Mais qui est-ce? (libre)

Et oui, il avait râté, râté pour un auror... une sacrée honte, que Bellatrix n'avait pas hésité à lui faire remarquer tout de suite. Le mouton était bien entrainée quand même. Elle se moquait bien de lui par le regard, et lui essayait de retrouver son honneur en la regardant de haut et en déclarant de nouvelles insultes avec un sourire narquois. Il mela même sa relation spéciale avec le Lord, avec son mari. Pas très louable tout ça.

- Ne mèle pas Rodolphus à ça!

Pour une fois qu'elle prenait un semblant de défense envers son épou. C'est surtout par rapport au Maître, mais c'était plus intelligent de le faire en parlant de l'autre. De toute façon, le pauvre Rodolphus n'avait jamais vraiment été dupe des désirs qu'elle avait pour le Seigneur des Ténèbres. Mais que pouvait-il bien y faire? Bellatrix n'est pas ce genre de femme qu'on peut acheter avec un bouquet de fleurs ou un sourire... Il ne pouvait donc rien contre le charme hypnotique du Mage Noir, il faisait donc avec. De toute façon, elle ne l'embétait pas, alors!

Monsieur n'était plus le chien de personne! oh! quelle nouvelle! Il ne pouvait pas être un chien, cet animal a pour première particularité d'être très fidèle à son Maître, quite à mordre tous les autres. Ca n'était pas le genre d'Apophis, bien trop lâche et peureux pour ça! Il ne méritait même pas d'avoir pour image un chiot pleurnichard!

Bellatrix ne broncha pas pour autant, elle s'était parfaitement remise du sort maintenant, et le fusillait du regard, un sourire mauvais aux lèvres. Elle préférait le laisser cracher son venin, il se ridiculisait plus qu'autre chose de toute façon.

Il se leva, et la compara à un oiseau en cage. Elle ne se sentait pas du tout en cage, elle le faisait car elle voulait bien le faire. Elle addérait complètement aux idées du Seigneur des Ténèbres et ne cherchait qu'à le faire paraître toujours plus fort aux yeux des autres sorciers. Elle voulait qu'il étale sa puissance dans tout le monde, qu'il soit sorcier ou moldu! Le Maître ne pouvait que reigner! Alors non! ça non! elle n'était pas du tout un pauvre oiseau emprisonné dans une cage.

Elle bouillonait de plus en plus à l'intérieur. Alors quand il lui demanda si elle allait ou non lui faire sa correction, elle ne put que le regarder d'un air entendu. Son regard noisette planté dans ses yeux bleus, tout deux avaient la même expression dans leur regard. Elle savait qu'il essayait de la sonder, mais il n'y parviendrait pas. Elle était bien trop forte pour ça. Tout ce qu'il pouvait voir, c'était sa haine envers toutes les personnes comme lui, et son admiration infinie pour le Seigneur des Ténèbres.

Il lui tourna le dos, se dirigeant vers la sortie. Il lui présentait son dos sans défense, mais Bella n'était pas une lâche, par comme lui, elle ne lui tirerait pas dans le dos. Elle aimait trop voir le dernier regard des personnes avant de les tuer. Quand il eu quitté la salle, elle n'avait pas peur qu'il se soit sauvé, Bellatrix était persuadée qu'il attendait dehors pour un deul, qu'elle remporterait celà va sans dire.

Elle se leva à son tour et ne s'excusa auprès de la vampire. Pourquoi l'aurait-elle fait?! Elle prit également la direction de la sortie et se plaça face à Apophis. Un sourire narquois sur les lèvres, et la baguette à la main. Elle n'avait pas peur, trop heureuse de pouvoir enfin faire un nouveau duel avec ce traitre. Et cette fois, elle ne le laisserait pas s'en tirer.

- Alors Apo', tu as dis adieu aux areignées du plafond de ta chambre?

"Alors Apo', tu as dis adieu aux areignées du plafond de ta chambre?".

