Exploration [FINI]

Cette conversation devenait franchement inutile. Dennis perdait patience. Il hurlait de rage en lui même. Il décida d'accorder une chance de se rattraper dans son estime à l'autre fille.

Dans son estime, mais après tout, qu'en avait-elle à faire, de son ego? Elle, tout ce qui comptait, c'était que c'était un Serpentard, rien de plus. Alors qu'elle ait de l'estime pour lui, elle devait s'en ficher. Mais c'était important pour Dennis. On ne jugeait pas quelqu'un par sa famille. Ni par sa maison... C'était une valeur qu'on lui avait inculqué, et il comptait bien la défendre... Mais il était las, fatigué de cette conversation qui ne menait à rien...

Il plongea son regard dans celui de la jeune fille. C'était un regard pénétrant, dénué de tout sentiment. Ni gentillesse... Ni haine. RIen. Il avait réussi à se calmer, pour être le plus neutre possible. Il put enfin peser la part des choses.

IL décida de s'en remettre au hasard. Car ce qu'avait dit la fille était impardonnable, pour lui. Aussi, c'était elle même qui allait décider si elle était digne ou non de sa haine. Elle allait faire ça, bien sûr, sans le savoir. Si elle confirmat ses intentions dans la question, Dennis la haÏrait le plus possible. Sinon, il s'excuserait.

Car même dans l'Antiquité tout était remis au hasard. Dennis allait faire come ces Romains qui, pendant la démocratie, votaient en s'en remettant au hasard et à Athéna.

Dennis posa sa question, la voix tremblante, à Juliet, qui, sans le savoir, allait décider par sa réponse si oui ou non elle allait être la meilleure ennemie de Dennis...

... pour une phase qu'elle n'avait jamais dite.

- Excuse moi, mais il faut que je sache. Je ne t'ai jamais vue, tu ne m'as jamais vu aupravant. D'après toi, avec une fille de quelle maison je suis allé au bal?

La question était froide, directe... et bizarre. Juliet n'allait pas comprendre. Mais sa réponse allait être obligatoire pour que Dennis puisse trancher sur la question: Juliet était elle digne de sa haine?

Si Juliet le surprenait en proposant Gryffondor, Serdaigle ou Poufsouffle, Dennis s'excuserait et admettrait qu'il avait eu tort, même si la phrase de la jeune Serdaigle était insupportable. Sinon, si elle disait qu'il était allé au bal avecune Serpentard, ce qui était faux, il la haïrait plus que jamais. Car cela signifierait alors que la fille penserait qu'il était comme ces autres coincés qui méprisaient les autres maisons.

Juliet allait determiner le destin de leur relation très épicée en répondant simplement... Mais après tout, la jeune fille pouvait être surprenante, c'était ce que Dennis avait remarqué. Allait-elle le surprendre en tentant une réponse qui l'empêcherait de trancher? Ou allait-elle provoquer sa déception en confirmant sa détermination à vouloir la détester?

[HJ: Si ça devient très compliqué, pardonne moi... Smile

]

Juliet se redressa légèrement en entendant la question de Dennis. Quoi ? Pourquoi lui demandait-il ça ? Elle n'en savait strictement rien, et puis même si elle le savait, quel rapport cela avait-il avec tout le reste ? Mais depuis tout à l'heure, la petite aigle commençait à s'habituer à être surprise, et même si une fois encore le jeune garçon la surprenait avec sa question, elle ne le montra pas, et bondit seulement dans sa tête. Elle se mit cependant à réfléchir.

* S'il me demande ça, c'est que ça a quand même un sens, et qu'en fonction de ma réponse, il va sûrement être conforté dans son idée, ou l'inverse... Enfin, non, peut-être que ça n'a pas de rapport... Mais la façon dont il l'a dit quand même... C'est pas possible qu'après tout ça, il n'ait rien suivi et pense simplement à sa cavalière pour le bal. *

Pour la ènième fois, Juliet en arrivait à la conclusion que les relations sociales étaient vraiment un truc d'étrange, et tout sauf sa tasse de thé à vrai dire. Jusque là, elle pensait que tout le monde avait un côté simple, et un côté plus compliqué, et elle était en train de se demander si ce garçon pouvait avoir un côté simple.

