Trop chaud dehors... [PV Apophis Sykes]

Son regard électrique avait beau foudroyer de toutes ses forces les deux Aurors assistants à la scène, elle ne les fit pas bouger, et elle sentit Apophis se raidir derrière elle. Etait-ce vraiment quelque chose de bien....? Hum, elle n'y croyait pas, lâchant lentement l'oreille d'Apophis, elle papillonna des paupières. Ses dents se refermèrent sur du vide.

- " Sâles lâches!" - et peut-être les deux hommes n'étaient-il pas les seuls visés...

Lola modifia son expression, la rendant un tant soit peu suppliante envers le jeune Auror brun qui fit quelques pas dans leur direction. Mais Apophis ne semblait pas vraiment prêt à se calmer...

- " Fous moi la paix! Lâche moi!" cria-t-elle alors qu'Apophis lui demandait encore où était son bureau sans se soucier de sa réponse.

Elle pensa un instant à sa précédente phrase, songeant que c'était peut-être ça qui avait énervé le plus le primate qui la serrait contre lui, mais amusée, elle ricana en la répétant.

Aïe, pourquoi avait-elle dit ça...

Il sembla que sa remarque, si intelligente soit-elle, ait déclenché... Quelque chose. Après s'être détendu - enfin, c'est ce que cru Lola! - Apophis la poussa devant lui. Croyant enfin être délivrée, Lola allait profiter de cette soudaine liberté de mouvement, de cette respiration retrouvée pour s'étirer (ou même s'échapper), mais une poigne se referma sur sa nuque. Apophis l'avait saisi de nouveau, et sa grosse main s'était serrée sur son cou, la poussant en avant, gardant sa tête baissée dans une grotesque position de soumission, ses bras ballants même lorsqu'elle voulut lui faire lâcher prise, son corps voûté... Elle n'avait pas fière allure.

Pourtant, comme elle aurait voulu rester honteuse ainsi plutôt que comme cette Auror à la manque qui se faisait écraser le nez contre un bureau inconnu... Elle ne se reconnaissait même pas dans ce personnage absurde et sans force, qui ne se débattait pas tant il était surpris.

Apophis Sykes avait brusquement collé son si fragile visage contre un bureau qui n'était même pas le sien, et elle entendit un horriblement craquement retentir de son nez avant même de sentir le liquide poisseux l'inonder, jusqu'à rentrer dans sa bouche, jusqu'à lui donner la nausée. Ses joues compressées contre la table maculaient ses cheveux de sang dans d'étranges spirales, et même sa poitrine s'écrasait contre les tiroirs; elle était totalement à la merci, totalement dominée par la force d'Apophis, et ça la faisait trembler, trembler non de peur mais de rage, car dans cette unique position, elle prouvait à tous qu'elle était faible et lui fort... Et lui, lui cet horrible machiste répugnant, lui, comme il devait jubiler, comme il devait sourire, à cet instant, la mine satisfaite de la voir ainsi vacillante et blèche...

Il appuya encore un peu sur son visage en répétant sa stupide interrogation (qui n'avait même plus cours), et Lola s'agrippa nerveusement aux rebords du bureau, faisant tomber par la même occasion un pot rempli de plumes dégoulinantes d'encre.

La jeune femme toussa, étouffée par son propre sang, puis dans un mouvement rapide, un peu désordonné - car elle ne voyait pas ce qu'elle faisait! - elle fouilla dans un des tiroirs en renversant beaucoup d'objets; saisissant un objet lourd et volumineux qui se révéla être un Strutoscope lumineux et assourdissant, elle chercha de son autre main dans sa poche sa baguette, sans la trouver: ses gestes étaient trop empressés, pas assez précis.

Sans viser, elle tenta à plusieurs reprises de frapper Apophis à l'aide du gros objet, puis toujours à l'aveuglette, elle le lança en arrière. Son autre main s'était refermée sur sa baguette, et elle eut du mal à la ressortir de son pantalon, encore à la limite de la suffocation, ses mains tremblantes, son nez et tout son visage douloureux.

Elle pointa sa baguette vers l'arrière, et d'une voix frissonnante, hargneuse, elle murmura:

- " Lâchez-moi..."

Apophis put sentir sous sa main la nuque de Lola trembler, car même si elle ne pouvait pas bouger, on sentait jusqu'à ses cheveux sa volonté de se redresser.

- " Je n'hésiterai pas..." gronda-t-elle d'une voix sourde en remuant sa baguette.

Sa respiration était saccadée. Elle hurla soudain, et sous la force de sa colère, de petites étincelles rouges fusèrent de sa baguette:

- " LACHEZ MOI!!"

"LACHEZ MOI!!"

*Te lâcher ? Mais la pression que j'exerce sur toi est bien trop tentante pour que je te lâche, petite fille ! Bien trop tentante !*

Il pressa davantage le visage de la jeune femme contre la table.

"Est-ce le vôtre ?", continuait-il inlassablement, comme une machine réglée sur ce seul disque. Il ne remarqua pas, par ailleurs, que la baguette de cette jeune Auror commençait à s'activer.

"Est-ce le vôtre ?", souffla-t-il une dernière fois à travers ses dents et sur des yeux de fou. A présent, la chaleur diffuse du jet du sort lancé commençait à lui chatouiller la jambe...
Il se recula, hébêté, stupéfait puis fronça les sourcils.

"Ainsi, c'est ainsi que vous espérez me briser !?".

Il se saisit de l'instrument et le lui arracha vigoureusement des mains. Le sort s'effaça comme si un flux magique passant de la jeune femme à son instrument avait été brisé. Rejetant l'arme de Lola qui vint à rouler sur le sol, il la maintint davantage, nullement impressionné par les dégâts qu'il lui avait causés.

Elle allait payer ! Elle lui avait tenu tête, elle avait osé le défier ! Elle allait morfler ! Aussi sûr qu'il se nommait Apophis !

Il pressa sa tête davantage contre le mur cherchant, par la même, à l'étouffer. Il ne savait plus ce qu'il faisait aveuglé par la rage, par l'envie de la détruire, par cette soif de pouvoir et de domination sur cette pauvre jeune femme... Il était devenu brutal, bestial, incapable du moindre contrôle sur lui-même, la barrière qui nous sépare de l'animal définitivement cassée...

"Je te garantis, dit-il d'une voix rouillée comme celle d'un vieux mécanisme, je te garantis que tu vas en baver ! Je t'assure, de ta vie, je te dis bien de ta vie, tu n'auras jamais autant regretter de te f**tre à la place de quelqu'un d'autre ! Jamais !".

Il resserra une dernière fois son étreinte, muselant un rire gras et malfaisant venant chatouiller ses amygdales -mieux valait ne pas, en plus, se faire passer pour plus fou que l'on était déjà. Ses pupilles d'argent brillèrent d'une vive étincelle comme la flamme vibrante d'une bougie puis, brusquement, Apophis se figea.

Son visage, frappé de stupeur, garda une expression tellement gamine, fillette que la pauvre Lola aurait volontiers rit à cette expression de parfaite tarlouze !

Doucement, l'Auror relâcha son étreinte, son visage blémissant à vue d'oeil. Il se raidit, droit comme un piquet, puis leva lentement ses mains à hauteur de son visage.

La baguette caressant son cou était vissée contre sa carotide et ne bougeait pas, droite comme une flèche s'apprêtant à s'y loger. Apophis reprit rapidement une expression neutre, comme si rien ne s'était passé...