Apophis se prit à sourire. Tranquille, paisible, il faisait tourner entre ses doigts afin de chercher le bon maintien, sa baguette de bois. Il esquissa une moue indécise et reprit :

"Nan ! J'arrive pas à m'en séparer. C'est trop dur de dire au revoir, tu comprends ?".

Il gloussa ; ris qu'il étouffa derrière un rapide et bref index -se rendant ainsi compte du ridicule. Il reprit son sérieux, targua la belle d'un regard de braise et ajouta aussitôt :

"C'est trop bête que tu aies choisi Rodolphus. Je suis sûr qu'ensemble nous aurions été merveilleux... Un magnifique duo sur fond de désolation et de cadavres pourrissants.
La même folie, la même beauté. L'art de semer la terreur comme notre Maître le souhaitait tellement.
Nous avons pris des chemins différents, hélas ! et on ne se refait plus à notre âge...".

Il laissa une lueur mélancolique traverser ses yeux, juste avant que sa maladie ne s'empare à nouveau de lui.

"Ne crois pas que je vous rejoindrai si rapidement, ça serait trop facile je pense...".

*Même si l'envie ne me manque pas de tout foutre en l'air finalement. Mais...*.

"Allez, ne perdons guère plus de temps !".

Ses sourcils se fronçèrent et il se mit en position, prêt à frapper. Poussant alors sur ses pieds, il se rua sur elle, hurlant un expecto tonitruant. Se redressant de cet effort, il pointa à nouveau son arme sur elle et, dans une lueur folle, le visage crispé et les yeux miroitant de larmes :

"Azkaban fut une belle erreur... L'on aurait dû vous exécuter tous, tout de suite !
S'il faut que je m'en charge pour faire stopper cette machine, alors je le ferai.
Flambios !!!!".

Elle eu un petit rire à sa réponse. Il n’avait pas changé, il riait quand même à ses remarques, même dans les pires moments. Finalement, ils n’avaient pas changés tant que ça, même s’ils avaient pris des chemins différents. Il se mit ensuite à parler de si elle n’avait pas choisi Rodolphus. Mmm il était mélancolique le petit Apo’! Le seul hic, c’est qu’elle ne l’aurait pas choisit pour autant. Trop différent l’un de l’autre, ça aurait fais beaucoup trop d’étincelles…et les seules qu’elle aimait étaient les vertes ou celles du sort Doloris. Mais ça aurait pu être très très drôle de voir lequel des deux aurait survécu à l'autre.
Il eu beau dire qu’il ne souhaitait pas les rejoindre, elle avait le droit d’en douter vu son regard, mais bon, il avait raison, il ne fallait pas perdre de temps.

Elle pointait toujours sa baguette sur lui, elle n’avait pas baissé sa garde même lorsqu’il s’était mit à énoncer toutes sortes d’hypothèses, plutôt ridicules il faut l’avouer! Il se rua sur elle, Bellatrix ne se souvenait pas qu’il était aussi « animal » lorsqu’il combattait. Pourtant, ils avaient eu l’occasion de se « voir » il n’y avait pas si longtemps. Elle esquiva le premier sort lancé par le sorcier avec un rapidité et une précision ahurissante. Elle reprit sa position de combat un peu plus loin, lui faisant toujours face.

Il déclara alors qu’Azkaban n’était pas une bonne chose, qu’il aurait mieux valu tous les tuer avant. Oui mais dans ce cas, les personnes comme lui y seraient certainement passées aussi, il avait été au service du Seigneur des Ténèbres. Et qu’il le veuille ou non, des personnes seraient toujours là pour le lui rappeler jusqu’à la fin de ses jours, qui risquait fort d’arriver plus tôt qu’il ne le croit. Apophis se donnait même cette charge. Comme ça il pensait qu’il arriverait à tous les tuer? Mais il avait vraiment loupé un épisode, les mangemorts n’allaient certainement pas se laisser faire. Et manque de chance pour lui, il tombait sur la meilleure d’entre eux. Il n’aura donc jamais eu l’occasion d’achevé son entreprise si elle parvenait à le tuer aujourd’hui. Elle le regarda avec un sourire narquois, après avoir annulé son nouveau sort par un « protego ». Lache? Non, elle n’avait seulement pas envie de courir encore un peu plus loin. Ils n’étaient pas des enfants en train de jouer à la ronde! Ils se faisaient face, ça ne sert à rien de jouer au chat et à la souris, quand on sait que l’autre poussera prochainement sous sa baguette son dernier souffle!

