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 Mépris à jamais? [ A.S]

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Ξ Sujet: Re: Mépris à jamais? [ A.S]   Mépris à jamais? [ A.S] - Page 2 EmptySam 16 Aoû - 23:43

    Son souffle chaud parcourant sa nuque, cette sensation étrange qui vous prend au cœur, ses lèvres contre sa peau…un contact charnel tellement délicieux. Mais, pourtant Amanda fut absente quelques instants, son esprit ailleurs, ses pensées égarées bien loin dans ses souvenirs. Aaron et encore Aaron, la culpabilité, la sensation horrible de se dire, de savoir que l’on commet l’impardonnable. Ainsi, une larme, une seule et unique larme perla sur son visage de porcelaine. Est-ce que la culpabilité et le remord passeraient avec le temps ? Il fallait l’espérer sinon Amanda ne pourrait pas jouer longtemps sur deux tableaux. Cette tendresse l’avait brutalement heurté…ses doigts eux pourtant n’avaient pas perdu le nord et bien rapidement ils n’avaient pas tarder à regagner le cou et les cheveux du blond. Mauvaise habitude qu’engendrait une tendresse trop occasionnelle. Ces réflexes elle les avait ordinairement, ou plus exactement, elle les avait eu autrefois avec Aaron. La solitude et l’abandon la menait là. Elle s’en voulait déjà et savait que jamais au grand jamais elle n’aurait été dans une telle situation quelques années plutôt ! Tromper Aaron avec Apophis…voilà une chose qui lui avait toujours semblé fort improbable.

    Il s’éloigna alors d’elle, lui laissant tout le temps de le jauger du regard. Elle ne bougea pas, là immobile telle une statue. Lui-même l’observait avec calme mais avec ce sourire…ce drôle de sourire si sûr et hautain. Il ne changerait jamais…trop fier tout cela se lisait sur son visage. Il jubilait, il était ravi, heureux de pouvoir anéantir son « ami ». Il était un gamin, un adolescent qui ne demeurait toujours le même…il était prêt à tout, tout pour se venger d’un affront. Et Amanda en était parfaitement consciente.
    Elle savait que s’il agissait de la sorte et s’il souriait ainsi ce n’était qu’uniquement parce qu’il évaluait le tord qu’il allait faire à Aaron…Et pourtant, malgré cela, elle n’abandonnerait pas, elle ne ferait pas demi tour. Pourquoi ? Parce qu’elle était en colère et que la colère faire parfois agir avec stupidité. Alors qu’il prenait place sur le sofa, sofa qu’occupait habituellement Aaron lorsqu’Amanda le refusait dans leur lit, il ne tarda à reprendre la parole, son regard accroché au sien. Quelle conversation… voilà qu’il souhaitait mieux savoir ce qu’elle faisait de ses journées…un Apophis concilient et qui faisait semblant de s’intéresser à ses occupations. Un sourire amusé apparut alors sur les lèvres vermeilles de la jolie brune…quelle ironie. Tout cela sonnait tellement faux ! Il tentait de lui démontrer, alors qu’il savait que cela était peine perdu, qu’il pouvait être un être « normal ». Amanda conserva son sourire amusé en le laissant poursuivre, elle sentait que cela allait être encore plus drôle ! Cependant, elle avait beau sourire de ses propos…ce sourire s’estompa quelque peu lorsque le blond fit remarquer qu’il ne pouvait être qu’un meilleur père qu’Aaron.

    La jolie brune s’avança calmement vers le blond qui la dévisageait tout en redessinant ses courbes de son regards clairs. Un silence. Pas un mot. Amanda semblait très calme. Son sourire réapparut mais il n’avait plus rien d’amusait, il était plutôt narquois et ironique.


    _Un Meilleur père qu’Aaron… je crois qu’en effet tu vas bien vite en besogne, Apophis…Et puis comme tu l’as dis tu ne connais pas notre fille. Si Melissa aime quelqu’un en ce monde, c’est bien son père. Prendre sa place…ce n’est pas une chose possible, Apophis.

    Amanda observa à nouveau le blond. Il avait de drôle de prétention…remplacer Aaron, être bien meilleur que lieu…C’était une chose bien facile. Etre meilleur qu’Aaron c’était une choses des plus faciles au monde, être un meilleur père, un meilleur époux…tout le monde pouvait être meilleur qu’Aaron Miller, il suffisait de le vouloir ! Cependant…pour Melissa, il ne suffisait pas d’être un meilleur père. Cela ne marchait pas ainsi. Melissa aimait son père, c’était son père à elle, son héros et personne ne pourrait jamais prendre sa place. Et certainement Apophis. Apophis père…tient il lui en donna une jolie démonstration. Il avait un fils, un jeune fils…adorable, mais Amanda avait bien du mal à croire qu’il puisse s’en occuper comme un père ! Apophis n’en avait pas la patience, il n’était pas capable d’aimer, elle ne l’avait jamais vu aimer personne d’autre que sa propre personne, alors un enfant indésirable, elle en doutait fortement ! Cependant, elle fut intéressée, oui curieuse de connaitre le jeune fils d’Apophis.

    _Je te vois assez mal t’occuper d’un enfant, Apophis…Je serais sa mère je m’inquiéterais grandement de te laisser l’enfant l’espace d’une après midi…Mais peut être que je me trompe et que tu as comment dire…la fibre paternelle. Amanda eut un léger sourire amusé tout remettant derrière ses oreilles une mèches de cheveux qui s’échappait de son chignon.Quant à faire un compagnon de jeu pour Melissa…faudrait il déjà que tu ai une place dans ma vie et dans la sienne…une place importante j’entend.

    Amanda arqua légèrement un sourcils en guise d’entendement…oh oui, il faudrait à Apophis une place indéniable dans sa vie pour qu’un jour leurs enfants aient le moindre contact. La jolie brune ne put alors que sourire davantage lorsqu’il évoqua le fait qu’il n’avait aucune honte à évoquer ses enfants, complètement, en général, non désirés ! C’était bien lui cela…il voulait toujours passer pour le meilleur, mais pour qu’Amanda avale cela…ce n’était pas gagner non plus. Apophis Sykes était loin d’être un défenseur des opprimés et il n’était certainement pas un père exemplaire…ce elle en était presque certaine. La jeune aristocrate souriait intérieurement de le voir se mettre en scène de la sorte.

    _Tu n’as pas honte de ta progéniture ? M’en voilà rassuré…et te crois tu différent de mon époux sur ce point ? Il est inutile de tenter d’impressionner qui que ce soit Apophis…malheureusement je crois te connaitre suffisamment et j’ai bien du mal à croire que tu ais la quelconque affection pour les enfants…

    La jeune femme avait envie de rire, mais il allait de soi qu’elle se retint, par politesse et qu’elle pâlit bien rapidement lorsqu’il lui demanda de faire descendre sa fille. Il tenait ainsi réellement à rencontrer sa fille..enfant qu’elle avait toujours refusé qu’il voit depuis toujours. Amanda fronça légèrement les sourcils, incertaine. Laisser Apophis rencontrer Melissa…Ce n’était pas une idée qu’elle appréciait pourquoi ? Parce qu’elle préférait que tout cela ne demeure qu’entre elle et le blond et que sa fille soit mise à l’écart de toutes ces histoires…Pourtant, face à l’insistance du sorcier, face à ce sérieux qu’elle ne lui connaissait que rarement, la jeune femme tourna les talons pour quitter le salon. Ses pas raisonnant dans le couloir, Amanda monta dans la chambre de sa fille… Melissa était là, assise sur son lit, elle lisait tranquillement. Lorsque sa mère pénétra dans la pièce, la fillette releva son regard vers cette dernière et lui sourit. Le même regard qu’Aaron. Amanda ne put que sourire et elle lui tendit sa main.

    _Viens, Melissa, quelqu’un voudrait te rencontrer…
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Ξ Sujet: Re: Mépris à jamais? [ A.S]   Mépris à jamais? [ A.S] - Page 2 EmptyLun 25 Aoû - 11:55

Apophis s'étala un peu plus dans le sofa moelleux et toujours de cette horrible couleur orange. Il étendit ses bras le long du dossier, renversant sa nuque vers le plafond pour en observer les mou... rien. Non, pas de moulures ici, pas comme chez lui. Mince ! Il y avait de quoi être décontenancé ! Un plafond sans aucune fioriture...

Il allongea ses jambes sous la table basse et fixa sans sourciller le drôle d'appareil à l'unique oeil noir qui le regardait à son tour, lui renvoyant son propre reflet brouillé et déformé. L'Auror eut un sourire idiot puis un léger ricanement sec. Il avait déjà entendu parler de cette machine et elle renvoyait des images de personnes différentes. Pas comme des photos de vous ou de vos amis mais des personnes que vous ne connaissez pas personnellement. L'intérêt d'une telle entreprise ? Aucune. Et c'était bien là le problème.

Lorsqu'il était entré chez Lola pour la première fois (c'était un comble ! Elle était venue chez lui et avait attendu d'être convenablement ba*sée pour l'inviter, tsst...) ce fut l'une des premières choses qu'il remarqua, hormis la décoration étouffante et écrasante d'un luxe trop fièrement déployé, à grand renfort de colonnades et de dentelles... Il avait alors dit tout en pointant du doigt "oh ! Un... un truc qui bouge !". Elle s'était moquée de lui et avait répliqué qu'il s'agissait là d'une télévision (ou d'une télé selon la prononciation d'un pays à un autre certainement...) et lui avait expliqué en quoi cela consistait.

"Ouais ! Aucun intérêt ! Tu as plus vite fait de faire des photos quoi !".

Ce à quoi son ton acerbe avait cloturer vivement toute conversation :

"Sauf que les images ne sont pas répétitives, Apophis ! -et avait embrayé d'un ton neutre et bas- même ton fils le sait ça...".

