La demeure ancestrale des Clarks [PV Heaven]

Déposé sur le divan, Siegfried avait sombré dans une légère torpeur, provoquée par la confusion qui régnait dans sa tête. C’était comme si ses neurones étaient entrain de graviter autour d’un point de rotation incertain. Ca lui apprendrait tient ! Ca lui apprendrait a sous estimer les vieux, et à éluder ses complexes par des solutions plus violentes. S’il continuait comme ça, il finirait par se frapper volontairement la tête contre les murs un jour. Masochiste le Siegfried ? Non, Juste autodestructeur… Pauvre petit orphelin, pauvre petit amnésique… Tellement agressif envers lui-même finalement, un serpentard qui s’empoisonne avec son propre venin.

Au moment où il commença à retrouver vraiment ses esprits, il senti le contacte d’une peau près de lui, trop près de lui. Un parfum trop bien connu, le contact de lèvres rappelant vaguement quelque chose, un contacte avec le front… Ca n’était pas grand-chose, vraiment rien de rien, et pourtant, le simple baiser que Heaven venait de déposer sur son front fit naitre en lui des sentiments étranges et incompréhensibles. Siegfried n’avait pas encore rétablit complètement ses esprits, il n’avait donc pas vraiment senti le baiser, mais les émotions qu’il ressentit l’avait complètement informé à ce sujet.

Ca commençait toujours par une sensation de froid sur la zone de contacte, puis un frisson glacé sous la peau. Et puis, il naissait en lui, des sensations qu’il ne contrôlait pas, du dégout, de la répulsion, et… Plus étrange encore… De la colère… Siegfried n’en voulait pourtant pas vraiment contre ceux qui pénétraient son espace vital. Oh, il se sentait évidement passablement agacé, mais de la à ressentir de la colère… Il n’y avait aucune raison de se sentir en colère. Pourtant le sentiment de colère était là, involontaire, inexpliquée, et bien réelle. Siegfried avait une hypothèse, cette colère n’était pas la sienne. Au fond de son esprit malade, il y avait l’autre Siegfried, le fruit de ses souvenirs perdus. C’était lui qui ne supportait pas les contactes physiques, et il lui faisait partager son aversion d’une façon violente. Il ne pouvait qu’en subir les conséquences. Sans forcement contrôler ses gestes, il posa la main contre l’épaule de Heaven, pour l’écarter, le moins violement possible, mais au fond de lui, l’autre Siegfried aurait voulu l’envoyer voler à l’autre bout de la pièce. Autant de violence refoulée, tant d’émotions contenues. Comme il était difficile de vivre pour Siegfried.

Siegfried : « Heaven… Ne fais pas ca… Tu sais bien que je supporte mal… Et puis, la dernière fois, ça a fait scandale… J’ai juste fais le mariole, ton père est plus doué que ce que j’aurais pu penser. Tu devrais avoir l’habitude avec moi non ? Pas la peine de nous épancher en tendresse. »

Âge : 14.02.84 ;; 32 ans

Siegfried la repoussa, comme elle s’y attendait, mais quand même, ce n’était qu’un simple baiser sur le front. En faisant cela, Heaven avait espérer que Siegfried irait un peu mieux, mais ses mots furent aussi glaçant que ceux que Heaven prononçait habituellement.

« La dernière fois Siegfried, on était à Poudlard, il y avait Enry, et le journal de l’école… »

Sur ces mots, la jeune vipère gifla son coéquipier, et sortit de la pièce en claquant la porte, passablement énervée. C’était quoi son problème ? Un tant soit peu d’affection et le voilà qui partait, vous suppliant de vous en aller… Pourtant, ce n’était pas la mort, un simple baiser sur le front… Des dizaines de garçons auraient suppliés Heaven de le faire, et lui, il lui demandait de s’en aller… Le monde à l’envers, c’était le monde à l’envers… Non, vraiment, il se foutait d’elle, et en beauté.

Alors que la petite Clarks avait planté son invité dans le salon, se fut au tour du jeune Clarks de se montrer. Il s’adossa au mur près de la porte, voyant le canapé où était allongé Siegfried de derrière. Il avait croisé sa sœur, les larmes aux yeux et s’était prit une belle engueulade, il ne savait même pas pourquoi. Elle paraissait sans cœur, comme ça, mais il ne fallait pas trop pousser, et visiblement, c’est qu’avait ce stupide Serpentard. Haven tenait bien trop à sa sœur pour laisser cela passer comme ça, et avait décidé de lui dire deux mots, avant d’aller s’enfermer une nouvelle fois dans sa chambre.

