouver Alehandra cruche et inintéressante ("Elle s'habille chez CouturoEco, ou quoi?") Oh, d'ici quelques semaines, tout cela serait passé, oublié, mais pour le moment Parvati était encore trop plongée dans sa vexation de cavalière oubliée, et demeurait dans un état de morosité et de colère très peu élégant.

Aussi, l'indienne passait souvent aux toilettes entre deux cours ou à ses moments de liberté, seule la plupart du temps puisqu'elle n'aimait pas se plaindre bêtement des garçons pendant des heures et devant quelqu'un. Même Padma, sa jumelle, ou Lavande, qui était presque sa triplée, ne pouvait la comprendre. C'était juste qu'elle... Elle avait eu l'impression qu'il l'inviterait... *Allez, ma fille, renifle un bon coup et ça passera!*

Ce jour là, Parvati avait varié les cours au dedans et au dehors du château avec double cours de Métamorphose, Botanique, Sortilège, Soins aux C.M... Autant de matières qui ne pouvaient que lui sortir par les yeux en ce moment et qu'elle n'écoutait même plus. La mine sombre, Parvati profita de la pause du midi pour passer quelques temps dans les toilettes, en solitaire. Innattentive, la Gryffondor se rendit dans LES toilettes qu'il faut éviter - celle de Mimi Geignarde - le menton bas et les yeux à demi clos.

Pénétrant dans la salle humide, qu'elle trouva fort heureusement vide, Parvati se laissa aller contre la porte, adossée, le regard fixe sur les lavabos suintants. Elle s'ennuyait terriblement. Elle aurait aimé se changer les idées, vraiment, il ne fallait pas dire qu'elle ne faisait aucun effort à cause d'une stupide peine de coeur, mais rien ne lui faisait envie... Dans un profond soupir, mi agacé, mi langoureux, Parvati ferma les paupières.

Comme si c'était juste! Comme si elle valait moins que cette Alehandra! Elle était aussi jolie, non? Elle était très gentille, sans doute plus! Alors que lui préférait-il, ce crétin de Harry? Pourquoi pas elle? Pourquoi?

Furieuse contre elle-même pour penser encore à tout ça et mariner dans ses réflexions stériles et douloureuses, Parvati s'avança très légèrement dans la pièce et buta contre quelque chose. Baissant la tête, la Gryffondor tomba sur... Un caillou?! Mais quelle était la l'idiote qui pouvait amener des cailloux dans les toilettes...? Certainement Hermione, songea Parvati en le ramassant brusquement, elle devait préparer une autre de ses tambouilles mystérieuses en ayant préalablement volé une quelconque pierre magique à Rogue et perdant une bonne centaine de points de la maison rouge et or par la même occasion - comme d'habitude. Non mais, on croyait rêver, pas cette fois! Et la Coupe, alors?!

Hors d'elle, Parvati jeta le caillou de toutes ses forces devant elle, levant enfin les yeux en hauteur. Il était trop tard lorsqu'elle écarquilla le regard, sidérée de voir la masse fantômatique de la jeune morte Mimi Geignarde; la vérité lui apparut alors clairement comme une violent coup de poing: elle était dans les toilettes des filles du très mauvais étage... Mais le caillou avait déjà ricoché sur le mur en traversant la silhouette fade du petit fantôme pleurnichard...

Le coeur en bataille, Parvati porta ses mains à sa bouche en étouffant une exclamation de surprise désolée, les traits de son visage se courbant pour afficher une expression presque convaincante. Prudente, Parvati fit un grand pas en arrière en essayant de détailler le visage de Mimi qui se tournait en furie de son côté... C'est vrai qu'elle détestait qu'on lui jette des choses... Comme si elle le sentait...

QUI EST L'IGNOBLE POURCIN QUI ME LANCE DES CAILLOUX?

Argh, oui, donc, elle n'appréciait toujours pas ce geste... Parvati secoua frénétiquement la tête à cette insulte, remuant sa longue natte tressée soigneusement, baissant lentement les bras. Son regard s'était fait légèrement plus dur - elle aussi avait ses problèmes en ce moment! - sous ses sourcils presque froncés, et Parvati trouva même le culot - la folie? - pour croiser les bras de dédain. Elle renifla en fixant bien droit son regard sur Mimi-la-pleureuse.