Et il avait haussé les épaules. Il s'en fichait de passer pour un parfait abruti devant un objet typiquement moldu. Il connaissait ses origines sorcières et son fils, son Neron serait élevé dans cet esprit de tradition. C'était un devoir et cela se devait d'être ainsi.

Lorsqu'Amanda -tiens, étrangement plus sexy en maman poule !- reparut auprès de sa fille dans l'escalier, le jeune homme se leva et se décoiffa par respect tout en reposant son chapeau sur la table basse. Il arrangea son plus beau sourire et se teint droit et digne devant l'enfant. La petite aux boucles brunes et au regard d'émeraude ne cessait de le fixer tandis qu'elle avançait -ses pas se raccourcissant à mesure qu'elle s'approchait de lui. Il n'y avait aucun doute à cela et ça pouvait être une fierté aussi bien qu'une honte : Mélissa Millers ressemblait cruellement à son père. Le même regard, la même mine farouche et décidée. Aaron durant ses jeunes années. L'espace d'un instant Apophis se demanda si Neron lui ressemblerait autant... il se prit à songer que oui.

La petite était trop lente à venir et formait progressivement une barrière entre eux, c'était visible. Personne ne paraissait lui avoir appris les bonnes manières à cette morveuse. Soit...
Il esquissa un pas, si brusque qu'il la fit presque sursauter, et tendit sa main gantée dans sa direction. L'enfant l'observa puis plongea à nouveau ses prunelles revêches dans les siennes, froides et limpides. Un sourire goguenard et Sykes retira son gant pour mieux lui présenter une main ferme, bourrue, parcourue de veines saillantes sur un blanc opalin... fin de race.


"Ravi de te rencontrer, Mélissa. Je me nomme Apophis Sykes of Woodbury. Mais je crois qu'il serait plus convenable et aussi beaucoup plus pratique que tu m'appelles Apophis, n'est-ce pas ?".

Son ton mielleux fit place à un sourire d'autant plus puant. L'enfant se tourna vers sa mère et en revint bien vite à l'inconnu. Par politesse elle lui toucha la main du bout des doigts afin de le saluer. Ceux du blond se refermèrent doucement et elle retira sa main, toujours un peu surprise. Il répliqua, incisif, ses iris pareilles à deux saphyrs :

"Tu as une très jolie maman, tu le sais Mélissa ? Je suppose bien que oui... Tu as d'ailleurs beaucoup de chance de l'avoir... -et il s'accroupit à sa hauteur-Moi j'ai un fils. Il est encore très petit tu sais, tu ne pourrais pas jouer avec lui puisque c'est un bébé. Et il faut être très précautionneux et attentif envers les nouveaux-nés, si tu vois ce que je veux dire...".

Par réflexe il avait levé ses mains afin de lui en faire démonstration... Mais il était encore un peu difficile de croire que Sykes pouvait manipuler cet enfant sans lui faire de mal, vue les pattes d'ours lui servant de main...

"Cependant je suis sûr que si plus tard je lui demandais de faire attention à sa mère et de la protéger il le ferait. Il l'aime beaucoup, tu comprends ? Je suppose que toi aussi tu aimes la tienne tout autant, n'est-ce pas ?".

Aucune réponse de la part de l'enfant, mis à part un bref hochement de tête timide. Elle se rapprocha un peu plus de sa mère et les yeux reptiliens de Sykes se fichèrent sur elle.

"Oui. Je suis persuadé que tu ferais tout afin de protéger tes parents... et tu aurais bien raison. Je suis moi-même un ami de ton papa ainsi que de ta maman et je ferai toujours mon possible afin de leur venir en aide...

Je me demandais, as-tu peur des loups, ma chérie ?".


L'enfant ne cilla pas mais fronça les sourcils, incrédule.

"Ou des monstres, ce genre de choses ?...".

Toujours aucune réponse et l'adulte soupira, laissant pendre à ses lèvres un semblant de sourire. Il releva les yeux mais pas en direction de Mélissa...

En direction d'Amanda...

"Il y a des monstres-loups assoiffés de sang et de carnage. Ils sont tellement aveuglés par leur faim qu'ils ne discernent plus leurs amis de leurs ennemis et deviennent comme fou, ivre de rage.
Ils s'attaqueraient à des familles entières s'ils le pouvaient, et je suis sûr qu'ils le peuvent.


Généralement ils commencent par les adultes car ils savent que ce sont les seules personnes réellement capables de les blesser sinon de les tuer. Ensuite lorsqu'ils ont terminé leur horrible besogne, ils se jettent sur la chair la plus tendre et la plus innocente qui existe : les enfants.

Mais cela, Mélissa, n'arrive qu'aux personnes qui ont été méchantes. Car je crois que certains d'entre eux ont une conscience qui leur dit qu'il faut frapper là où il faut et quand il faut... Ainsi ils exécutent les mauvais parents et dévorent les enfants qui n'ont pas été sages...".


Et il tourna un sourire vers Mélissa juste avant d'en revenir à sa mère :

"Tu sais comment ils discernent les bons adultes des mauvais ?
En voyant ceux qui leur font confiance de ceux qui les méprisent".


Puis il se redressa, nez-à-nez avec la jeune femme, prononçant d'un ton suave et bas :

"Le pire étant que l'on ne peut pas découvrir à l'avance qui est un loup-garou et qui ne l'est pas. Ce n'est que lorsque l'on en voit un qu'on le sait...
Ainsi cela peut être ton professeur, une de tes amies, ton voisin, ta maman, ton papa, un ami
-il sourit doucement-...

L'on ne le sait jamais que quand on s'y trouve confronté. Et c'est à ce moment-là qu'il faut savoir quoi faire.
Car comment savoir si l'on n'abat pas un membre de sa famille d'un parfait inconnu ?".


Il eut un regard en coin vers la petite fille et lui sourit une dernière fois avant d'ajouter.

"Laisse-nous seuls, Mélissa. Nous avons à parler...

J'ai été enchanté de te connaître pour ma part".
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Ξ Sujet: Re: Mépris à jamais? [ A.S]   Mépris à jamais? [ A.S] - Page 2 EmptyMar 26 Aoû - 21:50

    Présenter sa fille à Apophis…parfois elle se demandait bien ce qui pouvait lui passer par la tête…Apophis n’était pas une personne comme les autres…C’était Apophis Sykes, sale petit Serpentard qui ne pensait qu’à sa petite personne. En somme il était comme Aaron, en légèrement plus catastrophique. Mais la nuance était assez simple, Aaron était le père de Melissa en somme lui pouvait fréquenter sa fille tant qu’il le désirait, à la grande différence d’Apophis…Enfin en y réfléchissant bien les fréquentations étaient aussi mauvaise l’une que l’autre. Mais, elle avait décidé de rentrer dans son jeu…d’entrer dans le jeu d’Apophis aussi dangereux et aussi loin qu’il la mènerait…C’était son choix, alors elle allait présenté Melissa à Apophis et ce s’arrêterait là…sa fille n’avait pas entrer dans ce jeu outre mesure. Cela n’était pas discutable, quelques paroles échangées, cela suffirait amplement. Ainsi, lorsque Amanda redescendit au salon en compagnie de la fillette aux boucles sombres, elle jeta un regard assez froid à Apophis, qu’il n’aille pas trop loin ou bien il la verrait intervenir…Melissa restait en dehors de leurs affaires, c’était simple.

    L’enfant ressemblait à Aaron mais tout comme elle au contact d’Apophis, elle demeurait retissant, bonne réaction, la meilleure. Mais Amanda ne lâcha pas une seule seconde Apophis du regard. Sa main pâle sur l’épaule de la fillette, elle écoutait les propos du sorcier et préférait de loin que sa fille persiste dans son mutisme. Ne pas répondre, conserver une attitude tout à fait neutre…Oui elle l’avait parfaitement élevé, cependant ses iris vertes, son regard profond, n’accentuaient que davantage sa ressemblance avec son père, ressemblance qu’Amanda avait de plus en plus de mal à apprécier. Mais les propos d’Apophis retenaient davantage son attention que l’attitude négative de sa fille…Il ne parlait pas pour l’enfant, il parlait pour elle… Il tenait des propos que seul un adulte pouvait comprendre, dissimulant le tout, presque habilement, derrière des propos un peu trop mielleux…Mais les iris de l’auror étaient rivées sur elle, il cherchait ses réactions, il cherchait son regard, il voulait savoir ce à quoi elle pouvait penser en l’écoutant. Ce qu’elle pensait, c’était simple…Apophis était décidemment un homme dangereux et peut être avait elle fais une erreur en se rangeant de son côté. La haine n’avait rien de bon. Apophis était bien plus périlleux que son époux.

    Pourtant, Amanda avait bien du mal à comprendre où il voulait en venir, ou plus exactement, elle n’était pas sûre de vouloir comprendre. Parlait il pour lui ? S’amusait il en un jeu de mots pour la mettre en garde ? Elle préférait, cela ne faisait nul doute, qu’il ne fasse là qu’une horrible métaphore…mais pourtant au fond d’elle elle avait la sensation que ce qu’il racontait était plein d’un savoir, d’un vécu indéniable. Horrible sensation, horrible sentiment que de se dire qu’il disait et affirmait peut être une vérité. Cependant, rien, pas le moindre signe d’angoisse, rien, elle ne se défit pas une seule seconde de son masque de glace. Neutre, elle semblait parfaitement insensible comme si elle n’avait pris au sérieux les propos de l’auror…Pour discuter elle attendrait que sa fille quitte la pièce. Et, ce fut chose rapide. En effet, Apophis congédia l’enfant bien vite…dès qu’il eut terminé son petit discours. Melissa ne se fit pas prier et après avoir accorder un signe de tête à l’homme et sourit brièvement à sa mère, la fillette remonta dans sa chambre. Dès que la porte fut fermée, Amanda reporta ses iris clairs sur l’homme et fronça légèrement les sourcils.