- C’est une bien belle entreprise que tu as là mon bon Apo ‘. L’ennuis, c’est que tu vas mourir!
SECTUMSEMPRA!

Oui, elle faisait une variante au sort Doloris, ce qui ne voulait pas dire qu’elle allait changer les bonnes habitudes. Celui-là avait pour avantage de faire souffrir doublement la personne qui le recevait, puisqu’il coupe la peau grâce à plusieurs entailles, puis si rien n’est fait, il la tue en la vidant de son sang lentement… Toujours aussi sadique la petite mangemort!

Contrairement à lui, elle semblait tout à fait détendue, aucune expression de force ou de stress. Elle avait ce sourire narquois sur les lèvres, et restait simplement sur ses gardes. A tout moment elle pouvait faire un écart pour éviter un sort, ou bien régir au quart de tour avec un contre-sort.

Spoiler:

[HJ : ohh ^^ c'est rien ! Juste la folie, ça passera XD].

Bellatrix n'avait pas changé. toujours la même combattante ahurie, toujours la même Mangemorte au regard froid et déterminé dans la moindre de ses actions. Toujours la même furie engagée dans un combat qu'elle ménerait à terme au péril de sa vie.

Elle avait de l'avance sur lui, elle n'était pas fatiguée. Apophis, lui, l'était. Il était même essoufflé, au bord de l'apoplexie, peinant à reprendre des forces sous chaque vague d'attaques aussi puissantes que déconcertantes.

Nul doute : Voldemort, lorsqu'il choisissait ses pairs, ne faisait pas d'erreur aussi bien en force qu'en loyauté. Mais c'était au petit Auror de répliquer à présent et de prouver qu'il n'avait besoin d'aucun moteur émotionnel pour parvenir à ses propres fins.

La démence y pourvoirait largement et en conséquence. Quel sort sadique préconiserait-il cette fois ? Sur quoi se porterait son choix lui qui n'était désormais motivé que par le seul effet de voir ployer une femme de plus ?

Il calcula son coup, les pieds bien ancrés au sol, puis lança à l'instant où Bellatrix répliquait un nouveau "protégo". Le sort de la belle Mage Noire s'écrasa en myriade d'étoiles sur le champ de force crée par son adversaire ricanant bêtement mais savourant sa bravade tandis qu'il s'apprêtait à répondre à nouveau.

"Une flamme pour une flamme ! N'est-ce pas Bell...".

Apophis s'arrêta. Brusquement il lui sembla qu'on venait de lui couper les jambes après coup, que sa tête était comme coincée dans un étau tandis qu'il se sentait tomber à une vitesse vertigineuse vers un énorme trou noir. L'Auror blond fixa des prunelles écarquillées et tétanisées vers Bella tandis que ses genoux cédaient, que ses forces l'abandonnaient.

Sa poitrine se remplit d'un grand vide pour mieux étreindre son coeur comme sous l'opération d'une force surhumaine. Apophis porta une main à sa poitrine, l'autre au sol, à quatre pattes et le souffle coupé. Sa baguette roula devant lui sur quelques mètres. Il était tétanisé.

Ses yeux bleus se fixèrent sur Bellatrix Lestrange,n la bouche ouverte sur un cri qui ne parvenait pas à s'enfuir, les muscles crispés, les veines saillantes de son cou sur un visage cramoisie. Il tenta de tousser, rien à faire. Son coeur ne pompait plus le sang...

Il retomba sur le côté vidé par ce malaise, terrassé par le combat, broyé par les efforts pour tenir tête à Bella, puis perdit connaissance -ses paupières se fermant sur la silhouette sombre et longiligne d'une jeune femme marchant vers lui...

