Les 30 baisers de Keira - Liste 1 (30/30)

Titre : Là où tout s'achève...
Couple : Keira & Harrison
Personnages autres : Heaven, Lexy, Dawn, Raphaël.
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : PG
Thème (numéro et nom) : 2. Nouvelle ; lettre
Tomes concernés (au delà de l'année en cours ?) : Avant le tome 1
Cadre (époque et lieu si besoin) : Les personnages sont de la génération précédant celle d'Harry Potter.
Mots : 1 719

Harrison était parti. Il avait eu une mission et il l’avait laissée. En ces temps sombres, la peur rongeait tous les sorciers. Vous-Savez-Qui était là, plus puissant, plus terrifiant que jamais et il faisait régner la peur dans le monde des sorciers. Plus personne ne sortait seul, plus personne ne riait. Le monde était devenu sombre, et la peur s’épandait à une vitesse vertigineuse, dévorant tout sur son passage. Sourire. Paix. Joie. Harmonie.

Le ciel était menaçant, il faisait sombre, il faisait froid. C’était comme si à présent le soleil refusait de se lever. Les chouettes se faisaient rares. Tout le monde avait peur des nouvelles qui pouvaient leur parvenir, et les rares qui arrivaient à destination étaient généralement mauvaises. On préférait ne pas en avoir que recevoir des hiboux, finalement. Le temps s’écoulait lentement, les secondes s’étendaient avec une lenteur insoutenable, tandis que les prunelles azur de Keira surveillaient le ciel, avec un mélange d’angoisse de peur et de vain espoir. Harrison n’était pas rentré. Il n’avait pas vraiment de date de retour, mais il était parti depuis longtemps. Bien trop longtemps. Ce n’était pas normal… En ces temps sombres les aurors n’étaient pas les seuls à lutter. Mais c’était eux, cependant qui étaient placés dans les premières lignes, sur le front, pour la lutte sans fin contre les mangemorts. Les yeux clos, soupirant, Keira se remémora ce petit instant de bonheur qu’ils avaient réussi à voler, Harrison et elle, peu avant son départ sur le front.


C’était un jour comme les autres. En apparence tout du moins. La peur régnait dans le monde des sorciers. Plus rien n’était sûr, le mage noir avait plus de pouvoir que jamais. Pourtant, dans les cœurs d’Harrison et Keira, il y avait une étincelle de bonheur. La bague qui brillait à l’annulaire de la sorcière, promesse d’éternité, était le déclencheur de cette étincelle d’espoir. Ils avaient organisé, en petit comité, discrètement, une fête de fiançailles. Harrison avait fait sa demande trois jours plus tôt, et ils avaient réuni quelques amis pour le fêter ensemble. Dans un monde sombre où rien n’était sûr, il était important de conserver une vague lueur d’espoir. Juste une miette.

Ils dansèrent un peu, burent légèrement, mais en toute discrétion, la peur des mangemorts était bien trop importante pour se permettre de vraies folies… Ils échangèrent des baisers, doux, tendres. Ils voulaient continuer à rêver, même si tout espoir semblait parfois avoir quitté ce monde. La fête s’acheva tôt et tous s’éclipsèrent discrètement. Il était trop dangereux de s’attarder au même endroit bien longtemps…


Quatre mois après le départ d’Harrison, Keira gardait espoir, mais son cœur faiblissait. Il n’avait pas donné la moindre nouvelle et la gazette n’en donnait que des mauvaises. La peur hantait les rues de Londres, le mage noir était puissant et terrifiant. Les meurtres étaient devenus monnaie courante. Des familles entières se faisaient exterminer. Des femmes, des enfants. Personne n’était épargnait quant aux rangs du ministère, ils étaient infestés de mangemorts infiltrés. Faire confiance devenait plus risqué que de rester seul. En absence de nouvelle, la sorcière ne savait plus que penser, plus que croire. Etait-ce de bonnes nouvelles justement ou au contraire, était-il mort depuis des mois déjà ? Elle ne savait même plus à qui s’adresser, tant les traitres étaient devenus monnaie courante. Plus le temps passé, plus ces derniers devenaient nombreux… Keira s’était isolée, elle ne parlait presque plus à personne. La solitude lui pesait douloureusement. De temps en temps, elle voyait sa meilleure amie, Heaven. Toutes deux passaient du temps à attendre leurs hommes respectifs, dévorées par la l’angoisse. Rares étaient les hommes qui n’avaient pas été mobilisés dans la lutte contre le mal. Des femmes aussi participaient évidemment. Keira n’était pas assez forte cependant pour se battre, quant à Heaven, elle était enceinte de son deuxième enfant et dans l’incapacité de se battre efficacement sans mettre en danger la vie de son bébé.

Quand un bruit sourd frappa les carreaux du salon de Keira, les sorcières sursautèrent d’un même mouvement, Keira laissant échapper un petit cri où se mélangeaient surprise et peur. Le hiboux rentra rapidement et déposa une lettre aux pieds de la rouquine avant de filer sans demander son reste dans la cuisine. Tremblante, la sorcière se pencha pour récupérer la lettre et l’ouvrit. Ce n’était pas l’écriture de Harrison… Mais celle de Lexy. L’écrit était très court, incisif.

« Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être. Méfie-toi. »

« Eve… »

Keira n’y comprenait rien. Pourquoi Lexy lui avait-il écrit cela ??? Et où était Harrison ??? La sorcière brune prit son amie dans ses bras et la serra doucement contre elle.