"Tu bouges encore d'un millimètre, Sykes, et je te fais griller ta cervelle de taré !", annonça la voix lente et ferme.

A l'entendre, le grand blond esquissa un léger sourire puis rétorqua à son tour d'une voix tout à fait calme et maîtrisée :

"Shacklebolt... Toi ? Tu oserais me faire cramer la cervelle ?".

"J'oserai pas ! Je le ferai !, répliqua l'autre sans cesser de le braquer de sa baguette, laisse cette jeune femme tranquille et je te laisserai tranquille !".

Le regard de l'homme noir était pointé sur lui. Il le regardait de manière si féroce et intense, n'attendant qu'un seul faux pas, que Sykes comprit alors qu'il était loin de plaisanter.
Gardant toujours les mains en l'air, il avança malgré tout un dernier argument :

"Et si je fais agir mes relations ? Qu'adviendra-t-il de toi ?".

Un silence se fit, puis la voix grave et profonde comme les gorges d'un gouffre reprit :

"Je me fiche des relations que tu peux avoir, Sykes. Cette fois-ci, ça se joue entre toi et moi ! Si tu n'as pas assez de cran pour me tenir tête...".

"J'ai assez de cran pour te tenir tête, coupa l'Auror blond, ne crois pas que je n'ai pas le courage nécessaire pour...".

"Très bien. Alors si tu es un homme, un vrai et non un animal, prouve-le en lâchant cette jeune femme !".

"Je l'ai lâchée !, répliqua Apophis en levant les mains plus haut et souriant à l'évidence, je l'ai lâchée !!".

"Très bien...".

Le grand noir lâcha son emprise sur lui et baissa sa baguette. Lui lançant un regard par-dessus son épaule, Apophis en fit de même, laissant ses mains retomber lentement le long de son corps.

Shacklebolt se dirigea ainsi vers Lola et l'aida à se relever, ordonnant aux deux autres Aurors cornichons qui se trouvaient là d'apporter de la glace et du coton. Ils s'exécutèrent en vitesse, bien trop heureux de pouvoir quitter la salle. Sykes les observa partir en leur offrant son regard le plus venimeux.

Aidant Lola à s'asseoir sur la chaise d'un bureau qui n'était pas le sien -il espérait que Sykes ne serait pas assez c*n pour le rappeler...- il posa sa large main d'ébène sur son front à la manière d'un sage guérisseur, observant un peu mieux les blessures infligées.

Elle avait le nez éclaté. Kingsley aurait voulu le faire remarquer à Apophis mais, de toute manière, ce dernier s'en rendait bien compte et mieux valait ne pas rajouter d'huile sur le feu...
Il se tourna donc comme un seul homme vers son collègue, le pointant de son regard d'obsidienne, puis il poursuivit d'une voix monocorde :

"La prochaine fois que tu voudras faire signifier clairement à quelqu'un qu'ici n'est pas sa place, tu n'auras qu'à pisser sur ton bureau, Sykes. Ca marquera peut-être ton territoire !".

L'autre lui décocha un sourire venimeux.

"Adorable suggestion...".

Et Kingsley n'ajouta rien. Après tout, mieux valait laisser Apophis -quel nom ridicule !- Sykes seul avec sa rancoeur, lové dans sa fierté blessée.
Il se pencha davantage sur la jeune femme et tâcha de toucher délicatement son nez pour pouvoir mieux l'observer.

"Ca va ? Vous tenez le coup ? Souffla-t-il doucement, vous y arrivez ?".

"Ohh bien sûr qu'elle va bien ! Lâcha Sykes dans un glapissement, qu'est-ce que tu crois ?".

Que souhaitait-il ? Minimiser la réaction odieuse qu'il avait eu envers elle ? Kingsley sentit son sang bouillir. Il aurait voulu envoyer son poing directement dans la mâchoire de ce maudit blondinet ! Mais la sagesse ainsi que la raison l'en retinrent...

"Laisse-nous, Sykes ! Aboya Kingsley, tu n'as plus rien à faire là ! Sors d'ici !".

Et, dans un geste rageur, il lui désigna la porte. Apophis observa calmement l'Auror et cette dernière puis arbora une expression des plus mauvaises. Ses yeux couleur glacier lançaient des éclairs.

Non seulement il n'avait pas pu finir de la corriger, mais en plus c'était Shacklebolt qui s'était chargé de le remettre à sa place ! Cette situation insupportable fit exploser en lui une colère tellement forte qu'à un moment il crut qu'il allait tout dévaster sur son passage !

Mais il se retint à temps. Kingsley avait des relations, lui aussi, auprès du ministère... De plus, il était aussi costaud que lui et il n'aurait ainsi pas du tout été à son avantage dans une lutte contre celui-ci... Mieux valait rester prudent.

Lui adressant un regard de vipère blessée, Apophis lui sourit complaisamment tout en inclinant la tête pour le saluer une dernière fois.
D'un pas rapide, comme si son corps avait été chargé d'électricité, il se dirigea vers la porte qu'il ouvrit et claqua à la volée...

[HJ: La fin de mon post ne se déroule plus dans le Niveau 2, mais pour des raisons pratiques, j'ai cru bon de ne pas rouvrir un nouveau sujet. J'éditerai bien sûr s'il le faut! ]


Lola sentit sa baguette vibrer dans sa main, tandis que la douleur de son visage s'exacerbait. Un étrange sentiment de victoire s'insinua péniblement dans son esprit vengeur quand elle sentit Apophis reculer, mais un nouveau craquement de son nez la fit gémir sans retenue.

"Ainsi, c'est ainsi que vous espérez me briser !?"

Lola grogna un juron très peu féminin alors que sa baguette lui était vivement arrachée. Elle eut la terrible crainte, pendant un instant, que son bourreau allait la retourner sur elle pour proférer ses propres menaces, mais il n'en fut rien... Elle entendit le claquement caractéristique du bois de l'objet roulant paresseusement sur le sol. Alors qu'est-ce qu'Apophis pourrait bien lui faire?

Qu'il était frustrant, frustrant et terriblement blessant de se sentir aussi frêle, aussi débile [non pas dans le sens idiote! xD] et aussi soumise...! Elle était Auror, Auror tout de même! Et elle ne pouvait même pas faire face à un homme sans baguette! C'était pitoyable... Finalement, si elle n'était pas gradée, c'est qu'il y avait une bonne raison.

"Je te garantis, je te garantis que tu vas en baver ! Je t'assure, de ta vie, je te dis bien de ta vie, tu n'auras jamais autant regretter de te f**tre à la place de quelqu'un d'autre ! Jamais !"

Lola s'agita dans un dernier soubresaut sans réussir à gêner Apophis, et murmura un flot continu d'avanies, d'insultes mordantes, sentant une grande lassitude l'envahir.

Puis, soudain, sans prévenir, Apophis relâcha son étreinte. Elle sentit la main sur sa nuque se desserrer progressivement, jusqu'à la quitter complètement; puis un froissement de vêtements lui indiqua qu'Apophis s'était redressé. Cramponnée au bureau, Lola était toujours pliée en deux, à demi allongée, sa respiration chaotique et accélérée. Les yeux fermés, sans aucune volonté de continuer à résister, Lola attendit un nouveau geste, une nouvelle brimade de l'autre Auror, sans même se soucier de changer de position - il est vrai qu'elle n'était pas des mieux lôties, ainsi!

"Tu bouges encore d'un millimètre, Sykes, et je te fais griller ta cervelle de taré !", annonça la voix lente et ferme.

