Un parfait préfet ne pense pas toujours à son devoir [libre]

Alexander ressentait le besoin urgent de voir sa petite amie. Un mur invisible était encore bien présent entre eux depuis le bal de noël, elle, elle était jalouse, lui, il doutait de la capacité de Lavande à lui montrer son amour. Bref tout n'était pas rose, mais il l'aimait et voulait la voir pour l'embrasser et lui dire ses sentiments du moment... Ce ne serait que quelques secondes, elle avait divination juste après, mais l'important c'était de le faire. Il finit par la trouver. Elle était avec Parvati... Prenant sa main et la tirant vers lui, il la garda dans ses bras avant de l'embrasser.

"Je voulais juste te dire... bonne journée et..." Il l'embrassa à nouveau sur les lèvres puis dans le cou. "Je t'aime..." Un dernier baiser puis il la laissa s'en aller. Ou plutôt il la lâcha et partit dans le sens opposé sans jeter un seul regard en arrière. Son coeur battait à cent à l'heure. Les effusions publiques ce n'était pas son truc du tout mais là il avait eu besoin de sentir sa chaleur... il avait l'impression d'être sous pression constante, de ne pas savoir gérer... Tout ça... Mais ce n'était pas bien grave, on lui reprochait souvent d'être glacial et renfermé, de trop réfléchir avant d'agir, et bien voilà qui devrait améliorer sa réputation (ou pas).

Suivant le fil de ses pensées, il finit par se stopper en plein milieu du couloir et s'assit, adossé contre le mur. Il resta ainsi, figé en une même position, ne pensant plus à rien. Comme prévu, ce court instant avec Lavande avait réussi à le calmer... après coup bien entendu. Il se sentait mieux mais en même temps n'avait pas le courage d'aller à la bibliothéque... Il avait pourtant pas mal de boulot à faire mais non... Cette année était clairement mauvaise, très mauvaise... Il n'arrivait à rien. Même au Quidditch il était nul... Il avait raté le vif d’or à chaque fois… il commençait même à se demander si il ne devrait pas se faire poursuiveur !

Mais là, il n'y pensait pas. Pas à ça. Autre chose l’occupait… Quelque chose de bien plus important et de bien plus cher à son cœur que cette vanité qui, pourtant, était la marque inéluctable de son caractère de battant. La seule image présente dans son esprit à cet instant était en effet celle de Lavande, de son sourire... il aimerait tellement qu'elle le comprenne un peu mieux... Mais en même temps il ne pouvait se passer d'elle... Peut être devrait il tenter de lui apprendre le tango, ainsi elle serait moins jalouse de son amie Myrielle. Peut être que cette dernière pourrait faire une robe pour Lavande si Alexander le lui demandait gentiment, très gentiment et avec beaucoup de courbettes. Moui, il devait forcément y avoir un moyen, une méthode, pour que cela s'arrange. Il faudrait qu'il en parle à la vert à argent... Dés que possible... mais plus tard... en attendant si quelqu'un voulait bien lui expliquer pourquoi la fille dont on tombait amoureux apportait systématiquement bonheur et malheur à la fois... il était preneur !

[520 mots]

FAIT

Lorsqu'Hanna s'était approché, Alexander mit quelques instants à remettre au clair son esprit. Il se sentait tout vide, apaisé, mais vide. Levant les yeux vers la jeune fille de sa maison il répondit à sa question sans y penser réellement. "Je ne sais pas trop... Je me sens... bizarre." Comme symptôme on aurait pû faire pire mais ça laissait aussi entrevoir le doute sur son état physique. En effet en quatre année de fonction en tant que préfet, il n'avait jamais été - devant Hanna tout au moins - autrement qu'égal à lui même : juste, droit, à la limite du glacial.

