La nouvelle pensine de Wendy

~ Premier souvenir ~

Le train vient d’arriver en gare. Wendy, dans le compartiment au milieu du wagon, était accompagnée de filles dont elle venait de faire la connaissance. Pourtant les atomes crochus ne s’étaient pas montrés cette fois. Un peu trop pimbêches pour Wendy, et l’indienne avait dû sembler trop gamine pour les demoiselles. Si bien qu’une fois arrivé en gare, elles s’étaient séparées sans échanger ne serait-ce qu’un numéro de téléphone ou d’adresse pour s’écrire pendant les vacances. D’ailleurs, Wendy venait de se rendre compte qu’elle avait oublié de demander à ses amies et amis qu’elle avait réussi à se faire cette année, comment elle pourrait leur écrire sans hibou ni chouette. Se maudissant, elle agrippa la cage de son chat, et son sac à main, et avait rejoint ensuite sa grosse valise, avec ses robes de sorcier, ses cahiers, ses livres, ses ustensiles nécessaires pour les cours. Seule sa baguette n’était pas dedans, Wendy préférant la garder près de son corps, dans une poche intérieure ou autre.

Elle lutta un peu pour prendre le tout en une fois. Elle bloquait le passage, alors elle dû abandonner sa grosse valise dans un compartiment vide, et descendre du train avec juste la cage et son sac à dos. Elle les posa pas loin de la porte, pour être sûre de ne pas les perdre de vue trop longtemps, et en espérant que personne n’aurait l’idée de les lui voler. Le chat de Wendy était tellement bizarre, que si ça se trouvait, il n’allait même pas se rendre compte que la personne qui l’embarquait n’était pas sa maîtresse. D’ailleurs, cette dernière ne mis pas trop longtemps à revenir avec sa grosse valise.

Elle posa donc sa valise trop encombrante pour ses petits bras à terre, et disposa la cage du félin au-dessus, de manière à pouvoir traîner les deux plus facilement, en attendant de trouver un caddie. Son bagage à main, ou plutôt son sac à dos sur le dos, elle avança vers le poteau qui menait à la voie neuf de la gare de la gare de Kingscross. Elle était assez décidée, mais avança plutôt vite, par prudence. Elle n’avait pris ce passage qu’une fois dans sa vie encore, cela restait tout de même super impressionnant, même lorsqu’on voit tout le monde le faire.

Elle franchit donc l’obstacle, sans heurt, sans égratignure, sans rester bloquée dans le béton. Parfait. La demoiselle souffla un coup, elle avait eu peur un instant quand même, et fièrement, comme un pied de nez, avait regardé le poteau qui ressemblait tellement aux autres. Elle se retourna alors pour avancer sur le quai et retrouver dehors le majordome de ses parents, pour qu’il la ramène à la maison, mais ce qu’elle vit, elle était à cent lieues d’imaginer que cela pourrait un jour se produire.

Ses parents, accompagnés de Charles, attendaient leur fillette en plein milieu du quai 9. Pétrifiée, Wendy n’avançait plus, et ses épaules s’affaissèrent, laissant les bretelles de son sac lui tomber plus bas sur les épaules, jusqu’à atteindre le point critique des coudes. Son père commença à pouffer, puis à rire comme un damné, en s’appuyant sur Charles, imperturbable. Madame Scotts, au contraire, se précipita sur sa fille chérie, et lui demanda précipitamment :

« Honey ! Honey ! Tu vas bien ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Réponds-moi, tu es malade ? »

Pauvre maman… Si elle savait. D’ailleurs, bien sûr qu’elle sait, maintenant. Et Papa aussi. Mais pourquoi Charles les avait-il amenés ici ?

« Mais, je… Vous ! Vous… CHARLES ! » Avait-elle hurlé malgré elle, les yeux déjà embués, la voix paniquée. La moumoute qui servait de cache-misère au dénommé Charles sauta sur la voie 9, et passa sous les roues du train qui entra en gare à cet instant.

[633 mots]

« Mademoiselle ? » avait alors répondu l’homme aux cheveux grisonnants, sans tenir compte maintenant de sa calvitie apparente. « Je vais vous expliquer, si monsieur votre père acceptait de me rendre mon épaule… »
« Hihihi ! Oui, vas-y… Dolce, tu es trop drôle, avec cette tête, je regrette de ne pas avoir d’appareil photo, ohohoh ! » et il était retourné à rire, la main sur sa bouche, courbé vers l’avant, en essayant de cacher son fou rire à sa famille.

Charles s’était alors avancé vers sa petite maîtresse, et s’agenouillant devant elle, avait expliqué la situation.

« Mademoiselle, je vais vous expliquer. Vous devriez vous calmer, tout vas bien. »
« Mais mais ! Papa et Maman, ils.. ils ! »

