Le fait qu'il ait accepté l'avait apparement rassuré. Il n'était tout de même pas un monstre. Néanmoins, il pouvait comprendre qu'elle ait douté l'espace de quelques secondes après la journée mouvementée qu'ils avaient vécu tout les deux. Ce qui attira son attention fut les yeux d'Heaven. Malgré le fait qu'ils soient tout les deux plongés dans la pénombre, ça ne l'empêchait de voir que ces derniers reflétaient une détresse qu'il n'aurait pas cru possible. En tout cas, chez elle. Il sentit sa respiration le fuir sous le coup de la surprise. M**de! Il avait beau être comme il était, ça ne le laissait pas insensible pour autant. C'était si rare de la voir ainsi. Si fragile! Elle qui voulait toujours paraître forte, indestructible... Mais à cet instant, elle était tout sauf inébranlable. Vulnérable était le premier mot qui lui venait à l'esprit. Quelqu'un qui ne la connaissait pas comme lui la connaissait n'aurait jamais pu imaginer une telle facette de sa personnalité. Voilà pourquoi elle comptait peut-être autant à ses yeux. Derrière sa carapace, il y avait bien plus à voir et à découvrir.
Heaven semblait hésiter à lui répondre. Il ne lui en teint pas rigueur. Il pouvait lire en elle comme un livre ouvert. Emotionnellement parlant! Il était facile pour lui de ressentir ce qu'elle dégageait. Non parce que sa tête, il ne comptait pas y refaire un tour de sitôt. Ca ne l'empêchait pas de perçevoir les divers troubles qui l'étreignaient. Pourtant, il n'ouvrit pas la bouche. Qu'aurait-il dit de toute façon? Les émotions n'étaient pas son fort. Il avait toujours appris à les cadenasser. Autant continuer. Pourtant il avait fait des efforts dernièrement. Il était plus ouvert qu'avant avec ses proches. Mais on ne changeait pas une éducation et surtout un Gibson comme ça, aussi facilement. Il regardait Heaven, silencieux, tenter de se contenir. Il voulait la laisser aller jusqu'au bout, ne pas l'interrompre. Sait-on jamais? Un seul mot de sa part et elle se braquerait, alors autant ne pas tenter le diable. Ils s'étaient déjà assez pris la tête comme ça. Ca n'avançait à rien en plus. Juste à se blesser mutuellement et Raphaël n'était pas un adepte de la perte de contrôle. Encore un vice paternel.
Elle s'était glissée sous les couvertures et semblait réfléchir. A quoi? Pour la première fois, il ne put le dire. Peut-être à comment le remettre à sa place gentiment -ou pas-, ou bien à savoir si oui ou non elle scierait à sa demande. Et si oui, par où commencer? Lui ne la pressait pas. Evitons tous ce qui pourrait engendrer un conflit. Dans un autre contexte, il n'aurait pas hésité, mais cette nuit, il était las et il n'avait aucune envie de prolonger la soirée en chamailleries. La lassitude le rendait plus patient que d'habitude. En tout cas, plus patient qu'il ne l'avait été aujourd'hui. Et encore, dans la cabine d'essayage de la boutique, il avait été tenace. Enfin bref...autant oublier. Alors qu'il pensait qu'elle ne dirait plus rien et qu'elle allait se tourner de l'autre côté pour dormir, Heaven prit la parole et s'ouvrit enfin à lui. Muet comme une tombe, il ne fit qu'écouter. Elle avait beaucoup de mal à parler et s'interrompait souvent pour trouver le courage de continuer, respirer y aidant. Il tenta un geste dans sa direction mais se retint avant même d'avoir bouger.
Au début, il avait redouté qu'elle n'aborde le sujet épineux d'Enry et ce qui s'était produit entre eux. Il n'aurait sûrement pas pu le supporter. D'un côté, ça ne le regardait en rien, mais il était censé la protéger, veiller sur elle. En tout cas, il y croyait. Bizarre qu'il réagisse si mal. Mais elle était encore si jeune. Pas en apparence c'est vrai, mais elle n'était qu'une gamine, quand bien même elle essayait de prouver le contraire. Son coeur se serra quand il entendit la suite de son récit. Il ne pouvait pas totalement comprendre sa douleur, mais il la ressentait comme s'il la vivait. Lui n'avait pas perdu son père et malgré les tensions qui existaient entre eux, il ne voulait pas qu'il arrive quelque chose à son paternel. Il n'avait aucune idée de comment il réagirait ou comment il aurait réagi si son père mourrait. Sûrement pas très bien, mais aurait-il aussi mal qu'Heaven? Il était sûr d'une chose. S'il avait perdu son frère, il aurait été détruit. Il n'y avait pas de mot pour définir cette souffrance. Le pire, c'est qu'il en était conscient. Sa famille était sa véritable faiblesse. Si on voulait l'atteindre, lui faire réellement du mal, il savait que si on s'en prenait à sa famille, c'était le seul moyen de le faire plier, voir même tomber. Voilà pourquoi il se battait avec lui-même pour ne jamais rien laisser paraître.