La tête à la fois pleines d'idées mais vide de sentiments heureux, il ressentait plus cruellement encore qu'avant l'absence de Lavande. Comme si la voir quelques secondes n'avait finalement que trop peu soulagé le mal. Il se dit alors qu'il pourrait peut être aller squatté le cours de divination et soudain cette idée lui apparu dans toute sa stupidité et il réalisa que non, il n'allait pas très bien... Même si c'était dur à admettre devant la personne chère à son cœur. Heureusement Lavande était tout en haut d'une tour à écouter avec délectation les paroles d'une prof complètement cinglée et il n'avait avec lui qu'Hanna, une poufsouffle donc par définition, une grande âme. Du moins c'était schématiquement l'idée que se faisait Alexander des gens de sa maison sachant qu'il en était (évidemment) une des figures de proue.

C'est alors que sans autre préambule, il en conclut à haute voix : "Je ne vais pas bien. Pas bien..." Il répétait ces deux derniers mots comme si ils lui paraissait étrangers, il avait du mal à réaliser jusqu'à quel point la culpabilité l'avait rongé... Certes il avait deux parents aimants, assez d'argent pour ne pas paraître minable et une éducation que beaucoup pourrait lui envier, mais il n'était pas heureux. Il ne savait plus avoir ce sourire de façade... il le fatiguait. Il avait envie de se décharger de toute cette culpabilité qu'il ressentait depuis son enfance... Il voulait que Lavande le comprenne. Il voulait qu'elle le lui dise, qu'elle prononce ces mots "Je comprend" et finalement qu'elle lui sourit, elle, pour que lui se retrouve peut être.

Il avait été tellement naïf. Il n'avait que quatorze ans... et il était bien frêle. Comment pourrait il jamais réparer les erreurs de sa famille ? Comment protéger les personnes qu'il aimait ? Comment faire pour ne plus jamais se sentir aussi inutile ? Voilà tout les sentiments qui l’habitait, il n’en pouvait plus alors il restait là, dans ce couloir, à attendre finalement de trouver des réponses. Il ne savait pas si il y arriverait mais voilà… par moment il fallait se poser et se demander quoi faire par la suite. Sinon on avançait dans un brouillard trop épais dont on ne sortait jamais… Et lui voulait en sortir, croyez le bien, il le voulait vraiment, car il voulait se sentir plus libre et surtout plus léger, lorsqu’il pouvait partager quelques rares instants avec sa petite amie.


[507 mots]

FAIT

"Aller à la salle commune ? Non, je ne crois pas." Voir du monde, bof, surtout si c'était pour voir Susan, la meilleure amie de Lavande et une très bonne amie à lui. Comment lui expliquer son mal ? Il était si particulier... Il avait du mal à mettre des mots dessus. Quand à ce qu'Hanna pouvait faire pour lui hum... et bien à l'instar de ce que Wendy avait fait une fois pour Myrielle (bien qu'Alex l'ignore), elle pouvait peut être lui servir d'alibi le temps qu'il se remette de ses émotions. Retrouver son amsque d'impassibilité ne serait sûrement pas long, il avait l'habitude de souffrir de ses turpitudes adolecsentes avec discrétion.

"Si vous pouviez... rester avec moi mademoiselle Abbot... cela me serait d'une grande aide... Voyez vous... Je n'ai pas trop envie de donner mon chagrin en spectacle." Ce n'était effectivement pas son genre. Même lorsqu'ils perdaient au quidditch il restait impassible, seul un éclat dans ses yeux bleus trahissait sa faiblesse d'âme, sa faiblesse face à l'échec.

Il avait envie de parler à cette oreille quasi inconnue mais loyale (tout les poufsouffles le sont), mais il ne savait pas bien par où commencer. Lui ne se voyait pas comme un goûjat, d'ailleurs après réflexion, Lavande non plus, mais vu de l'extérieur personne ne le comprennait. Il soignait trop son apparence froide pour que l'on puisse chercher de vrais raisons à chacun de ses actes. Non. Il faisait c'est tout. Il était Alexander Shinku, une valeur sûre, quelqu'un qui savait ce qu'il faisait. Il n'avait pas besoin de raison pour ça. Alors on le comdamnait sans savoir, mais Lavande avait été prévenu, elle aurait dû savoir, et elle s'était mise en colère. Après bien sûre, elle avait essayé de comprendre, parce qu'il avait mal, qu'elle le voyait, mais là encore, elle n'avait pas compris. Son essai avait été un échec.