Ce sale petit cancrelat qu’était Apophis, n’avait rien trouvé de mieux qu’un protego! Franchement il aurait largement pu faire mieux. Bellatrix ne parvenait pas à réfléchir dans son sens pour le moment, mais elle aurait certainement eu une autre réaction. Il fallait être brave, ne pas se cacher ainsi. Il la décevait vraiment sur ce coup là. Pourtant, le sorcier semblait relativement fier de sa manœuvre puisqu’il poussait des petits gloussements de satisfaction. Bellatrix arqua un sourcil devant une attitude si puéril. Peut-être que son ancien collègue avait laissé la meilleure partie de son cerveau, et surtout de son âme, en quittant les rangs de Seigneur des Ténèbres.

Alors même qu’il était en train de lui adresser une de ses répliques savament préparée et qui touchait toujours juste, son visage se crispa. La sorcière ne lacha pas sa position d’attaque pour autant, mais lorsqu’il s’écroula, elle du bien avouer que quelque chose se passait. Quelque chose qui ne semblait pas vraiment avoir de liens avec leur combat. Était-ce une réminiscence? Toujours est-il qu’il y eu presque une petite pointe d’inquiétude lorsque Bella lacha.

- Apo?…

Le sorcier semblait vraiment être en proie à quelque chose. Mais notre mangemort n’était pas médecin, et quand bien même, elle ne l’aurait pas sauvé pour autant. Lorsqu’il fut vraiment au sol et qu’il lacha sa baguette, Bellatrix donna un petit coup de pied dedans, ce qui fit rouler le bout de bois loin de son propriétaire.

Le naturel était finalement revenu au grand galop. Elle le regardait asphyxier devant elle, sans pour autant lever le petit doigts. Comme il n’y avait pas vraiment beaucoup de passage dans les environs, et que surtout vu les évènements les sorciers préféraient ne pas trop se mêler aux combats, Apophis pouvait bien être en train de dépérir comme un chien sur le pavé, il n’était pas certain qu’il soit sauvé.

Finalement la sorcière avança jusqu’à lui et s’aperçu qu’il avait perdu connaissance. Elle s’accroupit près de lui, et le secoua un peu, presque avec douceur d’ailleurs. Bellatrix était vraiment frustrée, pourquoi n’avait-il pas tenu plus que ça? Qu’est-ce qu’il lui était encore arrivé? Elle avait donc raison, il avait perdu la main.

Elle fut soudainement prise d’un doute. Le laisser finir ici? Ou tenter quelque chose pour le sauver? Après réfléxion, elle pouvait lui régler son compte définitivement. Mais sa frustration était la plus forte. C’était trop facile ça! La mangemort voulu alors le sauver, pour avoir une nouvelle occasion de le tuer comme il se devait, et non pas par un caprice du sort.

La mangemort n’allait tout de même pas aller chercher un médecin pour ce traitre devenu Auror! Elle pouvait facilement expliquer le fait d’avoir essayé de le ramener à la vie par ses propres moyens, mais jamais de lui avoir prodigué de véritables soins. Elle opta donc pour une option qui datait d’il y a des siècles et qui avait pourtant fait ses preuves contre bon nombre de malaises. Ca n’était peut-être pas la meilleure des choses à faire, mais ça restait dans sa logique, alors autant essayer de le faire revenir tout en restant fidèle à soi-même.

La mangemort sortit donc son fameux poignard d’argent, prit l’un des bras du sorcier et passa sa lame dessus, heureusement que son sang n'était pas trop impure... Une petite saignée, rien de tel pour vous remettre d’aplomb…. Ou vous tuer aussi sec!

[HJ : où Apophis a une trèèès haute estime de lui-même XD]

Il sentit le froid l'envahir progressivement puis le fil d'une lame trancher le gras de sa peau, filant doucement le long de sa chair pour qu'éclate un peu plus le fluide sanguin et chaud. Apophis fronça les sourcils, s'extirpant de ses rêves, de ses délires, de ses cauchemars, des horreurs entremêlés de folies que lui faisait voir son subconscient malade. Ses yeux s'ouvrirent à demi sur le visage carnassier mais étonemment glacial de Bella et il sourit. Il sourit de la voir ainsi, penchée sur lui comme au chevet d'un lépreux -oui car le dégoût se lisait sur ses traits néanmoins- et lui tendit un sourire éloquent, ombre fugitive de ses manières autrefois audacieuses, précieuses qui faisait de lui un Sang-Pur en toute circonstance.