Alors d'un côté, il comprenait la douleur de sa protégée. Serpentard peut-être, mais pas sans coeur. Injuste préjugé! Heaven resserra la couverture autour d'elle, enfouissant sa tête dans l'oreiller. Il hésita quelques minutes, se demandant s'il pouvait la toucher ou pas. Il tergiversa encore jusqu'à se rendre compte que la jeune fille aux yeux vairons allongée à côté de lui s'était endormie. Un léger sourire contrit s'étira sur ses lèvres. Au moins, elle avait trouvé le sommeil. Il aurait pu passer un bras autour d'elle comme pour la protéger de ses cauchemars, mais il n'osa pas la toucher. Il resta ainsi, sur le côté, à la regarder dormir, son bras soutenant sa tête pour avoir un meilleur appuie et une meilleure vue. Endormie, elle n'avait plus rien d'une peste. A cette pensée, il sourit amusé. Hésitant encore, il ne se posa pas trop de questions cette fois-ci et fit un geste vers elle. Lent et silencieux, il ramena délicatement les mèches qui lui tombaient sur le visage. Sérieux, les mèches, pour les nanas, ça doit être galère. Enfin bref... Sans en être pleinement conscient, il laissa ses doigts s'attarder sur la joue froide de sa protégée. Ca aussi ça ne changeait pas. Elle avait cette singulière particularité d'avoir la peau froide. Personnellement, ça ne le gênait pas. Il n'était pas frileux. Dans un moment d'égarement, il suivit de son index le contour de sa joue, puis se stoppa en la sentant bouger et tourner la tête. Arf...elle avait ouvert les yeux.
- Désolé,murmura-t-il,je ne voulais pas te réveiller,ajouta-t-il en ôtant sa main du visage de la jeune fille.
Mal à l'aise d'avoir été pris sur le fait, il tenta de se recomposer un visage, mais la fatigue n'aidant pas, il ne parvint pas au résultat escompté. Que répondrait-il si elle lui demandait ce qu'il faisait? Gloups...euh...rien...je...bah tu vois, en fait je...je... Ouais...bah qu'il continue sur sa lancée...parce que là, c'est vraiment mal partie. Bah quoi? C'était pas un glaçon Raphaël! C'était juste un geste affectif envers sa protégée. Qu'est-ce qu'il y avait de mal là-dedans? Rien!
Heaven Gibson
Parchemins : 2363Âge : 14.02.84 ;; 32 ans Actuellement : Professeur de potions & styliste aux 1001 Symphonies Points : 0
Si Heaven avait été sûre dès le début que Raphaël aurait accepté sa requête, elle ne se serait pas imaginé des dizaines de réactions de la part du cadet des Gibson. Qu’il ait accepté la rassurait et l’apaisait énormément. C’est pourquoi elle avait donc rapidement sombré dans un sommeil sans rêve, respirant doucement aux côtés de Raphaël.