Il cherchait juste à ce qu'on le voit comme il était, certes il avait beaucoup de qualité, mais pourquoi ne pouvait il pas avoir de souvenirs lui aussi ? Il n'avait pas trompé Lavande. Il avait dansé avec une amie d'enfance.

"J'attend..." Il chercha comment formuler sa phrase. "Mademoiselle Brown, ma petite amie. Mademoiselle Symphonie est dans ce cours aussi, elle est à Serpentard... J'espère qu'il n'y aura pas de clash... Elle souffre beaucoup depuis Décembre et j'ai peur que Lavande ne l'aime pas beaucoup de son côté... Quand j'ai essayé d'agir ça m'est retombé dessus... Lavande ne veut plus que je lui parle et depuis Myrielle a fait une tentative de suicide." Concilier ces deux jeunes filles qu'il avait finit par appeler par eur prénom sans y penser était très dur pour lui, il aimerait tout faire, il aimerait que tout le monde soit heureux... Après tout il était un poufsouffle lui aussi... mais il n'y arrivait pas. Parce qu'il cherchait à aider Myrielle, il avait blesser Lavander, parce qu'il avait cherché à consoler Lavande, Myrielle s'était blesser elle même. Que faire alors ? Son discours incohérent exprimer ce sentiment de désarroi... car en effet... que faire...

« D’accord, je vais rester avec toi. »

Répondit-elle doucement en hochant légèrement la tête, ravie au fond d’elle-même qu’il ne l’envoie pas paître. Se sentir utile auprès de quelqu’un qui n’avait – du moins, c’était son avis – habituellement jamais besoin de personne, avait quelque chose de gratifiant mais aussi de terriblement inaccoutumé. Quelle drôle de situation tout de même ! songeât-elle.
Elle comprenait qu’Alexander n’ai pas très envie qu’on le voit dans cet état, après tout il avait une réputation à tenir, lui. Elle jeta un œil à droite, puis à gauche, pour s’assurer qu’ils étaient à peu prés tranquilles. En effet, la plus part des élèves avaient à présent rejoins leurs salles de classe, et seul le son des voix d’Alexander et d’Hannah troublait la quiétude du couloir.
Miss Abbot essaya de ne pas avoir l’air trop surprise quand son préfet lui expliqua qu’il attendait Lavande, cependant elle ne put réprimer un haussement de sourcils. Elle pensait qu’il s’était fait plaquer par miss Brown, ce qui, selon la Poufsouffle aux nattes blondes semblait bien légitime. Elle pencha légèrement la tête sur le côté quant il lui confia qu’il espérait qu’il n’y aurait pas de tensions entre Myrielle et Lavande lors de ce cours qu’elles partageaient.

* ‘Faut pas trop rêver. Espérerons qu’elles ne feront pas de travaux dirigés ensemble.*

Puis il ajouta que Myrielle souffrait ces derniers temps. Ha bon ? Bin, elle n’aurait pas cru. D’ailleurs Myrielle Symphonie était plutôt le genre de personne à filler des frisons dans le dos d’Hannah ; alors, elle imaginait mal la Serpentard ‘se sentir mal’. Elle avait presque autant de mal à se représenter la scène que de songer à quoi pourrait bien ressembler Millicent vêtue d’une robe rose à petites fleurs en train de confectionner des cookies en forme de cœur pour ses camarades de Poudlard.
En plus, il fallait bien le dire, elle n’avait jamais trop aimé Myrielle. De toute façon, cela devait être plus ou moins réciproque : elles étaient toutes les deux extrêmement différentes et fort probablement peu compatibles. Hannah étant sûrement beaucoup trop « nunuche» pour la rouquine des verts et argents. D’ailleurs, elle se demandait comment Alexander, « Ce cher, ce digne Alexender » pouvait bien s’entendre avec une personne comme Myrielle qui lui semblait si lunatique, emportée et violente… si peu recommandable en somme.

