Les 30 baisers de Keira - Liste 1 (30/30)

Titre : Interlude sentimental : Partie 1
Couple : Keira & Erwan
Personnages concernés : Heaven et toute la bande d'amis de Keira et Erwan.
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : PG
Thème (numéro et nom) : Regarde moi
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Aucun, ça se passe après !
Cadre (époque et lieu si besoin) : De nos jours...
Mots :1 078 mots


Ce soir, c’est LE soir. Il vient, et je n’ai vraiment pas l’intention de le laisser filer. J’ai passé un temps incroyable à me préparer pour cette soirée. J’ai tout prévu : la petite robe qui me met si bien en valeur (et Heaven avait clairement approuvé ce choix), la coiffure c’était secondaire. Je voulais avoir les cheveux détachés, mais à force de danser, je risquais d’avoir besoin de me les attacher… Un élastique autour du poignet et le tour était joué. Tout allait être parfait. Tout aurait dû être parfait. Mais il y avait un bémol… Le temps. La météo jouant contre moi, je me retrouvais, indépendamment de ma volonté en jean. Soit, il ne me restait plus qu’à jouer du décolleté. Je n’étais pas du genre à me laisser faire par un petit imprévu vestimentaire ! Une fois prête, je pu accueillir mes invités qui commençaient à arriver. La musique installée, la soirée pouvait commencer…

Alors qu’une de nos chansons favorite passait, je pris Heaven par le bras l’entraînant avec moi, et nous partions toutes les deux dans une danse infernale où plus rien ne comptait à part notre petit monde à nous. Rires, chants, cris, bonheur. Cette soirée était parfaite. Je me laissais porter par le rythme, oubliant presque le défi que je m’étais lancé pour ce soir… Presque. Erwan venait danser parfois, et dans ces moments là, je n’arrivais plus à faire comme si de rien n’était, ma bulle éclatait, alors qu’il s’en approchait de trop près. Mon univers avait commencé à basculer à son arrivée, et il ne trouvait plus vraiment de stabilité depuis. Dès que je pensais en avoir terminé, il réapparaissait dans mon champ de vision, bousculant ma petite vie jusqu’alors presque (presque seulement, oui n’exagérons rien) tranquille.

La soirée avançait et je n’avais plus d’yeux que pour lui. Pourquoi lui et pas un autre ? Certes, Erwan était mignon, mais il n’était pas si extraordinaire que ça non plus… Il était gentil… Drôle… Peut-être un peu timide. Mais il savait rire, et me faire rire. Prenant mon courage à deux mains, je l’invitais à danser. Maladroit. Je ne pourrais mieux le définir. Il avait une façon bien à lui de danser (soyons honnête, il ne savait pas danser avec une fille), mais je trouvais ça chou… Le rythme me transportait, et je sentais la musique faire vibrer tout mon être (bon d’accord, Erwan n’y était peut-être pas pour rien non plus…) La danse s’achevant, il fuyait de nouveau sur le côté, et je l’observais, perdue.

La soirée se poursuivait, et Heaven passant vers moi, je la saisis par le bras :

« Eve ? On peut parler ? »

Elle esquissa un sourire et nous prîmes la direction de la salle de bain. Toutes les deux, nous pouvions tout nous dire. Elle savait déjà ce que je pouvais ressentir pour Erwan.

« Ecoutes… Je sens que je dois lui dire, sinon je vais regretter… »
« Ben vas-y alors, fonces ! »
« Mais j’ai peur… Je ne sais pas comment m’y prendre, je… suis un peu perdue. »

J’étais une fille extravertie, souriante, bruyante aussi (il faut bien l’avouer). Et je savais que cette carapace cachait un ‘moi’ bien plus calme, timide peut-être. Mais était-ce de ma faute si tous avait une image faussée de ma personne ? Devrais-je moins m’afficher ? Juste pour éviter qu’on me juge ? Inspirant profondément, je poursuivais :

« Tu sais quoi ? Je vais me jeter à l’eau. J’en ai marre d’être à l'ouest. Et puis de toute façon je m’en fiche de sa réponse, tant que je peux oser, ça me suffira déjà amplement ! »

Les larmes coulant silencieusement le long de mes joues, je sentis les bras d’Heaven m’enlacer, tandis que doucement, elle me chuchotait :

« Tu as raison. Et je serais toujours là pour toi. »
« Je sais… Je t’aime. »
« Je t’aime aussi. »

Nous quittons la salle de bain sur ces mots là. Je retrouve Erwan peu de temps après, profitant qu’il soit seul en train de s’occuper de la musique, je le rejoins et m’assoie à côté de lui. Le grand moment approchant, je sens mon cœur s’emballer, et je prends finalement sur moi, pour souffler :

« Erwan ? Tu aurais cinq minutes, s’il te plait ? J’aimerais bien te parler… »

Qu’a-t-il fait alors ? Je ne me rappelle pas. Je sais qu’on s’est levé et que nous sommes sortis. S’arrêtant pour se servir un verre, je l’observe en silence, et alors que je pensais lui parler juste là, sur le seuil, je le voie partir dans le jardin. Le suivant alors, tout en m’angoissant d’avantage encore alors que mes pas me semblent de plus en plus hésitant, je me lance, avant de me dégonfler. Je n’ai plus le droit, de toute façon, de me dégonfler à présent.

« Tu as dû le remarquer… Mais tu me plais un peu… »
« Un peu ? »

Il rit. Je hausse les épaules :

« Oui… »

J’inspire un bon coup, et je me lance dans le vide. C’est comme si je faisais du saut à la corde sans être certaine d’avoir attaché ma corde. Je ne sais pas si je vais remonter ou si je vais finir écrasée. Mais c’est trop tard, j’ai sauté. Je ne peux plus me raccrocher à la moindre prise, alors je me prépare à atterrir, jetant un maximum de matelas au sol pendant mon plongeon :

« C’est pas dans mes habitudes de me lancer comme ça, mais je sais aussi que si je ne te dis rien maintenant, je vais le regretter. Alors voilà, je te le dis. »

Il me regarde un instant, un instant où tout vacille entre mes doutes et mes certitudes, j’en pleurerais si je n’étais pas trop occupée à me rappeler que je dois respirer. Et alors que ma corde se tend, menaçant de se rompre, je sens le monde basculer, tandis que ses lèvres rejoignent les miennes. La corde aura tenu le choc finalement. Et alors que je retrouve enfin ma respiration, je réalise que finalement, la vie n’est peut-être pas si moche qu'elle peut parfois en avoir l'air. Moi qui n’osais pas, moi qui avais si peur… Le voilà qui me répond, là où je préférais ne rien attendre. J’en pleurerais… Doucement, il m’enlace et m’embrasse de nouveau, me laissant à peine le temps de chuchoter :