    _A quoi joues tu, Apophis ?

    Derrière ces paroles mystérieuses et ses airs énigmatiques, Amanda n’avait pas l’intention de le laissé passer à autre chose aussi facilement. Des explications…elle les réclamait ! Il avait demandé à Melissa de quitter la pièce parce qu’il désirait lui parler, parler entre adulte soit disant… Magnifique, elle attendait…cet imbécile avait éveillé sa curiosité et son agacement. Il parlait de loup garou et autres…pourquoi ? Pourquoi lui envoyer de telles menaces ? Il l’agaçait de plus en plus, lui et ses airs hautains et trop sûr de lui ! Non décidemment, il avait raison, il ne changerait jamais !

    La jolie brune soupira et retourna au salon se retenant de le pousser pour pouvoir passer. Elle s’appuya avec grâce contre le rebord de la cheminée, toujours aussi mécontente de ses jeux de mots, elle reprit bien vite.


    _Tu tentes de m’effrayer ? Des histoires ou bien une vérité que tu tentes de me démontrer ? Dis toi simplement que pour m’effrayer il en faut bien plus…surtout lorsqu’il s’agit de toi.

    Amanda revint vers le sorcier, bien trop près de lui, elle le dévisagea. Son sourire, son attitude…quelle idée elle avait encore eu de le laissé entrer dans sa vie par la grande porte ! Elle fronça à nouveau les sourcils et le poussa en appuyant sur son torse.

    _Mais je te le redis mon « cher » Apophis…tu laisses ma fille en dehors de tout cela. Ce ne sont des histoires qui nous concernent, nous et nous seuls. Alors dis toi que c’est bien la première et la dernière fois que tu avais la chance de lui adresser la parole.

    Des menaces ? Pas tout à fait…une simple mise en garde. Que tout soit clair…Melissa n’entrait pas en jeu et quoi qu’il arrive il n’aurait pas le droit de se servir d’elle ! La jolie brune était assez en colère à la suite de cette entrevue entre Sykes et sa fille mais il allait de soit qu’elle ne pouvait s’en vouloir qu’à elle-même…cependant passer sa colère sur Apophis lui faisait le plus grand bien ! Elle pensa alors, un court instant, à ce qu'aurait pensé Aaron s'il avait su qu'elle venait de présenter volontairement leur fille à Apophis...il n'aurait pas vraiment apprécié...
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Ξ Sujet: Re: Mépris à jamais? [ A.S]   Mépris à jamais? [ A.S] - Page 2 EmptySam 30 Aoû - 10:02

Sykes ricana de cet air idiot et mauvais qui avait bâti en partie sa sinistre réputation -et ce depuis Poudlard. Voyant la belle appuyée à sa cheminée il redressa la tête sur un sourire de requin puis avança l'oeil pétillant de malice :

"Il ne fallait pas me la montrer alors... -et il s'approcha d'elle lentement, à peu feutrés- et puis qui te dit que je jouais ?".

Il était à la hauteur de son oreille et venait de lui murmurer ces quelques mots, son halaine mêlée de tabac et de menthe accrochant un instant dans les airs. Il lui sourit mais cette fois-ci non par ironie ni même supériorité. Tout simplement parce qu'il était confiant et croyait en lui, c'était tout... et il pensait sincèrement que cette jeune dame avait besoin de savoir qu'il était loin de plaisanter et qu'il était prêt à tout comme bien souvent. D'ailleurs il y avait une règle qu'il se devait de respecter et qui régissait sa vie entière : obtenir toujours ce qu'il voulait.

Oh ! Mais c'était chose faite ce soir, mince ! Hahahaha !


"Hihihii, au fait Amanda je me demandais...

Pourquoi tu as toujours eu un faible pour les bruns, hein ?".


Son sourire s'élargit une dernière fois faisant briller ses yeux d'enfant puis il les ferma et se rapprocha tout doucement jusqu'à elle. Son nez éfleura l'opalin de sa peau et il plongea son visage dans son cou, embrassant, mordillant doucement sa gorge et le début de son épaule.

"Et si tu restes froide et insensible alors je me tue...

Parce que je n'aurais alors plus de raison de vivre sur cette Terre...

Hinhinhin...".


Son corps se pressa un peu plus contre le sien et il leva ses yeux fiévreux vers elle, se débarrassant d'un revers de main d'une des bretelles de sa robe de soirée, pourtant si séduisante et moulant son corps à la perfection... Il en fallait peu pour Sykes mais là, ça, c'était le summum, m***de ! Un sourire se traça dans ses joues rondes d'adolescent, moqueur et plein de défi.

Un homosexuel aurait retourné sa veste en la voyant et Aaron ne savait vraiment pas ce qu'il manquait. Lui qui était aux premières loges ne s'en voulait aucunement de lui voler sa place et de profiter pleinement de ce qu'il lui laissait. Tant pis pour lui il s'autorisait à lui prendre son rôle et à le faire à sa femme plutôt qu'il ne le fasse lui-même.

Apophis ne perdit pas une seule seconde. Ses mains coulèrent lentement le long des épaules d'Amanda, retirant une deuxième bretelle. Elles vinrent se nicher dans les siennes, ses doigts se refermant comme des serres, les compressant à l'extrême ou aussi fort que sa passion, son désir pouvaient le lui permettre. Et Merlin sait qu'ils étaient brûlants !

Il aurait voulu hurler, hurler à la mort et éclater de rire... aux éclats, à gorge déployée d'une si belle victoire sur elle et son mari. De constater qu'encore il était le plus fort ! qu'il obtenait une nouvelle fois ce qu'il souhaitait et ce que ce soit par le plus habile des subterfuge, par la menace ou la force elle-même !

L'embrassant toujours, coinçant sa langue dans sa bouche et jouant avec la sienne il l'amena jusqu'au canapé pour l'y allonger, caressant ses cheveux, son visage, penché sur elle et attentif à la moindre de ses appréciations...
Il se défit de sa veste et ouvrit sa propre chemise, se pressant un peu plus contre son corps...
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Ξ Sujet: Re: Mépris à jamais? [ A.S]   Mépris à jamais? [ A.S] - Page 2 EmptyDim 31 Aoû - 0:04

    Il s’approchait d’elle lentement, comme si ces propos ne l’avaient nullement atteins…tel un prédateur il l’observait, lui murmurant quelques paroles à l’oreilles. Mais, elle, elle était là insensible comme si rien ne pouvait l’atteindre. Il ne fallait pas la lui montrer…il avait raison sur ce point malgré qu’elle ne le lui dirait pas. Elle se contenta de la laissé parler, de laisser s’avancer vers elle, de lui tourner autour sans qu’elle ne bouge et ne lui montre le moindre signe de faiblesse et d’appréhension. De marbre tout simplement. Pourtant, il était si confiant, si sûr de lui…si hautain. Il parlait comme s’il était parfaitement certain de ses dires, il ne jouait pas, et ce elle l’avait compris. Bien loin d’être idiote, elle le connaissait et elle aurait probablement préféré qu’il plaisante…De la crainte ? rien de tout cela…la jolie brune réfléchissait. Dans quelle position s’était elle encore mise ? Elle était mal en point…Apophis n’était pas son époux, il n’était pas Aaron…elle pouvait tenir tête à Aaron mais elle savait qu’elle craquerait bien plus rapidement avec Apophis.

    La blond tenta alors de plaisanter, ou plus exactement il trouva plaisant de sortir des énormes bêtises…Pourquoi elle préférait les bruns ?! C’était simple ! Elle n’avait jamais connu d’autre homme a aimé qu’Aaron ! Il avait d’autres questions dans ce genre ? OU bien voulait il lui demander pourquoi elle n’aimait pas les blonds ? La aussi elle aurait une réponse probante s’il voulait ! La jolie brune le dévisagea alors qu’elle le trouvait un peu trop souriant ! Oui beaucoup trop souriant et fier à son goût ! Mais alors qu’elle s’apprêtait à le repousser comme elle l’aurait fais avec son époux s’il avait eu un tel comportement, elle se figea lorsqu’il plongea son visage pâle dans son cou ivoire. Amanda sentit alors son souffle chaud parcourir sa nuque et frissonna sous ses baisers… Ses dents s’attaquèrent doucement à ses épaules, jouant avec chaque parcelle de sa peau de porcelaine. Puis avec cette même douceur étrange il murmura à son oreille quelques mots, quelques mots qui la firent sourire. Cela en était presque théâtral…Et c’était fait pour.


    _Peut être devrais je alors demeurer insensible…

    Amanda conserva un léger sourire alors qu’elle murmurait ces propos, persistant dans son jeu…Les iris du blond se posèrent alors sur elle, son corps toujours plus proche du sien, une lueur de désir envahissant le regard du sorcier. La jolie brune ne put alors détacher ses iris claires d’Apophis, quelque chose la retenait là, près de lui, commettant l’impardonnable…Elle ne pouvait bouger, elle n’avait pas envie de bouger. Un étrange sentiment la retenait là, elle avait envie de rester contre lui, elle était bien, elle aimait sentir son corps contre le sien, son regard posé sur elle, son souffle sur son visage…La culpabilité semblait loin…mais elle savait pourtant que demain, elle s’en voudrait, elle s’en voudrait tellement…Mais, ce soir, il n’en serait rien, la jolie brune avait simplement envi de s’abandonner à lui, d’oublier son époux quelques heures. Pure folie dont elle n’était pas encore consciente. Sa bretelle tomba alors, glissant sous les mains habiles du blond. Plus il effleurait sa peau laiteuse et plus le regard de la jeune femme devenait pénétrant. Mais elle savait pourquoi elle réagissait ainsi, elle savait pourquoi elle n’avait nulle envie de se défaire de lui…c’était simple, elle n’avait tout bonnement plus l’habitude d’avoir un homme près d’elle et lorsqu’elle sortait, elle préférait repousser loin d’elle tout ceux qui l’approchaient de trop près.