« Bravo, bien joué, t’as réussi à l’énerver… Sympa pour un mec qu’elle accepte d’héberger… Non, sérieux, t’es con ou tu le fait exprès ? »

Oui, bon, quand il n’était pas content, cela se voyait, même s’il semblait être un gentil petit Gryffondor à première vue. Si en plus on touchait à sa sœur, mieux valait faire attention… Et malheureusement pour ce pauvre Serpentard allongé sur le divan, il avait touché à sa sœur – même si par définition, c’était elle – c’est exactement ce qu’il venait de faire… Pauvre gamin… Pathétique…

Encore un coup qu’il n’avait pas mérité. Enfin si, celui la, il l’avait mérité, mais ca n’était pas vraiment volontaire. Etait ce sa faute à lui tout ce qui se passait dans sa tète ? Il n’avait jamais demandé à être amnésique, ni même à sentir des émotions et des affinités qui lui étaient étrangères et qu’il ne contrôlait pas. Il voulait juste être Siegfried, ou du moins, ne plus être prisonnier d’un souvenir oublié.
Quoi qu’il en soit, une fois de plus, il ‘avait pas su dépasser son aversion des contactes trop rapprochés, et Heaven avait été blessée, ou du moins vexée. Bien qu’il estimait ne pas être responsable de cet incident, il n’oubliait pas que sa camarade ne savait pas exactement ce qui se passait en lui lors de ce genre d’expérience. Des lors elle ne pouvait que le prendre comme une attaque contre elle. Fallait-il lui expliquer précisément ce qu’il ressentait.

Lorsque Haven intervint à son tour, Siegfried s’apprêta stoïquement à recevoir un troisième coup. Mais non, pas cette fois, juste des remontrances. Le gryffondor était intervenue exactement au bon moment pour enfoncer le clou. Siegfried se laissa s’enfoncer dans le sofa en signe de lassitude.

Siegfried : « Je ne fais pas exprès… Même si ca parait difficile à croire, alors je suppose que je dois être un peu con… Tu viens juste me faire des reproches, ou alors tu vas m’en mettre une toi aussi. Si c’est le cas, fais vite s’il te plait, tant que je suis encor un peu sonné. »

Oui, vraiment, le frère jumeau était arrivé pile au bon moment. Juste après l’entrainement, mais pas trop tôt pour ne pas être gêné par Heaven ni par les parents. Le timing était partait. Siegfried se redressa un peu, regarda Haven, et il sourit d’un air malicieux.

Siegfried : « Dis moi, depuis combien de temps tu nous guettes ? Je ne t’ai pas remarqué, à aucun moment, et voila que tu rapplique pile au moment où je me fais aligner, et en plus, tu es au courant de tout. Si tu voulais nous surveiller, tu pouvais te joindre à nous tu sais. »

Il n’y avait aucune moquerie, ni aucune espiègleries dans les paroles de Siegfried, juste, il voulait comprendre le frère. Il n’avait jamais eu la possibilité de vraiment parler avec lui, il ne le connaissait pas tant que ca. Et puis, tant qu’ils parlaient, il ne se faisait pas frapper…

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Haven était de nature très calme, c’est pourquoi il n’avait pas crié sur Siegfried, comme aurait pu le faire sa sœur. Il n’allait pas le frapper non plus, il n’aimait pas se battre –sauf pour un ballon rouge j’ai nommé un souaffle- et de toute façon, en l’état actuel des choses, des mots faisaient probablement plus mal qu’un coup… Et après on dit qu’il est adorable parce que c’est un Gryffondor hein… Bien sûr… On y croit…

« Si je voulais te frapper je n’aurais pas parlé… »

D’ailleurs, ce n’était pas l’envie qui manquait, mais voilà, pour respect pour sa sœur, il ne toucherait pas à ce stupide Serpentard… Bien qu’une haine spectaculaire était dirigée vers ce dernier… Enfin bon, s’il n’était pas si ‘proche’ de sa chère jumelle, cela serait sûrement autrement… S’il était comme ce Serdaigle idiot, cela serait beaucoup mieux… Dommage qu’il ne pouvait pas le réduire en pièce, vraiment…