"Serais-tu inquiète pour moi, Bellatrix ?, murmura-t-il, inquiète pour ton vieil ennemi ?...".

Il reprenait peu à peu des forces mais pas des couleurs. Son souffle était irrégulier, court -mais pas encore suffisamment enraillé pour le faire tomber dans les pommes à nouveau- et son expression paisible, image d'un ange défunt, vision ensommeillée et belle. Il reprit dans un souffle de douceur :

"Toi, Bellatrix, et moi Orion, pas vrai ? Orion, le chasseur...
Un vulgaire chasseur sous une étoile, qu'en dis-tu ?".

Et son sourire fila, fila et fila comme si l'on venait de tirer un peu trop le fil pour lui donner une allure grossière.

"Mais je ne suis pas, Orion, Bella".

Et il se jeta sur elle comme pour l'embrasser, s'accrochant à ses bras pour la retourner contre lui, à terre, nez à nez ou joues contre joues. L'Ancien Auror lui ricana doucement à la figure.

"Je suis Apophis, gronda sa voix sourde et sombre, dieu du chaos et de la destruction. J'avale les étoiles comme toi sous une nuit sans fond et je dévore le Monde pour ne laisser derrière moi que néant !
Je suis le Vide !".

Et il empoigna sa main décharnée et frêle, pointant le couteau d'argent de la Mangemort juste sous sa propre gorge.

"Vas-y, Bella ! Vas-y ! On dit que, dans la légende, Ré et ses comparses tranche la tête d'Apophis !

Vas-y, ma belle ! C'est un jeu entre nous, cela aura toujours été un jeu ! Tranche-moi la tête puisqu'il n'y a plus que ça pour te faire plaisir ! Tranche-moi la tête !".

Il partit dans un rire sinistre et glabre, un rire enjoué, plantant ses yeux de fous dans les siens.

"Vas-y avant que je ne te dévore !".

Il s'empara de ses cheveux, révélant sa gorge longue, blanche et nue avant de planter ses dents dans la chair. Le sang éclata dans sa bouche, douce saveur cuivrée et il ferma les yeux, lentement, lentement...
Jusqu'à ce que, peut-être, les larmes de son propre sang vienne chatouiller sa poitrine.

Alors que l’entaille libérait le sang qu’avait espéré voir Bellatrix, mais qui la répugnait en même temps, elle s’aperçut que le sorcier reprenait connaissance. Il avait ce sourire stupide aux lèvres. Elle le regarda avec dédain et essuya sa lame sur sa robe, un peu plus, ou un peu moins de sang qu’importe! L’entaille d’Apophis avait coulé dessus alors. Quand il put enfin reparler, à son grand désespoir à elle, ce fut pour déclarer une de ses nombreuses phrases idiotes. Elle le regarda et leva un sourcil.

- J’avais surtout peur que ton malaise ne me prive du plaisir de te tuer moi-même mon cher Apo.

Elle avait dit cela avec une voix des plus mielleuse. Parfaitement inapproprié pour le contenue de la phrase, mais qui allait tellement bien dans la bouche de la mangemort. Elle allait se relever afin de ranger le poignard d’argent à son emplacement habituel, quand l’Auror commença à lui parler d’Orion. Malgré elle, elle marqua un temps d’arrêt et se tourna vers lui. Délirait-il? Avant qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit, il s’était déjà jeté littéralement sur elle. Et moins de temps qu’il n’en faut elle se retrouva coincé au sol.

La mangemort détestait les corps à corps, en magie elle faisait le poids. Dans ce type de combat, sa condition de femme lui sautait violement dessus. La sorcière ne pouvait pas lutter contre le sorcier, bien que blesser et affaiblie, il était toujours plus fort qu’elle.