    Puis tout s’accéléra, Apophis préféra ne pas perdre une minute, sa deuxième bretelle tomba, il défaisait lentement sa robe de soirée, elle lui allait pourtant si bien…mais Amanda ne voyait pas là un grand problème et elle le laissa poursuivre à sa guise. Ses mains serrèrent les siennes, trop fortement probablement, Amanda crispa légèrement sa mâchoire sous la douleur que lui affligeait sa poigne, mais rien pas un son, pas un soupire ne passa ses lèvres…jusqu’à ce qu’il aille plus loin…Il l’embrassa, sa langue passant la barrière de ses lèvres, il joua avec elle et elle répondit à son jeu dans un baiser tout aussi ardent et enflammé…Allongée sur le sofa, il était impossible de reculer désormais…elle n’avait plus envie de reculer. Ses iris de cristal rencontrèrent à nouveau celle du blond, il la jaugeait cherchant probablement à connaitre la moindre de ses réactions et de ses appréciations…Apophis quitta sa veste et déboutonna sa chemise avec empressement. Les mains de la jolie brune ne tardèrent alors à regagner le torse du blond faisant descendre ce qu’il restait de la chemise, ses genoux se replièrent lentement avant que ses lèvres ne rejoignent à nouveau celles du sorcier…L’une de ses jambes pâles remonta lentement le long de celle d’Apophis alors que sa robe se relevait pour tomber avec souplesse et glisser le long de sa cuisse… La nuit promettait.
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Ξ Sujet: Re: Mépris à jamais? [ A.S]   Mépris à jamais? [ A.S] - Page 2 EmptyJeu 4 Sep - 19:07





Le lendemain matin
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Un craquement sonore rententit au bout de Neptune's Alley, exactement au moment où Apophis transplanait lui-même pour quitter les lieux de son crime. Apparaissant sur le carré d'herbe qui constituait le terrain de jeu des enfants alentour, couvert de givre et de verglas aujourd'hui, Aaron vacilla légèrement, le regard vitreux. Il détestait transplaner bourré.

Dans ses bras, il portait un gros carton, remplit de certains de ses vêtements, froissés et sales, de ceux qu'il avait oublié chez Leandrà, de ceux qui étaient importables, et de ceux qui ne reviendraient pas plus chez lui aujourd'hui que demain. En fait, sa seule venue ici en ce jour portait surtout le but d'emporter un peu plus de vêtements dans son petit motel, limitant ainsi les allers-retours inutiles qu'il faisait parfois. Il y avait bien des semaines qu'Aaron n'avait pas reparlé à Amanda, même quand ils se croisaient, et bien entendu, elle n'avait pas cherché à le contacter. Dans un soupir en forme de buée, il s'avança vers l'allée en gravillons qui conduisait jusqu'à son palier, songeant que l'ombre qu'il avait cru voir sur le côté de la rue n'était qu'un effet de son imagination.

Du coude, il ouvrit la porte de chez lui, et pénétra dans la maison, vide et froide à cette heure. Il n'y avait pas de bruits d'enfant à l'étage, il était tôt... Amanda avait du partir à un de ses nombreux galas et emporter Melissa avec elle... ou alors était-elle à l'école, il ne se souvenait plus de la date de ces foutues vacances.

Considérant qu'il pouvait donc faire une pause sans danger, et que, de toute façon, il avait un peu le droit de se relaxer chez lui, Aaron laissa tomber le carton par terre et s'avachit sur son magnifique canapé orange qui en grinça d'émotion, les jambes immédiatement tendues vers la table basse, le dos roulé contre le dossier... et Aaron se figea.
Ses yeux opaques venaient de se poser sur une paire de gants ivoire, négligemment déposé, oublié sur le dos d'un fauteuil. Aaron fronça les sourcils, se pencha pesamment pour attraper du bout des doigts l'objet insolite, incongru en ce lieu. Cette horreur ne lui appartenait pas. Pourtant, le modèle était masculin, malgré l'absurdité de la matière, trop douce, trop raffinée, et cette coupe fine, aérienne. Sans qu'il ne se contrôle vraiment, les doigts d'Aaron se refermèrent si fort sur les gants que ses jointures en devinrent blanches.


Il se leva, hébété, incompréhensif, et se dirigea comme un automat vers la volée d'escaliers qui menait à l'étage de sa maison, envahi par un froid tranchant qui n'avait rien de physique. Paradoxalement, il était très calme, peut-être un peu trop, alors qu'il savait très bien que ce qu'il découvrirait là-haut serait extrêmement douloureux, quoiqu'il y aurait. Au fond de lui, peut-être avait-il une idée, une intuition très claire de la plaie profonde qu'on venait de lui faire, mais quelque chose dans sa tête le repoussait très loin, et c'était une force extérieure qui le poussait à gravir marche après marche le chemin jusqu'à la vérité, serrant dans ses mains les restes d'un délit qu'il n'admettait même pas.

Aaron poussa la porte de sa chambre aussi silencieusement qu'un ombre, et comme dans un rêve, pénétra dans la chambre conjugale qui n'était plus sienne. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas dormi entre ses quatre murs aux tons si doux, tapissés d'une couleur choisie par Amanda. Ils avaient acheté ce mobilier peu après leur mariage, mais déjà à l'époque leur ligne contemporaine, leur design plutôt classe donnait à la chambre un aspect très moderne. C'était toujours le cas aujourd'hui. Des lignes brisées, des couleurs marquées et une frise au mur; une commode, une penderie, une armoire; un bureau au fond en forme de secrétaire, côtoyant un grand miroir sur pied et un lampadaire, et puis ce lit, un très grand lit en bois sombre, bas, dont le matelas ne grinçait pas, dont les parures étaient toujours assorties avec soin, dont les oreillers étaient brodés.

La pièce était impeccablement rangée, preuve irréfutable que la maniaquerie de sa femme dépassait son agacement. La dernière fois qu'il avait quitté sa chambre, il avait laissé derrière lui un bordel monstre: des robes de sorcier dans des coins de mur, des bouteilles et d'autres vêtements sous le lit, des livres sur la table de chevet déjà encombré de petites pochettes de médicaments. Mais aujourd'hui, plus rien. C'était comme si Aaron n'avait jamais mis les pieds dans cette chambre, ou en tout cas que sa présence passée avait été effacée des mémoires.

Ses yeux tombèrent sur sa femme, paisiblement endormie, tournée sur le côté et le visage immobile. Il la regarda quelques instants, et son coeur se serra, comme toujours il se serrait lorsqu'il se rendait compte qu'elle paraissait plus aimable endormie, et il regarda le reste du lit, presque nostalgique, et il se dit qu'en effet, il n'avait plus sa place auprès d'elle. Et il pensa à Leandrà.

Il se sentait tellement vide. Il avait déjà entendu parler de gens à qui cela arrivait, et qui parlait d'un gouffre énorme qui s'ouvrait en soi. Effectivement. Il ne ressentait pas grand chose d'autre que ce vide intense, comme un gros trou noir qui avalait tout le reste, le superflu et l'utile, le douloureux et l'agréable. Rien. Le néant. Pas possible de mettre des mots là-dessus.

Et doucement, très doucement, la porte se referma sur Amanda, sur le lit et sur sa chambre qui ne lui appartenait plus.

- " Papa...?"

D'un bond, ou presque, Aaron fit volte-face. Sa fille se tenait à l'embrasure de sa propre chambre, tenant au bout de son bras mince sa couverture traînant à terre. Elle le regardait avec un petit sourire humide et Aaron le lui rendit machinalement, bien qu'il n'en ait pas envie.

- " Tu es revenu et tu vas rester hein?"

Son faux sourire n'était même pas parti. Il restait là, immobile au milieu du couloir, avec cette terrible révélation qui s'insinuait pernicieusement dans son esprit malade, et sa petite fille bavait de soulagement devant ce qu'elle croyait le retour de papa à la maison.

- " On verra."

Le sourire de Melissa dégringola. On verra... Réponse universelle des parents qui n'osent pas dire non franchement, qui n'en ont finalement rien à foutre. Mécaniquement, Aaron tapota l'épaule de sa fille, jolie petite brunette si innocente, et celle ci répondit par une moue.

- " Un ami à toi est venu hier, papa. Il s'appelait... Apo... Apofeus, quelque chose comme ça."

Pâleur soudaine sur le visage barbu. Compréhension terrible, et gouffre qui grandit, qui bouffe ses tripes et son estomac, et sa pomme d'Adam, tombée au fond de sa gorge compressée. Ses yeux tombèrent alors sur les gants effeminées, si laids, si insolents, à l'image de leur propriétaire qu'il avait déjà découvert. Depuis longtemps. Même sans savoir.

- " Va te recoucher."

Sans attendre la réponse, il avait déjà tourné le dos à la seule présence dans la maison qui ne lui était ni hostile, ni traîtresse, et il rentra à nouveau dans sa chambre, sans s'arrêter cette fois devant la porte. Il alla directement devant le lit, déposant ses yeux sur les draps défaits, et sur les oreillers tassés comme pour hurler que quelqu'un avait bien dormi dessus, car le sien était déplacé, enfoncé; ah, les fameux oreillers, Amanda avait celui qui était brodé du mot "elle" et Aaron du mot "lui". Malheureusement, il se rendait bien compte qu'aujourd'hui, il y avait un autre "Lui", lui, lui, lui, toujours lui, et une envie de meurtre mugit en Aaron qui contempla d'un air éteint sa femme, sa femme, qui n'était plus la sienne. Devait-il tout partager? Scolarité, amis, professions, collègues, lits, gonzesses? Même sa femme... Sa femme...