Cela était étonnamment reposant pour la petite écossaise de ne rêver de rien pour une fois. Elle était tellement habituée à rêver de la mort de son père, chose qu’elle n’avait pas révéler à sa mère ou à son propre jumeau, qu’elle n’espérait plus dormir une seule fois sans faire ce cauchemar horrible. Doucement, elle reprenait un temps soit peu de force et du poil de la bête. Un sommeil sans rêve était visiblement la chose la plus reposante pour Heaven. Si plusieurs (voir la totalité ou presque) personnes de l’école de sorcellerie Poudlard la prenait pour une fille sans cœur, une reine des glaces qui s foutait pas mal des gens (ce qui au final n’était pas si faux), elle pouvait néanmoins être sensible à ce qui arrivait à des personnes proches d’elle. Son père étant l’exemple parfait. Heaven avait une faiblesse, mais encore fallait-il réellement la connaître pour le savoir. Raphaël venait d’ailleurs de l’apprendre, et il était probablement le seul pour l’instant à le savoir. Quoi que Haven savait également que sa sœur pouvait être plus fragile qu’elle ne le laissait paraitre…
Elle sentit partiellement les doigts de Raphaël éloigner ses cheveux, mais elle sentit bien mieux sa peau chaude sur sa joue trop froide. Doucement, elle sortie de son sommeil sans rêve, ouvrit les yeux et posa son regard vairon sur le cadet des Gibson. Ce dernier parut d’ailleurs plus ou moins embêté que la brunette se réveille. Bah alors Gibs’ on s’en veut de faire certains actes et d’être surpris ?! Raphaël retira rapidement sa main et bredouilla une excuse à l’intention de sa petite protégée. Cette dernière, encore trop dans les vapes pour le vanner de quelque façon que se soit se contenta de le regarder sans dire un mot dans un premier temps. Finalement, elle reprit plus ou moins du poil de la bête, et prit la parole. « Tu ne dors toujours pas… C’est ma faute ? »
Si Raphaël pensait qu’elle allait lui demander ce qui lui avait prit à lui toucher la joue, il rêvait tout éveillé ! Heaven s’en fichait pas mal, Raphaël pouvait faire ce qu’il voulait, la vipère s’en moquait comme de sa première jupe… Mais la réaction de Raphaël la fit quand même esquisser un petit sourire. Il était tout de même assez distant avec elle depuis le milieu de l’après-midi, alors cela rassurait un peu la vipère, qui voyait dans ce geste un tant soit peu d’amour et d’amitié pour elle de la part du brun. Et ça, c’était une chose dont elle avait besoin, surtout avec tout ce qui lui arrivait ces derniers temps.
« Tu devrais dormir tu sais… Et si c’est de ma faute, je suis désolée… »
La vipère s’approcha doucement du brun, et pensant faire bien, déposa un léger baiser sur ce qu’elle pensait être sa joue… Jusqu’au moment où elle comprit qu’elle venait faire la boulette de l’année… Ce n’était pas, mais alors pas du tout la joue de Raphaël… Oh la la… la gaffe ! Heaven d’embrasser Raphaël… Sur la bouche ! Mer…credi ! Non mais vraiment, y’avait qu’elle sur Terre pour faire une telle connerie ! Et puis, quelle idée il avait lui, de dormir dans le noir complet ! Ou presque complet… Raaaah… S’écartant brusquement du jeune homme Heaven redoutait à présent la réaction de Raphaël. Qu’il lui crie dessus tout ce qu’il pouvait penser d’elle ne l’étonnerait même pas… Pourquoi fallait-il qu’Heaven soit aussi maladroite quand il s’agissait de Raphaël ?! Ce n’était pourtant pas la mer à boire de s’entendre correctement avec quelqu’un du sexe opposé… Enfin, visiblement, ce n’était pas le cas pour Heaven… Et quand on y regardait de plus près, on pouvait voir qu’elle et les garçons, quand bien même plusieurs lui tournaient autour, ça finissait toujours plus ou moins mal. Adrien, Enry, Siegfried qui avait disparut… Et maintenant Raphaël ?! Ouais, Heaven avait la poisse, il n’y avait aucune autre raison possible…
Moment de grande solitude! Heaven venait de se réveiller, mais elle ne parlait toujours pas. Arf...il s'était mis instinctivement sur la défensive, même s'il n'y avait pour le moment aucune raison. Enfin...aucune raison, c'était vite dit. Avec Heav', fallait s'attendre à tout. Bah pourquoi elle me regarde comme ça? J'ai rien fait -avec une auréole en prime-. Et bien tu l'as quand même réveillé...Donc...logique que tu affrontes la situation, n'est-ce pas? C'est vrai que vu comme ça, il ne pouvait pas trop se trouver d'excuses. Bon...bah y avait plus qu'à attendre le jugement dernier et voir ce qu'il adviendrait. Les yeux vairons d'Heav' se métamorphoseront en rayons lasers et il se ferait tuer sans aucune cérémonie, tout ça pour avoir perturbé le sommeil de sa protégée. C'est sûr, on a tous envie de mourir ainsi, n'est-ce pas? -_-" Alors lorsqu'elle ouvrit la bouche, il fut quelque peu surpris de sa question. Euh...bah... Deux secondes, je réfléchis. Oui, il ne dormait pas. C'était un fait! Mais était-ce de la faute de la jeune écossaise s'il n'arrivait à trouver le sommeil. Euh...et bien oui et non. Bien avant qu'elle arrive, il avait passer son temps à se tourner et retourner dans tout les sens jusqu'à descendre à la cuisine dans l'espoir d'y trouver Morphée. Mais sans succès. Mais pour quelle raison? Ca, il ne pouvait en être tout à fait sûr, et il préférait ne pas chercher à savoir. Pourquoi il ne dormait pas encore? Euh...parce qu'elle était jolie quand elle dormait? Surtout, un conseil, ne dites pas ça à une fille parce qu'elle va croire qu'elle est moche quand elle est éveillée. Les filles sont bizarres. Au lieu d'accepter le compliment qu'un garçon leur fait sans aucune arrière pensée, elles trouvent toujours quelque chose à redire. Elles sont tordues!