Maman en question pris alors son petit miel dans les bras, pour un gros câlin mère-fille. Charles expliqua alors qu’il avait amené les parents Scotts pour qu’ils voient enfin par eux-mêmes que leur fille était réellement une sorcière. IL expliqua alors tout ce qu’il avait fait pour les instruire sur le monde des sorciers. Il avait d’abord proposé un voyage chez sa sœur, où ils avaient parlé du monde des sorciers sans trop y croire, mais la sœur de Charles y étant habituée, elle pouvait parler de sa condition sans se sentir obligée de faire aucun tour de magie, au grand dam de son mari, qui n’oublia pas de rajouter sa couche, quant à son admiration pour les sorciers. La famille Scotts et son maître de maison était alors rentrée à Londres, où ce dernier avait proposé une excursion dans le Londres magique : au chemin de traverse. Là les parents Scotts avaient été forcé d’admettre que leur fille, qu’ils voyaient déjà comme une cœur spécial, une bénédiction dans leur vie, était définitivement « différente » de tout ce qu’ils avaient pu imaginer. Ils avaient profité du soleil pour prendre un verre dans un bar, et ressasser le passé, les événements bizarres comme les spaghettis du restaurant italien ou les couleurs des vêtements de la petite fille qui changeaient de couleurs dans leur armoire dans la nuit… Chaque événement bizarre avait désormais son explication. Charles avait alors calmement ré-expliqué dans quelle école se trouvait Wendy, la fameuse école Poudlard, et qu’elle était la meilleure d’Europe, que Wendy y était aussi bien que dans la meilleure école qu’ils pourraient jamais lui payer.

« Il faudra nous expliquer et nous montrer tout ce que tu as appris cette année, ma chérie. Nous avons tellement envie de voir ce que tu peux faire et ce que tu apprends là-bas. Envie d’en savoir plus sur toi. D’ailleurs, Papa et Moi avons pensé que si nous passions toutes les vacances ensemble, cela serait mieux pour nous tous, tu ne crois pas ? »

Mais la petite fille était incapable d’aligner deux mots, préférant s’étouffer dans le câlin de sa mère. Le père, maintenant plus ou moins calmé, s’approcha alors de ses petites femmes adorées, et les prit aussi dans ses bras.

C’est ainsi que finit le souvenir…

[505 mots]

Une journée ensoleillée, au cœur de Londres… ou pas. La famille Scotts, menée (ou suivie ?) par son majordome, était de sortie… Sur le chemin de traverse. Les parents adoptif de l’indienne qu’est notre petite héroïne tenaient vraiment à tout savoir sur ce nouveau monde qu’ils n’auraient jamais cru possible d’exister (enfin si un peu, suffit de voir dans quelles conditions ils ont renommé leur petite expatriée, ou comment il l’ont élevée… Mais là n’est pas la question du jour)

Coincée entre son Papa et sa Maman, Wendy était aux anges. Elle pouvait s’épanouir et être elle-même (sans magie tout de même) parmi sa famille. Elle avait eu une chance de tous les diables, cette famille était vraiment hors normes. Il suffisait de voir la mère, transformée en gamine dès qu’elle voyait un magasin de bonbons ou un livre de contes (vous voyez une ressemblance avec Wendy ? Mais non ! Ne divaguez pas !) ou alors la père qui dès qu’il a une idée en tête, ne l’a pas ailleurs, les défis il les relève avec panache (toujours aucune ressemblance, nous vous rassurons). Seul Charles semblait avoir carrément déteint sur la jeune fille… Les deux ne se coupaient pas la parole mutuellement, mais avoir les deux ensemble, cela garantissait un fond sonore sans intermittence. Bref, une parfaite famille, n’est-il pas ?

C’est alors que la petite bande de joyeux drilles passent devant le magasin de sport de la rue. Là, Papa s’arrête net, et se tourne, l’air grave, vers son petit miel en sucre (remarque : avez-vous déjà vu du miel en sucre ? Nous non plus…)

« Dolce, tu m’a parlé d’un sport, à l’école, le kiki, le kwitch… »
« Le Quidditch, Papa… » soupira la fille
« Oui, et bien, tu as bien dis que tu étais capitaine, n’est-ce pas ? »
« Euh… Oui, non, j’étais, Papa, c’était l’année dernière. Cette année, j’ai dû rendre mon insigne, les capitaines changent chaque année. »
« Oui, bon, c’est pareil. Tu as dû emprunter ton équipement, c’est ça ? »
« Ben… euh… oui ? » répondit la jeune fille qui ne voyait toujours pas le point intéressant à cette conversation.
Le père resta pensif, et tendit la main à sa fille. Qui posa la sienne dedans, et suivit son père à l’intérieur de la boutique. Charles et Maman s’échangèrent un regard interrogatif aussi, et haussèrent les épaules, sachant bien qu’une fois lancé dans une idée, Papa devenait comme sourd et caractériel, si cela ne se passait pas comme il l’avait prévu. Ils suivirent le petit couple à l’intérieur de l’échoppe, et entendirent la même chose, qui leur fit ouvrir des yeux rond comme des souaffles.

« Je veux la boutique ! » avait-il dit, d’un ton fier et sûr de lui…
« Euh… » avait répondu le vendeur
« Papa, ça s’achète pas une boutique ! »
« Ah, tu crois ça ? Je veux tout ce qu’on peut trouver pour faire un équipement correct de sport pour ma fille » avait-il ajouté, d’un ton de défi, en pointant sa fille du doigt, comme un malotru.

Wendy se frappa le front avec la paume de sa main, Charles se contenta de sourire, et Madame Scotts, soupira bruyamment, habituée aux excentricités de son mari adoré.

« Bien, mais vous avez des sous sorcier au moins ? »
« Des quoi ? » La père sembla redescendre sur terre
« Des Gallions, des Noises, des Mornilles, de l’argent de sorcier. Je prends pas l’argent Moldu monsieur ! »

Car c’était vrai qu’il avait une allure d’étranger dans la rue. Presque tout le monde s’était retourné sur leur passage, comme si c’était marqué sur leur front « attention moldus en cavale »

« Euh, ben non… C’est où qu’on en a ? »

[634 mots]

* Tout est compté