Shackelbolt... La jeune femme poussa un grand soupir, à la foix exténué et soulagé. Kingsley Shacklebolt était là... Il allait faire payer à Apophis... Cet homme était parfait pour ce genre de situation; en d'autre terme, il était son sauveur...

"J'oserai pas ! Je le ferai !, répliqua l'autre sans cesser de le braquer de sa baguette, laisse cette jeune femme tranquille et je te laisserai tranquille !"

Comme si elle ne pouvait pas faire payer à cet abruti toute seule! Marmonnant dans sa barbe, Lola se redressa mollement, soudain désorientée. Pendant quelques instants, la pièce tourna autour d'elle et elle dut s'accrocher au bureau pour que cette impression dérangeante cesse enfin. Elle posa la main sur son front moite, le sang de son nez coulant à flots.

"Je me fiche des relations que tu peux avoir, Sykes. Cette fois-ci, ça se joue entre toi et moi ! Si tu n'as pas assez de cran pour me tenir tête...

Ne pas faire attention à la conversation des deux hommes, ne pas faire attention... Innattentive donc, Lola chercha de son regard embué sa baguette autour d'elle, sans réaction. Ses yeux plissés, à demi-clos, se braquèrent un instant sur les deux jeunes Aurors qui n'avaient rien fait; pire sentiment que la honte l'envahit alors: la colère.

"Très bien. Alors si tu es un homme, un vrai et non un animal, prouve-le en lâchant cette jeune femme !"

C'était étrange... Pourquoi n'entendait-elle que les paroles de Kingsley? Ou plutôt pourquoi ne voulait-elle entendre que celles là? Pressant de deux doigts son nez gonflé, Lola avisa sa chemisse si coûteuse. Fichue. Elle se tourna vers Kingsley et Apophis, encore vacillante mais l'expression résolue, vindicative. Sa bouche était entr'ouverte sur un rictus malveillant.

Un douloureux après coup la saisit alors, et elle dut se pencher, se cramponner aux rebords du bureau pour y faire face. Kingsley ne remarqua rien, pensant sans doute qu'elle n'avait pas bougé, et l'aida à s'installer sur une chaise non loin. Lola ne fit aucun mouvement pour se dégager; Schaklebolt avait quelque chose de profondément rassurant.

Alors que Kingsley posait sa grande main sur son front - cette fois ci, elle eut la vague idée de le repousser - Lola posa son brûlant regard sur Apophis, dans le creux de ses yeux trop bleus. Son visage à demi baissé, sa bouche courbée et maculée de sang, elle le fixait d'un air impénétrable, sans jamais ciller.... Mais lorsque Kingsley se tourna vers lui, elle forma à la hâte sur ses lèvres bombées les mots "JE VAIS TE TUER". Pourquoi se cacher de Kingsley? Simple précaution.

"La prochaine fois que tu voudras faire signifier clairement à quelqu'un qu'ici n'est pas sa place, tu n'auras qu'à pisser sur ton bureau, Sykes. Ca marquera peut-être ton territoire !"

Lola eut un léger sursaut, comme une exclamation hilare agrémentée de son sourire, lâchant sans que personne n'y fasse attention:

- " Il en serait capable, ne le tentez pas..."

"Adorable suggestion..." avait pour sa part répondu Apophis.

Ainsi, ils étaient au moins d'accord sur ça.

Lola vit se rapprocher le grand Auror et elle reporta son regard sur lui alors qu'il examinait son nez. Elle eut une petite grimace gênée en tâtant prudemment la pointe autrefois élégante et peu retroussée. Quelle tête elle devait avoir! Et puis elle n'aimait pas être prise en charge ainsi, comme une vulgaire gamine qui ne saurait s'occuper d'elle... 29 ans, elle avait 29 ans et il fallait encore que le grand et gentil Kingsley Schacklebolt vienne la secourir...

"Ca va ? Vous tenez le coup ? Vous y arrivez ?"

Lola hocha la tête d'un geste sec sans le regarder, la tête ailleurs. Une nausée l'envahissait de nouveau alors qu'elle tentait déjà de s'éloigner de ce début de migraine... Ce n'était pas vrai... Elle devait rêver... Doucement, elle cala son front dans sa main, comme si elle avait voulu prendre sa température.

"Ohh bien sûr qu'elle va bien ! Lâcha Sykes dans un glapissement, qu'est-ce que tu crois ?

Lentement, elle releva le menton vers Apophis, et cette fois ci, son regard n'avait plus rien de mystérieux. De par ce vert foudroyant, elle faisait clairement comprendre à son charmant collègue qu'il y aurait vengeance. Vengeance rapide et fulgurante...

Kingsley lui beugla de quitter la pièce sur le champ et de les laisser, et à cela, Lola leva un sourcil foncé et parfaitement sculpté. Obéira, obéira pas?

Un sourire écarta ses lèvres d'un rouge sanguin - qui n'avait rien à voir avec l'hémoglobine dévalant de son nez - quand Apophis consentit à partir, adressant même à Kingsley un salut de la tête. Petite, très petite revanche qui n'était même pas signée de son propre paraphe, mais cela viendrait... Pour le moment, elle avait le droit à des soins, non?

Lâchement, elle renversa la tête en arrière en gémissant, portant ses deux mains à son nez rouge, poisseux et gonflé. Une larme de douleur aurait pu perler à ses yeux si elle n'avait pas eu autant de fierté, et elle lança d'un ton venimeux:

- " C'est pas vrai, c'est pas vrai! Qu'est-ce qu'il a fait à mon nez!? Je le hais, je le hais, et je lui ferai payer!"

Il était très difficile de savoir si elle s'adressait à quelqu'un en particulier ou si elle parlait toute seule... Après tout, c'était dans ses habitudes... Un des Aurors qui étaient partis chercher du coton déposa doucement sa baguette sur ses genoux en confiant à Kingsley ce qu'il avait demandé. Lola l'attrapa en un geste et se redressa tellement vite qu'elle dut en faire sursauter plus d'un. Sans sourciller, elle colla sa baguette sur son nez et murmura:

- " Episkey!"

Son nez retrouva sa gracile forme d'origine, bien qu'un peu large, mais le sang qui le couvrait demeurait toujours. Elle se tourna vers Kingley en claquant des doigts dans un tic apparememnt nerveux.

- " Rahh, la formule pour nettoyer le sang, c'est quoi déjà?! Ahhh, oui, Tergeo!"

Son visage redevint de nacre, et pour s'en assurer, Lola appliqua sans crainte sa main sur toute sa face. Aucun problème. Tout était règlé.

Sauf... Sauf cette nausée, sa tête qui tournait, son malaise et sa migraine. Hum. Peut-être fallait-il... Attendre un peu...

Elle s'écroula sur sa chaise, visiblement épuisée, suppliant des yeux un Kingsley et son coton désormais inutile de l'aider.

La silhouette dans l'Atrium semblait hystérique. Lola avait parcouru tous les couloirs de son niveau, puis d'autres, d'autres encore, pour finalement atterrir dans le Hall du Ministère. Si Apophis se sentait vexé et en colère... Mais le pauvre, il n'avait rien vu! Et puis d'abord, pourquoi l'aurait-il vu ainsi! C'était à elle et à elle seule qu'il advenait d'être dérangée!

Lola, changée (elle portait désormais un tee-shirt tout simple et une jupe rapidement invoquée) et armée de son nouveau nez, parcourée l'Atrium, baguette à la main. Ses dents grinçaient au rythme de ses pas alors qu'elle demandait aux personnes qu'elle croisait, alors perplexes, s'ils avaient vu un certain Apophis Sykes.