* Si, c'est obligé, il ne peut pas toujours se prendre la tête avec des histoires comme ça... *

Mais en même temps, elle n'aimait pas généraliser, et même si ses idées sur les gens en général n'étaient pas les mêmes que les autres, elle admettait que chacun était différent et ne pouvait pas correspondre à ce qu'elle pensait. Enfin, elle l'admettait... Difficilement, disons...
Mais bon, il s'agissait de lui répondre, et Juliet avait bien conscience que la réponse qu'elle donnerait provoquerait forcément une réaction en face.

Oh, et puis zut ! Tout cela devenait trop compliqué, et Juliet n'avait pas pour habitude de rélféchir avant de parler, et se laissa emporter par ce qu'elle dit, laissant juste ressortir le fond de sa pensée.

- Oh mais je n'en sais rien ! Pourquoi parles-tu par enigmes comme ça ? Je ne suis pas allée au bal, moi, et même si j'y étais allée, je ne crois pas que j'aurais retenu tous les différents couples qu'il y avait, encore moins des gens que je ne connaissais pas ! De manière générale, j'ai du mal à retenir les noms, alors ne t'attend pas à ce que je te donne le nom de ta cavalière, et la maison, je ne sais pas non plus ! De toute façon, je ne sais pas si t'as fais gaffe depuis tout à l'heure, mais j'en ai complètement rien à faire des maisons ! Je me tue à essayer de juger les gens non pas par leur maison, mais par ce qu'ils sont, et là tu viens de me donner l'impression de parler dans le vide !

Elle s'arrêta d'un coup. Une fois de plus, elle avait l'impression d'avoir parlé dans le vide, le garçon attendait sûrement qu'elle réponde simplement, et Juliet avait la certitude qu'en l'entendant se lancer dans un long discours, ces oreilles s'étaient fermées automatiquement.
Oh,non, re-zut ! Il n'était pas question qu'il soit le seul à s'amuser aussi, et pour vérifier sa pensée, Juliet s'exclama :

- Hier j'ai vu un hippogryffe rose dans les couloirs !

C'était complètement stupide de dire ça, mais au moins, si le garçon ne réagissait pas à ce qu'elle avait dit avant, il serait obligé de réagir à ça ! Juliet eut un rire satisfait... Oui, même si elle ne comprenait pas tout ce qui se passait dans la tête de son interlocuteur, au moins elle s'amuserait !

Que... Que que quoi? Dennis essaya de se remettre les idées en place... Il avait peur de ne pas avoir bien compris ce que Juliet venait de lui dire... Son long monologue lui était resté un peu flou, certes, mais c'était surtout la phrase sur l'hippogriffe qui le laissa perplexe.

Il se demanda si sa voisine n'était pas prise subitement d'une sensation imaginative euphorique comme l'avait été son Oncle Alfred.

- P... Pardon? J'ai peur d'avoir mal compris! Euh... Tu as vu un hippogriffe rose dans les couloirs?

Non seulement cette phrase burlesque lui coupa le souffle, mais en plus elle venait de débiter un long monologue particulièrement incompréhensible à ses yeux où elle lui disait tout le contraire de ce qu'il avait cru comprendre à propos de sa personnalité: qu'elle se fichait qu'on soit dans telle ou telle maison.

Cela n'avait pas de sens. Pas plus que cette phrase énigmatique: Hier, j'ai vu un hippogriffe rose dans les couloirs.

Il avait entendu cliarement un morceau de phrase, "tous les Serpentards soient si méchants, égoïstes, et vantards qu'on veuille bien le dire..." Et si l'aigle avait voulu dire au contraire qu'elle ne pensait pas que... d'où l'emploi du subjonctif?

Tout s'explicait clairement! Dennis avait réellement tiré des conclusions hâtives! Mais il détestait avouer qu'il avait trot, aussi, il se retint de dire à sa congénère qu'il venait de comprendre toute la complexité de l'affaire.

Du moins, il tut ce passage de son raisonnement pour parvenir à un autre évenement des plus étranges: cette phrase, courte, énigmatique prononcée par sa voisine.