« Je suis heureuse d’avoir oser. »

(à suivre)

Titre : Interlude sentimental : Partie 2
Couple : Keira & Erwan
Personnages concernés : Heaven et toute la bande d'amis de Keira et Erwan.
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : PG
Thème (numéro et nom) : Bonne nuit
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Aucun, ça se passe après !
Cadre (époque et lieu si besoin) : De nos jours...
Mots : 569 mots

Nous avons fini par rejoindre nos amis. Mon cœur palpitant, je croise Heaven alors qu’on met un peu d’ordre pour la nuit, l’heure de se coucher approchant à grand pas. Il me suffit de lui offrir un sourire pour qu’elle comprenne, mais je murmure malgré tout :

« Il m’a embrassé… »

J’en pleurerais presque. Ca a toujours et je pense que ce sera toujours mon défaut principal. Je suis émotive. Beaucoup trop émotive. Si je parle fort, si je rie fort, c’est aussi parce que parallèlement, je peux pleurer des heures et des heures pour une chose qui pourtant n’est pas si signifiante. Je n’ai aucune demi mesure, je donne toujours tout, et c’est sans aucun doute très excessif, mais je ne peux pas changer qui je suis…

Peu de temps après, je suis là, dans ses bras, et j’ai encore du mal à réaliser que ce qui arrive est bien réel. Si j’avais prévu, initialement, de tout lui avouer, je ne pensais vraiment pas qu’il répondrait à mes attentes. Je préfère ne pas trop espérer, ça fait toujours moins mal de tomber d’une marche que de dégringoler d’une falaise. Doucement, mes lèvres rejoignent les siennes dans un nouveau baiser, une étreinte que j’aimerais faire durer l’éternité. Ses mains qui frôlent mon corps, et ses lèvres qui ne relâchent plus les miennes me donnent le doux sentiment d’exister d’une façon que je n’avais encore jamais ressentie jusqu’alors. Je suis délicatement les courbes de son torse d’une main hésitante, sûre et certaine d’être rouge comme une pivoine.

Combien de temps exactement nous serons-nous étreints ? Combien de baisers avons-nous échangé ? Je n’ai ni tenu les comptes, ni surveiller l’heure. Mais je sais que je n’ai pas réussi à fermer l’œil de la nuit après ça.

Alors que tous dorment encore, je me lève finalement, lasse d’attendre une déesse qui jamais ne viendra me bercer. Pas pour cette nuit là en tout cas. Abandonnant l’idée d’apercevoir Morphée, je rejoins la cuisine et boit un thé, pensive. Ce n’est qu’une heure plus tard que la maison s’éveille, Erwan me rejoignant, puis finalement, tous finissent par s’éveiller : Abell, Harrison, Heaven, Raphaël… Nous déjeunons tous ensemble, tous épuisés par la nuit passée à danser, à rire, à chanter. Puis vient le temps de se dire à bientôt. Tous vont partir et je resterais, avec mes pensées et ma fatigue. J’observe Erwan, perdue. Je n’arrive pas à savoir où nous en sommes. Je n’arrive pas à savoir ce que je suis censée faire, là, tout de suite, maintenant. Il parle peu, et je n’ose pas. Finalement, alors qu’il part, j’ose, comme toujours, il faut attendre que je sois au bord de la falaise pour chercher un parachute :

« On se reverra ? »
« On en reparlera, ok ? »

Sa réponse me laisse avec un cruel sentiment de mal-être, tandis qu’il me fait une bise tout ce qu’il y a de plus amicale et que nous nous séparons. Je me sens perdue. Vraiment perdue. Je le regarde s’en aller, sans vraiment savoir ce que je suis censée en penser. Et puis autant le dire : je suis épuisée, alors pour réfléchir, ce n’est pas vraiment le moment… J’inspire profondément, et vais m’asseoir aux côtés d’Heaven qui est toujours là, posant doucement ma tête sur son épaule, je la laisse me caresser doucement les cheveux, tandis que je ferme les yeux.

Titre : Interlude sentimental : Partie 3
Couple : Keira & Erwan
Personnages concernés : Le couple
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : PG
Thème (numéro et nom) : Toi et moi
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Aucun, ça se passe après !
Cadre (époque et lieu si besoin) : De nos jours...
Mots : 728 mots

Quand Keira s’est approché de moi, je savais ce qu’elle voulait. Je le savais très bien. Ce que j’ignorais en revanche, c’était ce que moi je désirais. Je savais que Luca n’était pas là ce soir. Je savais qu’elle et moi, c’était compliqué, pour ne pas dire difficile voir même définitivement fini. Alors oui, quand Keira m’a officiellement fait ses avances, j’ai craqué. J’ai eu une seconde d’hésitation. Je ne savais pas si cette idée était vraiment bonne, mas j’en avais assez. Assez de me poser des questions, assez de me prendre la tête. Elle est là, je suis là. Il n’y a pas de ‘nous’ juste un toi et moi. Deux entités, qui pour une soirée peuvent envisager de tenter un petit quelque chose, et le lendemain, tout oublier. Je l’embrasse après un soupire qui me libère de tous mes doutes, et de mes nombreuses interrogations. Je la sens hésitante, et me rapproche doucement d’elle. Je découvre là une nouvelle facette de sa personnalité. Elle qui avant semblait si sûre d’elle, si souriante, si bruyante semble être une autre alors qu’elle se livre. Peut-être est-ce aussi cela qui m’a fait craquer un instant ?

Après avoir dormi moins de deux heures, je suis complètement exténué. La question de Keira me prend de court, alors que je pars. Nous ? Je n’avais jamais envisagé de nous, mais je n’ai pas vraiment envie d’aborder ce sujet là devant tout le monde… Je me contente d’une réponse évasive :

« On en parle plus tard. »

A peine rentré je vais me coucher. Je suis épuisé. Mais je garde un bon souvenir de cette soirée, bien qu’un peu trop arrosée… Mais j’ai connu bien plus arrosé que ça, après tout. Je me relèverais bientôt. Et sur cette dernière pensée, je sombre dans un sommeil sans rêves. Le lendemain, je décide de la contacter sur les coups de midi. Je préfère qu’elle sache que pour moi ça n’ira pas plus loin. Un message pour lui dire que je préfère qu’on en reste au cadre de la soirée, et j’envoie le tout. Il n’y a pas de nous qui tienne. Juste toi et moi. Rien qui ne peut former un ensemble. Pas dans le sens qu’elle s’imaginait en tout cas. Je passe ma main dans mes cheveux, jetant un regard à mon reflet, mes pensées se dirigent vers Luca. Elle m’a bien dit, pourtant, que nous deux ça n’irait pas plus loin. Que c’était fini… Et qu’on n’aurait plus d’autres chances. Mais je suis sûr que ça va finir par marcher, et je la veux, elle. Je m’écarte de mon reflet et retourne vivre ma vie, sans un regard en arrière.