Mais il fallait se rendre à l'évidence... Il n'était apparemment plus au Ministère... Keuf, les rats quittent le navire à l'approche du danger...

Immobile en plein milieu de l'Atrium, Lola lança à la cantonnade - et même carrément au hasard:

- " Apophis Sykes n'est qu'une ***ille molle!"

Les pas de ses bottes noires clouettées martelaient férocement le sol comme si, à chaque fois qu'il posait le pied, ce dernier se mettait à trembler, à se tordre sous lui. Les épaules voûtées, les poings serrés, l'Auror Sykes tentait de contenir sa fureur. Elle semblait si grande que même son propre corps ne pouvait la contenir entièrement, un peu comme un oiseau de flamme prêt à s'extraire de cette malheureuse enveloppe charnelle...

Le regard dur, ses yeux clairs tranchant sur ce visage ténébreux et sinistre, Apophis, les lèvres pincées, continuait sa progression monstrueuse à travers les couloirs sans même savoir où il allait. Peut-être ne faisait-il cela que pour tenter de calmer ses nerfs particulièrement à vif...

Des images, reflets de ses pulsions les plus macabres, ne cessaient de danser devant ses yeux telles d'horribles papillons alimentant aussi bien sa colère que sa soif de revanche. Des flashs puissants lui explosait en plein visage parmi lesquels il se voyait l'étrangler, la frapper, l'égorger, lui exploser le crâne contre un mur... Enfin, ce genre de choses assez banales...

Des cris amplifiaient ses oreilles et, consciencieusement, Apophis prit soin d'en augmenter l'intensité et le volume dans sa tête, comme l'on ferait passer un son mono en stéréo.
Et, alors qu'il traversait un autre couloir, se dirigeant vers l'Atrium, il passa devant quelqu'un. Cette personne ne s'arrêta pas au premier abord et passa son chemin. Une fois qu'il eut le dos tourné cependant, elle fit volte-face, fronçant les sourcils d'un air sceptique.
Se surélevant sur la pointe des pieds elle tâcha de l'apostropher bien qu'il fut assez loin pour l'entendre convanablement.

Mais il entendit son appel et lentement il se tourna vers elle lui lançant un bref regard sur un sourcil arqué.

"Quoi ?", et sa voix fut comme un courant d'air sinistre.

Comme si cette jeune personne l'avait ressenti, un léger frisson sembla la parcourir. Elle se resaisit, se tenant droite, serrant poings et dents comme si elle ne savait retenir son courage que de cette façon là.

"Une jeune femme te cherche !".

Apophis lui coula un joli sourire et lui répondit sous un regard de braise.

"Comment s'appelle-t-elle ?".

L'autre haussa les épaules.

"Je sais pas... Mais c'est une jeune femme, la vingtaine je dirais ! Elle est rousse, les cheveux longs, avec un joli visage ! Elle porte une jupe ainsi qu'un t-shirt...".

Apophis eut un léger soupir amusé, tout en levant les yeux au ciel.

"Bien sûr (il eut un sourire amer) Des dizaines de femmes sont habillées comme ça...".

La jeune femme ne cilla pas, ne relevant même pas sa remarque. Elle battit légèrement ses paupières, ses cils épais faisant comme les ailes d'un papillon.

"Bon, en tout cas, elle était à l'étage du dessous ! Tu ferais bien de t'y rendre !".

L'Auror inclina la tête en signe de respect et de remerciement. Passant ainsi devant elle sans même lui dire au revoir, il se dirigea vers l'étage indiqué.
Ainsi, une femme répondant à la description de l'Auror Jalyn le cherchait. Mais pour quelle raison ? Cette petite idiote cherchait-elle plus qu'elle n'en avait déjà eu ? Ou voulait-elle se confronter à lui afin de lui faire payer l'affront qu'elle avait reçu ? A moins qu'elle n'aimât se faire humilier ?...

Sykes laissa glisser le long de ses lèvres l'ombre d'un rictus puis, d'un pas toujours aussi pesant, s'approcha lentement de la sortie.
C'est alors qu'il entendit, juste derrière lui, comme une sorte de glapissement hystérique, un cri déchirant et mauvais éclatant dans l'apparent silence de l'Atrium.

"Apophis Sykes n'est qu'une ***ille molle!"

L'Auror se figea, ne bougeant plus du tout et retenant sa respiration à la manière d'un trapeur qui vient de flairer sa proie. Le loup n'était pas loin et l'appât serait sien... bientôt...
Jubilant, satisfait, son sang pulsant à travers ses veines lui donnant le courage et le coeur nécessaire, il explosa d'un rire puissant et gutural, presque animal grossissant et enflant à travers les couloirs. L'écho de sa propre voix se répercuta sur les murs, faisant prolonger ce moment...

Se jetant alors à travers les couloirs, courrant à toute vitesse, la tête penchée en avant dans l'alignement du cou, il suivait son instinct comme un chien enragé ayant renifler la piste du gibier frais. Ses bottes martelaient le sol à une vitesse incroyable, son par-dessus kaki battant à ses flancs.

C'est alors qu'il l'aperçut ! Elle était là, isolée, comme une biche blessée mais cependant suffisamment farouche pour lui tenir tête, prête à ne plus se laisse faire. La surprise allait être parfaite ! Par rapport à elle, Apophis Sykes arrivait sur son flanc gauche...

Dans un bond puissant et élancé, il se jeta sur elle et la plaqua dans sa chute contre le mur sur sa droite. Toute sa masse corporelle se retrouva coincée sur elle, la bloquant complétement. La pauvre jeune femme ne pouvait plus bouger sous ce poids mort qui venait de lui atterrir sur les bras.

La poussant un peu plus contre le mur, il se saisit de ses poignées et les pressa immédiatement contre le mur, à hauteur de leurs visage. Le sien était d'ailleurs si près de celui de la jeune fille qu'il aurait presque pu l'embrasser.

Il la toisa de haut en bas sur un visage dur et une expression de gamin abandonné à ses propres pulsions et sensations. Ses yeux n'exprimaient rien, fades, sans couleur sur des lèvres pincées, concentrées.
Doucement, il glissa ses propres mains dans les siennes, écartant ses doigts pour mieux y coincer les siens. Sa paume rentrant dans la sienne, il exerça une légère pression afin de ne pas les faire se décoller du mur...

"Redis-le maintenant...", le bruissement de sa voix fut comme un murmure glacial et profond.

Soupirant avec une moue avancée, presque boudeuse et infantile, Lola croisa les bras sous sa poitrine en rejetant d'un geste sec de la geste sa longue chevelure. Tant pis pour sa revanche, ce ne serait pas pour aujourd'hui... Finalement, c'était peut-être mieux: les Moldus ne disaient-ils pas "La vengeance est un plat qui se mange froid"? Oui, mais l'impatience était alors le gourmand qui vole l'assiette... Et Lola était très impatiente.

De toute façon, elle avait déjà réfléchi à un plan. Il fallait qu'elle se l'avoue, Apophis Sykes était beaucoup plus fort qu'elle physiquement parlant. Aussi, à mains nues elle n'avait absolument aucune chance.

Toutefois, elle était certaine d'être plus rapide - et surtout, beaucoup plus intelligente - que lui. Alors, elle allait le provoquer en duel... Là, elle sortirait vainqueur, et la tête haute, qui plus est. Si une baguette était sa seule chance de relever son honneur cruellement blessé, hé bien elle ferait tout ce qu'il fallait.