Mmmmhhh... Un message codée? Une accrostiche? Non, ce n'était pas une poésie. Du morse? Il n'y avait pas de tonalités... Il décida de répondre lui aussi par une autre phrase énigmatique, copiant sa voisine. Mais à présent qu'il avait comprit la raison de cette accrochage inexpliqué, il n'y avait plus de haine dans son regard, même pas du dégoût: de l'amitié, comme il était ami avec Angel Grisham, de Gryffondor, qui, citons le au passage, venait tout juste d'avoir son anniversaire... ()

- Il me semble pourtant que les hippogriffes sont jaunes, non?

Il sourit, puis se ressaisit: sa voisine allait le prendre pour un malade si elle le voyait devenir amical après l'avoir detesté tant de temps en arrière. Mais il faudrait bien qu'il lui explique le gros quiproco et la grosse erreur qu'il venait de commettre, tôt ou tard...

Pour la première fois depuis le début de cette rencontre un peu spéciale, Juliet avait réussi à peu près à prévoir la réaction de son interlocuteur ! En effet, elle avait pensé que son grand discours passerait inaperçu, mais que sa petite remarque de la fin ferait un peu tilter Dennis... Et elle n'eut pas faux, car il parut surpris de sa remarque, et passa complètement au travers de son discours... Cela fit sourire Juliet. Peut-être qu'elle prenait le dessus finalement ! Car on ne peut pas dire qu'elle restait indifférente au fait d'être surprise à chaque fois, commençait-elle à cerner la personne qui était en face d'elle ? En fait, elle ne cherchait que ça... C'était son petit jeu personnel qu'elle faisait quasimment inconsciemment à chaque fois. En général, quand on rencontre une personne et qu'on fait sa connaissance plus amplement par la suite, on ne se souvient pas forcément de ce qu'on a pensé d'elle en totu premier lieu, mais Juliet essayait justement de se graver dans la mémoire la première impression qu'elle avait des gens. Pour Dennis, par exemple, elle n'avait pas compris du tout son regard de haine, mais restait persuadée que ce n'était pas un état permanant. Pour Jimmy, le fait d'être parti comme ça montrait bien une certaine fragilité, mais ce n'était pas un défaut, au contraire, personne n'est surhumain !
Aussi, quand Dennis demanda s'il avait bien entendu, Juliet sourit en signe de victoire. Elle s'y attendait, et aurait été extrêmement contrariée si le jeune Serpentard n'avait pas réagi comme ça. Déjà, il ne s'était pas moqué d'elle, et ça montrait qu'il n'était pas si haineux qu'il pouvait y paraître. D'ailleurs, et c'était étrange, toute sorte de haine avait disparu de son visage, et Juliet se demanda sérieusement si c'était l'effet de son hippogriffe rose...

* Comme quoi, on se prend la tête, mais l'humour guérit de tous les maux ! *

Elle ne s'estimait pas du tout une pro en matière d'humour, mais la spontanéité était vraiment une de ses caractéristiques qui pouvaient bien se prêter à ce jeu.
Aussi, elle répondit, le plus sérieusement du monde.

"Non, non, ce ne sont pas tes oreilles qui débloquent, j'ai bien dit un hippogriffe rose...

Juliet s'amusait. Tout cela tournait bien finalement, et même si elle s'était prit plusieurs sorts dans la figure, elle ne regrettait pas d'être allée explorer ce terrain inconnu... Peut-être que Dennis n'avait pas conscience du petit jeu qu'ils se menaient, mais finalement ce n'était pas plus mal.

La petite Serdaigle se sentait tellement fière d'avoir su prévoir les réactions de son "adversaire" que son orgueil chuta d'un coup quand celui-ci lui renvoya la balle d'un revers vicieux en disant :

Il me semble pourtant que les hippogriffes sont jaunes, non?