………………

Je préfère qu’on en reste là.

C’est amusant. Il ne faut pas beaucoup de mots dans une phrase pour tout faire basculer. Ceux-ci auront suffit à inonder mon visage de larmes. J’avais beau de ne pas trop espérer… de toute évidence j’espérais bien plus que je ne voulais me l’avouer. Je m’étais pourtant promis d’être forte, quelle que soit la réponse, j’allais souffrir tôt ou tard. Je le savais bien… Mais pourquoi, dans ce cas, suis-je parcourue de spasmes alors que les larmes glissent sur mes joues, douloureuses, inlassables, elles continuent leur course impitoyable, s’écrasant sur mon oreiller dans un hoquet. A quoi m’attendais-je exactement ? Comme si je pouvais avoir de la chance aujourd’hui alors que jusqu’alors j’ai enchaîné les mauvaises expériences. Comme si tout d’un coup, le karma allait changer de direction. Je ne le hais pas. Je ne vais pas le forcer à m’apprécier. La seule personne que je hais, c’est moi-même. A m’enfermer dans mes rêves, j’en oublie la réalité. Qui est l’abruti qui a décidé de nous endoctriner, nous pauvres petites filles avec ces histoires de princesses, de princes charmants ? Qui sont ceux qui se sont entêtés à nous faire croire que pour vivre heureux, il faut vivre amoureux ? Tout ce que je connais de l’amour, ce sont des larmes de douleurs, auxquelles se mêlent, certes, de doux instants de bonheurs… Mais pourquoi le prix de ces minutes est-il si élevé ? Epuisée, mes larmes finissent par se calmer, tandis que j’essaie d’effacer cette idée de mon esprit. Ce toi et moi qui ne mènera jamais nulle part. Je ferme les yeux, et j’essaie d’oublier. Tout en sachant que je n’oublierais sûrement jamais.

Titre : Interlude sentimental : Partie 3
Couple : Keira & Harrison
Personnages concernés : Keira, Harrison, Erwan, Abell et d'autres amis du groupe.
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : PG
Thème (numéro et nom) : Toi et moi
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Aucun, ça se passe après !
Cadre (époque et lieu si besoin) : De nos jours...
Mots : 603 mots

Un an est passé depuis mon histoire avec elle. J’ai préféré ne pas tenter ma chance avec elle, je ne sais plus vraiment pourquoi j’avais pris cette décision. Je l’ai vue évoluer au cours de nos soirées avec nos amis communs. Elle n’a jamais changé, elle a gardé le sourire, et elle était toujours aussi peu discrète. C’était comme si rien n’avait changé entre nous. Pourtant, depuis quelques temps, je ne sais pas combien de temps exactement, je n’arrive plus à la regarder comme avant. Depuis quand a-t-elle ce sourire exactement ? Toujours ? Pourquoi ne l’avais-je pas remarqué avant ? Alors qu’elle parle avec Abell, riant aux éclats à une blague que je n’entends pas, je l’observe. Elle est vivante, resplendissante. Ses prunelles azur s’illuminent en une fraction de seconde et son rire empli la salle. Je ne sais pas exactement ce qui me prend, mais je ressens le besoin de me lever, je la rejoins, et elle me sourit, amicalement. Je lui rends son sourire, et me joins à la conversation. J’aurais mille et une choses à lui dire, mais je garde le silence. Elle continue à parler avec Abell et moi. Puis Abell rejoint Lena alors que cette dernière vient tout juste de l’appeler, et je me retrouve seul avec elle. Je me sens gêné, et ça m’agace. Je soupire et me lance :

« J’ai quelque chose à te dire… »

Elle me sourit, inclinant doucement la tête pour m’interroger :

« Oui ? »

Je m’apprête à parler quand Harrison fait son apparition. Et là, alors que je pensais à tout sauf à ça, je sens l’univers basculer sous mes pieds. Il passe ses bras autour de la taille de Keira qui se retourne d’un geste brusque et se met à crier :

« Harrrrryyyy !!! »

En une fraction de seconde, elle s’est levée et s’est jetée à son cou, l’embrassant doucement, avant de s’inquiéter, frénétiquement :

« Tu es rentré quand ??? Tu ne m’as rien di ??? Je devais venir te chercher !!!! »
« Je sais, mais je voulais te faire la surprise… »

La façon dont ils se regardent, la façon dont elle le regarde. Je me sens piqué d’une pointe de jalousie. J’aurais pu être à sa place, j’aurais pu être cet homme qui la rendait souriante, j’aurais pu être lui. Je salue Harrison d’une poignée de main, tandis que Keira s’enquiert, innocente :

« Tu voulais me dire quoi au fait ? »
« Je sais plus… »

Alors qu’elle m’interroge du regard, je souris:

« Ca ne devait pas être très important… »

Je m’éloigne du groupe qui s’est formé. J’aurais aimé te dire que je me suis trompé. J’aurais aimé te dire que je regrette ma décision, que j’aurais dû réfléchir. Mais tout ça, je ne te le dirais pas. A quoi bon ? Je préfère m’éloigner un instant. D’abord Luca et puis toi… Pourquoi est-ce que je mets toujours autant de temps à réagir ? J’aurais aimé te dire que je voulais une seconde chance… c’était exactement ce que j’aurais voulu te dire. Mais c’est trop tard.