Bellatrix essaya tout de même de lutter, elle tenait d’une main sa baguette, de l’autre le poignard. Elle parviendrait bien à se sortir de cette situation avec l’aide de l’un des deux. Mais Apophis était nettement résistant, et très facilement il se saisit de son bras qui tenait la lame d’argent. Juste avant cela, il avait déliré sur son prénom, son histoire, s’identifiant à ce dieu.

La mangemort prit le partit de ne plus lutter inutilement et le laissa faire ce qu’il voulait de son bras. Et à son étonnement le plus total, il pointa la lame sur sa propre gorge. La sorcière, qui ne pouvait plus bouger, le regardait d’un regard tout à fait neutre, elle n’était pas impressionnée, ni angoissée de ce délire qui le consumait.

- Mon p’tit Apo, je sais que tu as toujours rêvé d’un corps à corps torride avec moi, mais je ne crois pas que ça soit l’endroit idéal pour ce genre de chose.

Oui, elle faisait encore de l’humour. Elle était en position de faiblesse, mais elle trouvait encore le moyen de faire la fière sous cet homme en plein délire. Mais il grimpa un cran supérieur dans la folie, lorsqu’il se pencha sur son cou pour la mordre. Bellatrix sentit une vive douleur à ce niveau, il la marquait dans sa chair d’une façon tout à fait déloyale et incorrecte. Dans un accès de désespoir, elle réussit à pointer sa baguette sur le ventre du sorcier et lui administra son sort favoris sans le prononcer à haute voix. Elle voulait que l’effet de surprise soit intact, bien que l’effet du sort en serait de ce fait diminué.

Ce qu’elle n’avait pas prévue, c’est qu’il l’avait affaiblie avec cette lutte, et malgré la douleur qu’elle ressentait dans le cou, elle ne put décharger toute sa rage dans son sort. Elle espéra que ça serait tout de même suffisent pour lui permettre de se dégager de son étreinte mortelle.

Rien n'y fit, le sort n'avait vraiment pas du être fort, et le sorcier ne la lachait pas. Son couteau avait beau être tout proche de la gorge d'Apophis, Bellatrix ne parvenait pas à le lui planter. Et puis, en fait, elle n'en avait pas vraiment envie. Il méritait une mort digne d'un sorcier, et surtout elle avait le droit au plaisir de le tuer de cette façon.

Un éclair de génis lui traversa l'esprit. Oui, elle réfléchissait beaucoup dans cette situation délicate. Et puis, il commençait à sérieusement lui faire mal.

- Apo... Te souviens-tu de mon patronus?

Sa voix n'était pas du tout menaçante, ni même ironique. Mais alors pourquoi elle parlait de son patronus maintenant? Bah parce qu'elle avait une bonne raison tiens! Et puis c'était sa seule issue possible. Son patronus corparel était un cheval... le dernière fois qu'Apophis l'avait vu apparaître bien sûr, ce qui équivaut à une bonne quinzaine d'années.

Elle parvint à faire apparaître la chose. Bien qu'il faisait jour, une sphère de lumière blanche éclatante se matérialisa, puis elle s'étira pour devenir la reproduction exacte de celui d'Apophis: un serpent!

Elle comptait sur l'effet de surprise, en effet, son patronus avait changé de forme pour prendre celle de celui d'Apophis, il y avait de quoi se poser des questions.

En effet, il y avait de quoi se poser des questions ! Bellatrix était-elle devenue si puissante qu'elle pouvait reproduire le patronus des autres et surtout de ses adversaires ? Ce patronus avait-il les mêmes propriétés où n'était-il qu'une banale réplique inoffensive ? Parvenait-elle à le faire défendre bien mieux sa nouvelle maîtresse que son initial porteur ?
Qu'en était-il de tout cela alors qu'il se relevait, s'échappant de l'étreinte qu'il avait engendré ? Qu'arriverait-il maintenant qu'il était sur ses deux pieds, vascillant certes, mais debout ? Qu'ordonnerait-elle de lui faire alors que cette voix douce et aussi mélodieuse que des échardes de glace dans sa gorge titillait encore son esprit ?