[i]Baaam, en pleine tête ! Une fois de plus, le jeune Serpentard avait réussi à surprendre notre petite aigle, et c'était un coup dur pour Juliet. Elle qui pensait avoir triomphé sur ce coup-là...
Enfin, c'était un peu tordu de penser comme ça, car après tout, il y avait eu un changement radical dans l'attitude de Dennis, et c'était plutôt positif. La petite Serdaigle se rassura comme ça, en se disant qu'elle avait raison dès le début en disant qu'il ne fallait pas juger les gens au premier coup d'oeil. La rencontre aurait très bien pu virer au drame si Juilet avait pris la mouche et avait voulu se défendre courageusement... Au lieu de cela, elle avait laissé faire, en essayant de détendre l'atmosphère, et finalement, ça avait réussi non ?
La méthode "peace and love" (me défoule là, désolée si ce post est vraiment bizarre ! xD) avait opéré !

Mais alors que tous ces combats se faisaient dans la tête de notre chère amie (xD), en réalité elle se contenta d'éclater de rire. C'est vrai, la plupart du temps le rire relève de l'étonnement ! Après tout, Dennis jouait le jeu, pourquoi ne pas continuer ?

"Jaunes ? Mais je n'ai pourtant pas rêvé !! Tu sais quoi ? A mon avis, il en existe plusieurs espèces... Si tu me dis que t'en auras vu des violets, je ne serai pas surprise...

L'attitude du jeune Serpentard était quand même pour le moins étrange... Si Jimmy repassait par là à ce moment-là, il ne comprendrait pas le changement radical dans le comportement de son camarade...
Que se passait-il dans son esprit ?

Là, cela devenait étrangement... spécialement... déroutant. La situation semblait devnir de plus en plus insolite. Juliet était vraiment quelqu'un d'étrangement humouristique. À en croire ses acquis, Dennis n'avai jamais tenu un tel dialogue. Bon, le premier mot qu'il ait jamais prononcé était "Fraguilistraisnos", mais bon, ce n'était pas pour autant qu'il était spécial? Non? La Hine s'était envolée aussitôt que le voile s'était fendu. On aurait pu nier toute animosité passé dans le regard verdoyant du petit blond, qui ne cherchait à présent qu'à se faire pardonner -indirectement. Car Juliet ne pouvait malheureusement pas comprendre tout ce qui se passait dans sa tête...

Celle-ci s'exclaffa après l'étrange réplique (autant étrange que celle de sa voisine) de Dennis. Celui-ci haussa un sourcil. La simple réaction de sa voisine en disait long sur sa personnalité. Riante, colorée et satisfaite. Peut être un léger penchant pour la joie que le sarcasme, car il n'y avait aucune lueur méchante dans le joli ragrd de l'aigle. Mais Dennis ne jugeait pas très bien les gens, il se trompait peut être.

Après le petit délire, elle lança, sans méchanceté, mais avec un certain amusement:

"Jaunes ? Mais je n'ai pourtant pas rêvé !! Tu sais quoi ? A mon avis, il en existe plusieurs espèces... Si tu me dis que t'en auras vu des violets, je ne serai pas surprise..."

Que répondre à une jeune fille désireuse de phrases délirantes? L'Humour a ses limites. Comme le disait un proverbe français: Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. Aussi, Dennis allait se lancer dans une autre phrase teintée d'humour, mais il se ravisa. Car une limite s'était dessinée, nette, mais manquant de lumière. Pourtant, il relança quand même une réplique tâchetée d'attention et de sympathie pour la jeune fille qu'il avait méprisé par simple jugement non vérifié.

- Tu ne devrais pas rester ici... Si un autre Serpentard vient, je doute qu'il soit plus sympathique que Jimmy...

Dennis imaginait que la jeune fille ne devait rien y comprendre: un coup il lui disait qu'elle ne comprenait rien, et puis après, il faisait attention à elle en se souciant de sa "paisibilité passagère".

L'Humour était bien la meilleure issue de la confrontation la plus sanglante qui existât. Juliet était géniale.