Avec une force étonnante, il dut bien admettre qu'elle avait réussi à trouver le moyen de se venger, de lui rendre la pareil, et il fut si surpris d'en être à ce point blessé, détruit, qu'il n'était pas tant en colère contre elle. Mais contre lui, lui, toujours lui, "Lui", qui avait déposé sa sueur sur son propre oreille, lui, objet de son ressentiment le plus profond. Il le tuerait, c'était presque obligé.

Doucement, du bout du doigt, Aaron tira le drap qui recouvrait encore le corps d'Amanda, il tira, il tira, découvrant peu à peu l'étendue de sa peau, opaline et nue, nue, surtout, il et soupira. Se passa la main sur le visage. La regarda encore et se demanda pourquoi. Les gants étaient toujours dans sa main, et il serrait, et il serrait, imaginant peut-être que c'était son cou à "Lui", qu'il étranglait.

Par pure provocation, pour la mettre bien en face de ce qu'elle avait fait, de sa grosse bêtise et de sa honte, il laissa le drap descendu jusqu'à ses genoux, découvrant l'entiérement de sa nudité fugitive, et assis au bord du lit, il se pencha vers elle, comme pour lui dire un secret.

- " Amanda." - mais sa voix était basse, incroyablement glaciale. "Réveille-toi."

Et ce vide. Le vide qu'il n'espérait plus se refermer, ce vide qui finalement était là depuis très longtemps, mais qui s'était bouché à l'aide de Leandrà, Leandrà dont il ressentait l'envie puissante de l'étreindre à présent...

Mais d'abord... Les explications. Amanda allait peut-être expliquer pourquoi ce n'était plus elle qui comblait la falaise de son malaise.
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Ξ Sujet: Re: Mépris à jamais? [ A.S]   Mépris à jamais? [ A.S] - Page 2 EmptyJeu 4 Sep - 22:15

    La nuit avait été longue et éprouvante…ou plus exactement non, elle avait été courte ! Amanda avait abandonné tout scrupule concernant son époux et elle s’était abandonnée aux bras d’un autre…un autre dont elle connaissait les desseins, desseins qu’elle avait accepté. La nuit passée, elle avait été furieuse contre Aaron, furieuse de ce qu’il lui faisait subir depuis bien trop d’années et sa colère l’avait mené là, nue dans son propre lit venant de passer la nuit en compagnie de « l’ex » ami de son époux. Mais, Aaron ne le méritait il pas ? Amanda le croyait mais pourtant, elle savait qu’elle ne pourrait avoir que des remords. Lorsqu’elle avait fermé les yeux quelques heures plutôt, elle savait dès lors qu’en s’éveillant elle réaliserait ce qu’elle avait fais…elle s’était abaissée à la bêtise de son époux…Et cela n’avait rien de très intelligent. Il fallait pourtant, que quoi qu’il advienne, qu’elle conserve dans son esprit que son époux avait fais bien pire et qu’après tout c’était lui qui les avait mené là…enfin presque entièrement. Certes, elle avait sa part de responsabilité mais…il l’avait poussé. Deux enfants ? Peut être étaient ils de gamins, incapables de jouer sagement…Leur vie, leur relation, avaient toujours été mouvementées et il n’en changerait jamais à moins…qu’ils ne se décident à se quitter une fois pour toute. Elle l’aimerait toujours, parce que c’était ainsi, parce qu’il avait été le premier qu’elle eut aimé…il serait dans son cœur mais tout n’allait plus et ce depuis bien trop longtemps. L’amour d’antan laissait peu à peu place à la colère et à la haine…et Amanda commençait à craquer complètement, Apophis en était une jolie preuve. La jolie brune était éreintée, fatiguée et lasse.

    Lorsque le soleil s’était levé ce matin ci, elle avait senti Apophis qui quittait le lit, elle l’avait senti effleurer sa peau laiteuse dans une caresse furtive, puis la porte qui s’ouvrait et plus rien. Il était parti, elle le savait et elle ne le regrettait pas. Pourtant, elle ne s’était pas levée, demeurant dans son lit, tranquillement, son esprit réfléchissant bien trop…puis elle s’était à nouveau rendormie paisiblement. Elle culpabiliserait plus tard. Elle ignorait que ce « plutard » arriverait si vite ! Amanda n’imaginait pas une seule seconde qu’Aaron rentrerait aujourd’hui ! Il n’avait plus mis un pied ici, sachant parfaitement que de toutes les façons rien n’allait plus entre eux. Amanda ne voulait plus lui adresser la parole, parce qu’elle en avait assez de passer pour une idiote et lui ne rentrait plus parce qu’il savait qu’il ne trouverait rien ici…Et pourtant, elle s’était bel et bien trompée et son époux avait décidé de rentrer ce jour ci. Amanda sentit le drap couler le long de son corps, elle eut froid, un frisson la parcouru…puis un murmure, une voix glacée, une voix qu’elle ne connaissait que trop bien, vint frôler son oreille et la fit à nouveau frissonner. Aaron. Il était rentré. Amanda revint bien vite à la réalité, mais mit un certain temps avant d’ouvrir les yeux. Sa main pâle chercha le drap qui découvrait son corps fins, sa nudité parfaite, à un regard bien connu mais qui pourtant n’avait depuis bien longtemps plus le privilège de l’observer. Lorsque la jolie brune eut enfin trouver le drap blanc, elle le remonta doucement sur elle ouvrit enfin les yeux. Ses iris claires se posèrent bien vite sur son époux. Il était là, devant elle, de marbre.

    Amanda se redressa lentement, ramenant le drap pour dissimuler partiellement son corps ivoire. La jeune femme passa lentement une main dans ses cheveux sombres alors que son regard se faisait interrogateur. Pourquoi la réveillait il ? Souhaitait-il lui parler…il fallait le croire…


    _Aaron ? Pourquoi me révei…

    Elle se figea. Les gants. Ceux d’Apophis. Comment avait il pu le laisser ici…et puis non, c’était Apophis ! Si ses gants étaient encore là c’est bien parce qu’il l’avait désiré. Amanda évita immédiatement de croiser le regard d’Aaron. Elle se sentait comme une enfant en faute, prise sur le fait, dans le rôle de la femme adultère. Mais, le pire n’était pas vraiment d’avoir trompé Aaron, c’était surtout avec qui elle avait décidé de le tromper…Apophis. Elle comprenait désormais la froideur de son réveil. Ce n’était pas Apophis qui aurait du se réveiller dans ce lit ce matin, mais son époux, Aaron. Elle en était consciente, et bien évidemment, contrairement à son époux qui n’avait jamais le moindre regret, Amanda commença à regretter amèrement ce qui venait de se passer. Elle détestait commettre la moindre erreur…mais il fallait bien qu’un jour cela arrive. Aaron avait déserté la demeure depuis bien des années, ils ne faisaient que se croiser et lui prenait le droit de coucher avec qui bon lui semblait…alors pourquoi elle n’en aurait pas eu le droit ?! Elle avait tout fais pour sauver leur couple, désormais elle avait baissé les bras… Ce n’était pas réparable et ce, elle aurait du le réaliser depuis bien longtemps maintenant. Alors, son regard emeraude vint rencontrer une nouvelle fois celui de l’auror. Amanda conserva le silence quelques instants encore puis elle finit par reprendre la parole…

    _Je…suis désolée. Crois moi. Vois par là, la meilleure des excuses pour partir définitivement…

    La jolie brune était calme, mais dans son regard se lisait bien évidemment son regret et sa culpabilité. S’excuser ? pour elle c’était normale, elle avait fais une erreur et s’en excusait. Il allait de soi qu’elle n’en attendait pas de même d’Aaron. Mais, Elle, elle venait là de lui donner un motif de séparation définitive, qu’il le saisisse et que tout en reste là. Elle n’avait plus du tout envie de se battre avec son époux, enfin ce qu’il en était encore et jusqu’à quand. Amanda se leva alors, tirant sa chemise, ou plutôt une vieille chemise rapiécée d’Aaron qui lui servait souvent pour dormir, la jolie brune l’enfila prestement puis se redressa lentement. Elle fit quelques pas dans la pièce, s’éloignant d’Aaron

    _ Tu ne vis plus ici, alors évites moi tes reproches pour ce que j’ai fais ce soir et que toi tu fais depuis bien longtemps maintenant. Je te propose une chose alors… Pars voir ta nouvelle famille, Aaron, et oublies moi, oublies Melissa, oublies ton passé…et fais ce que tu veux d’Apophis saches que cela m’importe peu. Facilite nous la tâche, que tout s’arrête une fois pour toute.

    La jeune femme s’était postée près de la fenètre de ce qui fut autrefois leur chambre conjugale. Elle était trop calme, mais c’était un fait, il fallait boucler cela aujourd’hui. Alors qu’il parte, qu’il aille où désormais il se sentait bien, avec cette fille, cette gamine et son gamin. Qu’il parte, qu’il l’oublie définitivement et qu’elle puisse reprendre sa vie où elle l’avait arrêté pour lui. Amanda regarda à nouveau Aaron, son regard était insondable, incroyablement neutre. Elle l’observait, lui, les gants preuve de son erreur d’une nuit…Elle avait elle-même ponctuait leur histoire…malgré qu’Aaron l’eut achevé depuis des années. Il avait aujourd’hui ce qu’il désirait….il avait son faux pas, le moyen de se déculpabiliser.