« Tu sais, c’est tout à fait normal qu’elle soit jalouse. N’importe qu’elle fille l’aurait été. Et puis tu sais, c’était quand même extrêmement embarrassant pour elle, le bal de Noël… »

Souffla-t-elle à mi-voix pour ne pas déranger le cours voisin ou encore rameuter Rusard qui les auraient volontiers accusés d’une quelconque tentative d’attentat, ou tout simplement d’obstruer insidieusement le couloir, voir même de faire de la pollution sonore.
Puis Alexander lâcha un pavé dans l’eau.

« Kwôôôa ?! » Croassa Hannah malgré-elle avant de plaquer une main sur sa bouche. Le sang avait subitement quitté son faciès habituellement rosé.
La jeune fille se demanda si elle n’avait pas mal compris ce qu’il venait de dire.
Se suicider ? Mais c’était très grave ! Elle n’imagina pas une seconde qu’Alexander exagérait peut-être les faits, elle était tout bonnement choquée, comme électrisée. Elle entrouvrît la bouche pour dire quelque chose mais la voix lui manqua. Après avoir déglutit péniblement elle demanda dans un souffle.

« Oh mon dieu, ( oh my god ! ) mais... les... professeurs sont au courant !? C’est grave, très grave !»

Il hôcha la tête d'un air peu convaincu. Peut être que vu de l'extérieure on pouvait trouver un tango lascif mais avant d'inviter Myrielle, il avait expliquer à Lavande le pourquoi de la chose, elle n'aurait pas dû réagir comme ça. "Myrielle est une amie d'enfance, nous avions gagné un prix de danse de salon sur ce tango. Lavande le savait." Peu importait de toute façon qu'on le prenne pour un salaud, il l'avait bien dit à sa petite amie, c'était vraiment le cadet de ses soucies. Son vrai problème c'était que sa famille ait provoqué la chute de Myrielle et aussi qu'en tant qu'ami il aurait dû être là pour elle.

La question du suicide sembla boulversé la jeune poufsouffle, en même temps on l'aurait été à moins. Evidemment ce n'était pas une tentative de suicide radicale comme vouloir se noyer ou prendre du poison mais à des températures inférieur à zéro elle était resté à moitié déshabillé à frapper dans un chêne jusqu'à s'en briser les mains. Alex avait sû qu'elle avait perdu beaucoup de sang et qu'il s'en était fallu de quelques heures avant que son opération de destruction n'atteigne son objectif... disparaître. Cette idée flanquait une frousse affreuse au pauvre Alexander... Heureusement finalement tout avait bien finit, Damian était intervenu juste à temps et Myrielle s'était bien remise même si elle avait perdu près de cinq kilos en une semaine. Tout ça était loin et pourtant le "et si Damian n'était pas intervenu" hantait encore le Poufsouffle.

"Les professeurs le savent... ils se sont arrangés pour que certains des problèmes de Myrielle... s'effacent... Mais elle a dû changer de maison, vivre chez les Toppinen, tout ça fait beaucoup de changement mais je ne peux pas être là pour elle parce que Lavande ne comprend pas que c'est mon amie d'enfance... Je n'aime pas Myrielle, je peux le jurer..." Il soupira, il savait que tout ça devait interesser très peu Hanna, elle ne connaissait pas Myrielle et devait sans doute se moquer éperduement du sort d'une serpentard violente comme l'était la rousse.