Perplexe. Comment ne pouvait-on pas être perplexe après la dernière phrase de Dennis ? Finalement, il était tout aussi complexe avec son regard haineux que sans son regard haineux. Enfin, c'est ce que pensa Juliet qui pensait ne pas se prendre la tête en rajoutant une petite couche sur le coup des hippogriffes. Mais bon, nous avions déjà dit tout à l'heure que la petite fille ne s'estimait pas en professionnelle en matière d'humour, et visiblement, son interlocuteur ne voulait pas poursuivre ce petit instant de détente et de rigolade, et la ramena durement à la réalité. Peut-être que ce n'était pas son intention de casser la petite aigle dans un de ses délires où elle reste assez souvent la seule à s'en délecter, mais en tout cas c'eut cet effet-là. Et pourquoi la mettait-il en garde contre les Serpentard ? Pour elle, il était évident que si elle craignait ces élèves, elle ne serait plus là à cet instant, et ne serait peut-être même tout simplement pas venue. D'ailleurs, c'était logique, elle s'était pris plein de sorts en pleine tronche, et au lieu de crier son malheur sur tous les toits, elle était en train de parler d'hippogriffes roses avec quelqu'un qui avait assisté à son "agression" sans rien faire, et en hésitant à lui envoyer lui aussi des sorts dans la figure !
C'était à n'y rien comprendre, comme d'habitude ! Mais Juliet ne chercha même plus à comprendre, elle avait tout de même gardé une certaine hilarité, sans savoir pourquoi, et en fait rit de nouveau. Sûrement que Dennis se vexerait, car il n'y avait absolument rien de drôle dans ce qu'il avait dit, mais Juliet tenta tout de même de s'expliquer :

"Héhé, depuis tout à l'heure t'as pas compris que si je craignais de subir la méchanceté de quelqu'un, je serai déjà partie depuis longtemps ? Je te signale que tu n'as rien fait quand ton copain m'a attaqué, mais c'est pas un reproche... Juste un petit coté paradoxal, parce que maintenant tu me met en garde !

Tout ça n'avait pas été dit méchamment, d'ailleurs elle ne pensait pas qu'elle pouvait reprocher à quelqu'un un côté paradoxal, car elle estimait son propre caractère quand même paradoxal. En la voyant là, dans les cachots, en train de parler aussi librement que si elle avait été dans la salle commune, Dennis devait penser : "elle n'est pas timide celle-là !"
Et pourtant, allez demander son avis à Elizabeth Harris, qui était venue lui parler à la bibliothèque alors que la petite Serdaigle était plongée dans son écriture, et bien là, Elizabeth avait du la trouver bien timide...
C'était comme ça, Juliet était timide lors de simples situations normales, et pétait le feu quand la situation était insolite !
Alors, du point de vue du côté paradoxal, elle n'était franchement pas mieux ! Mais ça, Dennis ne pouvait pas le savoir, puisqu'il ne l'avait vue que maintenant, dans un cachot sombre, et devait se dire qu'elle était bien insouciante cette petite.

"Héhé, depuis tout à l'heure t'as pas compris que si je craignais de subir la méchanceté de quelqu'un, je serai déjà partie depuis longtemps ? Je te signale que tu n'as rien fait quand ton copain m'a attaqué, mais c'est pas un reproche... Juste un petit coté paradoxal, parce que maintenant tu me met en garde !"

Paf! La balle avait été renvoyée dans son camp. Dennis s'était pris une giffle monumentale. Mais il comprenait Juliet, qui, elle, ne comprenait pas son changement radical de comportement...

Il n'y avait pas eu de méchanceté dans sa réplique, simplement une remarque placicide, nivelée, mesurée et calculée.

C'était bien normal. Dennis ne sut que dire. Il fit le poisson rouge, expression signifiant clairement "Ouvrir et refermer la bouche sans ne savoir que dire", puis, il réfléchi.

QUe répondre à une telle réplique? Que dire si ce n'est "désolé, et aurevoir"? Mais Dennis ne voulait pas partir. Il voulait rester avec Miss Knightley, qu'il commençait à peine à comprendre. Il y passerait toue la soirée s'il le pouvait, et puis tout le reste de la semaine.

Mais il se ferait d'elle une amie. Car son comportement avait été intolérable. Juger quelqu'un sur une demi-phrase, c'était inutile. Il devait le faire, au moins par excuse ou par politesse. Car c'était au moins ce qu'elle méritait, des excuses. Pas des excuses formulées textuellement, mais une forme d'excuse toute simple: la sympathie après la haine.