Le patronus brillant et lumineux fixait Apophis tandis que ce dernier le contemplait, abasourdi, incertain de devoir faire le moindre mouvement. Ses lèvres se plissèrent et il laissa retomber ses forces aussi bien que ses bras. Son regard se porta doucement sur Bella, ravissante et dangereusement séduisante sous ses airs de folle farouche. L'ancien Auror, l'ancien Mangemort, l'ancien Sang-Pur de Serpentard lui décocha un étrange petit sourire juste avant que la raison ne l'emporte sur ses propres intentions. Il se baissa et s'en attendre se saisit d'elle afin de l'aider à se relever. Il ne prit garde au patronus toujours au-dessus de leur tête...

"Tu te bats contre qui, Bella ? Souffla-t-il en la fixant dans les yeux, tu t'es déjà posée la question ?

Je ne suis même plus Auror, je fais partie d'un Ordre qui s'en va en lambeaux... alors contre qui luttes-tu ?".

Il resserra son étreinte sur ses bras frêles, rendus sans force par Azkaban et l'attente de jours nouveaux...

"Je suis un criminel qui a cotoyé les mêmes tréfonds que toi, mais pas pour les mêmes raisons. Et je n'obéis à rien d'autre qu'à mes propres principes et mes propres instincts. Si demain je pars à la guerre ce sera pour mon propre bénéfice...
Car, je dois te l'avouer, Bella : rien ne m'excite plus que l'attrait du sang et de la destruction".

Il passa un revers de main sur sa joue glaciale.

"A la différence que, moi, je ne sers personne d'autre que moi-même. Toi tu as la chance d'aimer, Bellatrix. Et tu tuerais par amour...".

Il coula alors une autre main le long de sa joue et leva son visage vers le sien...

"Que le Seigneur des Ténèbres ne te fasse pas trop te perdre...".

Avant de déposer sur ses lèvres un baiser doux et fin pour se défaire d'elle presque aussitôt.
Il tourna les talons, faisant exprès de lui faire dos, bravant le Destin, ce qui pouvait bien lui arriver et se passer dans la tête de la Mangemort à cet instant précis.
Il tendit le bras et, dans un sort informulé, récupéra sa baguette qui avait roulé sur le sol.

Il ne se retourna pas, l'oeil bien trop sombre pour encore s'appesantir sur son ancienne coéquipière, celle qui avait fait ressurgir souvenirs et admirations. Car qui aurait pu prétendre quand matière de sauvagerie elle n'était pas la meilleure ? Elle n'avait certes pas la force d'un homme, mais elle était perspicace et efficace... pour ne pas dire brillante !
Il fit ainsi quelques pas, s'éloignant de la jeune femme, de cette rivale qui ne l'était pas tout à fait, de cette amie qui faisait une si parfaite ennemie.
Sans savoir vraiment ce que l'avenir réservaient à ses deux enfants Verts et Argent...

Alors que Bellatrix n’espérait même plus qu’il la lâche, le miracle se produisit. Apophis regardait le patronus évoluer tranquillement dans les airs avec sa forme de serpent. Le sorcier pouvait bien se poser des questions, le patronus de la sorcière n’avait pas changé de forme par sa volonté, et encore moins pour montrer sa supériorité face à l’ex-auror. Non, la sorcière avait observé ce changement brutal après être sortit d’Azkaban. Une fois qu’elle eu récupérer toutes ses capacités, et qu’elle avait pu faire l’usage du sort du patronus, elle avait découvert avec stupéfaction que son cheval de lumière était devenu serpent! Pour elle, il n’y avait aucun doute, c’était l’image du Maître. Son inconscient avait prit le dessus sur tout le reste. Il faut reconnaitre que ça avait de quoi surprendre la principale intéressée, mais elle s’y était très rapidement faite, étant même très fière d’avoir été l’objet d’un changement aussi surprenant.