« Va la voir, rachètes toi, ou je peux t’assurer que tu passeras des vacances atroces… Surtout avec Heaven… Mais si tu lui fais un seul truc, t’auras à faire à moi… »

Sur ces mots, Haven sortit du salon, en claquant également la porte, à croire que cela était une manie chez les Clarks de claquer les portes… En tout cas, ce qui était sûr c’était que quelques secondes après, une deuxième porte se refermait, puisque Heaven venait de rentrer dans la bibliothèque pour prendre un livre. Haven quant à lui, était retourné s’enfermer dans sa chambre, dans son monde, sans Serpentard, mais espérant que ce stupide orvet ne fasse pas de mal à sa sœur.

Heaven, elle, après avoir giflé Siegfried, était montée dans sa chambre et avait ressortit la lettre qu’elle avait reçue. Une lettre anonyme, avec trois mots couchés sur du papier… De quoi stresser et intriguer Heaven… Non, c’est vrai quoi ! Ca ne pouvait pas être Enry, vu ce qu’il s’était passé au Chemin de Traverse, Siegfried… Quand il aura des sentiments celui les, les Hippogriffes auront des nageoires… Garçon inconnu et gros problèmes à l’horizon… Elle avait donc décidé d’aller se chercher un livre, pendant que son imbécile d’invité reprenait ses esprits sur le canapé du salon.

Le grand frère essayait il de coacher Siegfried pour qu’il puisse rester l’ami de Heaven, ou essayait il seulement de lui sauver la vie ? Difficile à dire. Les Gryffondor avaient quelque chose en eux qui les poussaient à toujours essayer d’améliorer la vie des ceux qui les entouraient, qu’ils soient amis ou ennemis. Mais pour Siegfried, c’était difficile de comprendre qu’une telle démarche puisse être totalement désintéressée. Néant moins, il préféra croire simplement que Haven voulait se monter condescendant.

Siegfried : « Ouais… Ouais, c’est ce que je vais faire. Merci du conseil. »

Il se releva, se secoua un peu la tête pour bien se remettre les idées en place, et prit la direction de l’escalier menant aux chambres. Mais avant de monter, il se retourna vers Haven.

Siegfried : « Euh, Lorsque tu dis ‘si tu lui fais un seul truc'. Tu ne penses pas à ce à quoi je pense n’est ce pas ? C’est pas mon genre de frapper les gens, alors tu devais bien penser à autre chose en disant ça… … … En fait, je sais pas si j’ai très envie de savoir à quoi tu pensais. Je f’rais gaffe^^ »

Bref, Haven venait de lui dire ne lui fait de mal, ou rien de trop bien non plus. Un vrai frère Corse.
Lorsque Siegfried entra dans la chambre d’Heaven, la jeune fille ne s’y trouvait pas. Au moins il avait un répit avant de devoir s’excuser, lui expliquer son attitude, ou alors, quoi que ce soit d’autre. Il remarqua cependant un papier traînant sur le bureau. Machinalement, il le ramassa et le lu dans la foulée. Il n’y avait que 3 mot, et avant même qu’il ne s’en rende compte, il avait lu un contenu qui aurait du lui rester secret. Il réalisa alors qu’il venait de commettre une bourde de plus. Décidément, il n’y avait qu’avec Heaven qu’il devenait aussi maladroit, et imprudent.

Au même moment, il entendit que quelqu’un entrait dans la chambre. Il n’avait rien entendu ! Comment avait il pu manquer de vigilance a e point ?! Il reposa la lettre brutalement sur le bureau, et se retourna, Heaven, évidemment… Il leva une main vers elle en signe de défense.

Siegfried : « Non, attends Heaven, c’est pas ce que tu crois. »

C’était la plus pathétique des excuses vaseuses, mais là encore, il était atterré par son propre manque de réactivité. Il n’avait jamais eu l’intention de lire le courrier de sa camarade, mais tout s’était enchaîné, et tout allait se déchaîner sans qu’il comprenne vraiment comment il en était arrivé là.