Lorsque vous ouvrez votre dictionnaire au mot "haine", vous trouvez une définition tenace, censée, intelligente... mais très vague. Car la haine n'est pas souvent utile. On hait quelqu'un sur des préjugés inutiles, et c'était bien ce qui cétait passé voilà vingt minutes.

- Tu... Tu as raison. Mais... Ma démarche est sincère quoique légèrement déplacée... Ecoute, je crois que je me suis mal comporté... Tu aimes les suçacides?

Il savait que la Serdaigle aimait les phrases dénuées de sens, aussi, il changea doucement de sujet en lui proposant ces bonbons en forme de cafard qu'il avait dans son sac. Bien entendu, mais ça, Juliet ne le savait pas, ces bonbons n'avient pas vraiment été acquis de façon légale... Merci le marché noir!

La remarque, qui n'était pas vraiment méchante à la base, eut pour simple effet de faire rougir le petit Dennis Caremis. Pour la première fois depuis tout à l'heure, Juliet se rendit compte qu'elle voyait parfaitement clair à présent, s'étant sûrement aclimatée à l'obscurité, et ce petit détail qu'elle n'aurait pu remarquer quand elle avait débarqué ici, lui avait alors sauté aux yeux. Tout comme elle distinguait maintenant nettement mieux les traits de son adversaire. La première chose qu'elle regarda, ce fut ses yeux... Ils étaient verts, et à vrai dire Juliet n'était pas accoutumée à voir des yeux verts, et pendant un instant, ils captivèrent toute son attention, l'empêchant de remarquer que Dennis cherchait cruellement sa réponse, en ouvrant et fermant la bouche plusieurs fois de suite. Heureusement pour lui d'ailleurs, car sinon la petite Serdaigle n'aurait pas pu s'empêcher de sourire, le plongeant encore plus dans l'embarras.

Puis elle se mit à regarder autour d'elle, une fois de plus, le temps que son interlocuteur retrouve ses mots. Même si elle y voyait clair, il y avait néanmoins plusieurs recoins qui étaient encore plongés dans l'obscurité, et si elle n'attendait pas la réaction orale de Dennis, elle se serait déjà précipitée pour aller voir de plus près, s'il n'y avait pas quelque bestiole qui rôdait dans les parages.

Le petit Serpentard finit par bégayer quelque chose, avouant plus ou moins ses torts (même si Juliet en cet instant ne savait plus ce qu'il avait à ce reprocher, mais c'était qu'elle était passée à autre chose...) et formulant des sortes d'excuse que la petite aigle n'arrivait pas à situer. Mais ses yeux noisettes se plongèrent immédiatement dans ceux de son interlocuteur, quand celui-ci ne trouva rien d'autre à dire que de lui proposer des... des quoi ? En fait, Juliet avait dû mal entendre... C'était peut-être un effet de son imagination... Celui qui semblait la mépriser il y a quelques minutes pouvait-il vraiment lui proposer des friandises ? Juliet rit de nouveau, c'était un peu incensé. Décidemment, Dennis devait penser que la petite fille passait son temps à rire, et pourtant, cela faisait un bout de temps qu'elle n'avait pas rit.

Mais en voyant le petit Serpentard esquisser un mouvement vers son sac, elle réalisa que ce n'était pas l'objet de son imagination débordante, montra un grand sourire, en finissant par dire :

"Waoh, je ne sais pas ce que c'est, mais la curiosité l'emporte !"

Et elle tendit la main, d'une manière certes un peu impolie, mais reflettant la bonne humeur. Pendant une fraction de seconde, une idée lui traversa l'esprit :

* Si depuis tout à l'heure il essaie de trouver le moyen de m'empoisonner, il est sacrément bon acteur, il devrait venir aux cours de théâtre de September Quint ! *

Mais même si elle n'exclua pas complètement cette idée, elle ne dit rien et ne fit rien paraître, car après tout, c'était un risque qu'on pouvait bien prendre en étant sorcier ! Car elle avait entendu parler des miracles de Mme Pomfresh...