"C'est juste une amie à laquelle je suis lié depuis toujours... Lavande essaie de changer ça mais... ça me rend... triste. J'aime Lavande, je ne veux pas la perdre, mais si je dois changer pour être avec elle, je ne suis pas sûr de vouloir continuer, ni même de pouvoir." Oui, le dédain, la jalousie, le mépris de Lavande lui épuisait toutes ses forces. Il se devait d'y faire face, de ne rien montrer de la culpabilité qui le rongeait car sinon ce serait encore l'esclandre. Mais il avait besoin d'être compris bien plus que d'être aimé... Evidemment Myrielle lui avait dit qu'elle n'avait pas besoin de lui et de pitié... mais lorsqu'elle s'était emporté contre lui à Noël, elle le lui avait dit. Il ne pouvait pas la comprendre. Lui il avait ses deux parents et il était aimé et choyé tandis que son amie... et ce malgré toute leur affection commune, avait perdu ses parents par la faute de sa mère et de son grand père à lui. Il voyait Myrielle se détruire et c'était sa faute indirectement. Ce que les Shinku ont fait il aurait dû pouvoir le défaire mais la seule chose qui n'est pas au pouvoir d'un sorcier c'est de ramener les morts...

"... Et me voilà ici, dans un couloir, à prier pour les voir toutes les deux sans que l'une ou l'autre ne souffre par ma faute... et je vous parle de choses qui ne vous concerne pas et doivent vous ennuyer juste pour soulager mon coeur... Ce n'est pas dans mes habitudes... mais je ne supporte pas le désarmement... J'aimerais pouvoir me battre pour l'une et l'autre sans qu'elle soit l'une contre l'autre... pari impossible j'en ai peur."

Celle qui demande de choisir a toujours tord mais pour le moment Lavande ne demandait rien, elle se contentait de cette guerre froide qui usait les nerfs du préfet. Il se retrouvait alors assis et sans force dans un couloir à demander la clémence et la compréhension d'une camarade... Son égo en prenait un coup... Mais il ne s'en rendait pour le moment pas bien compte.

Hannah, qui ne semblait pas vraiment avoir envie de prendre congé d’Alexender, sembla même ravie malgré son trouble d’apprendre que son préfet et la Serpentard aux cheveux de feu avaient autrefois participé à un concours de danse.

« Ho, dans ce cas ça explique bien des choses. Vous vous êtes admirablement débrouillés tous les deux. Je dois dire que j’étais extrêmement étonnée et impressionnée par votre prestation. Très, très, étonnée même. »

Hannah marqua une petite pause, et reprit un peu plus de contenance. Elle remit une petite mèche de cheveux derrière son oreille, arrangea les cahiers qu’elle portait sous son bras, et enfin continua à chuchoter :

« Vous n’êtes qu’amis…
Hum…

Hé bien, je te crois. Dit-elle après un court instant de silence.

Après tout, je pense que si tu devais mentir à ce sujet, tu trouverais une bien meilleure façon de le faire, et puis je ne crois pas que tu sois un menteur Alexender. Cependant, il faut que je te le dise, malgré que tu ais prévenu Lavande, ça a dut lui faire drôlement bizarre de te voir danser avec Myrielle. Surtout que tu n’étais pas obligé, ce n’était pas un concours de danse cette fois là, mais le bal de Noël de l’école. Et puis, je n’ai pas besoin de te faire un exposé détaillé sur la connotation qu’a cette danse… »

*Ho c’est vrai qu’ils auraient put danser autre chose. Je ne sais pas moi, la macarena peut-être ? C’était beaucoup moins tendancieux…Quoi que, j’imagine mal Alexander ou Myrielle danser la macarena… par Merlin, je m’égare.*

« Enfin… Je suppose que tu ne l’as pas fait exprès pour la mettre dans l’embarra. J’espère que Lavande te pardonnera. Mais peut-être qu’elle en voudra toujours à Myrielle, il est plus facile de pardonner son petit ami qu’une rivale, euh, enfin, je veux dire…
Pas une rivale, mais bon…
Je suppose qu’elles sont toutes les deux importantes pour toi, et que par conséquent il y a une sorte de rivalité entre elles ? Surtout pour Lavande, j’veux dire.
Enfin, ce n’est qu’une supposition. Concrètement, je ne me base pas sur grand chose pour dire ça, mais c’est ce qui me semble le plus logique. »

Elle s’était un peu calmée de l’émoi que lui avait provoqué l’aveu d’Alexander à propos des pensées tourmentées de Myrielle, et souffla d’ailleurs quelques mots sur le sujet.