Âge : 14.02.84 ;; 32 ans

Alors que Siegfried s’était levé, prenant aussi le chemin de la sortie, il parla à Haven. Autre chose que la frapper ? Mais de quoi il parlait celui là ? Ses dires avaient pourtant étaient faciles à comprendre… S’il rendait sa sœur triste par n’importe quel moyen, il allait se prendre une bonne dérouillée. Haven, le protecteur de Mademoiselle Heaven est là *gnéhéhé #ZBAFF# *

Heaven, elle, cherchait toujours un livre qu’elle pourrait lire pour tuer le temps. Difficile, quand on savait qu’elle avait déjà lu presque tous les livres qui se trouvaient ici… Mais que voulez vous, on aime lire ou l’on n’aime pas… Finalement, un livre appartenant à sa mère, sur les potions, son domaine magique préféré fut choisi, et la demoiselle reprit tranquillement le chemin de sa chambre. Siegfried devait encore être allongé, à moitié mort sur le divan, elle ne risquait donc pas de le trouver sur son chemin…

Et effectivement, elle ne croisa pas ce stupide capitaine. Juste son frère, qui lui accorda un petit sourire et disparut dans sa chambre avant même qu’elle n’ait pu lui dire un mot. Son comportement était vraiment de plus en plus bizarre. A croire que lui et cette fichue lettre voulaient à tout prix la faire finir à Sainte Mangouste, dans l’aile des malades mentaux… Vous imaginez vous, une parfaite petite Serpentard chez les fous ? Moi non plus, et encore moins Heaven –sauf peut-être à cause de son caractère trèèèès spécial et trèèèès complexe…-

En entrant dans sa chambre, elle trouva –malheureusement- Siegfried, en train de… Il faisait quoi d’ailleurs ? « Je peux savoir ce que tu fais ? » Et alors que Siegfried se retournait, lâchant au passage un petit papier, que Heaven reconnu comme la lettre qu’elle avait reçue, se répandant en excuse, Heaven s’avança vers lui, prit le parchemin et alla le ranger.

« Je peux savoir par quel droit tu te permet de lire ce que je reçois ? Tu te prends pour qui ? Sérieusement ? T’es vraiment con… Sors de ma chambre… »

Vraiment, il n’essayait même pas d’arranger les choses entre eux deux… Au contraire, à chacun de ses gestes, il empirait tout. C’était quoi son problème ? S’il voulait couper les ponts avec l’étoile montante des vipères, pourquoi avait-il demandé à venir chez elle ? Pour lui faire du mal ? Si c’était le cas, il réussissait à chaque fois.

Siegfried comprit assez rapidement dans quelle situation délicate il se trouvait. Pas question d’envenimer les choses, pas de remarque sarcastique cette fois ci, pas de moquerie, juste s’écraser et tenter de calmer les choses.

Siegfried : « Non, écoute, sérieux Heaven, c’est un mal entendu, j’aurais jamais voulu te faire ca, c’était un accident, vraiment il faut… »

Sa camarade n’était pas en état de l’écouter pour l’instant, elle était en colère. C’était bien la première fois qu’il la voyait vraiment en colère d’ailleurs. Elle avait toujours eu son petit caractère remonté comme une horloge. Elle avait toujours eu des sautes d’humeur, elle avait toujours été la proie de ses vexations. Mais là, elle était tout simplement en colère. C’était particulièrement mauvais pour lui qu’il soit parvenu à la mettre dans cet état en si peu de temps… Et involontairement… Le message était clair « sorts de ma chambre ! » Siegfried voulu ajouter quelque chose, mais elle lui indiqua la sortie du bout de l’index, et il préféra s’en aller et se taire. Lorsqu’il fut sur le pas de la porte, il se retourna pour tenter une dernière fois de calmer les choses, mais elle lui claqua la porte au nez.

Siegfried : « Bon ben… J'ai pas l'habitude de parler aux portes fermées… »

Siegfried tourna les tallons, et redescendit à l’étage pour échapper aux ondes négatives qu’il sentait venir de la chambre d’Heaven. Comment était il arrivé la ? Il espérait vraiment trouver une sorte de protection ici, et au final, il était entrain de tout gâcher, sans même le vouloir. Était-il maudit ?
En errant dans les couloirs de la demeure, en réfléchissant à un moyen de se réconcilier avec sa camarade, Siegfried tomba sur Madame Clarks. Elle ressemblait beaucoup à Heaven, mais ne semblait pas partager son mauvais caractère.