- Non non...c'est pas ta faute. J'ai juste parfois du mal à m'endormir...sans raison apparente, précisa-t-il en toute sincèrité.
C'était en tout cas ce qu'il pensait. Après, il n'avait pas très envie de creuser. A cette heure-là, y avait pas à creuser quoi que se soit de toute façon. Il se serait perdu à coup sûr dans les méandres de son âme pendant un laps de temps trop long. Lorsqu'il avait retiré sa main précipitement, il avait vite ressenti une certaine gêne vis-à-vis de sa protégée. Il ne se permettait jamais de tels gestes envers quiconque, excepté envers Daphné. Sûrement une des raisons pour lesquelles il s'était senti si mal à l'aise. C'était elle qu'il regardait dormir en temps normal, nue à ses côtés, qu'il se plaisait à contempler de tout son saoûl. Et non pas Heaven! Non, sa protégée est toujours vêtue de sa...sa quoi déjà? Son regard dévia, sa mémoire subitement pris d'un gros trou noir. Ah oui...d'une nuisette... noire. Enfin, il le supposait. Il se sentait donc un peu perdu. Quand il la vit esquisser un petit sourire, il ne su comment réagir parce qu'il ne voyait pas du tout pourquoi. Ce sourire, c'était en l'honneur de quoi? Parce qu'elle trouvait peut-être ça drôle d'avoir été pris sur le fait et de s'en montrer gêné? La fatigue ne l'aidant pas à y voir plus clair, il resta donc impassible. Ouais, enfin...si c'était possible.
Il savait qu'il devrait dormir, mais à croire que Morphée lui refusait ses doux et ravissants bras une nouvelle fois. Son oreiller ne l'invitait même pas à trouver le repos. Ca pouvait en être épuisant au final s'il n'avait ses capacités qui l'aidaient à chasser sa fatigue. Mais ça ne l'aidait pas indéfiniment.
- C'est pas toi j'ai dit, alors ne t'excuse pas...,murmura-t-il en clignant des paupières.
Tiens, peut-être que Morphée n'était plus si loin au final. Ca c'était une bonne chose. Ah bah non...C'est alors que la chose la plus inattendue qui soit se produisit. Il ne l'avait pas vu venir et il en resta stupéfait l'espace d'une seconde. Heaven...venait...de l'embrasser. Ca aurait pu passer inaperçu évidement s'il n'avait s'agit que de sa joue. Mais quand les lèvres de la jeune fille s'étaient déposées sur les siennes, c'était comme s'il avait été piqué au vif. Un éclair se propagea en lui, tel un frisson parcourant ses reins. Hé m**de! C'est quoi ce bordel? Le baiser avait été bref....trop bref! Hein? Tu nous fais quoi Gibson? Heaven s'était brusquement écartée de lui, ce qu'il pouvait comprendre...sans vraiment comprendre. Ca l'avance beaucoup tiens... Et aussi bizarre que cela puisse paraître...il ne lui en voulu même pas. Son cerveau avait légèrement buggé, ça c'était sûr, mais il n'en voulait aucunement à sa protégée. Le cadet des Gibson avait comme qui dirait...le cerveau en mode "pause". Si on peut dire...