« La pauvre… Oui, je comprends qu’elle ait besoin de toi puisque vous semblez si proches…
Mon pauvre Alexender, te voilà confronté à un problème bien épineux. »

Décidément cette histoire lui donnait un peu le bourdon. Il fallait dire qu’ Hannah manquait terriblement de solidité psychologique par moment, et se laissait facilement atteindre par les soucis des autres. Soucis qui n’avaient vraisemblablement rien avoir avec elle. La petite blonde secoua doucement la tête quant Alexender ajouta qu’il devait fort probablement l’ennuyer avec ces histoires.

« Non, non Alexender, tu ne m’ennuis pas, crois-moi. J’aimerais bien pouvoir t’aider, mais honnêtement, je ne vois vraiment pas comment.
Que…que comptes-tu faire faire quand elles sortiront de leur cours, leur parler ? »

Alexander haussa une fois de plus les épaules. "Irving n'était pas là, j'avais déjà dansé dix danses avec Lavande et puis... j'aime le tango. Mais elle ne sait pas le danser." Connotation ? Ils voyaient beaucoup de choses dans une simple danse ! C'était peut être parce qu'il avait été baigné dedans depuis tout petit mais il ne voyait vraiment aucun message dans la danse, c'était un sport, un sport d'élégance, comme le patin à glace, sans plus. "Je ne comprend pas bien... vous parlez de connotations mais vous vous rendez bien compte qu'on parle d'une danse n'est ce pas ? Ma mère est professeur de danse et elle mon père est un vrai manche en la matière, la valse c'est déjà beaucoup pour lui, pour exercer son métier elle danse avec d'autres hommes et c'est normal. Je veux dire... Imaginez que j'ai continué la danse en école comme avant Poudlard ? Les danses se dansent à plusieurs et de préférence bien, je n'allais pas au bal de noël me priver de ma danse préféré alors que ma meilleure amie sait le danser aussi bien que moi, non ? Vraiment, je ne comprend pas les femmes, elles voient le mal partout." Par femme il entendait aussi bien Hanna, que Lavande, que Susan, que Myrielle, que sa mère, toutes, toutes à mettre dans le même panier. "En plus je tiens quand même à dire pour ma défense que je suis à la fois préfet et joueur de quidditch, je n'ai pas vraiment le temps de pratiquer mon art en dehors des bals." Oui, il se défendait, par réflexe, par besoin de parler. Lavande refusait de l'écouter alors il expliquait à Hanna comment il voyait les choses. Oh bien sûr, ça ne changerait sans doute rien au problème, mais au moins ça lui permettrait de continuer à faire le petit soldat quelques temps encore.

"Le problème est en réalité que je ne veux pas de son pardon, je veux qu'elle comprenne qu'elle et moi ne vivons pas dans le même monde et que parfois c'est à elle de s'adapter. Les compromis n'ont pas toujours à venir de moi, je suis un homme, pas... un je ne sais quoi négligeable." Il était blessé du comportement de Lavande, il lui avait dit qu'il souffrait, il lui avait dit pourquoi, et pourtant ils en étaient toujours là... Comme si sa crise de nerf de noël était passé inaperçu, il avait pourtant complètement craqué au point de pousser des jurons... mais autant souffler sur une maison de pierre, ça n'avait eu aucun impact.

"Lavande est très courageuse mais elle s'invente des ennemies imaginaires. Non seulement je n'aime pas Myrielle mais en plus Myrielle n'en a vraiment rien à faire de Lavande, vous me direz que ce n'est pas fait pour arranger les choses mais en fait ça devrait la rassurer... Ou alors je n'ai encore rien compris, c'est très possible aussi."