[Fin de l'interlude]

Titre : Libération
Couple : Keira & Lexy
Personnages concernés Lena, Harrison et Abell
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : PG
Thème (numéro et nom) : 27 - Débordement
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Aucun, ça se passe après !
Cadre (époque et lieu si besoin) : Keira n'a aucun lien avec le mannequinat, pas plus que Lena ou Abell. Personne ne connaît Lexy.
Mots : 982

Qui a di qu’il fallait être sage ? Certainement pas Keira. La jeune femme contemplait son reflet dans le miroir. Elle se sentait animée par une violente bouffée de haine et ça l’agaçait profondément. Elle avait un mauvais karma. Vraiment. Elle ne savait pas depuis quand tout cela avait commencé, mais depuis trop longtemps déjà, elle n’attirait que des gros conn*rds dans la gent masculine. Tous ne voulaient qu’une seule chose, alors qu’elle, elle aspirait à un autre niveau relationnel. Après avoir longuement réfléchi à la question, elle avait fini par se décider. Puisqu’elle renvoyait l’image d’une sal*pe, quoiqu’elle fasse, et bien soit, autant en être une dès le début, puisque les règles du jeu en avaient décidé ainsi !

Sa chevelure rousse, représentée par de longues boucles incendiaires, tombait en souplesse le long de son dos, cessant sa course au niveau de ses hanches. Ses prunelles étaient d’un bleu époustouflant, clair, brillant, enchanteur. Elle n’avait pas besoin de maquillage pour révéler sa beauté, mais ce soir là, elle avait décidé de mettre le paquet, aussi se retrouvait-elle avait un regard incendiaire, noir charbonneux et des lèvres d’un rouge sanguin. Elle avait enfilé une petite robe très sexy, violette. Très courte, elle laissait peu de place à l’imagination. Mais elle s’en moquait totalement. Ce soir, elle se libérait, elle ferait tout ce qu’elle n’avait jamais osé faire (si tant est qu’elle ait un jour osé ‘ne pas oser’).

Lena, Abell et Harrison étaient ses amis de sortie pour ce soir là. Un lien étrange unissait les premiers cités. Ils pouvaient bien dire ce qu’ils voulaient, Keira n’était pas aveugle (et personne d’autre ne l’était, à par eux, à vrai dire…). Lena était fidèle à elle-même : très sexy… Tout à fait le genre de Keira à vrai dire (dommage que la brune ne soit pas portée sur la question, d’ailleurs). Abell et Harrison étaient sexy eux aussi, bien sûr, mais Lena… restait Lena. Keira discutait avec Harry, joyeusement, dans le taxi, tandis que Lena et Abell se chuchotaient des choses (bouh les cachotiers !!). Arrivés au pub, la rouquine sortit du véhicule, prenant volontiers la main que lui tendait Harrison. Ils prirent place dans le pub et les garçons allèrent chercher à boire, tandis que les filles discutaient toutes les deux. Le regard de la rouquine se promenait dans le pub, tandis qu’elle soufflait à Lena :

« Je te préviens, ce soir je suis la plus sal*pe de toutes les p*tes de la planète. Et rien ni personne ne m’arrêteras. »

Lena se mit à rire, répliquant simplement :

« Ok, amuses toi bien ! »

Elles sourirent et remercièrent les garçons quand ils rapportèrent leurs verres. Rapidement, Keira se retrouva à danser dans le pub, parfois seule, parfois avec Lena qu’elle embarquait avec elle. Lena était une fille extraordinaire, toujours partante pour rire, faire la fête. C’était exactement ce dont Keira avait besoin, là, tout de suite maintenant. Alors qu’elle dansait, seule, se moquant de tout, la rouquine finit par le voir. Il était là, avec un groupe de femmes et d’hommes tous particulièrement… Séduisants. Il la regardait, et alors qu’elle aurait sans doute mieux fait de détourner le regard et de rejoindre ses amis, la jeune femme plongea son regard dans ses prunelles brunes qui l’observaient, elle, en cet instant précis. Elle n’avait aucune raison de le craindre. Et elle ne comptait pas fuir. Elle voulait faire ce qu’elle voulait, quand elle le voulait. Si les autres le faisaient tous, pourquoi pas elle, après tout ? Plus de frein, plus de marche arrière. Elle voulait seulement foncer droit devant elle et arrêter de se torturer les sens, juste vivre sa vie, comme bon lui semblait. Et alors qu’elle ne pensait pas, un jour, s’en sentir capable, elle s’avança vers lui, sans dévier le regard. Elle aurait dû se sentir mal, trouver sa robe trop courte, trop moulante. Son maquillage trop voyant. Surtout qu’à force de s’agiter comme elle le faisait, il avait sans doute un peu coulé à présent… Qu’importait. Elle était là, et elle comptait bien en profiter. Arrivée à la hauteur de l’homme, elle sourit doucement, se sentant plus séduisante que jamais, alors qu’elle était sûrement plus bourrée qu’autre chose. Ce soir, tout était permis. C’était la seule règle qui rythmait cette soirée, en ce qui la concernait. Tendant la main vers l’homme, elle l’invita à danser avec elle, alors qu’une nouvelle musique s’élevait. Et quelle musique ! Dans le genre crade, on pouvait difficilement faire pire… Mais elle s’en moquait pas mal ! Elle sourit, radieuse, et il lui retourna son sourire, répondant à son invitation par des mots :

« Tu sais que personne ne danse ? »

Elle haussa les épaules :

« Personne ? Moi je danse, et je ne suis pas personne. Mais si tu es trop coincé, toutes mes excuses. »

Elle haussa un sourcil, d’un air de défi, souriant doucement, et allait s’en aller quand il la retint par la main. Elle se tourna pour lui faire de nouveau face. Il s’était levé. Il était grand et musclé. Plutôt imposant… Mais terriblement séduisant. Elle sourit et l’entraîna dans le pub, dansant avec lui. Elle manquait sans nul doute de pudeur dans ses mouvements, mais il ne sembla pas s’en formaliser, aussi continua-t-elle à danser avec lui, laissant la musique et l’alcool parler pour elle. Elle n’était plus Keira ce soir, elle n’était plus personne, elle était une figure, celle de la liberté, du pouvoir, de la puissance… Elle pouvait tout faire, sans s’en faire. Elle était une femme totalement libérée. Alors que la musique la portait dans cette danse étrange, elle embrassa cet homme dont elle ignorait jusqu'à prénom, sans plus se poser la moindre question. Elle ne le reverrait certainement jamais, et elle s’en moquait royalement. Tout ce qui importait, c’était cet instant présent, cet instant et lui seul.