Il prit alors une décision -pas du tout réfléchie à vrai dire- et se pencha vers Heaven. Stop! Retenez-le! Stop...Stop...Stooo.....Et ses lèvres entrèrent en contact avec celles de la jolie brunette. D'un baiser des plus doux, des plus chastes, ce dernier se transforma en l'espace de quelques secondes en un baiser des plus osés. Mais où est passé le cerveau de l'ex-Serpentard? Je sais pas...sûrement en vacances. Il passa ses bras autour de sa taille et la rapprocha de lui, ses mains entrant évidement en contact avec le tissu de la nuisette en soie. Ses doigts parcourent de haut en bas son dos à moitié dénudé. Mais qu'est-ce qu'il fout? Raphaël n'avait plus aucun contrôle sur lui et ses sens avaient pris le dessus sur sa raison. Alors qu'une de ses mains s'étaient tracées un chemin vers sa cuisse, remontant ainsi sous la nuisette, jusqu'à ses hanches puis son ventre, ses lèvres s'étaient détachées de celles d'Heaven et descendaient vers sa mâchoire, puis son cou...sa gorge...lui mordillant doucement sa clavicule. Sa langue traça une arabesque sur l'épaule de la jeune fille avant qu'un parfum ne l'assaille soudainement. Et ce dernier n'avait rien à voir avec Heaven. Ce parfum l'avait soudainement ramené à la raison. Raison bien douloureuse tout à coup car son corps demandait bien tout autre chose. L'odeur ennivrante de Daphné avait été son échappatoire. Sans ça, il aurait sûrement commis l'irréparable. Il se redressa, le souffle court, plongeant ses yeux gris-vert dans ceux vairons de sa protégée. Pouvait-il encore l'appeler ainsi? Il était totalement paumé. Pire...l'horreur de ce qu'il s'était apprêté à faire le percuta de plein fouet, remplissant ses yeux d'une frayeur inattendue mais tout à fait compréhensible.
Son corps contre celui d'Heaven le troublant encore, il s'en détacha, voulant mettre de la distance entre cette tentation qui lui était interdite.
- Je...je suis désolé, je ne sais pas ce qui m'a pris,annonça-t-il agité.Je n'aurai pas dû...
Il fuyait son regard, pas prêt encore à assumer ce qu'il avait fait. Ce qu'il avait été sur le point de commettre. Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris? Ca ne lui ressemblait pas de...tromper la confiance d'autrui. Dans un regard, il vit que les bretelles de la nuisette d'Heaven ne cachait plus grand chose du haut et il fut pris d'un profond remord. Comment avait-il pu se comporter ainsi avec elle? Il ramena la couverture sur la jeune Serpentard et se leva, sortant du lit rapidement. Il devait se ressaisir, mais il était trop agité, perturbé pour arriver à quoi que se soit. Il avait retrouvé la raison mais pas toute maîtrise de lui-même. Il n'avait qu'une seule chose en tête: sortir d'ici. Sort de là se répétait-il sans cesse. Vite, sort de cette chambre! Tant pis si c'était la sienne, à cet instant, il s'en foutait royalement. Dans les prochaines heures, il devait prendre le plus de distance possible.
Il saisit sa baguette et sans un regard en arrière, sortit de la pièce, refermant la porte bien vite. Il se stoppa, les yeux écarquillés, dans le vide, en fixant le mur du couloir en face de lui.
*Par Merlin!*
La respiration suspendue, il ne reprit contact avec la réalité que lorsqu'il se rendit compte que l'air commençait à lui manquer. Il regarda à gauche puis à droite puis se pressa de descendre au rez-de-chaussée. Il tentait de compartimenter son esprit, de ranger cet épisode dans un coin de sa tête à double tour, mais pour le moment, il n'arrivait à rien, leurs caresses et leurs baisers encore trop présent. Son parfum encore sur sa peau, il devait s'en débarasser. Sans ça, il n'arriverait à rien. Il se dégoûtait lui-même et énervé par sa bêtise, il dû remonter à l'étage. Pas moyen d'avoir accès à sa salle de bain puisqu'elle était attenante à sa chambre. Il irait donc dans celle d'une des chambres d'amis. Après un passage par la case douche, il mit bien ses affaires au sale. Ca ne servirait à rien de les remettre. Le parfum d'Heaven s'y accrochant férocement. Il serra les dents puis tenta de recompartimenter ses pensées, mais plus il tentait de le faire, moins ça marchait car les images défilaient dans sa tête comme un mauvais film. Il poussa un juron, puis sortit de la chambre d'amis. En repassant devant sa propre chambre, il tendit l'oreille, mais aucun bruit ne se faisait entendre. Il redescendit donc au rez-de-chaussée, portant à présent une tenue de sport de jogging bleue marine pour aller courir. La course à pied l'avait toujours aidé à évacuer, à faire le vide. Et il en avait particulièrement besoin.