Apophis s’était relevé, et maintenant qu’elle n’était plus l’objet de sa torture, la sorcière ferma les yeux et soupira. Il l’avait bien amoché ce dingue! Elle porta une main à sa gorge, elle ne ressentait pas vraiment la douleur, mais le principe l’avait choqué et énervé. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, le sorcier la regardait avec un petit sourire qu’elle ne lui connaissait plus. Cela la stupéfia au point qu’elle n’osa bouger. Le sorcier se baissa vers elle, la saisit par les bras et la remit sur pieds.

La mangemort ne s’attendait pas à une telle réaction. Son patronus avait réussit parfaitement le rôle qu’elle lui avait confié, mais de là à ce qu’Apophis abandonne tout combat! Elle le regarda dans les yeux, fouillant son âme en cherchant désespérément la cause de ce soudain changement de comportement. Le serpent de lumière ne pouvant être le seul responsable. Mais comme il ne la lachait pas, la sorcière songea tout de suite que sa revanche n’allait pas tarder à sonner et qu’elle allait en patir une seconde fois.

Mais non, rien. Au lieu d’une réplique cinglante avant un sort sanglant, le sorcier s’adressa à elle avec une voix emprunte d’aucune agressivité. Ils se regardaient dans les yeux. Contre qui elle se battait? Mais contre un sorcier qui avait cherché plusieurs fois à l’anéantir! Un traitre à son sang! Un traitre au Seigneur des Ténèbres! Voilà contre qui elle se battait.

Apophis resserra son étreinte, et la sorcière n’essaya pas de se dégager. Pourquoi lui disait-il toutes ces choses? La sorcière ne savait plus très bien où il voulait en venir. Oui, elle avait bien vu qu’il aimait le sang, son cou en ressentait encore l‘attaque. Une soudaine idée lui traversa l’esprit, allait-il lui dire que finalement les mangemorts l’intéressaient? Non, il proclamait une nouvelle fois haut et fort qu’il était son seul maître.

Bellatrix ne réagissait plus aux gestes qu’il pouvait avoir, elle l’écoutait et comprit dans son regard qu’il l’avait complètement mise à nu. Ses craintes furent totalement fondées lorsqu’il déclara que contrairement à lui, elle se battait par amour, et qu’elle tuerait pour cette même raison. La sorcière se sentit alors extrêmement faible, existente que par la pression qu’il exerçait encore sur ses bras. Comment avait-il pu voir aussi clair en elle? Personne ne pouvait comprendre cela, personne! Elle se doutait bien que son comportement pouvait laisser planer certains doutes, mais jamais on avait osé lui dire en face cette vérité.

La sorcière le laissait faire ce qu’il voulait d’elle, étonnement, elle n’opposait plus aucune résistance. Et lorsque leurs lèvres se retrouvèrent soudées dans un baiser très doux du sorcier, Bellatrix ne lui infligea aucun geste de désaccord, rien. Elle était surprise, mais au fond… au fond elle l’avait peut-être désiré ce très court instant.

Il se détourna d’elle aussitôt qu’il eu mit fin à cette étreinte volée. La sorcière resta sur place sans faire un mouvement, les yeux dans le vague. Elle se refaisait le film des dernières minutes, et se remémorait ce que le sorcier lui avait dit.

La mangemort releva son regard sur cette silhouette qui s’éloignait lentement d’elle. Et un sourire vint prendre place au milieu de ce visage si fatigué par le temps et les événements. Un sourire sincère pour cet homme qui avait su la comprendre alors que tous préféraient se contenter de la façade qu’elle offrait. Ils étaient bien plus liés l’un à l’autre que ce qu’ils voulaient bien croire, et la sorcière en était la première étonnée.

Elle tourna les talons, et partit en sens inverse. Comme s’ils venaient de terminer un jeu, un jeu d’enfant poursuivit dans l’âge adulte. Un jeu dangereux qui n’en finirait jamais entre ces deux sorciers qui mêlaient toutes leurs passions, belles ou mauvaises, à chacune de leurs rencontres…

» Mais que va-t'il advenir de moi? [LIBRE]
» Mais que ne faut-il pas faire![Libre]
» Compartiment 7 [Pv Ernie mais libre à la participation ^^]
» Rencontre inattendue ... mais espérée [Libre]
» Départ ! [libre mais priorité à Lethe et Bella]