    _Mais je te félicite…je te félicite d’avoir attendu tout ce temps que je commette les mêmes erreurs que toi.
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Ξ Sujet: Re: Mépris à jamais? [ A.S]   Mépris à jamais? [ A.S] - Page 2 EmptySam 6 Sep - 17:52

Oh mon amour, je n'ai...
Aucun regret de partir, non mais vraiment je n'ai...
Pas le coeur à m'étendre sur de jolies choses passées...
En ta compagnie,
Sur de jolies choses passées...
Usées pour la vie,
On a pas su recolorier... le fond de l'écran,
Notre histoire pauvre en couleurs,
A sombré dans les cris,
Assombri mon coeur,
Ne bat plus la cadence des jours heureux...
Passés en ta présence...
Oh mon amour le temps,
Ne suspend plus son vol,
Aterré,
Atterris
Abattu en plein vol,
Non mais dis moi, vraiment...
A quoi l'on ressemble, après toutes ces années...
A vivre... Ensemble.




Lentement, elle s'éveillait, et paradoxalement, Aaron savait que ce petit laps de temps ou sa conscience revenait, ou ses sens renaissaient, symbolisait à lui seul la mort, l'assoupissement éternel de leur relation. En aurait-il pu être autrement? Après les nombreuses, les multiples tentatives pour relancer leur couple vain, on pourrait presque parier à un pourquoi pas. Pour ne pas réessayer. Pourquoi ne pas fermer encore les yeux. La question traversa très sérieusement l'esprit d'Aaron, une fois, deux fois, mais ses yeux se fermèrent quand ceux d'Amanda s'ouvrirent. Il voulait profiter encore un peu, encore un instant, de ce qu'il savait agonisant. Leur amour paraissait-il tellement plus beau, plus fort, plus prenant, à présent qu'il mourrait complètement? Oui, sans doute... sans doute... Mais il en était aussi plus douloureux. Car l'ingénue petite Amanda venait de planter à son tour le canif dans le contrat, et cette fois, cette fois, il doutait qu'il y ait un pardon. Il regrettait presque de ne pas avoir fui en découvrant les gants, la nudité d'Amanda, et le reste, il regrettait de ne pas s'être laissé tomber dans le vide béant qui l'avalait, il regretta tout ça, quand Amanda éleva la voix, il regretta un peu de tout, un peu toute sa vie, toute leur vie, tout leur passé. Il regrettait même de ne pas avoir changé, de ne pas avoir fermé les yeux comme elle, et de s'en être allé, pour revenir meilleur, sain, agréable. Il pouvait regretter tout son saoul, c'était trop tard, depuis longtemps, et à présent il devait affronter non pas la colère d'Amanda, mais la sienne, sa propre déception.

Il ne tenait pas à parler le premier. Il ne tenait pas à lancer de phrases toutes faites, d'accusations ridicules, de "tu m'as trahi, chienne!" comme on en voit à la télé. Il s'en foutait. Il voulait juste les explications, même pas des excuses, juste une réponse à son pourquoi lancinant qui clouait son coeur, s'il en avait un, pas loin de sa gorge et de sa bile. Pourquoi, pourquoi, pourquoi elle, pourquoi lui, pourquoi cette volonté de détruire tout ce qu'ils avaient, une volonté commune bien évidemment. Elle s'était un peu redressé, avait ramené le drap contre son corps, le regardait en silence, acceptant le fait qu'il avait tout deviné. Ses émeraudes contre ses saphirs, son regard sur le sien, qui ne comprenait plus ce qu'il y voyait. Il ne lâcha pas les gants, mais il se sentit dire, d'une voix engorgée de méchanceté, de déception souffreteuse:

- " Pas besoin de te cacher, je t'ai déjà vu nue."

Il avait failli ajouter "et Lui aussi", mais sa langue prenait le poids du plomb; Amanda commençait à s'expliquer. Il tenait bien à entendre toute la pladoirie de la coupable avant de la condamner, c'était sans doute... la moindre des choses.

A sa première phrase, il crut sincèrement avoir mal entendu. Le gouffre venait de rugir en lui, et il le sentait grandir, en même temps qu'une chaleur désagréable, et la sensation d'être complètement seul, écrasé par le poids du monde et de sa vie minable. Elle était désolée, certes, c'était plutôt bien. Il pouvait partir définitivement, maintenant, il avait une excuse. Beaucoup plus douloureux.

Aaron avait mal rien que de la voir. Alors elle avait fait ça juste pour que les comptes soient à égalité, juste pour qu'il se casse enfin, juste pour se déculpabiliser? Alors leur amour, qu'il avait cru toujours vivant, malade, mais vivant jusqu'à peu, n'avait pas été réciproque? Oui, c'était douloureux. Il n'avait même pas honte de se l'avouer à lui même, contrairement à l'habitude, et avait beaucoup de mal à se pas se rouler dans un coin pour gémir à volonté. Et puis, ce qu'elle disait faisait son chemin, elle n'avait peut-être pas tort, mais ça faisait si mal... Il détourna les yeux, la moue aux lèvres, celle de tous les jours, qui lui donnait l'air de mâcher sa langue de rage. C'était un peu le cas. Comment pouvait-il supporter sans broncher ce qu'elle venait de lui dire, de lui faire? Où aurait-il pu trouver la force de faire comme si de rien n'était?

Levée, Amanda s'éloigna de lui, après s'être habillée d'une de ses vieilles chemises. Il baissa la tête, les yeux, le nez, admirant leur parquet avec le sang qui battait à ses tempes, le vide en lui, son coeur qui tambourinait contre chaque partie de son corps éprouvé.

Il n'arriva pas à assimiler le reste des mots d'Amanda, pas tout de suite. Lentement, à mesure que ses mots, comme des poignards, s'enfonçaient profondément en lui, il faisait la connexion entre l'acte d'Amanda, son comportement, son caractère, et lui, presque un jeu de l'oie, suivant un chemin fixé, l'évolution logique et implacable des choses. Il avait envie de vomir.

Il se leva à son tour, blafard dans la lueur pâlote de l'aube, droit, rigide même, en plein milieu de sa chambre. Son visage n'exprimait rien, et pourtant, la colère, la frustration, la fureur, semblaient bouillir en lui jusqu'à en émaner, de chaque pore de sa peau, de chaque trait, de chaque regard.

Oublier... Oublier tout, sa femme, sa fille, son passé. Oublier 20 ans de sa vie, la période la plus importante de son existence stérile. C'était ce qu'elle lui demandait. Faire comme s'il n'était jamais venu en ces lieux. Faire comme s'il n'avait pas d'enfant. Pas ici, en tout cas. Oublier. C'est ce qu'il cherchait à faire depuis des années. Oublier la douleur, la mort, le chagrin. Bien sûr. Puisque c'était si facile.

Et d'abord, comment savait-elle pour Leandrà, comment savait-elle pour l'enfant qu'elle portait, hein? Mais c'était une question rhétorique. Tout était relié à "Lui", c'était beaucoup trop clair. Trop simple. Inutile de s'y pencher. Moindre importance. Il s'avança vers elle, mais elle s'était tournée vers lui, elle reprenait, ne lui laissait pas le temps de la réponse.

Les mêmes erreurs...

Il fit encore quelques pas. La baie vitrée paraissait englober Amanda, lui donnant une allure peu céleste malgré son visage tiré et ses cheveux défaits, mais la lumière ne faisait pas peur à Aaron qui ne s'arrêta que devant elle. Il la détailla, son regard était presque innocent.

- " Mais dis moi, je ne sais pas moi, dis moi Amanda, ce que tu as fait ici ce soir, très exactement, dis le moi? Dis le moi!" souffla-t-il, les yeux un peu plissés. "Qu'est-ce que vous avez fait en premier? Le lit, le mur, peut-être un peu partout? C'était comment? Sage, passionnel, violent? Un peu comme ça?"

Et il l'attrapa par le bras, la tira brusquement, la poussa contre le mur sur la droite dans un grand claquement. Ses mains resserrées comme des étaux sur ses poignets, il la fixait avec beaucoup moins de candeur, voulait presque lui faire mal. C'était peut-être le cas.

- " Après tout, peut-être que ça t'excite?" continua-t-il, impitoyable, imaginant bien malgré lui le corps suant et grassouillet d'Apophis qui se collait contre celui d'Amanda. "Les gros lards violents, hein? Dis moi? Peut-être que j'aurais du essayer avant? Peut-être que je te faisais pas assez mal? Ca aurait peut-être pu éviter que ce fils de *ute te baise à ma place! Alors dis moi si t'as aimé, si c'était mieux que moi? REPONDS MOI!"

Il la poussa une nouvelle fois contre le mur, plus brutalement encore, faisait fléchir les quelques photos accrochées au mur dans des cadres datant de la décennie précédente. La plupart les montrait tous les deux, étendus dans l'herbe, sur leur palier, à leur mariage, avec Melissa... Comment avait-elle pu coucher avec "Lui" devant ces souvenirs de leur bonheur...?

- " Tu veux que je t'oublie, c'est ça?" poursuivit-il d'une voix blanche, les tenailles de ses mains enserrant toujours celles d'Amanda, au-dessus de sa tête. "Ah, mais c'est vrai, qu'est-ce que je suis con! J'aurais du le faire avant, tu crois pas? Hey, mais au fait... C'est ce que j'ai essayé de faire, tu m'entends, ce que j'essaye de faire depuis que James est mort! Depuis tout ce temps! J'essaye de tout oublier, mais c'est pas possible Amanda! T'as compris, c'est pas possible! Je peux pas!"

Il ne s'entendait plus, ne sentait pas sa voix enfler, pourtant il criait presque. A vrai dire, le reste, ce qu'il y avait autour de sa douleur, de son vide personnel, de ce qu'il disait à Amanda, n'avait absolument aucun intérêt à présent. Il n'y avait qu'elle, et il n'y avait que lui.

- " Ok, j'vais t'oublier, on divorce, et je vais oublier ma fille aussi, c'est ça? Et mon fils dans le lot, bien sûr? C'est ça que tu me demandes, hein? ET MOI, EST-CE QUE JE T'AI DEMANDE QUELQUE CHOSE? J'essaye de... j'ai toujours essayé de garder pied, pour toi et pour elle, ET TOI TU TE FAIS BAISER PAR APOPHIS!"