Il aurait pu rejeter la faute sur Heaven. Après tout, c'était elle qui l'avait embrassé et ce baiser l'avait électrisé sans raison. Mais il savait qu'il avait été involontaire, alors il aurait du rester tranquille, mais au contraire, il avait totalement perdu les pédales. Bien heureusement, il avait retrouvé la raison avant de totalement dérapé et de le regretter par la suite. A présent, il était partagé entre plusieurs émotions diverses et il n'arrivait pas à s'y retrouver. Colère, énervement, culpabilité, honte, désir inassouvi... Dehors, en pleine nuit, il se mit à courir...lentement au début, puis de plus en plus rapidement. Si vite, qu'on aurait pu croire qu'il tentait d'échapper à quelqu'un...ou à quelque chose. Si son père l'avait appris, qu'il sortait en pleine nuit sans surveillance, il n'aurait pas du tout apprécié. Après tout, la Bataille avait peut-être changé beaucoup de choses, ça n'empêchait pas les Mages noirs et leur vengeance de toujours survivre... Raphaël avait donc toujours sa baguette sur lui, planquée dans sa manche, retenue par un lacet de cuir. Mais alors qu'il courrait, ce n'est pas la peur de se retrouver face à un mangemort qui occupait son esprit, mais bien la culpabilité qui le rongeait.
Heaven Gibson
Parchemins : 2363Âge : 14.02.84 ;; 32 ans Actuellement : Professeur de potions & styliste aux 1001 Symphonies Points : 0
Heaven n’avait jamais voulu embrasser Raphaël de la sorte, et elle s’attendait réellement à se faire fusiller sur place, ou à se voir obliger de décamper, avant que Raphaël ne souhaite lui ôter la vie définitivement. Ca, c’était clair qu’elle n’aurait jamais pensé que le cadet des Gibson aurait pu agir comme il venait de le faire. Quand la brunette sentit les lèvres de Raphaël sur les siennes, une nouvelle fois, mais dans un geste parfaitement voulu, elle ne comprit pas tout à fait ce qui se passait. Euh… Allo la Lune, ici la Terre ? Maiday ! Maiday ! Something wrong is happening ! Wah, y’avait vraiment un bug là, et Heaven elle-même était en mode “no comprendo”… Elle avait loupe un épisode, c’est ça ? Elle ne comprenait vraiment pas se qui se passait en ce moment dans la chambre de Raphaël. Bon, faisons un retour rapide pour essayer de comprendre… Heaven s’était réveillée suite au contact chaud de la peau de Raphaël sur la sienne, bien trop froide… Elle avait voulu l’embrasser sur la joue pour l’aider à dormir (genre ça pouvait aider !) mais avait loupé le coche en l’embrassant sans le vouloir sur la bouche… Jusque là, tout était clair… Mais maintenant, Raphaël, qui aurait du la tuer sur place (ou du moins, c’est ce qu’elle pensait) était en train de l’embrasser bien plus passionnément que le tout petit baiser qu’elle avait laissé s’échapper… Le brun semblait complètement hors de lui, et Heaven était surprise de le voir agir ainsi…
Quand les bras puissants de l’ex-Serpentard lui encerclèrent la taille pour la coller pour de bon contre le jeune homme, Heaven finit par percuter. Mercredi ! Ca dérapait ! Au secours ! Ce n’était pas avec sa force de moineau à trois noises que la jeune fille allait pouvoir se dépêtrer de ce truc pas net qui se tramait… Elle sentait la chaleur de Raphaël passer dans son corps tout entier (et vu l’épaisseur du le brune, ce n’était franchement pas compliqué) mais elle n’avait pas la force pour faire s’arrêter Raphaël. Le voulait-elle seulement ? Pas dis, mais Raphaël avait quatre ans de plus qu’elle, et si en ce moment même, il n’avait plus toute sa tête, elle doutait qu’il soit très content de ce qu’il se passerait si une chose devait se passer… Il aurait pu rejeter toute la faute sur Heaven, en l’accusant de n’avoir rien fait pour l’arrêter… Oui, mais elle aimait sentir cette chaleur dans son petit corps de glace, et cette sensation était tellement bonne à ressentir qu’elle ne voulait rien arrêter… Pas égoïste pour deux gallions la vipère, hein ! C’était peut-être d’ailleurs la raison pour laquelle elle avait fait une c*nnerie avec Enry, la chaleur l’ayant motivée plus qu’autre chose… Oui, mais là, c’était différent… C’était Raphaël quoi !