Finalement, Hanna lui demanda ce qu'il comptait faire. Hum... bonne question. Il savait la réponse mais ça ne l'aiderait pas beaucoup, ça c'était évident, ce serait encore ce petit jeu du "je sais que tu sais mais je ne dis rien alors toi aussi tais toi" qui lui sappait le moral depuis des mois.

"Parler à Lavande et ignorer Myrielle, que puis je faire d'autre ? J'accompagnerais ma petite amie au cours suivant et je ferais comme si je n'avais pas vu que sa pseudo rivale était là. Elle ne me laisse pas beaucoup d'autres solutions. A moins que vous ne voyez une autre solution ? Toute idée serait la bienvenue..."

« Alexander, tu ne vas quand même pas me dire que danser un tango c’est la même chose que de danser… autre chose, justement.
Après tout, le tango n’est-il pas - dans l’esprit de la plus part des gens - la danse de l’amour, de la passion et de la sensualité ?
Même si ce n’est ‘qu’une danse’ on associe souvent toutes ces idées au tango. Donc, je suppose que ta petite amie a, elle-aussi, associé tous ça à ta prestation et qu’elle se sent un peu… euh, comment dire ? ‘Trompée’, ‘trahie’ peut-être ? »

Elle marqua une petite pause, fronça visiblement les sourcils quant il s’indigna de la complexité ‘des femmes’. Se contentant de racler le fond de sa gorge, Hannah continua d’un ton toujours affable même si cette petite remarque lui aurait donné matière à protestations en temps normal.

« Oui, oui. Dans ton cas, c’est plus compliqué. Ta mère et professeur de danse, et puis Myrielle et ta partenaire de concours… ça rend les choses plus compréhensibles.
Mais…

Et oui, malheureusement pour le pauvre Alexander, Hannah ne l’excusait pas complètement de son manque de délicatesse cette soirée-là.

… Ça aurait été beaucoup mieux que vous dansiez autre chose. »

Visiblement la petite blonde s’entêtait dans son jugement « Taratata, il ne fallait pas danser un tango avec une autre fille, Alexander voyons ! » Bah, en même temps le pauvre garçon ne pouvait pas franchement s’attendre à un autre discours de la part d’une fille comme Hannah Abbot.
Elle secoua légèrement la tête, ajouta aussi vivement qu ‘on pouvait le faire en chuchotant.

« Mais non, elle ne te considère pas comme un ‘je ne sais quoi négligeable’! C’est juste que… »

Elle ne finit pas sa phrase, car à vrai dire, elle ne savait pas trop quoi répondre. Elle embraya alors sur autre chose, pour ne pas avoir l’air à court d’arguments. Mais là, enfer et damnation :

« … »

Elle ne savait plus quoi dire non plus! Officiellement à cours de blabla, Hannah resta un moment plantée comme une potiche, aussi muette qu’une carpe.

* Pfiiiou’ qu’il est compliqué Alexander, mine de rien. J’espère que Daniel n’auras pas d’histoires comme ça quand il serra plus vieux.
Le pauuuvre, lui qui a l’air toujours si stable, et tout et tout… *

« Honnêtement, je ne vois pas trop comment tu pourrais faire pour arranger…
Ha, si ! Tu pourrais lui offrir des fleurs. Ou du chocolat. Ou des deux peut-être.

Elle prit une mine songeuse, et commença à divaguer :

Comme ça, si tu lui témoignes pleins de petites attentions, et que tu ne t’occupes pas Myrielle, elle comprendra que tu ne t’intéresse qu’a elle et que cette histoire tango ce n’était qu’une parenthèse. Et ça s’arrangera probablement ! »

Termina-elle sur une note joyeuse. Pour peu, elle aurait presque put ajouter : « car nous vivons dans le meilleur des mondes ».
En même temps, il fallait s’attendre à une réponse aussi dégoulinante et rose bonbon de la part d’Hannah. [ ]