~~[500 pile, j'espère ne pas m'être trompée.. xD]~~

506 DONE

En 1906, Georges Frebigord lança un sortilède du saucisson à un cafard. Le sortilège, mal lancé, et mal executé, ne fit qu'aciduler l'insecte, qui devint aussi noir qu'une encre. Lorsque Georges tatônna l'insecte, raidit sous l'effet de la surprise, il se rendit compte que son sort avait été mal executé. Néanmoins, il eut la merveilleuse idée de sucer la pauvre créature, et lui trouva un merveilleux goût, acide, sucré, et parfaitement délicieux. Le sortilège fut recopié, et réadapté, et on décida de l'appliquer non pas à une seule limite d'insectes mais à plusieurs: le nom de suçacides ne parut que vers la fin de la première moitié du siècle.

Dennis s'était procuré un paquet assez conséquent de suçacides grâce à ses merveilleux talents d'orateurs, et l'avez acheté pour une misérable somme. Cela ne l'inquiéta pas du tout, il avait une totale confiance en son mystérieux vendeur.

Juliet semblait curieuse de goûter ces friandises, aussi, Dennis fut soulagé de sentir le paquet dans son sac. Il le sortit. Celui-ci était rempli de scarabées miniatures, grouillants, gesticulants.

En une première observation, on aurait pu penser que Dennis était un accro aux insectes. Bien au contraire. La seule chose qui le rassurait, lorsqu'il avait ce paquet dans les mains, c'était que les "inscectes" étaient envoûtés, artificiels.

De plus, le paquet était décoré de dessins, de descriptions, de commentaires attrayant et colorés.

Dennis ouvrit le paquet. Un amoncellement de scarabées se précipitèrenet vers l'ouverture. Dennis secoua machinalement le paquet, et tous les scarabées tombèrent vers le fond.

Il n'aimait pas beaucoup les suçacides. Mais il aimait beaucoup avoir la présence de ces créatures magiques, envoûtées, ensorcelées, qui exerçaient une sorte de fascination inquiétante sur lui. D'un geste peu convaincant, il se décida à prendre un "bonbon" afin de "montrer l'exemple" à son nouvelle camarade. Il plongea la main dans le paquet, et une centaine de scarabées artificiels lui grimpèrent sur le bras. Dennis secoua celui-ci, et réussi à en saisir un.

Il referma avec vivacité son paquet, prévoyant l'éventuelle escapade des locataires. Lorsqu'il vit le scarabée bouger dans sa main, l'envie de goûter ces fameux suçacides lui parut suicidaire, démesurée... Iréelle.

Il tendit la main à Juliet, préférant ignorer son dégoût. Il venait de se rendre compte qu'il n'avait paut être pas faitr une bonne affaire en achetant ces bonbons...

- Je te rassure: ce ne sont pas des insectes, c'est juste une apparence...

En fait, Dennis n'en était pas vraiment sûr. Son séjour temporaire dans la bibliothèque pour trouver les indications ci-dessus avaient été quelque peu chamboulées par Mme Pince qui lui avait passé un sacré savon.

Aussi, il n'était pas vraiment sûr que ce "scarabée" n'était qu'un simple artifice... Surtout vu la découverte mystèrieuse de ce bonbon loufoque.

Dennis regarda avec dégoût la créature se tortiller dans sa main. Si Juliet acceptait de goûter cette horreur, c'est qu'elle était vraiment courageuse...

Il se rendit compte que donner un pareil bonbon était loin d'être le fondement d'una amitié. Quelle idée lui était venue de faire goûter pareille horreur à une autre personne? Qui pourrait bien en manger?

- Dumbledore.

Dennis se souvint alors de cette fameuse journée à la bibliothèque. C'était là qu'il avait vu que Dumbledore était un consommateur sans précédents de ces friandises! La deception et le désarroi furent remplacé par une malice dans le regard du Serpent. Après tout, qui avait dit que proposer des insectes ensorcelés en guise de bonbons à une nouvelle camarade dans un sombre cachot était une mauvaise idée?

[583 mots.]