Mais dans l'Atrium, aucune trace d'Apophis. Derrière elle résonna un rire gras d'un quelconque personnage, mais Lola n'y fit pas attention en faisant quelques pas vers la Fontaine de la Fraternité Magique. Levant ses yeux verts sur les gigantesques statues - quelle idiotie, ce truc là - Lola décida qu'elle allait s'en aller puis faire un tour à Pré-au-Lard... Savait-on jamais, elle le verrait peut-être.

Un bruit de pas - ou plutôt de course, sur sa gauche - éveilla cependant sa vigilance et sa tension. Désormais toute attentive, Lola eut à peine le temps de tourner la tête qu'on entrait en collision avec elle, très sauvagement. Percutée de plein fouet, Lola fut repoussé sur le côté comme si une force invisible avait soufflé un vent puissant dans sa direction; elle ne put rien faire et se cogna contre le mur.

Et dire que Kingsley n'était plus là et que le Hall était presque vide...

Papillonnant des paupières, Lola, le souffle coupé, se vit donc plaquer durement contre le mur par un imbécile heureux qu'elle reconnut comme étant Apophis Sykes. Finalement, peut-être avait-il entendu...

Une rougeur étrange s'étalant sur son visage, Lola se débattit furieusement alors que le poids de l'homme la maintenait dos au mur, coinçant ses poignets dans les siens. Les yeux plissés sur une colère sourde et surtout muette, Lola sentit avec dégoût les doigts d'Apophis s'insinuer entre les siens. Son alliance frotta au passage la main de l'homme qui dut sentir un contact froid et lisse.

Arrêtant de remuer - elle avait compris qu'elle était faible, ça y est - Lola redressa la tête en affichant sur son visage une expression digne et affectée. Sa jupe, sous le traitement rustre d'Apophis, s'était plissée, et elle agita quand même les jambes pour la faire glisser, amenant soudain une très séduisante idée à son esprit. Souriante, elle déclara d'une voix placide:

- " Je te provoque en duel de sorcier, ***ille molle! Et si tu ne me lâches pas tout de suite, tu n'en auras même plus..."

Relevant légèrement sa jambe - celle qui n'était pas coincée sur le flanc d'Apophis dans une position très gênante - armée d'une botte en cuir noir mais évasée (féminine jusqu'au bout), Lola eut un regard parfaitement éloquent, élargissant son sourire sur ses lèvres rouges d'un maquillage souligné. Sa menace était parfaitement claire, et si Apophis ne comprenait vraiment pas, elle se faisait fort de la mettre en oeuvre.

[HJ : comme l'a fait si bien remarquer Skiirt, c'est ma journée aujourd'hui !

Je me permets donc de poster ce message à 17h37 ! Ne pouvant attendre jusqu'à 17h77 ! Impatient que je suis :p !

7ember Quint le 07/07/2007 à 17h37].


Tandis qu'Apophis restait plaqué contre elle, il ne remarqua pas que déjà la jeune femme commençait à s'animer, tentant de se défaire, se tortillant tel un ver. Il resserra alors son étreinte, ses propres doigts se renfonçant dans les siens, compressant ses phalanges, rentrant ses ongles dans sa chair. Dans cette ultime position, il se sentait inébranlable, intouchable !

Elle aurait pu faire tout ce qu’elle souhaitait, il la tenait à sa merci. Il était beaucoup plus lourd qu’elle, beaucoup plus robuste et fort. Jamais, non jamais elle ne pourrait faire quoique ce soit pour se délivrer de son emprise…

A part peut-être une seule chose…

A peine eut-elle prononcé ces quelques mots concernant le duel, pleine d’une colère rentrée, qu’il sentit quelque chose frôler son entrejambe. Son sang ne faisant qu’un tour, Apophis se figea, serrant les dents sur une grimace surprise.

Il savait ce que c’était et il savait l’effet que cela faisait… Si jamais… si jamais il tentait quoique ce soit, il allait bientôt se retrouver plié en deux, le souffle coupé. Cette petite garce en était capable ! Fichu point faible, elle l’avait trouvé !

L’étonnement fit très rapidement place à une rage naissante. Les traits fins et rudes du jeune homme durcirent davantage et son regard se fit alors transcendant…

« Ok, j’accepte ton défi, marmonna-t-il dans un souffle, étrangement la bête était docile maintenant, je l’accepte, mais pas ici. Dans un endroit approprié à ce genre de choses ! ».

Il relâcha son emprise, retirant ses mains ancrées dans les siennes, laissant une trace grasse et huileuse dans ses paumes.
L’horrible Apophis lui tendit un sourire mesquin et satisfait. La toisant de haut en bas –serait-elle assez solide pour supporter un véritable duel contre lui ?- il hocha lentement la tête levant les yeux au ciel.

« J’espère que tu me feras honneur en tenant la longueur, Jalyn. Je n’aimerais pas me battre contre une espèce de boulet sur pattes ! ».

« A dix huit heures, ce soir, dit-il très sérieux, dans la salle d’entraînement au sous-sol ! Je compte sur toi ! ».

Il lui décocha un dernier clin d’œil puis tourna les talons. Etrangement tout sourire, toute lueur rieuse et ironique avaient disparus de son visage et il était resté stoïque comme quelqu’un s’apprêtant à partir pour une mission périeuse. Ses talons, comme la dernière fois, claquèrent ferme sur le sol de marbre et il disparut à l’angle du couloir…




Il était dix huit heures et, peu à peu, les locaux du Ministère de la Magie commençaient à se vider. Les employés partaient, quittant enfin ce travail qui les harassait tant.

Apophis Sykes avait choisi cet horaire car il savait qu’ils y seraient tranquilles. Généralement, les Aurors et les Chasseurs ne venaient s’entraîner que le matin et en début d’après-midi… mais mieux valait être sûrs, certains avaient tendance à apprécier le calme des fins de journée.

L’Auror avait ainsi longé les couloirs habillé bien différemment cette fois-ci... Il avait quitté son éternel pantalon noir, sa chemise blanche et sa cravate pour une tenue plus légère, plus agréable.

C’était une robe de sorcier faite dans un tissu aussi souple que de la soie mais résistant comme du cuir. Le pantalon était ample, resserré à ses chevilles sur des chaussures noires gainées de daim. Le haut fait dans un tissu côtelé et gris foncé disparaissait sous les pants longs et tombants d’une cape laissant deux larges trous pour ses bras.

Sur le côté de l’un des pants étaient brodés en lettres d’or les initial « SW », enlacées dans des courbes et des arabesques exquises.
L’ensemble était noir, d’un noir de jais. Seul le col relevé de la cape était bordé de tissu gris foncé.

Apophis qui, d’habitude, ne coiffait jamais ses cheveux les avaient plaqués en arrière sur son crâne. La trace des dents de son peigne restait imprégnée, un peu comme la marque des labours dans un champ de blé.
C’était une astuce de son père.

Beaucoup de sorciers se laissaient prendre car ils laissaient toujours leurs cheveux lâches en duel. C’était une erreur car la moindre mèche venant se coincer dans les yeux pouvait perturber le lanceur de sort et ainsi l’empêcher d’agir. C’était là un handicap dont il fallait tirer avantage !

Son père était un fin duelliste, noble famille oblige. Il avait voulu que son digne fils suive son exemple et l’avait donc entraîné durant toute sa petite enfance, lui martelant afin que cela rentre les différents préceptes de bienséance qu’il se devait de respecter… ainsi que quelques atouts dont il avait le secret.

