Ann était assise sur un lit de l’infirmerie. Cette fois, elle s’était sérieusement blessée à la cheville. Celle-ci s’était cassée et la jeune fille était totalement incapable de marcher dessus. Chaque fois qu’elle avait essayé de marcher dessus, elle avait ressenti une douleur atroce dans la cheville.
Environ une demie-heure plus tôt, Ann était assise dans une salle de classe, et assistait au cours de Sortilèges et Enchantements. Lorsque la cloche avait sonné, elle était sortie de la classe, en compagnie de Jane, une des ses cousines. Mais pendant que Jane lui avait parlé, Ann, qui n’avait guère l’habitude de regarder par terre lorsqu’elle marchait, avait encore une fois raté une marche des escaliers, et s’était cassée la cheville dans sa chute.
La jeune Serpentard était maintenant à l’infirmerie, où un professeur qui l’avait vu tomber l’avait emmené de force. Si ce n’avait été que d’elle, Ann ne serait jamais allée à l’infirmerie, faute d’orgueil. À vrai dire, elle détestait encore plus devoir admettre ses faiblesse que de devoir reconnaître ses tords. Il était arrivé à plusieurs reprises qu’Ann, qui avait toujours était aussi orgueilleuse, se blesse mais n’aille pas à l’infirmerie, même lorsqu’elle avait de la difficulté à marcher.
Au sein de la famille Iverson, la plupart les gens étaient très orgueilleux mais Ann, elle, était un cas à part. En plus d’être orgueilleuse, elle était extraordinairement gaffeuse, ce qui ne l’aidait en rien à conserver sa dignité.
*Pourquoi est-ce que c’est toujours moi qui est la gaffe partout où je passe ? se demanda Ann, un peu frustrée. Je ne pourrais pas être née moins maladroite ?*
Toutes ses gaffes de l’année dernière lui revinrent soudainement en tête. Tomber dans les escaliers en descendant les marches (comme aujourd’hui !), foncer dans Terry Boot en marchant, renverser un encrier sur les livres de Sarah Lowday … Parfois, la jeune Serpentard avait la nette impression qu’elle ne changerait jamais. Elle était visiblement condamnée à faire des gaffes pour le reste de son existence.
*Le temps va être long !* songea la fillette.
Elle songea également qu’elle avait été très chanceuse de ne pas passer l’été dernier avec son père. L’été dernier, Ann avait préféré aller chez son oncle, qui l’avait accueillie à bras ouvert. Lorsque la fillette avait la chance d’éviter son père, elle ne laissait pas passer sa chance. Après tout, la haine sans fin que son père avait à son égard ne lui avait en rien manqué. Lorsque la mère de la jeune fille était vivante, c’était très différent. Selon Ann, le caractère doux, calme et attentionné de sa mère devait avoir déteint sur son père. Mais à sa mort, tout avait changé. Depuis lors, le père d’Ann ne pouvait plus la sentir et il se fâchait chaque fois qu’elle commettait une erreur ou une gaffe.
Ann soupira et se résigna à revenir dans le monde réel, hors de ses pensées. Le fait d’être à l’infirmerie ne lui plaisant pas, la jeune Serpentard espérait au moins que personne qu’elle connaissait ne la verrait dans cet état. Si quelqu’un qu’elle connaissait s’adonnait à venir à l’infirmerie, elle aurait tellement honte ! Se casser la cheville en ratant une marche des escaliers ! Ann se demandait bien si quelqu’un pouvait faire pire gaffe
qu’elle …
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