Titre : Qu'en est-il de l'impossible ?
Couple : Keira & Harrison
Personnages concernés : Lena, Abell, Heaven, Luke, Alek, Tobias, Roze, Lexy, Faith & Rowen
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : PG
Thème (numéro et nom) : 21. Violence ; pillage ; extorsion
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Aucun, ça se passe après !
Cadre (époque et lieu si besoin) : Cadre plutôt médiéval-fantastique. Bienvenue au pays des hommes et des elfes où les sorciers menacent le monde (oui rien que ça)
Mots : 1578
Musique : Together - xx

Il était une fois, dans des contrées lointaines, une terrible guerre qui opposait depuis des années déjà différents clans. Sur ces terres où se côtoyaient de nombreuses espèces différentes régnait une terreur sans nom. Alors que l’ombre noire de la sorcellerie s’avançait, impitoyable, sur le territoire, annihilant toute résistance sur son passage, quelques clans de part et d’autre de la terre d’ivoire restaient prêts à se battre, mas ils se faisaient de plus en plus rares. Parmi ces âmes indomptables se trouvait un groupe de voyageurs. Composé de cinq elfes et de deux humains, le groupe accueillait contre toute attente en cette sombre époque une sorcière. Montés sur leurs fidèles destriers, ils approchaient de Tenasir, la cité d’agent. Alors que jadis elle rayonnait de richesse et semblait promettre bonheur et prospérité elle n’était à présent plus que désolation. La vague noire n’avait rien épargné sur son passage, les façades autrefois porteuses de puissances et d’avenir étaient passés d’un magnifique éclat argenté à des tons sombres, comme si une épaisse couche de suie avait tout recouvert.

Les cavaliers marquèrent un temps d’hésitation avant de se décider, jaugeant la cité d’un regard inquisiteur, tandis que Roze, charmante jeune femme aux allures de poupée assurait sans sembler douter d’elle une seule seconde que la route était sans danger.

« De toute façon, ils nous attendent. »

La sorcière avait fait arrêter sa monture et désignait d’un mouvement de menton la muraille qui s’élevait entre eux et la cité. A son sommet se présentaient des gardes armés, et visiblement prêts à tout pour défendre la cité. Talonnant sa monture, elle reprit la marche, avant de se faire rattraper par Luke qui sourit :

« Je crois que je vais passer devant cette fois, la dernière fois que tu étais en tête ça s’est très mal annoncé pour nous, je te rappelle… »

Soupirant, l’air à moitié étonnée, la jeune femme blonde suivit l’elfe, le groupe poursuivant sa route, non sans méfiance. C’était toujours la même histoire, avec chaque cité. Alors que la guerre gagnait en intensité, tous devenaient plus prudents encore, ce qui n’étonnait plus personne à présent. Arrivé à la porte, ils furent arrêtés par des gardes qui jaugèrent rapidement le groupe avant de s’arrêter sur Roze. C’était toujours le même problème. Alors que leurs expressions changeaient, devenant clairement haineuses, Tobias s’avança, les reines de sa monture en main et apaisa les hommes comme il savait toujours le faire :

« Allons messieurs, nous venons en paix et nos intentions sont tout sauf malhonnêtes. Nous cherchons seulement refuge pour quelques jours. Nous avons des blessés et nous sommes épuisés. »

Comme toujours il fallut de longues minutes de parlotte pour avoir la permission d’entrer dans la cité. Tobias était toujours l’homme de la situation, il savait manier les mots comme Heaven pouvait maîtriser un arc et des flêches. Franchissant enfin les portes, le groupe se concerta rapidement. Ils avaient besoin d’aide, en vitesse. Alek était gravement blessé et sa situation allait de mal en pis. Rapidement, le groupe se scinda. Harrison et Heaven encadrèrent le blessé, tandis que les autres rejoignaient le château pour être présentés en bonne et due forme aux régisseurs de la cité.

Deux femmes rejoignirent le trio très rapidement. La première, grande et rousse dégageait quelque chose de fragile et de frais en même temps. Sa peau était d’une blancheur inquiétante mais son regard, doux et chaleureux rassurait sur son état de santé. La seconde, plus petite et brune semblait moins assurée que l’autre. Suivant la première d’un pas qui semblait hésitant, elle retrouva vite ses marques quand elle se trouva devant Alek. Alors que la première retirait la chemise ensanglantée du blessé, la seconde s’empressait de faire chauffer de l’eau dans laquelle elle jeta des plantes que les elfes ne reconnurent pas. N’étant pas issus de cette partie là des terres ils se trouvaient face à une faune et une flore totalement inédites. Les deux jeunes femmes travaillèrent en équipe avec une efficacité indéniable et rapidement, Alek se retrouva avec une plaie parfaitement nettoyée et bandée. La brune prit la parole alors, pour la première fois depuis qu’elle était arrivée dans la salle. Ni l’une ni l’autre n’avait eu besoin de parler pour soigner le blessé, elles travaillaient en parfaite symbiose :

« Il devrait rapidement s’en remettre, l’hémorragie ne devrait plus poser aucun problème, mais il va devoir garder le lit pendant plusieurs jours, et je changerais régulièrement ses pansements, tout rentrera dans l’ordre très vite. »

Les elfes restèrent à côté de leur ami tandis que les deux humaines s’éloignèrent aussi silencieusement qu’elles étaient arrivées.

Le soir même, un diner fut organisé au château. Comme les guerriers allaient rester ici plusieurs jours, voir même plusieurs semaines, le temps que leur ami reprenne quelques couleurs, il fallait les présenter à tous les habitants et surtout limiter les problèmes avec Roze. Les sorciers avaient une très mauvaise réputation depuis quelque temps et il avait été décidé qu’il était bien plus sage de dire tout haut ce que certains pouvaient croire tout bas, pour que tout soit bien clair. Tous s’étaient fait un brin de toilette pour l’occasion.