Apophis les avait appris par cœur et jamais ils n’étaient ressortis de son esprit. Il mettait d’ailleurs un point d’honneur à les faire respecter… bien que certains eurent été complètement hors d’usage à l’heure actuelle.

Le jeune homme arriva enfin devant la salle d’entraînement. D’un coup de baguette il fit s’ouvrir la porte.
Il atterrit dans une immense salle dont les murs lui renvoyaient en échos le bruit de ses pas. Du parquet avait été posé du sol au plafond tandis que de longues estrades en bois occupaient toute la longueur et la moitié de la largeur de la pièce.

Ca et là des balais magiques traînaient, balayant en vitesse la poussière qui s’accumulait en certain coin. Apophis ne leur tendit même pas un regard et alla s’asseoir confortablement sur l’un des bancs installés contre les murs.

Il consulta sa montre gousset et constata alors qu’il était un peu en avance, juste de cinq minutes.
Si la demoiselle était ponctuelle, elle ne tarderait pas… Un léger sourire vint naître sur ses lèvres ciselées. Il était fin prêt !

Mouvement habituel, répété, un de ses sourcils se releva gracieusement lorsque Lola remarqua la soudaine immobilité d'Apophis, suite à sa menace. Ses mains griffées la firent un instant grimacer. Cet idiot avait enfoncé ses ongles poisseux profondément dans ses paumes désormais marquées, et elle ne pouvait s'empêcher de penser que ça allait être un gros désavantage lors de leur duel. Il n'avait même pas encore accepté! Pourtant, elle était certaine qu'il le ferait... Après tout, refuser un duel - surtout venant d'une femme lorsqu'on était aussi machiste! - relevait du ridicule absolu et était généralement hué un peu partout.

Et comme elle l'avait deviné, alors que son ventre se soulevait plus fort contre les côtes d'Apophis tant elle était comprimée, l'autre Auror lui répondit en un souffle qu'il était d'accord. Voila, tant mieux! Sa revanche était donc assurée.

Il la libéra alors, et Lola reposa au sol, dans un claquement typiquement féminin, sa botte menaçante. Repoussant en arrière ses cheveux rougeoyants d'un mouvement de la tête, comme si de rien n'était, Lola essuya avec un rictus dégoûté ses mains visqueuses contre son débardeur. Ce type était écoeurant...

« J’espère que tu me feras honneur en tenant la longueur, Jalyn. Je n’aimerais pas me battre contre une espèce de boulet sur pattes ! »

« A dix huit heures, ce soir, dans la salle d’entraînement au sous-sol ! Je compte sur toi ! ».

Lola n'appréciait pas trop qu'il la regarde ainsi, de haut en bas, mais alors qu'Apophis tournait les talons après lui avoir lancé un clin d'oeil, elle ne put s'empêcher d'en faire autant. La trentaine, vie aigrie, tendance à l'embonpoint... Finalement, le personnage était facile à cerner...

En s'éloignant à son tour dans une direction opposée, Lola pensa, avec un sourire mauvais, qu'il serait aussi facile à battre.

Il était 18 heures 05 quand Lola tourna enfin à l'angle d'un couloir du sous sol nommé par Apophis, ajustant à sa main un gant court cerclé d'argent. Sans attendre, la mine résolue, elle enclencha la poignée de la porte de la salle d'entraînement et pénétra à l'intérieur. Elle n'avait même pas conscience d'être en retard.

La vaste pièce était vide, et c'était tant mieux. Les imposantes estrades luisaient de propreté, tous comme les bancs sur lesquels Apophis reposait. Lui aussi, s'était donc changé... Et à le regarder ainsi, il avait noble allure, sa tenue de duel était très élégante. Si elle avait su qu'il pouvait se payer quelque chose comme ça, Lola aurait sorti le cran au-dessus...

Elle-même faisait bonne figure, guindée devant la porte, le poing sur la hanche en fixant intensément Apophis, aussi immobile et silencieuse que lui. Sa jupe et son débardeur misérables avaient bien entendu disparu, remplacés par quelque chose de beaucoup plus agréable à porter dans ce genre d'occasion... spéciale.

Elle ne portait plus ses bottes effilées qui auraient été risibles en duel, mais de longues cuissardes sans talons, serrées de la cheville aux molets mais montant jusqu'aux genoux. La matière dans laquelle elles avaient été taillées restaient un mystère à l'oeil débutant; on aurait dit du cuir, mais il était impossible de faire quelque chose d'aussi précis que cela à l'aide d'un tel matériau. La forme des chausses était jolie et ouvragée, très particulière sans être trop subulée. On devinait qu'elles étaient exclusivement féminine quand à la couleur marron pâle et à l'arrondi de l'arrière, et elles convenaient parfaitement aux jambes généreuses de Lola. Lâches au genou, on aurait dit des bottes d'équitation Moldue.

Son pantalon était moulant, épousant sans vexer sa pudeur les formes de sa taille. Tout le long des flancs composés comme le reste d'une toile fine, il était continuellement brodé de filaments couleur or, sans motif distinct, jurant magnifiquement avec le noir du fuseau en lui-même. Lola était mise en valeur sans le vouloir grâce à ce pantalon, bien ajusté au bassin grace à une ceinture en bronze véritable. Petit bonus qu'elle voulait absolument montrer...

Elle portait également une camisole nacre par dessus un haut collant, aussi noir que du charbon. L'un et l'autre étaient cousus d'or, s'accordant ainsi avec le pantalon par l'aspect et la couleur, c'était selon. Le sous pull comportait des manches simples et retroussées aux poignets, comme ces vêtements que les Moldus revêtaient au Moyen-Age, et la camisole offrait un décolleté impuissant, car le haut noir n'en avait pas.

Recouvrant tout cela, Lola avait passé une cape très légère, comme une voile, essentiellement composée de satin molletonné aux bords. Encore une fois, c'était un ajout personnel de Lola qui tenait à faire lorgner sa valeur. La cape était d'une couloir ivoire, et elle ne dépareillait pas avec la camisole. L'ensemble était fort joli à regarder.

Pour finir, elle n'avait su se souvenir de la formule magique qui soignait les petites coupures, aussi elle avait passé des gants de cuir noir, pas trop épais pour faciliter le maniement de la baguette. Comme elle l'avait soupçonné, Apophis la désavantageait... Les manicles étaient très efféminées par leur beauté, car Lola avait voulu balancer avec ce côté solennel que lui donnait sa tenue de duel.

S'avançant finalement vers Apophis, elle détourna son regard qui avait été très insistant pour fixer une estrade au hasard. Sa baguette dépassait d'une minuscule poche en forme de rond spécialement pratiqué dans le pantalon en cas de duel, et frottait son ventre à chacun de ses pas. Elle s'arrêta tout près d'Apophis en savourant les échos langoureux que lui renvoyaient les murs laqués de sa lente marche.

- " En avance." déclara-t-elle simplement en se râclant la gorge. "Voulez vous commencer tout de suite ou passer par les formalités d'usage: cause, conséquence et récompense du duel sous forme de contrat magique...?"

Sa voix était très laconique, il lui était étrange de retourner au vouvoiement avec l'Auror, mais il ne l'attaquait pas à l'heure présente, donc... De plus, elle était vraiment impressionnée par son port actuel et par sa robe de duel, vraiment... Une petite preuve de respect qu'elle espérait bien réciproque. Elle baissa son regard sur Apophis, remarquant ses cheveux tirés - les siens, toujours bien fournis et bouclés, lui tombaient devant les yeux - et elle ne put s'empêcher d'ajouter:

- " Je suis surprise par tant d'élégance. Il ne fallait pas, juste pour moi, voyons..."