Ce dernier eut d’ailleurs l’air de reprendre totalement conscience de ce qu’il faisait, se stoppait net, et se détachant plus que rapidement de la brune… Heaven avait son regard vairon posé sur lui, et lorsqu’il plongea son regard gris-vert dans le sien, Heaven vit de la frayeur… Raphaël avait peur ? Cela était possible ?! Finalement, il bredouilla une excuse avant de ramener la couverture sur le corps de l’écossaise et de se lever précipitamment… Il partait… Heaven se redressa aussi rapidement que Raphaël lorsqu’il s’était levé, et posa son regard sur lui, ouvrant la bouche pour parler.
« Raphaël ! »
Ses mots se perdirent cependant dans un claquement de porte… L’avait-il seulement entendue prononcer son prénom ? Elle n’en savait rien… Ramenant ses jambes contre elle, Heaven enfouit sa tête dans ses bras, qu’elle posa sur ses genoux. Pourquoi fallait-il que tout se passe si difficilement avec Raphaël, maintenant qu’il avait quitté Poudlard ? Elle était habituée aux diverses petites disputes qu’ils avaient eu au château, mais là, maintenant, tout semblait avoir changé… Etait-ce parce qu’il était désormais un adulte à part entière, qu’il entrait sur le marché du travail, et qu’elle, elle restait une petite peste élève à Poudlard ? Si c’était à cause de ça, elle aurait sans aucun doute tout donner pour que les choses changent, que tout redevienne comme avant, quitte à devoir revivre jour après jour la même année scolaire pour le restant de sa vie… Finissant par s’allonger de nouveau, Heaven attrapa l’oreiller de Raphaël… Maintenant qu’il était partit, elle pouvait dire adieu à une nuit paisible sans cauchemar… Son odeur ne l’aiderait même pas, la peur qu’elle avait vue dans le regard du jeune homme l’ayant complètement déstabilisée…
La vipère entendit la porte de la maison s’ouvrir puis se refermer… Raphaël avait du sortir prendre l’air, évacuer tout ce qu’il retenait en lui… L’oublier, elle, peut-être définitivement… Cette fois, ce n’était carrément plus sûr du tout qu’elle reste la semaine complète… Peut-être lui demanderait-il de partir le lendemain matin… S’il osait seulement lui parler, et vu comme il avait joué la carpe parfaite toute l’après-midi, Heaven doutait énormément de cela… Se tournant et se retournant dans le lit, Heaven finit par se lever à son tour, laissant la chambre vide. Un passage rapide dans la chambre qui lui était attribuée lui fit récupérer des ballerines qu’elle avait achetées l’après-midi, et la demoiselle descendit au rez-de-chaussée pour se rendre dans la cuisine. Réveillant doucement Vala, Heaven la pria de lui préparer un thé, alors qu’elle retenait difficilement ses larmes. Pourquoi tout devait toujours planter avec Raphaël ? Tout allait toujours de travers, sans qu’elle ne demande quelque chose… Buvant par petites gorgées son thé, plantée devant la fenêtre, les yeux dans l’étendue noire du ciel, Heaven regardait le temps passer… Raphaël était partit depuis longtemps… Elle finit par sentir ses yeux se fermer, et dans un dernier moment de conscience, appela Vala… Qui d’un claquement de doigts transporta la jeune fille dans le lit qu’on lui avait attribué. Inconsciente, Heaven avait finalement sombré dans un sommeil sans rêve, mais aux raisons plus qu’évidentes. Elle était vidée de toute énergie, épuisée… Tout cela à cause de ses stupides problèmes de nutrition qui n’allaient sûrement pas s’améliorer avec ce qui venait de se passer.
En sueur, le jeune homme ne s'était arrêté de courir que lorsqu'il avait vu l'aube pointer le bout de son nez. Il avait parcouru pas loin de quarante kilomètres en plein coeur de Londres. Tout ça pour fuir ce à quoi il tentait de ne pas penser. A son remord, sa culpabilité qui semblait ne pas vouloir lui foutre la paix. Pourtant, il devait admettre qu'il y avait une amélioration. Il avait repris le contrôle de lui-même et semblait moins nerveux. Il s'était grandement éloigné de la résidence de son frère. Kensington n'était plus vraiment à côté et s'il voulait rentrer rapidement avant que son frère se lève, il devrait alors transplaner. Parce que s'il se pointait en sueur aux premières lueurs de l'aurore, Samuel, perspicace comme il était, ne mettrait pas longtemps à se convaincre que quelque chose clochait. Et comme il n'avait pas envie de passer au détecteur de mensonges de son aîné, il comptait l'éviter, et donc, rentrer sans se faire remarquer. Après sa course à pied, il avait ralenti l'allure dans un parc et s'était installé, dos à un arbre, yeux fermés pour mieux se concentrer sur son esprit. Il avait médité un laps de temps plus ou moins long pour tenter d'organiser ses pensées et ses émotions. En ne pensant à rien d'autre qu'à son objectif, en quelques minutes, il y était parvenu.