Il la lâcha, bien que l'envie de la rebalancer contre un mur était très tentante. Sans aucun temps mort, il tira d'un coup sec les tirois de la table de chevet près de lui, et foutut son contenu par terre après avoir tiré quelques photos ensorcelées. L'une d'elles était une reproduction de la photo principale de leur mariage, l'autre était une photo de classe de Melissa, la troisième était la seule photo de James qu'il conservait. Il les déchira en même temps, son regard ancré dans celui d'Amanda.

- " Voila. Tout est oublié."

Il piétina le reste, sans aucune hésitation, prouvant qu'il pouvait bien faire tout ce qu'il voulait, dans des symboles grandiloquents, rien ne serait plus difficile que de laisser son passé au passé.

Il claqua des doigts, pointant la chemise délavée que portait Amanda.

- " Ca, c'est à moi. Rends la moi."

Il s'avança une nouvelle fois vers elle, marchant sur les bouts des photos déchirées, l'opressant de sa taille, de sa présence hostile. C'était presque comme s'il allait encore la jeter contre le mur, ou lui arracher la chemise.

Bien entendu, il ne se doutait pas que Melissa avait l'oreille collée contre la porte de leur chambre. En larmes.
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Ξ Sujet: Re: Mépris à jamais? [ A.S]   Mépris à jamais? [ A.S] - Page 2 EmptySam 6 Sep - 20:41

With or Without You


    Il fallait bien que cela arrive un jour ! Il fallait bien qu’ils ouvrent enfin les yeux ! Rien n’allait plus, rien n’irait jamais plus entre eux !! Parce qu’elle était la seule à avoir fais le moindre effort durant cette dernière décennie…elle aurait pu continuer ainsi, elle savait qu’elle aurait pu encore se battre pour eux, endurer encore et encore, tenter de préserver leur couple, leur famille, de préserver Melissa…Mais non, elle avait arrêté, elle avait baissé les bras parce qu’ Aaron était allé trop loin et qu’elle était blessée, bien trop blessée par sa dernière bêtise. Un enfant ? Non, elle n’était pas capable d’accepter cela, peu importait ses sentiments à son égard, elle n’était pas capable d’accepter un enfant, non…pas après tout ce qu’ils avaient vécu ! Et il aurait du le savoir, il n’aurait jamais du lui mentir, peut être aurait elle fermé les yeux si lui-même le lui avait appris…mais là…Apophis venant chez elle, l’informant de « l’heureuse nouvelle »…Amanda avait réclamé vengeance et elle l’avait obtenu en beauté. Elle lui faisait mal, autant que lui l’avait bafoué ces dernières années. Elle lui faisait payer, elle lui faisait sentir la douleur qu’elle avait pu ressentir et qu’elle ressentait encore…mais étrangement, elle ne sentait là aucun plaisir quel conque, non elle ne se sentait pas mieux, rien, elle se sentait même mal, mal de devoir lui infliger ce qu’elle avait enduré… Alors, pourquoi l’avait elle fais ?! Leur amour s’était il réellement éteint pour qu’elle puisse agir de la sorte ? En fait en y réfléchissant…S’il s’était réellement éteint un jour…cela ferait bien longtemps qu’elle aurait claqué la porte. Alors pourquoi ? Pourquoi s’être abaissée à cela ? A vrai dire elle l’ignorait elle-même. Cela avait été plus que de la vengeance…elle avait simplement eu besoin d’exister.

    Ainsi lorsqu’elle eut posé son regard clair sur les gants d’Apophis, un sentiment amère l’envahit…un sentiment de trahison, elle l’avait trahi. Et bien évidemment, elle savait que si une personne devait coucher dans ce lit ce n’était pas Apophis. Ce qu’elle avait fais…elle ne pensait pas en être capable, elle ne pensait un jour aller si loin juste par colère, juste parce qu’elle était furieuse. Mais à force de la bafouer sans cesses…qu’attendait il ?! croyait il qu’elle serait toujours là son retour ! croyait il qu’un jour elle ne lui rendrait pas la pareil ?! Aaron avait trop joué avec le feu…Et aujourd’hui il s’en brulait les doigts. Et Amanda aurait aimé s’en réjouir…elle aurait aimé se dire qu’il le méritait amplement. Mais, elle n’y parvenait pas. Elle ne le connaissait que trop, elle le connaissait depuis tellement d’année…qu’elle était bien incapable de se réjouir de son malheur ou de sa souffrance…Elle était stupide. Elle fuyait ainsi le regard glacé de son époux l’espace de quelques instants…sa voix froide cinglant à ses oreilles ses mots…il l’avait déjà vu nue…Elle ne rétorqua rien, mieux valait il et elle se leva, s’éloignant de lui. Et puis…quoi de plus facile, quoi de plus aisé que de lui proposer de partir…d’oublier, de la quitter définitivement…parce qu’elle en avait assez, parce qu’elle ne voulait plus affronter la vérité, elle ne voulait plus de cette réalité qu’elle détestait. Amanda avait abandonné, il le savait. Elle ne pouvait plus, elle n’en était plus capable. Pourtant, il y avait seulement quelques semaines, elle avait eu la bêtise de croire que leur histoire s’était arrangée…pure connerie !Rien ne s’arrangerait jamais il le lui avait démontré à merveille… Un amour complètement stupide, un amour complètement impossible les avait toujours lié et Amanda y avait cru les yeux fermé, aujourd’hui elle le regrettait, elle regrettait de s’être attachée à une telle personne. Autant que lui-même devait le regretter à cet instant.

    Elle l’avait trompé, et désormais avec toute la neutralité et l’éloignement dont elle était capable elle lui demandait de partir. Amanda ignorait ce qu’il pouvait ressentir…mais étrangement elle avait la sensation de ne plus pouvoir rien ressentir, elle se sentait vidée et n’avait plus dans l’envie de faire preuve du moindre tact. Qu’il parte. Qu’il accepte ce qu’elle lui proposait pour ne fois dans sa vie. Il n’en fut que plus furieux…Amanda savait que ce n’était qu’une question de minute avant qu’il ne réagisse…Et elle ne fut guère surprise lorsqu’il l’empoigna violement et l’envoya tout aussi violement contre le mur. Il lui faisait mal et ses paroles…ses propos étaient grossiers, si déplacés…c’était tout lui ! Il voulait savoir ! Savoir ce qui s’était passé, exactement. Il voulait la pousser encore et encore plus loin ! Lui faire comprendre son erreur ! La culpabilisé ! Il voulait tout savoir, comprendre pourquoi c’était Apophis qui avait dormi dans son lit cette nuit et non lui ! Le regard de la jolie brune n’en fut que plus glacial mais pourtant elle ne put que froncer les sourcils sous la douleur que lui infligeaient ses mains resserraient trop fortement contre sa peau laiteuse. Pourtant…ce ne fut que la suite des propos d’Aaron lui firent encore plus mal…c’était bien ce qu’elle pensait…il n’était pas si furieux que ça qu’elle ait couché avec Apophis…Il était furieux parce que justement elle avait couché, c’était l’acte, presque pas la personne, l’acte, cet acte qu’elle lui refusait depuis bien longtemps !
    La jolie brune se débattit légèrement afin qu’il la lâche, ne fléchissant pas sous ses accusations et ses questions déplacées…auxquelles elle rétorqua avec violence…


    _Tu veux savoir hein ?!! Tu es furieux parce que je l’ai laissé me toucher et que toi tu n’en as plus le droit !! Tu es furieux parce que j’ai couché avec Apophis alors que je ne t’approche plus !! Et tu m’en veux ! tu m’en veux pour ça ! Mais tu sais quoi Aaron si tu n’avais pas décidé de déserter définitivement la Maison, si tu n’avais pas trouvé favorable d’aller faire un gosse à une gamine qui pourrait être ta fille ! Tu aurais peut être dormis là ce soir ! Et rien ne serait arrivé !! Alors tu sais quoi ?! c’est ta faute ! la tienne et uniquement la tienne ! Et puis oui aussi…C’était très bien et la nuit fut courte, tu veux les détails ? tu les lui demanderas !! Maintenant lâches moi, parce que celui d’entre nous qui joue les adultères ce n’est en aucun moi ! Amanda était furieuse et bien évidemment cela n’arrangeait pas la situation…Moi, je ne t’ai pas fais de gamin dans le dos ! Moi j’ai tenu comme j’ai pu pendant bien des années ! Alors je t’interdis de me reprocher d’avoir coucher avec Apophis !!!

    La jolie brune, se débattit à nouveau mais bien inutilement parce qu’Aaron l’avait déjà fais frapper un autre mur bien plus violemment. Cet imbécile lui faisait mal, mais la douleur était ailleurs…ce n’était plus une douleur physique c’était une douleur moral, un fossé qui se creusé depuis des années et qui aujourd’hui s’agrandissait toujours plus entre eux. Mais, lorsqu’il reprit la parole avec hargne et méchanceté, la jeune femme réalisa ce qui était entrain de se passer…Ce qu’elle avait demandé, ce qu’elle lui avait demandé. Elle lui avait dis de partir, d’oublier sa vie passé…Chose qu’elle-même était bien incapable d’oublier. Pourtant il lui avoua…il avait tenté…il avait tout fais pour, pour oublier James, pour oublier leur passé, leur vie…et alors ce fut comme si c’était chambre, ce lieu devenant oppressant, comme si cet endroit plein de souvenir l’étouffait progressivement…Son erreur…l’erreur de cette nuit…ici. Amanda se sentit mal, mais préféra ne rien en montrer, son regard émeraude toujours planté de celui si clair de son époux. Elle l’observait, sa présence lui devenait insupportable…Il était là et il représentait toute la réalité…il représentait l’échec de leur vie…et Amanda aurait aimé quitter les lieux, tourner la page, partir. Il criait…elle était certaine qu’il ne s’en rendait pas même compte et il lui brisait les poignets à force de serrer comme un damné. Mais, Amanda fut plus calme, la prise de conscience se faisait difficile.