Avec un léger sourire, elle se saisit de sa baguette qu'elle pointa sur ses cheveux. Sans regarder Apophis, elle murmura une formule très courte en exécutant un mouvement compliqué du poignet. Automatiquement, sa chevelure se lissa, comme subitement passée sous un puissant jet d'eau, ressemblant étonnemment à un flot de lave. Invoquant un élastique, elle les attacha rapidement en une queue haute et bien droite.

Lola était fin prête.

A l'arrivée de Lola Jalyn dans la salle d'entraînement, Apophis Sykes se leva d'une traite. A présent raide comme un piquet, toujours aussi majestueux dans sa tenue de duel, il la salua tout en inclinant légèrement le buste de manière respectueuse et fort gracieuse.

La jeune femme était tout aussi bien habillée que lui. Cette tenue lui allait à merveille, avantageant ses formes sans en souligner trop ostenciblement les contours. Tout était de bon goût, aussi bien dans l'ouvrage que dans sa manière de s'habiller.

Son habit semblait fait dans un tissu d'une très bonne qualité, épousant avec harmonie la moindre forme de son corps... Certains détails cependant juraient avec l'ensemble bien joli, comme cette horrible ceinture en cuivre trop pimpante et trop clinquante. Pour un peu, elle cassait l'harmonie entre la chemise et le pantalon...

La jeune femme se présenta donc à lui et s'excusa -du moins, c'est ainsi qu'il le comprit- pour son retard... Elle lui demanda ensuite s'ils s'embarrasseraient des différentes formalités imposées en duel. Ce à quoi Apophis Sykes répondit :

"Oui, je les présenterai (il lui fit un joli sourire) sans aucun problème !".

Puis il se leva et s'avança lourdement vers l'estrade. Une boule dans sa gorge s'était formée lorsqu'il avait vu la jeune femme se recoiffer... Elle s'tait douté de quelque chose et son effet de surprise était à l'eau...
Il esquissa un légère grimace puis ne dit rien, préférant ne pas se faire remarquer. Il fallait être subtil et rusé dans ce genre de circonstances.

Prenant place, c'est à peine s'il entendit le compliment qu'elle eut à son égard. Tournant ses yeux de crystal vers elle, prenant un air nonchalant, il se contenta de hausser les épaules et de dire sur un ton égal :

"C'est toujours un duel. Je m'habille comme ça lorsque j'en livre un...".

Il avait cherché à montrer qu'elle ne faisait pas exception et espérait avoir réussi bien que, quelque part, une autre partie de lui-même le somma à plus de politesse...
Il se reprit néanmoins, et ajouta sur une voix douce et suave :

"Mais, en d'autres circonstances, il m'arrive de m'habiller de façon plus élégante, bien sûr".

Il lui fit un dernier clin d'oeil et, d'un signe, l'invita à prendre place à son tour.
Une fois que la jeune femme fut montée et se trouva face à lui il sortit sa baguette. D'un geste prompt, il la plaqua contre son coeur, son poing toujours serré sur son pommeau.
Arborant un visage droit et digne il commença d'une voix calme, sobre :

"Ouverture du duel opposant Lola Jalyn à Apophis Sykes of Woodbury. Ce dernier fut annoncé par mademoiselle Jalyn et accepté par monsieur Sykes of Woodbury. L'issue de ce duel entre ces deux sorciers sera l'abandon pas K.O. Le sorcier gagnant se devra de... (il parut chercher dans sa mémoire) se verra octroyer un verre par le perdant (*et hop, hein ! M**de !*). Si forfait il y a, la récompense sera attribuée à l'adversaire...".

Il inclina légèrement la tête en direction de Lola dans un léger salut puis continua d'une voix ferme :

"Sir Apophis Sykes of Woodbury. Fils de Sir Montgomery Sykes et d'Honoria of Woodbury. 33 ans. 1m89 pour 90 kg. Auror de son état et ex-élève à Poudlard dans la maison Serpentard. En possession de tous ses diplômes.

Que Merlin ainsi que sa puissance me soient favorables...", termina-t-il sur un murmure.

Il baissa à nouveau la tête et ferma les yeux. Doucement, sa baguette vint à se poser à la verticale le long de son nez et de son front.
C'était le dernier salut... le dernier salut avant de commencer le duel et de comtper jusqu'à trois... C'était une tradition, un principe qu'il ne sautait jamais. Il était bien trop fier de pouvoir l'imposer...

Il releva ses yeux mutins et lança un sourire coquin à la demoiselle. Son bras se baissa, pendant à présent le long de son corps.
Il attendait à présent qu'elle fasse de même...

Un poing sur la hanche, Lola passa distraitement sa main dans ses longs cheveux roux, inhabituellement disciplinés, écoutant d'une oreille Apophis qui semblait pressé de commencer. Cela avait quelque chose d'un peu inquiétant, finalement, non? Il avait l'air vraiment confiant... Mais non, non, elle gagnerait!

"Mais, en d'autres circonstances, il m'arrive de m'habiller de façon plus élégante, bien sûr".

Hum, que disait-il? Sortant brusquement de ses pensées, Lola eut un sourire placide et mystérieux. A la suite de son signe qu'elle trouva un peu trop impérieux, Lola s'avança vers l'estrade et monta les quelques marches pour se hausser à la hauteur d'Apophis.

- " Bien sûr..." répondit-elle enfin d'un ton un peu moqueur.

D'un pas vif, elle s'éloigna vers l'autre extrêmité de l'estrade noire, toute en longueur, baissant la tête pours admirer les superbes dessins peints avec précisions sur le bois brillant. Un, deux, trois, quatre, cinq représentations, comme autant de limites à ne pas dépasser si elle voulait vraiment gagner. Il ne fallait surtout pas qu'elle tombe, se rappela-t-elle, déroulant en accéléré tous ses souvenirs de duels, gagnés... ou non...

Finalement arrivée au bout de l'estrade, dans sa partie - un large cercle jaune délimitait sa place de départ, tout comme pour Apophis, de l'autre côté - Lola pivota sur ses talons, droite comme un piquet. Il n'était pas encore temps de saluer... D'un geste convulsif, elle comprima sa main contre sa baguette lisse et fine, repassant aux détails toutes les techniques, tous les sorts utiles qu'elle avait pu apprendre. Lola déglutit silencieusement. Et alors qu'elle entendait son coeur tambouriner contre sa tempe, contre sa gorge, elle comprit qu'elle avait peur... Très peur de se battre contre cet homme...

"Ouverture du duel opposant Lola Jalyn à Apophis Sykes of Woodbury. Ce dernier fut annoncé par mademoiselle Jalyn et accepté par monsieur Sykes of Woodbury. L'issue de ce duel entre ces deux sorciers sera l'abandon pas K.O. Le sorcier gagnant se devra de... se verra octroyer un verre par le perdant. Si forfait il y a, la récompense sera attribuée à l'adversaire...".

Lola grimaça délibérément à l'entente de son nom prononcé par Apohis avec tant de calme. A entendre, il était vraiment laid... Lola... Humpf...

Sykes of Woodbury, hein? Hé bien, voila qu'elle se battait en duel contre un noble... Si elle n'avait que quelques Gallions à perdre, pourquoi pas... Cependant, elle crut bon d'ajouter, levant légèrement sa baguette pour que l'annonce soit officiellement scellé par le contrat magique de duel.