Mme Clarks : « Et bien Siegfried, tu es tout seul ? Tu n’es pas avec Heaven ? »
Siegfried : « Elle… Euh… Range ses papiers… Euh… Elle n’a pas besoin de moi pour ça je pense. On ne sait jamais ce qu’elle pourrait laisser trainer. Euh… Dites moi, lorsque votre fille est en colère, vous savez comment vous y prendre pour la calmer ? »

C’était un appel au secours discret, mais qui ne manquerait certainement pas de mettre la puce à l’oreille de la sorcière. Siegfried n’était pas capable de demander directement les choses aux gens, il devait toujours utiliser un moyen détourné.

Âge : 14.02.84 ;; 32 ans

Heaven commençait à croire que Siegfried était un genre d’incarnation de poisse ambulant. Il n’y avait que lui, de un) pour se prendre le cognard en pleine tête en essayant de ridiculiser le père de la demoiselle, de deux) l’énerver en cinq secondes top chrono, de trois) la mettre vraiment en colère cinq petites minutes après l’avoir énervée… Oui, c’était ça, il était la poisse incarnée, et manque de pot, il était souvent avec miss Clarks…

Montrant la porte de sa chambre du doigt, incitant clairement Siegfried à sortir en quatrième vitesse s’il ne voulait pas se prendre un nouveau coup en se prenant une baffe, Heaven n’écoutait même pas ce qu’il essayait de lui dire. Elle n’était pas idiote, ne se laissait pas marcher sur les pieds, mais il fallait que tout aille comme elle le voulait. Or, là, ça n’était pas le cas du tout, mais alors pas du tout ! Une fois que Siegfried finit par avancer, en direction de la porte et qu’il fut finalement sortit, Heaven ne lui laissa même pas le temps de dire un mot de plus que la porte claqua et se verrouilla. Hors de question qu’il y rentre une nouvelle, tant que la colère de la petite n’était pas passée, ce qui pouvait mettre du temps, beaucoup de temps. Et vu que l’écossaise était rancunière, Siegfried pouvait toujours attendre avant de remettre les pieds dans la chambre de Heaven, ou qu’elle se décide à lui parler de nouveau.

De son côté, Ellasandra Clarks avait quitté la cuisine, où elle s’était rendue après avoir administré à Siegfried la potion pour sa pauvre petite tête. Elle était maintenant dans un des couloirs du manoir, et avait décidé d’aller préparer une potion, afin de ne pas perdre la main, elle qui avait toujours été excellente dans cette matière. Cependant, son programme changea lorsqu’elle croisa l’invité de sa fille, errant dans le couloir. Décidément, ce gamin lui ressemblait vraiment…

« Et bien Siegfried, tu es tout seul ? Tu n’es pas avec Heaven ? »

Oui, bon, ça se voyait bien qu’il n’y avait pas Heaven, mais bon, elle sous-entendait la question « Pourquoi ? » sans la dire, ce qui peut être très pratique lorsqu’on ne veut pas se montrer trop curieux. Que faire si Heaven était en colère ? Hum, voilà une bonne question. Connaissant le petit caractère de sa fille –qu’elle lui avait légué soit dit en passant-, Ellasandra savait que cela était quelque chose de très long… Mais s’il lui demandait cela, c’est qu’il l’avait mis en colère… Et visiblement, c’était parce qu’il avait lu quelque chose qu’il n’aurait pas dû… Et oui, Ellasandra faisait toujours marcher ses méninges !

« Tu devrais retourner en haut et la forcer à te parler… Elle fera semblant de ne pas t’écouter, sera peut-être méchante, mais au moins vous parlerez, et elle finira par se calmer… Dis moi, qu’à tu lu de si impersonnel pour qu’elle t’envoie promener ? »

Siegfried voulu répondre précipitamment, mais il rattrapa ses mots juste au moment où il réalisa que Madame Clarks n’était pas la moitié d’une idiote. Il n’avait fait que parler vaguement de ce qui s’était passé dans la chambre de sa fille, et elle avait immédiatement comprit qu’il avait du tomber sur un papier indiscret. Cette femme connaissait très bien sa fille ainsi que ses réactions, mais elle savait aussi déchiffrer les gens. Elle avait su déchiffrer les paroles hermétiques de Siegfried… Aucun doute, c’était bien la mère d’Heaven, une sorte de Heaven modèle plus grande, plus expérimentée, et plus mesurée… Siegfried pesa très délicatement les mots qu’il voulu prononcer pendant une seconde qui lui paru durer des heures.