- " Je suis désolée Mimi!" - elle n'allait pas s'excuser 120 ans... - "C'est moi, Parvati Patil... Je n'avais pas vu que tu étais là, excuse moi, je n'ai pas fait attention..."

Doucement, Parvati haussa les épaules en récupérant au passage son masque de chagrin borné, grincheux et lugubre. Mimi aimait qu'on soit malheureux, non? Même si elle n'était pas folle du fait qu'on l'ignorait à tous les coups, enfin... Parvati détourna le regard pour marmonner dans ses moustaches:

- " De toute façon, tu ne le sens même pas lorsqu'on te lance des choses... Tu ne vas pas en mour... Ahem."

Petit sourire crispé.

- " Bref! Ca vaaaaa?"

Mimi devint alors rouge de colère. Bien entendu, ce n'était qu'une image... Les fantômes ne pouvaient nullement ressentir physiquement les effets de la colère.

Elle fonça droit sur la jumelle Patil, ne sachant si c'était Padma ou Pavarti.

Car elle avait vu Padma, avec qui elle s'entendait très bien. Mais si elle se mettait à lui lancer des cailloux, ça allait mal se passer.

Elle s'immoblisa pile devant la jeune fille, au moment où celle-c lui lançait:


"Je suis désolée Mimi!. C'est moi, Parvati Patil... Je n'avais pas vu que tu étais là, excuse moi, je n'ai pas fait attention... De toute façon, tu ne le sens même pas lorsqu'on te lance des choses... Tu ne vas pas en mour... Ahem. Bref! Ca vaaaaa?"

Au début, Mimi était satisfaite des excuses de Parvati. Mais lorsque cele-ci eut le culot de lui dire que les objets lui passaient à travers, elle se mit hors d'elle. Elle traversa la jeune fille, se retourna, lui hurla dessus:

"C'est ça! Amusons nous à balancer des cailloux sur la pauvre Mimi! Comme si ce n'était pas suffisant! Mimi La Moche! Mimi La Bigleuse! Bouuuuuuuuuuhhhhh"

Elle fit le tour complet de la "tour" des robinets, les ouvrant un par uns. Mais pourtant, durant son petit tour, elle se rendit compte qu'elle avait agit de manière égoïste. Parvati semblait elle aussi avoir des problèmes. Alors, comme si de rien n'était, alors que les robinets continuaient à couler, présage de ces multiples inondations, elle revint devant la jeune Gryffondor, comme si de rien n'était, avec son air triste et boudineur, et lui demanda, gentillement:

"Tu... Vas bien ma petite Patil?"

Car si elle pleurait tout le temps,et qu'elle avait des p"orlbèmes", elle savait aussi écouter ceux des autres...

Voir Mimi foncer aussi vite vers elle lui glaça le sang - et pour elle, ce n'était pas qu'une image. Soudainement frigorifiée par la présence toute proche du fantôme, Parvati se mit à frissonner et fit un pas, deux pas en arrière. On avait beau dire, Mimi Geignarde était très effrayante... A sa façon. Surtout lorsqu'elle était agacée, énervée, irritée, frustrée, en train de bouder....

Et Parvati l'avait énervé. Beaucoup, visiblement.

Quand l'ectoplasme la traverse de plein fouet, Parvati ne put retenir un cri horrifié et un mouvement de recul qui avait tout du spasme douloureux. Elle avait en horreur cette sensation glaciale et mordante, comme un grand baquet d'eau versé sans cérémonie sur son corps; les fantômes de Poudlard avaient la fâcheuse manie de rentrer en contact avec les élèves et ce n'était donc pas une première pour la jeune Parvati.

"C'est ça! Amusons nous à balancer des cailloux sur la pauvre Mimi! Comme si ce n'était pas suffisant! Mimi La Moche! Mimi La Bigleuse! Bouuuuuuuuuuhhhhh"

Comme gelée au dedans et glacée à l'extérieur, Parvati resserra sur ses épaules son uniforme de sorcière, son teint pâlissant, la chair de poule envahissant toute sa peau. Elle n'avait jamais... jamais insulté Mimi... Enfin... Pas cette fois, mais...