- " ... et le perdant devra formuler des excuses publiques et fournies devant tous les Aurors du Ministère pour la gêne occasion au gagnant; il sera aussi aux ordres du gagnant pendant... humm... Une semaine."

Sa baguette frémit légèrement alors qu'elle souriait d'une façon très étrange, assez fière. Si elle perdait - MAIS ELLE NE PERDRAIT PAS! - elle devrait s'excuser, certes, mais une semaine aux ordres de Sykes, ce n'était pas trop grave, si cela restait secret. Et puis lui payer un verre, elle s'en moquait, il n'avait pas stipulé qu'elle devrait le boire avec lui.

Hochant la tête, Lola se râcla la gorge en avançant une jambe devant l'autre, pressée de se muer dans la position qui convenait, celle qui était tellement élégante, tellement faite pour elle... Mais restait encore un point à découvrir avant de saluer et de prendre la pose... Ce n'était pas sa partie préférée, mais puisqu'il fallait le faire...

"Sir Apophis Sykes of Woodbury. Fils de Sir Montgomery Sykes et d'Honoria of Woodbury. 33 ans. 1m89 pour 90 kg. Auror de son état et ex-élève à Poudlard dans la maison Serpentard. En possession de tous ses diplômes.

Que Merlin ainsi que sa puissance me soient favorables..."

Elle l'observa très attentivement pendant qu'il saluait, apparemment très concentré; car il fallait noter absolument chaque détail de son attitude. Il était très respectueux, finalement... Elle aurait peut-être même un peu de culpabilité à lui faire avaler sa langue...

Hum. Non. Finalement, non.

Il releva ses yeux vers elle en lui souriant, puis Apophis baissa calmement sa baguette. Il sembla à Lola, pendant un instant, que sa langue s'était garnie sans la prévenir d'une sacrée couche de coton, et que son estomac l'avait abandonné au bas des marches. Une nouvelle fois, elle toussota, puis levant sa baguette dans un geste lent et mesuré, elle déclara d'une voix assez solennelle - peut-être prenait-elle ça trop à coeur...

- " Lola-Mary-Emily-Erika-Joy-Kaitlin-Judy Jalyn-Levouesier..." si elle avait marmonné cela d'un ton précipité, elle reprit d'un ton plus clair: "Fille de Harry Jalyn et Victoria Shetfield. 29 ans. 1m72 pour un nombre de kilos qui ne regarde qu'elle. Auror du Ministère, 9 Aspics et toutes ses BUSEs, blablabla... Ex Gryffondor à l'école de sorcellerie Poudlard, femme fatale d'une beauté incroyable etc, déclare par la présente reconnaître et accepter les termes et l'issue de ce combat. Que le meilleur - ou la meilleure - gagne!"

Et voila, il n'y avait plus aucun moyen de reculer, à présent... Lola leva à son tour sa baguette au niveau de son front, et inclina pesamment sa tête rousse. Elle n'avait pas besoin d'invoquer un vieillard pour se souhaiter bonne chance, aussi elle resta par la suite silencieuse en redressa la nuque. Après un petit temps d'hésitation où elle ne fit que respirer très lentement, très lourdement aussi, elle leva derrière sa tête son bras armé de sa baguette, l'autre étant dressé devant elle pour garder l'équilibre. Ses jambes s'arc-boutèrent, tout comme son bras porteur. Elle n'avait jamais paru aussi sérieuse et concernée.

- " 1..." compta-t-elle d'une voix forte.

" 1..." compta-t-elle d'une voix forte.

Et Apophis reprit à son tour, l’allure voûtée, les bras pendant le long du corps, les poings serrés.
Sa voix n’était qu’un souffle, profond, puissant comme les gorges d’un gouffre sans fond. Il égrainait lui aussi les chiffres et lorsqu’il parvint à trois sa vision se troubla et une autre image que cella de Lola lui apparut.

« Non, tiens-toi plus droit, Apophis ! Tu es tout courbé comme de l’if ! Tiens-toi droit ! ».

Instinctivement, l’Auror se redressa un peu mieux. De son côté, le petit garçon qu’il avait été jadis en fit de même, tâchant de se tenir le plus droit possible.

Son père lui sourit, mais pas de la manière dont il l’aurait souhaité. Ce rictus était fier et satisfait ne faisant montre d’aucune tendresse à l’égard des progrès du rejeton.

C’était un peu… un peu comme s’il venait d’apprendre à son chien à rapporter le journal…
L’homme arborant une tenue noire et verte magnifique inclina légèrement la tête puis reprit :

« Lorsque l’on fait partie des tiens, Apophis, il faut toujours se montrer digne et noble. Nous avons des préceptes et des traditions à respecter ! Il ne suffit pas d’arriver en duel et de jeter un sort ! Les bien-nés, comme toi, se doivent de faire tout leur possible afin d’honorer l’étiquette. C’est ainsi !

Maintenant, positionne tes pieds comme je t’aurai appris ! ».

Le petit garçon bien discipliné opina brièvement du chef puis jeta un regard rapide à ses pieds. Il avait tellement peur de se tromper qu’il s’y reprit à trois fois –sous l’œil attentif de son père- avant de trouver la bonne position.

Une fois qu’il pensa avoir adopté la meilleure, il leva les yeux vers lui cherchant dans ses yeux une quelconque étincelle brillante de fierté et de joie. Montgomery Sykes, quant à lui, se contenta d’acquiescer d’un signe de tête entendu.

« Très bien. Maintenant et après avoir compté jusqu’à trois, n’oublie pas de réciter ce que tu auras appris ! Je compte sur toi, fils ! ».

Et le petit garçon avait compté jusqu’à trois tout comme l’avait fait l’homme de 33 ans dans le temps présent. Puis ce dernier s’était retourné, se préparant à jeter son sort.
Baissant légèrement la tête, fermant les yeux comme dans une prière, il murmura tout bas :

« Pour l’honneur de mes ancêtres, de mes pairs, de ma famille. Puisse leur soutien inspirer mon combat... ».

Il leva un regard tranchant et déterminé. Ses doigts se resserrèrent sur sa baguette.

« …Et, si je meurs, que ce soit pour l’honneur des miens ! ».

Apophis, comme une machine lancée au triple galop, fit brusquement volte-face et pointa sa baguette sur Lola. Ses muscles étaient tendus à l’extrême, son visage crispé par la concentration. La seule chose qui brilla sur ce visage dur furent ses pupilles aussi limpides et claires que du crystal…
Ne lui laissant pas le temps de réagir, sa voix grondante poussa un cri, lançant ainsi son sort :

« IMPEDIMENTA ! ».

Une lumière scintillante jaillit alors de sa baguette, fusant à travers la piste de duel, filant droit vers Lola.

Un large sourire se peignit sur le visage du jeune Auror. Ses traits se détendirent, montrant à présent qu’il était sûr de lui.

« Essaye de faire face à ça !! ». Lança-t-il dans toute sa verve.

Rayonnant de jubilation et d'allégresse, il attendit patiemment que son sort la frappe et fasse ensuite effet. Ainsi, il ne pourrait pas l’atteindre comme souhaité et lui aurait tout le temps du monde pour agir…

Apophis aurait voulu se permettre une autre remarque déplacée, mais il en resta là pour le moment. Mieux valait ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué et enterré.

Bien qu’il fut fort à ce genre de jeu, mieux valait ne pas trop s’y risquer.
Après tout, la sagesse de Serpentards n’était-elle pas d’attendre le bon moment avant de provoquer ou d’attaquer ?