Il avait rouvert les yeux, observant ce qui l'entourait. Evidement, à une heure aussi matinale, un samedi matin en plus, il n'y avait pas grand chose. Excepté les livreurs des différents firmes qui commençaient toujours très tôt leur tournée. Totalement apaisé et se contrôlant à présent entièrement, il n'était plus habité d'aucune crainte. Il n'avait pas effacé les images de ce qui s'était produit un peu plus tôt dans la nuit. Il aurait pu et d'ailleurs très facilement, mais il avait préféré les classer, comme des documents dans des archives et les classer comme sans suite. A ses yeux, l'affaire était classée et il ne comptait par revenir dessus. Certes, une partie de lui avait tendance à vouloir s'excuser une nouvelle fois, à s'expliquer, mais ça n'aurait servi à rien. Il s'était déjà excuser premièrement, et puis il n'avait pas envie d'en reparler. C'était comme si dans un moment de faiblesse, il avait profité d'elle en quelque sorte et il l'avait très mal pris.
Il se releva, jetant un oeil aux alentours comme par automatisme. Il aurait pu trouver son attitude ridicule s'il n'avait pas ses propres raisons. Et elles étaient plus que valables. Même son frère lui en avait touché deux mots, alors il préférait ne pas tenter le diable. Il traversa Regent's Park, l'un des parcs royaux de Londres, situé au nord du centre de la Capitale, en partie dans le quartier de Westminster et dans le quartier de Camden. Il aimait cet endroit, même si dernièrement il n'avait guère eu le temps de s'y délasser. Il comptait à présent rentrer au bercail. Il avait courru si longtemps qu'il était à présent apte à rejoindre Morphée. Tant pis s'il gâchait une partie de sa journée à dormir. Raphaël passa les grilles de Regent's Park et s'engagea vers une allée sombre. Son instinct l'avertit alors qu'il n'était pas aussi seul qu'il l'avait pensé. Il ne se retourna pas cependant, préférant projeter sa conscience vers l'intrus afin d'en apprendre plus. Il ne maîtrisait pas encore pleinement cette facette de son don. Il devait le travailler quotidiennement. Il avait quelques problèmes à trouver le juste milieu, à stabiliser cette projection. De plus, quand la personne n'était pas en visuel, c'était plus ardu. Il savait que son père maîtrisait la chose, mais lui avait beaucoup à apprendre. Il ne resta pas beaucoup "pointé" sur la personne en question qui le suivait, mais il en apprit assez pour ne pas vouloir s'arrêter et encore moins croiser son chemin. Son esprit était aussi sombre que la nuit et ça ne l'enchantait guère d'être suivit à la trace. Surtout que l'individu semblait ne pas nourir d'agréables intentions à son égard. Bon...bah quand faut y aller, faut y aller.
Raphaël disparut au coin d'une rue, tentant de distancer son poursuivant, puis en bifurquant brusquement dans une rue peu éclairée et déserte, il transplana à Pré-au-Lard. S'assurant qu'il n'était pas suivi jusqu'ici, il patienta quelques minutes à observer les alentours. Par la suite, comme il ne sentait pas sa présence, il s'éclipsa de nouveau, transplanant sur le perron de la résidence de son aîné. Méfiant, il prit le temps d'un petit tour d'horizon des environs. N'y rencontrant que le vide, il s'engouffra dans la maison et la referma à l'aide d'enchantements plus ou moins compliqués. Il se faisait tard...ou tôt, c'est un point de vue à débattre, mais pas aujourd'hui. Fatiguée de sa nuit, il monta à l'étage. Il s'arrêta devant la porte de sa chambre. Il ne ressentait aucune hésitation. Il avait décidé de ne pas y rentrer. Aucun bruit! Elle s'était sûrement rendormie. Il passa son chemin, retournant prendre une douche dans la salle de bain qu'il avait utilisé précédemment. Puis il s'allongea sur le lit qu'il n'avait pas défait...s'assoupissant enfin. Morphée peut être généreuse quand elle prend la patience d'accueillir ses hôtes.