Presque à en claquer des dents et des genoux, Parvati avait froid et peur, peur de cette Mimi hors d'elle qui avait manifestement pour but de la noyer dans les toilettes, ouvrant tout autour d'elle les multiples robinets lépreux. Parvati se bougea pas d'un pouce quand quelques gouttes d'eau se mirent à perler sur ses chaussures lustrées, trop occupée à guetter la moindre parcelle d'émotion sur le visage froid et soudainement fixe de la "jeune" Mimi. Son expression à elle s'était tempérée, reprenant sa morosité coutumière en cette saison d'amours déçues, et celle de Mimi aussi; le fantôme s'approchait tranquillement d'elle et Parvati craignait vraiment une nouvelle crise de colère. Un peu de buée s'échappa de ses lèvres quand Mimi fut à quelques centimètres seulement, et Parvati plissa très légèrement les yeux, comme si elle s'attendait à un impact imminent, à un choc, tendant ses jambes, prête à courir...


Vraiment stupéfaite, Parvati ferma complètement les yeux, s'attendant à recevoir une nouvelle "traversée" de Mimi, puisqu'elle ne pouvait pas innocemment lui demander comment elle allait... Mimi Geignarde, Mimi mauvaise et chagrine, jamais ne se souciait des autres... Ou peut-être que si... mais que personne ne s'était jamais donné la peine de le vérifier...

Doucement, Parvati rouvrit les yeux, offrant au fantôme un sourire désabusé, un pauvre sourire qui ressemblait à de la compassion, avant de tourner le regard sur un miroir fendu, tout proche. Son propre visage la frappa tant il était pâle et triste, sous ses grandes mèches brune et sa peau basanée. Il y avait un air de ressemblance entre ses deux jeunes filles tellement différentes, Parvati le remarqua avant d'avouer d'une voix sans vie:

- " Non... Non, je ne vais pas très bien..."

Un autre sourire, encore plus désolé et adressé du bout des lèvres à Mimi, et Parvati poussait un profond soupir, comme à la limite des sanglots. Elle s'avança vers un lavabo au hasard et tourna le robinet juste avant que l'eau ne dévale la faïence grisâtre, posant à plat ses mains de chaque côté. Pouvait-elle vraiment dire ça à Mimi, le pouvait-elle vraiment? Sachant que ni sa soeur jumelle, ni sa meilleure amie n'étaient au courant...?

Oui, elle le pouvait. Mimi la comprendrait.

- " Mimi, tu es capable de garder un secret?" demanda Parvati d'une voix plaintive au reflet du fantôme dans le miroir.

Ce n'était qu'une question réthorique, puisqu'après un soupir seulement, la Gryffondor lança platement:

- " C'est juste... Harry. Tu sais, Harry Potter. Il a invité une autre fille que moi au Bal de Noël. Il ne m'aime pas."

Levant presque timidement les yeux vers Mimi, Parvati se sentit soudainement extérieure à son problème, comme soulagée d'un lourd, très lourd poids. Oui, ça faisait énormément de bien d'en parler, ne serait-ce qu'à une petite fantômette tristounnette... Encore fallait-il que cette dernière ne se moque pas d'elle.

Parvati n'aurait jamais pensé que Mimi et elle puissent se comprendre à ce point. Tout doucement, elle se retourna vers le fantôme et ne put étouffer un petit sourire reconnaissant aux mots de Mimi. Mais sa phrase n'était pas fini et arracha un haussement de sourcil curieux de la jeune Parvati. Depuis? Depuis quoi au juste?

- " Dis le moi... Il ne vient plus te voir depuis quand? C'est pas très gentil de sa part..." lança-t-elle d'un ton entendu.