    _Je…je n’y arrive plus…il n’y a pas que toi Aaron ! Ne mens pas…tu n’as jamais fais en sorte de tenir bon pour nous…Jamais. Alors…oui je veux que tu passes à autre chose, même si ça doit prendre du temps, même si tu ne t’en crois pas capable…Mais moi je ne suis pas capable de continuer ! Je ne suis pas capable d’accepter ta « nouvelle » erreur !! Je ne peux pas !J’en ai marre !! tu comprends cela ?!! j’en ai assez ! Et ne me parles pas d’effort ! parce que tu n’en as jamais fais et que tu n’en feras jamais ! Le calme d’Amanda se dissipa bien vite, laissant place à la rancœur, à l’amertumeEt puis même si j’ai couché avec Apophis…une chose est sûre, moi, je ne referais jamais une telle erreur ! Alors que toi…toi tu t’en fous bien, Aaron. Alors va, va jouer avec qui tu veux ! Mais ne joues plus avec moi !!

    Elle aurait aimé se taire, ne jamais prononcer ses propos…mais pourtant elle l’avait fais, cela avait été plus fort qu’elle… Elle craquer, et ne supportait pas ses paroles ! Il n’avait donc aucun remords ?! Ne regrettait il pas qu’ils en soient arrivés là en grande partie par sa faute ?! Il n’en semblait rien…alors soit s’il se complaisait si bien ainsi, qu’il poursuive mais ce serait sans elle ! Et là elle aurait aimé qu’il parte, qu’il quitte leur chambre et qu’elle puisse hurler toute seule…Mais non…il préféra marquer le coup comme qui dirait…Et il ne se loupa en aucun cas ! Rien de plus symbolique, rien qui ne pouvait lui faire autant de mal. Les photos…eux, Melissa, James…détruites. Il avait misé juste. Amanda ne dit pas un mot, son regard complètement perdu sur les photos qui se trouvaient sur le sol, en morceaux. Voilà, c’était fini. Tout se terminait là. La réalité la rattrapait. Mais aujourd’hui, elle, elle en pourrait plus rattraper son couple. Les mots d’Aaron résonnèrent dans son esprit, quelques secondes qui lui semblèrent une éternité… « tout est oublié »… Et puis à nouveau la violence des faits la percuta. Amanda ramena ses iris claires sur celui qui fut autrefois la personne pour laquelle elle vivait. Personne qu’elle venait de perdre à l’instant. Elle l’observa, il s’approcha trop près…son menton se releva, il était trop grand, il avait toujours été trop grand pour elle… Puis, elle la défit, avec calme, elle défit la chemise qui lui appartenait et qu’il lui réclamait. La jolie brune finit par ôter le vêtement et le lui tendre, son regard ne quittant pas le sien.

    _Tiens…pas besoin de me cacher, tu m’as déjà vu nue.

    Il allait de soi qu'Amanda ignorait tout autant que son époux, que Melissa n'avait pas perdu une phrase de leur dispute...et qu'à jamais, il venait là de devoiler aux yeux de cette enfant, ce dont Amanda l'avait toujours préservé, la simple histoire d'un couple brisé.
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Ξ Sujet: Re: Mépris à jamais? [ A.S]   Mépris à jamais? [ A.S] - Page 2 EmptyLun 8 Sep - 1:23

Oh mon amour, je n'ai...
Pas le courage de partir...
Non mais vraiment, je n'ai...
Pas le coeur à entreprendre de jolies choses, et seul...
Sans ta compagnie,
De jolies choses passées...
Se cogner à ma vie je n'ai pas su effacer...
Le fond de l'écran,
Notre histoire pauvre en couleurs
Semble indélébile,
Assaillie mon coeur
Ne bat plus la cadence,
Des jours heureux
Passés en ta présence
Oh mon amour le temps,
Ne suspend plus son vol,
Atterré
Atteris.
Abattu en plein vol
Non mais dis moi vraiment
A quoi l'on ressemble
Après toutes ces années
A vivre... Ensemble...

Oh mon amour...





La violence faisait partie de ces rares solutions dont disposait facilement Aaron, qu'il regrettait très vite mais qui le soulageait profondément, sur le moment. Il n'avait jamais frappé Amanda, évidemment, mais la bousculer, la pousser, peut-être... Il n'en gardait pas souvenir. Aujourd'hui était un jour comme les autres, une engueulade comme les autres, un enterrement définitif.

Ses cris se mêlaient aux siens, et Aaron eut un bref pincement au coeur en constatant qu'Amanda s'essayer à son jeu préféré: faire mal. Parler pour toucher, pour blesser, user jusqu'à la corde ce petit nerf sensible dans la faiblesse de l'autre; et de faiblesses, comme Aaron en ruisselait! Il n'était fait que de ça, et sa femme le savait trop bien. Mais elle frappait dans l'eau, il était désensibilisé à ce qu'elle pouvait bien cracher depuis longtemps. Autant il fut vexé, choqué, atterré, autant il eut du mal à se sentir blessé. Pendant un temps.

- " Mais qu'est-ce que t'en sais, toi hein? Si je joue ou pas!" explosa-t-il. "Pourquoi est-ce que tu crois porter toute la douleur du monde, hein? Pourquoi est-ce que tu crois que tu es la seule à ressentir quelque chose ici? Tu crois que je t'ai trompé avec plaisir? Que ça me soulageait?"

Le visage enflé par la colère, Aaron observait Amanda le plus sérieusement du monde. Il se posait réellement la question. Comment pouvait-elle penser qu'il avait fait ça de gaieté de coeur, sans regarder en arrière, sans éprouver de difficultés? Bien évidemment, il savait comme elle pouvait se sentir bafouée, comme lui même aujourd'hui, mais pourquoi avait-elle douté ainsi? Pourquoi n'avait-elle jamais été sûr de lui, sans aucune confiance ni tendrese jusqu'à le faire dormir sur ce canapé orange? Aaron n'était qu'un homme, oh oui, rien de plus, et un homme abandonné finit toujours par trouver son bonheur ailleurs. Il pouvait donc comprendre et pardonner Amanda... s'il en avait la force.

- " Bien sûr que j'ai continué après, avec elle... Tu peux pas comprendre. Tu peux pas comprendre à quel point je me sentais mal ici, même si j'avais envie de toi. C'est comme ça. J'y arrivais même pas avec elle au début... mais elle m'a aidé. Elle."

Il insista sur le dernier mot, son regard fuligineux soulignant le sien avec intensité. Il se rappela soudain qu'Amanda l'avait traité de gamine, sa Leandrà si jeune, et il eut une exclamation dédaigneuse. Elle était beaucoup plus mûre qu'on ne pouvait d'abord penser, et beaucoup plus à même d'aider quelqu'un comme Aaron... Elle avait des épaules plus fortes et plus stables que celles d'Amanda malgré son jeune âge, jeune âge qui lui avait épargné des épreuves trop dures ou une situation difficile, de celles qui avait tellement ébranlé sa femme qu'elle en était aujourd'hui aigre et brisée. La détaillant de haut en bas, Aaron persifla:

- " C'est peut-être une gamine, mais elle suce mieux que toi... T'es qu'une castratrice frigide maniaco dépressive..."

La répartie d'Aaron n'avait jamais été son fort, malheureusement, contrairement à la grossierté, et comme vu plus haut, la violence. Quel homme charmant et agréable, on le croquerait.

Quand Amanda retira finalement sa chemise, il eut un très léger mouvement de recul, comme si la vue de son corps entièrement nu aurait pu lui cramer les yeux. A part les humidifer quelque peu, Aaron put très bien supporter cette vision qui ranima quelques souvenirs libidineux à son esprit, du temps où Amanda n'avait pas emmagasinné la cellullite des grossesses multiples et de la quarantaine approchante. Hum. Autre point pour Leandrà, son corps était parfait... plus pour longtemps, certes, mais parfait dans les moindres détails de sa juvénile anatomie.

Aaron, avec un sourire torve, lui arracha sa chemise des mains et n'hésita pas à la balayer d'un long regard hautain. Il eut un léger rictus.

- " Apophis m'étonnera toujours. Qu'est-ce qu'il a réussi à faire de toi...? Il doit avoir un mot magique pour faire plier les grandes radasses..."

D'ho. Une sueur malsaine coulait le long de son échine, mais Aaron continuait d'afficher cette air savamment méchant, cruel même, sans se douter que dès le lendemain, il regretterait ses paroles jusqu'à les vomir. Pour le moment, sa bile remontait toujours le long de sa gorge et il n'avait pas envie de s'arrêter en si bon chemin.

D'un geste sec, il retira son alliance, en forçant pour qu'elle passe son doigt, et la laissa simplement tomber par terre. Il avait presque envie de réclamer la part de sa maison, qu'il avait payé certainement plus qu'Amanda, puisque cette dernière bossait seulement quand elle en avait envie... mais ça risquait d'être un peu sordide et déplacé, non?

Il s'approcha d'un pas, il la dominait toujours de sa taille et de son sourire sarcastique.

- " Je suis l'erreur de ta vie, hein?" murmura-t-il en s'avançant. "J'ai brisé tout ce que tu étais? N'empêche qu'il y a un temps, ça te déplaisait pas."

Et il lui agrippa brusquement la taille, ses doigts s'enfonçant dans les vergétures.

- " Pas vrai?"


[Ne me bannissez pas!!! Amanda, je t'aime!]
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