Alors que tous étaient attablés au milieu de la grande cours, le roi se présenta à eux. Grand et musclé, il était plutôt imposant pour un humain. Et charmant, comme aima le faire remarquer Heaven non sans un certain amusement. Lena esquissa un sourire en écoutant sa sœur faire cette remarque tandis que Harrison haussait les épaules et que Tobias faisait comme s’il n’avait rien entendu. Derrière lui, en retrait, se tenaient l’une des deux jeune femmes de qui avaient soigné Alek plus tôt avec une autre, tout aussi brune que l’était le roi et la jeune soigneuse. Sœurs du roi, elles l’encadraient avec force, observant le groupe de nouveaux venus avec attention, sans montré le moindre ressentiment à son égard. Rapidement, ils se présentèrent, le roi prenant la parole :

« Bienvenue parmi nous, voyageurs, guerriers, vaillants chevaliers. Moi, Lexy, Roi de Tenasir vous offre l’hospitalité pour les semaines à venir. Laissez moi vous présenter Rowen et Faith, mes sœurs. »

La première citée était la jeune soignante et toutes deux eurent une légère lueur espiègle dans le regard tandis qu’il les présentait. Tobias, silencieux analysait tout sans un mot tandis que Roze s’était levée pour saluer la famille royale comme les sorcières avaient coutume de le faire. La jeune femme aux allures de poupée innocente n’en n’était que plus dangereuse. Puissante au-delà de tout ce que chacun pouvait imaginer, elle avait tout l’air d’une enfant, alors qu’au fond, elle avait la puissance à elle seule de terrasser la cité en un simple claquement de doigt. Alors que la famille royale semblait hésiter une fraction de seconde, tous la saluèrent respectueusement, de loin. C’est alors qu’elle apparut. La femme rousse. Harrison la remarqua immédiatement, derrière le roi, elle rejoignait le groupe formé par les trois têtes couronnées, et Lexy s’écarta légèrement pour la laisser passer. Un léger sourire aux lèvres, elle se présenta :

« Je suis Keira, princesse héritière d’Androsia. »

Alors qu’elle faisait une simple révérence, polie, elle sourit à Roze qui était la seule à avoir répondu ouvertement à son salut, tandis que tus prenaient enfin place pour partager le souper. Rapidement, l’atmosphère se détendit et la musique vint accompagner la fin du repas. Faith fut la première à se manifester, rejoignant le groupe de voyageurs, elle tendit la main à Tobias, non sans sourire. Ce dernier accepta la demande et dansa avec elle, tandis que Lexy observait sa sœur avec amusement. Abell prit la main de Lena pour danser à son tour, tandis qu’Harrison s’était dirigé vers Keira. Cette dernière sembla étonnée par l’invitation de l’elfe. L’humaine observa un instant son cavalier potentiel et alors qu’il allait abandonner, elle accepta l’offre, lui prenant la main et entrant dans la danse.

La nuit se poursuivit ainsi, en rires et en musique. Le temps d’une nuit, tous tachaient de s’évader, alors que dehors, la guerre sommeillait, prête à s’éveiller d’un moment à un autre… Rowen s’éclipsa dans la nuit sans que personne ne la revoit plus avant le petit matin. Heaven fut la seule à le remarquer, rien n’échappant à l’attention de l’elfe. Harrison passa un long moment à discuter avec Keira qui s’avérait être une femme intéressante (pour une humaine comme se plaisait à le faire remarquer Luke). Et alors qu’ils se séparaient, Keira fit un bout de chemin avec lui, tous deux désirant voir Alek. Elle pour vérifier qu’il n’avait pas besoin de nouveaux pansements et lui, pour s’assurer tout simplement que tout allait bien. Et peut-être aussi pour voir un peu plus l’humaine. Alors qu’ils entraient dans la chambre, Keira nota la présence de nouveaux pansements, et, une fois la surprise passée, vérifia que tout était bien en place avant de sortir. La main d’Harrison la retint un instant, s’accrochant à sa propre main. Posant son regard sur les doigts de l’elfe qui enserraient doucement les siens, elle leva doucement la tête vers lui et alors que leurs regards se croisaient, il l’embrassa, très rapidement, évasivement, sur les lèvres, avant de baiser le dos de sa main :

« Bonne nuit, princesse. »

Prise au dépourvu, elle le contempla en silence avant de finalement répondre, plus froidement qu’elle ne l’aurait désiré :

« Bonne nuit. »

Elle s’éloigna dans la nuit, sous le regard attentif d’Heaven, qui, cachée dans l’ombre, avait tout vu.

-à suivre-

Titre : Qu'en est-il de l'impossible ? (partie 2)
Couple : Keira & Harrison
Personnages concernés : Lena, Abell, Heaven, Luke, Alek, Tobias, Roze, Lexy, Faith & Rowen
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : PG
Thème (numéro et nom) : 25. Obstacle
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Aucun, ça se passe après !
Cadre (époque et lieu si besoin) : Cadre plutôt médiéval-fantastique. Bienvenue au pays des hommes et des elfes où les sorciers menacent le monde (oui rien que ça)
Mots : 970
Musique : Florence and the machine - over the love

Une semaine après l’arrivée du petit groupe, Alek commençait à se remettre. Rowen passait beaucoup de temps avec lui, les deux humains ayant pour habitude d’aller se promener au lever du jour alors que la majeure partie de la cité dormait encore profondément. Pendant ces moments d’intimité, ils parlaient d’eux, de leur vie. Celle d’avant et celle qu’ils avaient aujourd’hui. Rowen prenait grand soin du jeune homme, si bien que Keira avait cessé les visites, laissant l’intégralité des soins à la jeune princesse qui ne se faisait généralement pas prier pour aller voir Alek. Pendant ce temps-ci, Roze et Luke passait le plus clair de leur temps ensemble, généralement, aucun d’eux ne parlait, ils se contentaient simplement d’être là, l’un à côté de l’autre, comme si les mots entre l’elfe et la sorcière n’étaient que superflus et qu’au final, le plus important, ils le communiquaient par pensée.

Les autres elfes du groupe : Heaven, Harrison, Abell et Lena passaient leur temps libre ensemble en règle générale. Heaven s’éclipsait de temps en temps. Etant la plus mystérieuse du groupe, personne ne se posait vraiment trop de questions sur ses occupations. C’était Heaven, ils y étaient tous habitués, depuis le temps.

Tobias quant à lui passait beaucoup de temps au château, tantôt avec Keira, tantôt avec Faith. Avec la première, il se contentait généralement de l’écouter jouer de la musique et chanter, tandis qu’avec la seconde il partageait d’avantages de paroles. Il aimait la vie ici, elle lui rappelait celle qu’il avait pu vivre autrefois. Avant que tout ne bascule.

Et tandis que la vie se poursuivait, Heaven remarquait ce que tous ignoraient. Le regard d’Harrison qui de temps en temps se détachait du groupe pour se poser sur une princesse rousse, humaine, qui de toute évidence pensait à lui tout autant, compte tenu des légers regards qu’elle lui accordait de temps en temps. Mais ils ne s’étaient plus parlé depuis ce premier soir. Keira évitait Harrison, Heaven l’avait bien remarqué, et c’est en silence qu’elle assistait à la naissance de ces sentiments sans avenirs. De temps en temps, elle conversait avec le roi qui semblait apprécier son franc parlé et son attitude provocatrice dont elle ne se cachait en aucun cas.