C'est vrai que Mimi faisait une fixation presque "morbide" sur Harry Potter: depuis qu'ils avaient échangé quelques mots, la jeune fantôme devait croire qu'il y avait quelque chose entre eux... Un peu comme elle... Enfin, heureuse de voir que le sujet abordé ne tournait pas au vinaigre pour une quelconque raison de jalousie, Parvati se plut à critiquer grassement le jeune homme qui n'avait pourtant rien fait. Solidarité féminine!

- " C'est une bourrique maladroite, un âne... Aucun sens de la galanterie, pfff..."

Interrompue par Mimi, Parvati la laissa parler de sa voix railleuse qui la fit grimacer et baisser les yeux, trouvant dans le surnom "ma cocotte" une nouvelle pique assez douloureuse. La Gryffondor garda la tête basse en dansant d'un pied à l'autre, jouant du bout de la chaussure à tapoter l'eau qui dégouttait paresseusement sur le sol carrelé. La seule raison pour laquelle Parvati ne s'était pas enfui de ces toilettes, c'est parce qu'elle avait la conviction intime que Mimi, au final, la comprenait, la soutenait. Elle devait peut-être avoir vécu une situation de ce genre, ou l'avait vu; et puis elle-même connaissait Harry et son manque d'adresse envers les filles. Alors les quelques conseils de Mimi, même enveloppés de moquerie, tenaient très à coeur à Parvati qui releva la tête vers elle:

- " Mais justement, je pense que celle là, il l'aime vraiment..." fit-elle à mi-voix.

Ne tenant plus en place, Parvati fit quelques pas dans la salle, incertains, de droite à gauche, les mains dans les poches. Mais Mimi reprit rapidement la conversation et ses paroles surprirent Parvati autant qu'elles firent naître en elle un agréable sentiment... D'appréhension impatiente.

"Veux tu que j'intervienne? Je peux ruiner la vie de cette garce en moins de deux!"

L'air de ne pas y toucher, Parvati fit semblant d'examiner ses ongles et demanda innocemment, d'une voix douce, traînante:

- " Oh, heu... Qu'est-ce que tu entends par "ruiner la vie"...? Parce que tu sais, elle est très résistante, mine de rien..."

En effet, à l'explication de Mimi, nébuleuse et peu adroite, Parvati haussa bien haut ses deux sourcils noirs. Du jus de citrouille... La Gryffondor répéta ce mensonge d'un air peu convaincu, fixant Mimi qui elle-même ne semblait pas totalement certaine de ses paroles.

Mais finalement, à côté du sujet ô combien alléchant qu'elles avaient abordé, les agissements de Harry envers le professeur Dumbledore n'étaient plus si intéressants. Parvati se rapprocha instinctivement du fantôme boudeur pour capter chaque bride de ses idées, chaque souffle, chaque syllabe.

Le rire de Mimi glaça le sang de Parvati, il fallait bien se l'avouer, mais en même temps ravit une partie de son esprit, assez diabolique - celle qui lui disait d'être sans pitié avec Alehandra. Un petit sourire prit place sur ses lèvres courbées sans qu'elle ne veuille le retenir, et elle plaça ses mains dans son dos comme une vraie petite fille sage, des fossettes se dessinnant sur la peau de son visage soudain bien machiavélique.

- " Ah bon... Tu pourrais vraiment faire tout ça..." fit-elle tout d'abord, pour tâter le terrain. "Ce serait vraiment drôle... Mais juste pendant quelques temps, hein! Pas pour toute la vie, juste jusqu'à ce qu'elle comprenne que... Que voila, il mérite mieux." s'empressa-t-elle de rajouter.

Elle ne tenait pas non plus à se retrouver à Azkaban, la pauvre Parvati, pas pour une farce toute innocente... Pendant un instant, elle s'imagina le visage écoeuré, surpris et scandalisé d'Alehandra lorsque Mimi sortirait de sa soupe pendant un repas - ou même, encore plus drôle, quand elle prendrait sa voix dans un cours de potions... La Gryffondor éclata de rire, sans retenue, et mit quelques secondes à calmer son hilarité.

- " J'adorerais que tu fasses ça, oui... Après tout, ce n'est que le juste retour des choses, n'est-ce pas?"