« Ca va aller, il va bien. Je suis sûre qu’il va bien, ok ? »

Incapable de trouver ses mots, la rouquine hocha silencieusement la tête. Heaven resta dormir chez Keira. Gabrielle, sa fille était entre de très bonnes mains, Luca la gardant pour quelques jours. Keira dormi dans les bras de son amie, la chaleur corporelle de cette dernière la rassurant. Aux environs de trois heures du matin, un bruit sourd résonna dans l’appartement et la porte d’entrée s’ouvrit violemment. Les filles sautèrent hors du lit. Heaven, méfiante était prête à transplaner, mais Keira couru jusqu’à la porte et sauta dans les bras d’Harrison qui était juste là, devant elles.

« Par Merlin, Harry… J’étais si inquiète ! »

Heaven observant la scène de loin trouvait qu’il y avait une chose étrange dans le comportement d’Harrison et, tout en demeurant à distance, elle saisit sa baguette et cria :

« Keira éloigne toi ! »

Tout s’enchaîna rapidement. La jeune femme rousse fut projetée contre le mur avec violence, tandis qu’Harrison sortait sa baguette magique et criait en direction d’Heaven un sortilège impardonable. L’éclair vert bondit mais la jeune femme parvint in extremis à l’éviter. A peine le sort fut-il lancé que des explosions survinrent dans l’appartement. Des aurors arrivaient, des combattants étaient présents pour défendre les sorcières. Lexy était présent. Il rejoignit Heaven et la fit transplaner. Le regard d’Harrison était vide, d’un bleu opalescent qui n’était que trop bien connu du suédois. Tandis que tous se battaient, Lexy cria :

« Evitez de le tuer ! »

Il rejoignit le corps de Keira. Assomée, elle peinait à bouger, du sang coulait le long de son visage, lui brouillant la vue.

« Keira… Ca va aller. »
« Harry… »

Elle ne parvenait pas à détacher son regard de son fiancé qui était méconnaissable. Lexy embrassa doucement la sorcière sur le front et transplana avec elle dans les bras. Il arriva dans une cachette secrète du ministère. Il confia la jeune femme à Raphaël qui était auprès de sa femme, Heaven et reparti. Ce fut la dernière chose que Keira vit, elle s’évanouit juste après, le nom d’Harrison sur les lèvres.

Lexy était dans un grand salon à présent. De grands lustres en cristal illuminaient la pièce. Là, assise à la table se tenait sa femme. Elle l’observait en silence. Il demeura silencieux lui aussi, la dévisageant avec attention. Elle avait ce regard opalescent qu’il avait vu chez Harrison juste avant. Elle soupira alors :

« Tu ne m’as jamais comprise, Lexy… c’est dommage tu sais. Si seulement tu savais où se trouvent vraiment tes intérêts… Tous ces sangs de bourbes doivent être éliminés. Ils ternissent notre sang. Ils souillent nos noms. »

« C’est de mon amie que tu parles, Dawn. »

« Ton amie… Je t’en prie, elle est ridiculement inutile. Elle n’a aucune valeur. Quand le comprendras-tu ? »

Il serra sa baguette dans sa main, et doucement la pointa vers la jeune femme brune.

« Ne m’y oblige pas… »

« Je ne te force à rien, Lex… Toi seul choisis ton destin. C’est elle. Ou moi. »

Tout s’enchaîna rapidement alors. Harrison transplana et se positionna entre les deux sorciers, menaçant Lexy de sa baguette. Un éclair rouge jailli alors et le corse fut projeté en arrière. Un suivant fila en direction de la sorcière. L’éclair vert la toucha en pleine poitrine et avant même qu’elle ne puisse laisser échapper un signe de surprise, elle s’effondra. Harrison retrouva alors ses moyens, et observa la scène épouvanté.

« Keira ? »

Lexy s’était penché sur le corps sans vie de Dawn. Il avait agi sans réfléchir, mais il savait en soit, que même s’il y avait réfléchi pendant des heures, il n’aurait pas eu le choix. C’était trop tard pour elle. Elle avait été endoctrinée dès son plus jeune âge, apprenant la haine des sangs mêlés avant même d’apprendre à marcher. Les larmes glissèrent sur ses joues, alors qu’il contemplait son cadavre. C’était fini.

Harrison retrouva Heaven Raphaël et Keira en compagnie de Lexy. Le corps de Dawn avait été incinéré et ses cendres rependues dans la mer. Keira était toujours inconsciente, sa tête posée sur les genoux d’Heaven qui lui caressait la joue avec tendresse. Quand elle vit Harrison, la sorcière saisit sa baguette mais la présence de Lexy la rassura et le jeune corse se précipita vers le corps de la sorcière rousse.

« Keira… »

« Elle va bien. Elle est saine et sauve. »

Elle laissa son amie entre les mains de son fiancé et rejoignit son propre époux qui l’embrassa tendrement sur le front. Elle observa Lexy et sans qu’il n’ait rien besoin de lui dire, elle comprit. Serrant doucement le jeune homme dans ses bras, elle s’abstint du moindre commentaire. Il n’y avait rien à dire…

……..

Peu après on apprit que cette nuit là, un prénommé Harry Potter avait fait disparaître le seigneur des ténèbres. Une joie immense avait gagné les sorciers qui tous, célébrèrent l’évènement avec joie. Le temps des ténèbres était révolu. Keira avait repris connaissance et Harrison lui présenta des milliers d’excuses qu’elle étouffa dans un baiser. Elle savait que jamais il ne lui aurait fait du mal volontairement. Et le savoir en vie lui suffisait amplement. La nouvelle circulait rapidement dans le monde de la magie. Voldemort n’était plus. Une toute nouvelle ère pouvait à présent commencer. Et pendant ce temps, un petit orphelin était déposé devant une maison moldue dans laquelle il allait grandir pendant onze longues années avant d’apprendre l’existence d’un monde qui l’idolâtrait.