Alors qu’Alek allait de mieux en mieux, l’heure du départ approchait et ce fut cette pensée qui poussa Harrison à agir. Alors que la nuit tombait sur le château, paisible, il se décida. Quittant la grange où il était en compagnie de ses compagnons de route, Rowen greffée au groupe, puisqu’elle était devenue indissociable d’Alek avec le temps, il partit la rejoindre. Il mit du temps à la trouver, mais elle était bel et bien là, pâle figure aux cheveux de feu, encadrée par un berceau de lumière rependu par un croissant de lune décroissante. Il hésita un instant, le souffle coupé. Il la savait belle, mais il ne l’avait jamais vue ainsi. Elle ne sembla pas surprise de le voir. Elle se contenta de sourire, doucement :

« Tobias avait raison… »

Harrison la rejoignit en quelques enjambées, se tenait bien plus proche d’elle que ne l’autorisait le protocole. Il s’enquit, doucement :

« A quel sujet ? »
« Toi. Il m’avait di que tu viendrais… Tu n’aurais pas dû. »
« Pourquoi ? »

La main de l’elfe caressait doucement la joue de l’humaine, soulevant une mèche de cheveux qu’il passa derrière ses oreilles et l’embrassant avec douceur, ne pouvant plus résister. Mettant fin au baiser, il la sentit hésiter :

« Pour ça… Tu… On ne devrait pas. »
« J’ai essayé de résister, tu sais… mais je n’ai pas pu… »
« Moi non plus. »

Et sans qu’il n’agisse ce fut elle qui fit le premier pas cette fois-ci, passant ses bras autour de son cou, l’attirant tout contre elle, elle l’embrassa comme jamais ils ne s’étaient encore embrassés.  Le cœur serré, battant la chamade, leurs deux corps se rapprochèrent jusqu’à ce qu’il n’existe plus la moindre distance entre eux, s’embrassant encore et encore. Plus aucun d’eux n’écoutait la raison, seul l’instant présent comptait à présent et le reste importait peu. Plus rien ne comptait, si ce n’était l’instant présent. Ils passèrent la nuit ensemble. Ce n’était pas dans leurs habitudes, mais c’était là la toute première fois qu’ils se laissaient ainsi emporter par des sentiments aussi puissants. Seule la présence de l’autre importait, et le reste n’avait plus la moindre importance.

Le reste du séjour passa bien trop vite. Alors qu’ils semblaient vivre une idylle parfaite, il fut temps de partir. Le temps des adieux était arrivé et alors que chacun disait au revoir ou adieu aux autres, Harrison souffla à Keira, alors qu’il la saluait respectueusement :

« Je reviendrais. »

Il vit les prunelles de sa bien aimée s’assombrir tandis qu’elle soufflait :

« Non. Tu ne reviendras pas. Nous sommes de deux mondes différents. Tu as une vie qui n’a rien à voir avec la mienne. Tu es un elfe, je ne suis qu’humaine. Il n’y aura jamais de ‘nous’. Et il n’y en a jamais eu, tu le sais mieux que quiconque. Mieux que moi. »

Il y avait des obstacles qui ne pouvaient être surmontés. C’était ainsi qu’était faite la vie, et ils avaient tenté le diable en parfaite connaissance de cause. Doucement, elle esquissa un dernier sourire et souffla :

« Adieu. »

Avant de lâcher sa main, reculant doucement. C’était fini. Leur relation n’avait jamais eu aucun avenir, et ils ne pourraient jamais y remédier. Rowen serra Alek dans ses bras, tandis qu’il s’éloignait avec le groupe, jurant de revenir dès que possible. Keira s’était déjà éclipsée, laissant les derniers se dire au revoir, tandis qu’elle préférait détourner le regard, évitant de regarder cette silhouette partir loin d’elle vers une vie qui ne serait jamais sienne.

Titre : Manipulations
Couple : Keira & Drago
Personnages concernés Harrison
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : PG
Thème (numéro et nom) : 28. Médicament
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Aucun, ça se passe après !
Cadre (époque et lieu si besoin) : ///
Mots : 786

Tout était trouble, tout était flou. Le souffle court, la marche vacillante elle ne savait plus ni où elle était, ni même qui elle était. Tout avait changé, les règles même d’apesanteur ne semblaient plus exister… La marche était si difficile, c’était comme si l’air avait changé de densité et ces lumières… D’étranges lumières vacillaient tout autour d’elle, sans qu’elle ne puisse les éviter, elles la touchaient et répondaient une douce chaleur à chaque fois sur sa peau, au point d’impact. Pourtant elle avait froid. Si froid…

La musique était devenue étrange, simple son en arrière plan que son cerveau ne pouvait plus analyser, tant les autres données environnantes l’accaparaient. Alors qu’elle marchait difficilement, elle finit par trébucher, et fut relevée par un jeune homme. Il avait la peau brune et des yeux d’un noir profond, ses cheveux coupés courts l’étaient tout autant. Mais il y avait aussi ces tâches lumineuses qui l’entouraient, et puis tout était si… flou, si… instable. Le sol bougeait, n’est-ce pas ? Il semblait que ses lèvres bougeaient mais les sons étaient trop difficiles à discerner, et puis il y avait tout qui bougeait encore partout autour, et l’équilibre qui avait disparu. Si elle n’était pas allongée par terre, c’était uniquement parce qu’il la retenait, fermement.

Elle tremblait, sans s’en rendre compte, frigorifiée, elle commençait à perdre toute sensation, et la seule pensée qui lui traversa l’esprit, alors qu’elle se sentait partir, définitivement fut : « alors c’est comme ça, que ça se termine ? » puis plus rien, si ce n’est le froid, et l’obscurité.

Quand elle rouvrit les yeux, elle était dans un lit d’hôpital, la bouche sèche, les yeux rougies et brûlants. Frigorifiée. Alors qu’elle adaptait sa vision à la lueur extérieure, elle fronça les sourcils, tandis que doucement, ses yeux s’habituaient à la clarté de la chambre. Finalement, elle ne le vit qu’après. Il tenait sa main et sa tête reposait sur le matelas à côté d’elle. Elle l’aurait reconnu entre tous :

« Harry ? »

Sa voix était méconnaissable. Sa gorge étant nouée, elle inspira profondément et l’observa se redresser, l’observant avec un mélange d’expression indéchiffrable sur le visage. Elle sentait du reproche, de la colère… Et elle se sentait si faible tout à coup. Tellement faible.