Mimi lui demandait si elle avait confiance en elle, et c'est vrai que Parvati douta un instant à cette question. Si elle se retrouvait un jour devant le bureau de Dumbledore pour avoir saccagé la vie d'Alehandra, elle se retrouverait bien bête de dire qu'un fantôme l'avait obligé à le faire... Hum... Son entrain s'envolait à tire d'aile, jusqu'à ce que les protestations de Mimi le retienne du bout des doigts. Oh, nooonnn, elle l'avait encore contrarié! Si elle ne l'arrêtait pas tout de suite, elle en avait pour deux heures de "Mimi la moche, Mimi la grosse, Mimi pleureuse..." et elle en passait et des meilleures!

Empressée, Parvati leva à niveau de visage ses deux mains brunes, le visage tendu:

- " Non, non, ne t'en fais pas Mimi, j'ai confiance en toi! Je sais que tu ne diras rien à personne..." - *Sinon je le dis au Ministère!* - "Après tout, on est dans le même bâteau... Cette fille s'appelle Alehandra Stones, tu la connais?"

Hé bien voila, c'était sorti, et Parvati ne le regrettait même pas. Elle avait juste un petit poids sur la conscience qui bientôt s'envolerait, tout comme Mimi allait se calmer - espérait-elle. Pour tenter de compatir encore à peu aux problèmes de mortelle qu'avait pu avoir Mimi et ainsi être sûre qu'elle avait fait le bon choix, Parvati demanda:

- " Au fait, qui est... Olive? Tu parles d'Olive Hornby...? Hermione m'en avait dit quelques mots..." confessa Parvati, au souvenir de Granger lui racontant pourquoi Mimi était comme ça.

Un petit frisson glacé parcourut l'échine de Parvati quand Mimi se mit à rire très machiavéliquement, scellant définitivement leur accord. Oh, non, ce n'était pas le moment de regretter, et Parvati ne regrettait en rien son geste pourtant peu recommandable - en fait, plus le temps passait et plus elle était fière d'être tombée sur Mimi et de lui avoir parlé de ça - mais le fantôme avait toujours cette aspect... Moribond. Effrayant.

La jeune Gryffondor fit quelques pas vers la sortie avec un rire nerveux. Elle avait l'impression que leur "discussion" était terminée et qu'il était venu le temps pour elle de s'éclipser et de laisser Mimi patauger dans ses égoûts comme elle l'entendait. Pourtant...

Pourtant Mimi se mit à lui parler, comme elle l'avait demandé, de Olive Hornby. C'était triste, finalement, ce qui lui était arrivé... Un peu morbide, aussi, certe, mais la pauvre Mimi avait du bien souffrir pour devenir aussi... Aigrie et amère. Peut-être allait-elle finir comme ça?!

- " Oh heu... Désolée alors..." fut-elle simplement en mesure de prononcer tant elle était crispée.

Mimi, en hurlant, finit par se jeter dans un quelconque conduit d'évacuation en éclaboussant au passage le carrelage déjà détrempé des toilettes, et Parvati, de nouveau, recula. Elle sentit comme une grande bourrasque glacée lui caresser le dos, mais ce ne fut en fait que Mimi qui faisait le tour de son corps pour se placer en face d'elle.

- Je me mets tout de suite au travail de la mission que tu m'as confiée... Pour la cinquièeme fois de mon existance de fantôme, je vais rester un bout de temps hors de mes toilettes... A bientôt, Parvati!

Parvati sourit difficilement et rit jaune en tâtant au hasard en arrière pour ouvrir la porte. Le déclic de la clenche lui indiqua qu'elle avait enfin réussi à décoincer la seule issue, et elle se sentit plus détendue:

- " Hé bien, heu... Merci hein! C'est très gentil de ta part de te donner cette peine... A pluuus!"

Avant même de terminer sa phrase, Parvati s'était enfuie des toilettes, décidant d'oublier jusqu'au commencement de cette histoire. En fait, elle avait juste été aux toilettes pour se repoudrer le nez, hein? C'était tout, elle était ressortie immédiatement après et n'avait aucune idée de ce que trafiquait Mimi Geignarde. Fin!