DONE

Juliet haussa un sourcil en voyant la tête des "friandises" que lui proposait Dennis. Et comme, depuis un bon moment maintenant, elle cachait ses surprises derrière des éclats de rire, c'était logique qu'elle laissa échapper un éclat de rire en voyant les espèces d'insectes sortir précipitamment de leur sac, en envahissant le bras de Dennis.

Juliet se précipita vers lui, pour essayer de les attraper et qu'ils ne lui montent pas dans le cou, mais se rata littéralement, et Dennis put croire pendant un instant qu'elle se jetait sur lui sans raison apparente. Son poing se referma sur l'habit de Dennis, et elle s'aperçut que le "bonbon" qu'elle essayait d'attraper était redescendu et avait rejoint ses camarades dans le sac, car le petit Serpentard avait mieux réussi à les maîtriser qu'elle. Elle se mit à rougir de son attitude un peu impulsive, et recula immédiatement pour retrouver son mur.

Néanmoins, elle vit quand même la tête un peu bizarre de Dennis quand il goûta un scarabée, ou un insecte du moins, mais n'y fit pas attention et plongea sa main dans le sac en fermant les yeux.

Elle la retira vivement, en exclamant un petit "Aïe" et ouvrit sa main dans laquelle reposait un petit suçacide, puisque ça s'appelait comme ça, et qui s'accrochait fermement à sa peau. Elle referma aussitôt les yeux et mit assez rapidemment la bestiole dans sa bouche, et après l'extrême acidité qui l'envahit, ce fut l'aspect un peu croquant qui la surprit. Finalement, ce n'était pas si horrible que ça en avait l'air... Elle rouvrit les yeux, et fit un large sourire à Dennis, avant de dire d'un air enjoué :

- Et ben, c'est sportif, mais c'est goûteux ! En fait, j'aime bien...

Et sans attendre une minute de plus, elle replongea sa main dans le sac, avec néanmoins plus de précautions, et remit une des friandises dans sa bouche, toujours en fermant les yeux, et essayant de détecter les différentes saveurs, bien que l'acidité monopolise un peu le tout...

- Ca s'appelle comment... ces... choses, disons ? Tu me l'as dit mais j'ai oublié...

C'était une nouvelle preuve de la distraction de la petite Serdaigle, mais elle n'y fit pas attention et ajouta, en riant légèrement :

- On dirait que t'aimes pas trop ça, pourquoi t'en as acheté ?

C'est vrai, ça, à voir la légère grimace de dégoût que venait de faire le jeune garçon, on pouvait s'étonner que ce soit lui qui ait possession de ces étranges friandises et qui en proposât à sa camarade.

Mais bon, Juliet était assez captivée par le petit sac, dans lequel il y avait un grouillement permanant, et imaginait la réaction des moldus si on leur présentait ça en disant : "tiens, goûte, c'est très bon !".
En fait, ils te regarderaient bizarrement, puis préviendrait immédiatement tes parents en disant : "heuuu, votre fille a des comportement bizarres, vous la faites suivre ?"
Et dans ce cas-là, Juliet savait exactement ce que répondrait sa mère. En fait, elle ne répondrait tout d'abord pas, hausserait tout d'abord les épaules, et puis finirait par dire : "ho, ne vous en faites pas, elle a toujours été comme ça, et cela ne servirait strictement à rien d'examiner son comportement, même moi, sa mère, je m'y perd, et pourtant, j'ai 7 enfants !"
Et ce qu'elle oublierait, en disant ça, c'est que son dernier argument n'en était justement pas un, puisque Juliet était l'aînée, et qu'avoir plein d'enfants et travailler en même temps ne permet pas de connaître sur le bout des doigts les premiers... Mais bon, Juliet laissa bien vite tomber la pensée de sa famille et de sa mère, et reporta son attention sur le jeune garçon.

Il n'était pas très grand, d'ailleurs Juliet le dépassait légèrement, était tout mince et tout fluet, avec des cheveux blonds, ses grands yeux verts que Juliet avait déjà repéré, et des petites taches de rousseur sur le visage, ce qui lui donnait un air sans méchanceté. D'ailleurs, c'était peut-être pour ça que la petite Serdaigle n'avait pas été convaincue par son regard haineux... Mais bon, là n'était pas la question...

[692 mots]

DONE

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