« Keira. »

Il n’eut pas le temps de continuer qu’elle s’était déjà mise à pleurer, sans pouvoir se retenir. Il l’observait, presque indifférent et c’était ça le plus douloureux, finalement.

« Harry… Je. »
« Non. Plus d’explications, plus de mensonges. J’en ai marre, tu sais. Je suis fatigué. »

Il s’était levé et sa main quittant celle de Keira fut comment un aveu de séparation. Il n’avait rien besoin d’ajouter, elle se sentait déchirée, seule, et abandonnée. Et les mots refusaient de sortir, et alors qu’elle allait parler, il reprit :

« Tu as une bonne excuse, peut-être ? »

C’en était trop. Elle refusa d’argumenter. Elle voyait bien qu’il ne voulait pas l’entendre, qu’il ne voulait pas savoir. Elle savait que quoiqu’elle dise, il ne la croirait plus. Plus jamais.

« On devrait en rester là. Je t’aime, et tu le sais mais… Je ne veux pas être là quand tu finiras par y arriver. Tu te détruis encore un peu plus chaque jour et j’en ai assez. Je ne veux pas être là, quand il faudra venir identifier ton corps. »

Il recula, et sortit, la porte se fermant derrière lui marquant et la fin, et le début de cette drôle d’histoire. Keira pleurait, doucement, dans son lit d’hôpital, tandis qu’Harrison rentrait chez lui. Arrivé sur place, il explosa, enfin, libérant tout son chagrin, toute sa peine. Il jeta ce qui lui passait sous la main, aveuglé par des larmes qu’il refusait d’accepter.

Pendant ce temps, à l’hôpital, un homme blond avait prit la place d’Harrison. Assis à côté de Keira, il chuchota :

« Je t’avais di que cette soirée allait changer ta vie, Keira… »
« Qu’est ce que tu m’as fait ? »

Il sourit, doucement :

« Je t’ai libéré d’un poids, il t’encombrait, tu ne l’avais juste pas compris… maintenant, tu es libérée. Tu peux vivre ta vie comme bon te semble, tu es libre. »

Il s’avança, et l’embrassa doucement, sur les lèvres, avant de plonger son regard d’acier dans les prunelles de cette femme rousse qu’il avait fini par manipuler comme il l’entendait :

« Je te laisse y réfléchir, mais on peut tout refaire comme avant. Tu peux retrouver ta vie d’avant. Avec moi, comme avant. Je sais que tu te rappelles… »

Il avait glissé sa main dans ses cheveux roux, caressant doucement son visage du bout des doigts, essuyant pensivement ses larmes du pouce.

Titre : Danse avec moi
Couple : Keira & Harrison
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : G
Thème (numéro et nom) : 19. Rouge
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Aucun, ça se passe après !
Cadre (époque et lieu si besoin) : ///
Mots : 554


Ses lèvres venaient de rencontrer les miennes dans un baiser doux et violent à la fois. Elle s’était affichée dans le décor sans préavis et m’avait embrassé sans que je ne puisse rien faire contre. L’aurais-je réellement contrée ceci dit ? Pas sûr… Je n’arrivais pas à savoir ce que je voulais, ce que j’attendais d’elle. Elle était si difficile à cerner. Ses longs cheveux roux m’ensorcelaient, elle avait ce fâcheux don de m’hypnotiser quand je l’observais. Elle était aussi belle qu’étrange, aussi passionnante qu’intrigante. Aussi vive qu’une flamme et toute aussi fragile, pouvant disparaître au moindre coup de vent. Mais elle avait aussi cette capacité de déclencher des incendies d’un simple geste de la main. Le monde était à ses pieds, mais elle en demeurait une victime, comme si elle avait un pouvoir trop grand pour elle, qu’elle ne parvenait jamais réellement à contrôler. La passion qui nous entourait pouvait frémir et grandir, brûler puis se geler. Alors que j’allais lui parler, elle s’était évaporée, douce lueur soufflée en l’espace d’une seconde.

Le rouge était sa couleur. Au-delà de sa chevelure flamboyante, elle était dévorée d’une passion destructrice. Elle donnait tout et plus encore, sans aucune retenue. Elle ne savait pas vivre au ralenti, tout ce qu’elle faisait était démesuré. L’extravagance était son mode de vie, sa façon à elle d’agir, de faire et de penser. Elle avait cette lueur de folie dans son regard qui pouvait à la fois fasciner et effrayer. Mes yeux se posèrent finalement sur elle, elle était bien là dans la foule, dansant à son rythme, vivant la musique à sa façon, son corps ondulant sur une musique étrange. Elle était désir, elle était sensualité. Son corps semblait se mouvoir en de douces vagues à la fois violentes et tendres. Tout en elle était contradiction. De son rire à ses larmes, en passant par son regard, toujours difficile à suivre, interpréter.

Je m’approchais d’elle, tentant de fendre la foule qui était agglutinée ici. La musique battait fort dans mes oreilles, transperçant mes tympans. Mais je ne reculerais pas, je finirais bien par la rattraper. Finalement, ma main retrouva la sienne et avant que je ne puisse réagir, elle m’emportait avec elle, son corps se serrant contre le mien, son regard plongeant dans le mien, elle continuait à danser, me poussant à la rejoindre dans ces mouvements désordonnés. Elle se mit à rire. Je ne l’entendis pas, mais le vit. Son sourire, son regard. Tout riait en elle. Doucement, elle s’approcha de moi et cria, pour passer au-dessus de la musique ambiante, de me détendre et de la suivre, ce que je finis par tenter de faire… sans grande réussite. Je décidais alors d’imposer mon propre rythme, mes idées. Je rapprochais ma flamme proche de mon cœur et imposait à mon tour ma danse, mes mouvements. Elle me laissa faire, me dévorant d’un regard à la fois curieux et ardent. Glissant mes doigts dans ses cheveux, je soupirais et me penchant vers elle l’embrassait de nouveau. Ses doigts agrippèrent mes épaules, renforçant notre étreinte. Nos lèvres se rencontrèrent à nouveau dans une explosion de sentiments ardents. Je ne la laissais plus filer, et elle semblait ne pas avoir envie de partir. Pas pour le moment. La flamme enflait entre nous, le brasier rugissait et la passion rendait tout envisageable.

Titre : Destinée commune
Couple : Keira & Eva-Rose
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : G
Thème (numéro et nom) : 10. 10
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Aucun, ça se passe après !
Cadre (époque et lieu si besoin) : ///
Mots : 803