Siegfried : « Je suis tombé sur un de ses bulletins scolaire. »

Un mensonge de plus, mais un mensonge parfaitement justifié cette fois ci. Pas Question d’embarrasser Heaven plus que ça en racontant à ses parents toutes ses histoires de séduction avec ses camarades de Poudlard. Siegfried avait fait des suppositions sur le possible admirateur secret d’Heaven. (Il avait bien remarqué que la lettre n’était pas signée, même si il n’avait vraiment pas voulu la lire volontairement). Parmi tous les soupirants qu’il lui connaissait, aucun ne se serait contenté d’écrire 3 mots. En général les admirateurs d’Heaven se perdaient en démonstrations d’éloquence et de diction comme pour essayer de se mettre à sa hauteur. Un admirateur qu’il ne connaissait pas alors ?

Siegfried : « Oui, je suis tombé sur un de ses bulletins, vous savez combien Heaven peut être susceptible avec ses notes. J’ai pas eu de chance de tomber là dessus. »

Allait-elle gober un tel mensonge ? Elle était intelligente… Il ne pouvait pas non plus lui avouer que sa fille l’avait embrassé, qu’il s’était senti mal à l’aise suite à ce contacte physique forcé, qu’il avait lu une déclaration laconique dans sa chambre… Bref, non, mieux valait mentir. Elle se douterait probablement qu’il lui cachait la vérité, mais peut être saurait elle se montrer subtile elle aussi.

Siegfried : « Vous semblez très bien connaitre votre fille Madame Clarks. C’est étonnant qu’un adulte soit autant à l’écoute d’un enfant, enfin… Je trouve… Je devrais peut être attendre un peu avant de remonter la voir vous ne pensez pas ? Si j’y vais tout de suite, elle risque de me caser la porte sur la tête non ? »

Comme il était difficile pour l’orphelin d’imaginer comment une mère pouvait connaitre sa fille… Lui qui se méfiait toujours des adultes…

Âge : 14.02.84 ;; 32 ans

Ellasandra n’avait aucun mal à soutirer des informations à qui que se soit, et même le plus muet des muets n’arriverait quand même pas à lui cacher un secret. Cette femme était spéciale, et elle ne se gênait pas pour utiliser les dons qu’elle avait. Ainsi, avec Siegfried, elle avait tout de suite compris. En même temps, il avait lancé un appel au secours, et quand bien même il était caché, elle l’avait compris immédiatement. Aussi, lorsqu’il lui parla d’un bulletin de notes, Ellasandra su que ce n’était pas pour ça. Ses notes étaient excellentes, elle se fichait bien que quelqu’un voie son bulletin, au contraire, elle serait fière à s’en faire exploser les chevilles… Mais bon, autant être subtile et laisser passer. Il devait bien avoir une raison pour ne pas lui dévoiler la vraie raison de leur dispute.

« Oui, bien sûr, son bulletin… »

Avec le ton qu’elle avait employé, Siegfried comprendrait qu’elle savait que ce n’était pas la vraie cause, mais qu’elle ne le forçait pas à lui dire toute la vérité, rien que la vérité. De toute façon, sa fille avait droit à une vie privée, alors si en plus son ami l’aidait à la préserver, c’était bien. En fait, c’était même préférable, car si Siegfried lui disait la vérité, qui sait se dont Heaven serait capable… Sa mère elle-même préférait ne pas penser à cette éventualité. Enfin bon, pour ce qui est du fait que Heaven lui casserait la porte sur la tête, Ellasandra en doutait fort. Sa fille n’était pas comme ça, et en ce moment, soit elle était partie parler à son frère, soit elle passait ses nerfs sur quelque chose. Mais Siegfried ne se prendrait rien en pleine tête.

« Ne t’en fais pas, elle n’est pas si violente que cela… Quant au fait de la connaître, disons qu’elle est un peu comme moi, et en plus, c’est ma fille. Je pense savoir comment elle est capable de réagir… »

Mrs Clarks indiqua d’un signe de tête le couloir menant aux escaliers, et invita Siegfried à les monter. Elle monta à ses côtés, faisant claquer ses talons sur le marbre, et s’arrêta devant la chambre de sa fille, qu’elle ouvrit en passant un doigt sur la serrure. D’ne main, elle poussa le garçon dans la pièce, et referma la porte. Heaven était là, allongée sur son lit, son bleu à l’épaule plus que visible, elle faisait face à la fenêtre et dos à la porte.

« Qu’est-ce que tu veux ? »

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